Voici un petit one-shot...
Je sais que le couple ne plaira pas à tout le monde, mais comme je suis en pleine crise de Delpotite...
Je vous préviens, c'est fluffy, mignon tout plein!
Consuelo
Disclaimers : Je ne connais pas les personnages de ma fic, je ne raconte donc pas leur vie et je ne tire aucun profit financier de ce récit !Lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, Rafael tomba nez à nez avec Juan-Martin.
-Palito ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ?
La présence du jeune Argentin était étonnante. Il était sensé joué à Tokyo et n’avait, a priori, aucune raison de se trouver dans cet hôtel.
Juan-Martin ne répondit pas et baissa les yeux. Pas assez vite, cependant, pour cacher les larmes qui mouillaient ses joues.
-Tu…Tu pleures ?
-Non…
Mais le sanglot qui suivit démentit les paroles du plus jeune.
-Juan…Qu’est-ce qui se passe ? Tu veux m’en parler ?
-Non…Je…Je ne veux pas t’embêter avec ça… Je…Je vais y aller…
L’Argentin s’éloigna légèrement mais Rafael le retint en lui prenant la main.
-Palito, on est amis non ? Alors, si tu as besoin de parler, je veux bien t’écouter.
Finalement, Juan-Martin regarda Rafael et le remercia d’un sourire timide.
-Merci…Rafa.
-Allez, viens, on va aller dans ma chambre.
Les deux hommes prirent l’ascenseur. Juan-Martin s’appuya contre la paroi et Rafael en profita pour l’observer. Le jeune homme avait toujours l’air un peu triste et pas très à l’aise, mais là, clairement, sa tristesse était bien réelle. Ses yeux, rougis et gonflés, les traces de larmes sur ses joues… Et puis cet abattement qui semblait avoir envahi tout son corps, tous ses gestes. Rafael se demanda ce qui avait pu mettre son ami dans un tel état, il ne l’avait jamais vu comme ça.
Finalement, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et Rafael reprit la main de Juan-Martin dans la sienne pour le guider jusqu’à sa chambre.
-Installe-toi, dit-il en désignant le divan. Tu veux boire quelque chose ?
-Tu…Tu aurais une bière ?
-Je dois avoir ça dans le minibar… Moi je me contenterai d’un jus de fruits, j’ai un match demain.
-Moi, j’ai perdu…
-Bah, ça arrive à tout le monde…
-Je sais…
-Donc, je suppose que ce n’est pas pour ça que tu pleurais ?
-Non.
L’Espagnol prit les boissons puis vint s’asseoir à côté de Juan-Martin et lui tendit sa bière.
Les deux hommes burent en silence. Rafael ne voulait pas pousser son ami à parler. Il avait le temps.
Ils restèrent donc ainsi longtemps. Rafael se rappela les autres soirées passées en compagnie de Juan-Martin… Ils avaient joué à la console, ils étaient sortis dans des bars avec leurs amis, ils avaient été mangé tous ensemble… Mais c’était la première fois qu’ils se retrouvaient ainsi seuls tous les deux. Et malgré les circonstances, Rafa en était ravi. Il avait envie de mieux connaître son compagnon, de le découvrir un peu plus. Mais en ce moment, ce qui lui importait surtout c’était de rendre son sourire à Juan-Martin.
Finalement, alors qu’il reposait sa canette vide sur la table basse, Juan-Martin commença à parler.
-Je…J’étais venu pour voir Feliciano.
Cette première phrase suffit à Rafael pour deviner la suite de l’histoire. Son meilleur ami venait de faire une victime de plus.
-On…Enfin pendant l’US Open…On…on a couché ensemble…Puis…Enfin…J’avais envie de le revoir.
Rafael sentit l’émotion dans la voix de Juan-Martin et il décida de le soutenir en passant son bras sur ses épaules pour se rapprocher de lui. L’Argentin sembla un peu surpris par ce geste, mais lorsqu’il reprit sa voix était plus assurée.
-Je…Je suis allé le voir et…Quand…Quand il a ouvert…Fernando était là…Ils…Ils étaient en peignoir…Feli m’a demandé ce que je voulais…Je. Je lui ai dit que…que j’aurais bien voulu…Enfin…recommencer.
Le récit de Juan-Martin fut interrompu par un sanglot et Rafael resserra instinctivement son étreinte. Les larmes de l’Argentin coulèrent de nouveau puis il sembla se reprendre et continua.
-Il…il a rigolé… Il a dit que j’avais été ridicule d’espérer plus qu’une nuit…Qu’il n’offrait jamais plus qu’une nuit. Je…Je suis un imbécile, j’aurais dû me douter qu’un type comme lui n’en avait rien à faire de quelqu’un comme moi…
-Quelqu’un comme toi ? Quelque de gentil, de sincère, de drôle ? Et mignon, aussi.
-Rafa…Arrêtes, je sais que tu dis ça juste pour me réconforter.
