Forum - Le Monde du Slash

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 Sujet du message: [En cours] Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 13 Sep 2009 21:01 
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Slash ou non, telle est la question...
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Inscription: 17 Juin 2008 22:00
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Coucou! Je me disais que ça manquait de fic 30 stm en ce moment... (je vois déjà les adepte du tennis me courir après avecleur tomates... hem...)
Bref, j'ai retrouvé cette fic que j'avais commencer il y a longtemps et je l'ai reprise.
Excusez, je pense que je suis incapable d'écrire un OS... je sais pas m'arreter.... (comme quand je conduis... xD)
Donc, j'arrete de parler et je vous laisse lire.

Note: C'est une UA... Colin est flic ( Ok j'avoue: j'ai regarder minority report. voila...) mais meme si thirty n'existe pas, le groupe est un groupe et joue de la musique comme tout les groupes de musique. Ca c'était philosophique...

Note2: Excusez le titre facile... mais c'est d'actualité là dedans.

Disclaimer: Je ne les connais évidement pas, et je ne me fais absolument pas d'argent avec ça, ce truc là, oui. Bon, Adam m'appartient (on évite de le bouffer par la suite s'il vous plait...) Enfin dans la mesure où il n'existe pas, il ne risque pas grand chose...

Bonne lecture et n'hésitez pas à me donner vos avis.


Los Angeles, trois heures douze du matin.

La sonnerie de mon portable me réveille en sursaut. Je l’attrape d’un geste brusque et décroche sans prendre le temps de regarder qui m’appelle… Personne ne répond à mon salut ensommeillé et quelque part dans la chambre, Kurt Cobain continu de hurler. Je pousse un juron en m’apercevant que je me suis trompé de téléphone, puis me fige dans ma tentative de me lever lorsque mon cerveau analyse les données : si ce n’est pas mon portable « normal » qui sonne, c’est que c’est celui pour le « boulot »… Merde.
Je bondis jusqu’au portable avant que le correspondant, mon boss surement, ne s’impatiente.
En décrochant, j’observe la silhouette allongée dans mon lit : Jared a enfouie sa tête sous son oreiller mais ne semble pas s’être réveiller… heureusement.
- Allo ?
Je m’enferme dans la salle de bain pour pouvoir répondre plus librement.
- Farrell ? Vous en avez mit du temps !
- Désolé, j’ai eu du mal à me réveiller.
- Eh bien ne vous rendormez pas : vous partez tout de suite pour Luther Kings avenue.
- Luther Kings avenue ? A cette heure-ci ? Mais… qu’est ce que je vais faire ?
- Vous allez jouer, Farrell, vous allez jouer…
- Jouer ?
- Vous aimez les jeux de hasard ? C’est l’occasion de le savoir : un instructeur vous attend au casino. Vous avez une demi-heure.
J’aimerais protester, mais je n’en ai pas le temps : mon chef à déjà raccroché. Je continue de jurer tout en m’habillant à la hâte. Je cours jusqu’à la cuisine, extirpe du frigo une bouteille du jus d’orange et m’en sert plusieurs verres. L’acidité du fruit me fait grimacer, mais ça m’est nécessaire si je ne veux pas m’endormir sur la table de jeux…
Je reviens dans la chambre sur la pointe des pieds et prends ma montre.
Mon regard dérive vers le lit, et la tentation devient insupportable : il n’en faudrait pas beaucoup plus pour que je me recouche…
Mes yeux continuent d’errés jusqu’à rencontrer le corps de mon compagnon, totalement enroulé dans le drap. Je le contemple un moment, partagé entre l’envie de le rejoindre et celle de le jalousé pour les quelques heures de sommeils qu’il aura de plus que moi. C’est le moment qu’il choisit pour ouvrir doucement les yeux…
Aussitôt, je sourie : je ne le trouve jamais plus beau que lorsqu’il se réveille.
En baillant, il se cale un peu mieux sur l’oreiller et referme les yeux.
- Tu pars ?
- J’ai du boulot.
- Si tôt ?
- Apparemment…
Il soupire puis me tourne le dos.
- Quand est ce que tu démissionne ?
Je pouffe puis je m’étends jusqu’à posé ma tête sur sa hanche :
- Je reviens vite…
- Alors pourquoi partir ? murmure-t-il.
- Ils ont besoin de moi.
- Pourquoi ? pourquoi de toi plus que d’un autre ? Ton connard de patron ne sait pas que t’as une vie en dehors du boulot ?
- Ne parle pas comme ça…
Il se redresse brusquement, m’obligeant à me relever.
- Je parlerai comme je le veux de ce type ! Il a une dent contre toi ou quoi ? Il te demande toutes les nuits depuis plus d’un mois ! Tu travailles le jour, tu travailles la nuit… il te laisse le temps de respirer, au moins, des fois ?
Je détourne les yeux, agacé. Depuis quelques temps, mon patron est entre nous une source de conflits…
- J’ai pas envie de parler de ça.
- Tu n’as jamais envie de parler de « ça ». Ni de quoi que ce soit qui touche ton travail d’ailleurs. Qu’est ce que tu fais, exactement, dans ton service ?
- Je te l’ai déjà dit : je fais comme tous les flics, je piste, je trouve, j’arrête…
- Même à quatre heures du matin ?
- Les criminels n’ont pas d’horaire.
- Ils font chier les criminels. Ils ne font jamais comme tout le monde…
Je sourie et caresse sa joue :
- Ils ne t’ont pas dans leur lit à les attendre non plus…
- Tu n’en sais rien.
- Les mecs comme toi n’approchent pas les mauvais garçons…
Je me penche jusqu’à sentir son souffle sur mes lèvres.
- Alors qu’est ce que je fais dans ton lit…
Je sourie en capturant ses lèvres pour un tendre baiser.
Je me détache de lui à regret, mais je dois vraiment y aller. J’embrasse son front avec douceur avant de me lever. Je lui adresse un dernier signe de la main, mais il n’y répond pas : il soupire amèrement et se rallonge en rabattant le drap au dessus de sa tête.
Je quitte ma maison tiraillé entre la culpabilité de le laisser seul encore une fois et entre la colère que je ressens pour mon chef. Je crois que cette situation dérange beaucoup Jared… Pour ma part je ne sais trop quoi en penser : travailler autant ne me gêne pas, j’aime généralement ce que je fais. Mais il est vrai que je passe beaucoup moins de temps avec Jay’ et ça, c’est gênant. Il va bien falloir que cette complexe situation trouve une solution…