Rafael glissa sa main sous le menton de Juan-Martin pour le forcer à le regarder.
-Palito… Tu devrais commencer à me connaître, non ? Je ne suis pas du genre à dire des choses que je ne pense pas, même pour réconforter un ami.
-Merci…Mais…Feli n’avait pas l’air d’accord avec toi.
-Ecoute, Feli est mon meilleur ami, mais cela n’empêche que parfois c’est un crétin ! Surtout avec les hommes… Ce n’est peut-être pas à moi de te dire ça, mais Fernando et lui sont plus ou moins ensemble… Mais ils s’accordent quelques escapades, jamais plus d’une nuit… Je suis désolé que…que tu ais fait partie de ces escapades… Tu mérites mieux que ça.
Les mots de Rafael firent du bien à Juan-Martin, mais le jeune homme n’arrivait toujours pas à ce séparer de ce sentiment de honte qui l’habitait. Il s’en voulait d’avoir été aussi naïf, d’avoir craqué pour Feli alors que sa réputation de coureur le précédait.
-Ca…Ca n’empêche que…que je suis trop con.
-Non, ne dit pas ça… Tu n’es pas le seul à t’être fait avoir… Feli est très doué pour manipuler les gens, pour leur dire ce qu’ils veulent entendre…
Rafale s’interrompit un instant, hésitant à continuer. Pouvait-il se confier à l’Argentin ?
-Juan-Martin, moi aussi…moi aussi je me suis fait avoir.
-Quoi ? Avec…avec Feli ?
-Oui… Avant qu’on ne devienne amis. Et moi aussi j’ai cru…J’ai cru qu’il ressentait quelque chose pour moi… Et je me suis trompé.
-Rafa…Je…Je suis désolé.
-Il n’y a pas à l’être…
-Et…Et tu lui as pardonné ?
-Oui…On est même devenus amis… Et j’ai compris que c’était quelqu’un d’extraordinaire malgré tout. J’ai aussi compris pourquoi il agissait ainsi. Il a peur… Peur d’aimer, peur de s’attacher, peur de souffrir. Mais je suis certain qu’il aime Fernando. J’ai essayé de lui parler, de l’empêcher de faire souffrir d’autres personnes, mais je suppose que je n’y suis pas arrivé.
Rafael se tourna vers Juan-Martin et sa main se posa sur la joue de l’Argentin.
-Je suis vraiment désolé, Juani…Je…Tu ne méritais pas qu’il te traite comme ça…
-Merci, Rafa… Je…Je suis content de t’avoir parlé.
Le plus jeune se laisser aller en arrière et appuya sa tête sur l’épaule de Rafael qui le tenait toujours contre lui.
-Les amis sont faits pour ça, non.
-Rafa…Je peux rester ici cette nuit, je n’ai pas loué de chambre…Je croyais…Enfin j’espérais passer la nuit avec Feli.
-Bien sûr.
-T’aurais encore une bière ?
-Oui, j’arrive.
L’Espagnol revint avec deux bières.
-Si je n’en bois qu’une, y’a pas de problème, ajouta-t-il pour se justifier.
-Rafa, chui pas ton oncle, hein !
Les deux garçons rirent ensemble avant de boire une gorgée du liquide alcoolisé.
-Rafa… Et toi ? Tu vas bien ?
-Oui, ca va. Ca fait longtemps que je n’avais pas été aussi en forme.
-Je ne parlais pas de ça…
-Oh… Disons que ça commence à faire moins mal…
-Je suis désolé.
-Y’a pas de raison… Il l’a choisie elle… De toute façon, je…j’ai réalisé qu’il n’aurait pas été vraiment heureux avec moi… Et quand je le vois avec ses filles, je ne regrette pas. Maintenant, il est heureux, alors je suis content pour lui.
-Et ton bonheur à toi ?
-Disons que pour le moment, j’ai encore un peu de mal avec ça…
-Je comprends… Mais tu sais, Rafael, tu es vraiment quelqu’un de bien et je suis sûr que tu seras heureux.
-Merci.
Le remerciement de Rafael était sincère. Les paroles de Juan-Martin lui faisaient du bien. Il se laissa aller à poser sa tête sur l’épaule du plus jeune. C’était à son tour d’avoir besoin d’un peu de réconfort.
Il se laissa malgré tout aller à la nostalgie. Cela faisait dix mois… Dix longs mois. Il se rappelait parfaitement cette journée de janvier. Juste avant le début de l’Australian Open. Roger lui avait demandé de venir le voir dans sa suite. Rafael avait compris, Roger ne l’invitait jamais dans sa suite. Il revoyait le visage de l’homme qu’il avait tant aimé, partagé entre deux émotions. La peine car il savait qu’il ferait souffrir Rafa. La joie que lui avait procurée l’annonce de Mirka.
Il allait être papa. Contre ça Rafael ne pouvait pas lutter. Jamais, il ne se serait permis de briser une famille. Et puis Roger avait pris sa décision.
Sans s’en rendre compte, Rafael s’était mis à pleurer. Malgré le temps, la douleur était toujours là. Il avait vraiment cru à son histoire avec Roger. Malgré toutes les difficultés, il avait espéré. Et aujourd’hui, il était seul. Triste et seul.
Mais la douleur n’était plus la même… Elle s’estompait, enfin. Il n’y avait plus de regrets, juste de la nostalgie et cette envie d’avoir enfin droit au bonheur.
-Rafael, je suis désolé. J’aurais pas dû parler de ça…
La voix de Juan-Martin ramena le Majorquin dans le présent. Il essuya maladroitement les larmes qui mouillaient ses joues mais son geste fut interrompu par la main de l’Argentin qui s’en chargea.
-C’est rien…Ca va aller. C’est juste que parfois, je…Je repense à tous les bons moments qu’on a partagé et j’ai l’impression que plus jamais je ne serais aussi heureux…
-Ne dis pas ça…
-Juani… Je suis désolé. C’est toi qui avait besoin de réconfort et je me retrouve à pleurer dans tes bras.
-Rafa… Tu l’as dit tout à l’heure, les amis sont là pour ça.
-Alors, je suis content qu’on soit amis.
-Moi aussi.
Les deux tennismen se sourirent puis Rafael se recala plus confortablement contre son cadet.
-Palito, tu vas faire quoi demain ?
-Hein ?
-Tu restes ici où tu vas à Shanghai ?
-Je…Je n’en sais rien. Franco ne sait même pas que je suis ici… Je l’appellerai demain.
-Si…Si tu veux tu peux rester ici…On…On pourrait passer un peu de temps ensemble ? Enfin, entre mes matchs, non ?
Rafael espéra que son ami allait accepter. Il avait vraiment envie de passer plus de temps avec Juan-Martin. Il se sentait bien en sa compagnie.
-Oui…Je peux m’arranger… Je pourrais m’entraîner ici. J’aimerais beaucoup rester avec toi.
Le Majorquin se tourna vers son ami et une fois encore, ils échangèrent un sourire sincère. Le silence s’installa entre eux et Rafale reprit sa place contre l’épaule de Juan-Martin.
A cet instant, il se sentit étonnement bien. Comme ça ne lui était pas arrivé depuis longtemps, comme ça ne lui était pas arrivé depuis Roger. Il profita donc simplement de l’instant, savourant cette sérénité retrouvée.
Ce n’est que bien plus tard, alors que la pièce était plongée dans l’obscurité de la nuit que Rafael ne reprit la parole.
-On devrait peut-être se coucher.
Il murmurait comme s’il craignait que le son de sa voix ne brise la bulle de bien-être qui les entourait.
-On devrait… Mais je n’ai pas envie. Je suis bien comme ça, avec toi contre moi, avoua l’Argentin sur le même ton.
-Moi aussi je suis bien.
-Rafa…Qu’est-ce que ça veut dire…
-Je…Je ne sais pas et pour le moment, je préfère ne pas savoir…S’il te plaît.
-D’accord.
-On pourrait aller se coucher mais…
-Mais ?
-Mais rester ensemble.
-Tu…Tu veux qu’on dorme ensemble ?
-Oui.
-Tu…es sûr ?
-Oui.
Oui, Rafael était sur de le vouloir. Il ne savait pas où cela le mènerait, il ne voulait pas le savoir. Mais dans les bras de Juan-Martin, il se sentait heureux… Il ne pouvait pas le nier. Et si ces instants de bonheur pouvaient durer encore, il ne se sentait pas le courage de les briser.
Le jeune Espagnol sentit son compagnon le lâcher et se relever.
-Viens.
Juan-Martin lui tendit la main. Rafael la prit et leurs doigts s’entrelacèrent. Les deux hommes fixèrent leurs mains unies, un peu étonné, un peu fasciné. Puis, ils se reprirent et avancèrent jusqu’au grand lit. Là, un peu à contre cœur, ils se lâchèrent.
Rafael passa de l’autre côté et sans un mot de plus, ils se tournèrent le dos pour se déshabiller. Ce soir, il n’était pas question d’attirance ou de désir. Ils voulaient juste se sentir bien et apprécier une étreinte réconfortante.
Ils se glissèrent sous les draps et, sans perdre une seconde, Rafael revint se blottir contre le torse de son ami qui referma ses bras autour de lui.
-Ca va ? demanda Juan-Martin d’une voix hésitante.
-Oui…
-Moi aussi.
-Bonne nuit, Juani.
-Bonne nuit, Rafa
Rafael se redressa légèrement et déposa un baiser juste au coin des lèvres de l’Argentin, symbolisant son attachement pour le jeune homme mais aussi toutes ses hésitations. Pour le moment, il était heureux et il décida que finalement c’était tout ce qui comptait.
Remarque : en espagnol , « consuelo » signifie « réconfort ».
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