Casino de Los Angeles, 4h 07 du matin.

Comme convenu, je retrouve l’instructeur devant l’établissement de jeux.
Costard gris, baskets blanche et cravate, il me fait penser à tout sauf à ce qu’il est. Je lui sers la main en répriment un bâillement et il me sourie :
- Bonsoir monsieur Farrell. Le patron ne vous a sans doute pas expliqué…
- Nan, il a rien dit.
- Penno est là-dedans avec sa bande de mafieux.
Je le regarde, surpris :
- Et alors ? On n’a toujours pas de mandat contre lui. Si ?
Je devine sa réponse avant qu’il ne la formule : si le boss nous à fait lever, ce n’est pas juste pour nous dire que Penno joue dans les casinos… car ça, on le sait. Même qu’il les pille après.
- On l’a obtenue à deux heures ce matin, après d’âpres négociations !
- Putain… alors on fonce ?
- Exactement.
Il me tend un gilet pare-balles et mon arme de services puis ajoute :
- Bon courage Farrell.
- J’y vais seul ?
- Penno est méchant, pas stupide. Il ne se méfiera pas si vous êtes seul. Nous vous couvrons, tout le bâtiment est cerné.
- C’est fous ce que je me sens rassuré !
Je continu de grommeler jusqu’à ce que j’atteigne la porte. Je range alors mon arme et rabat mon manteau sur mon gilet : que la fête commence.

Les sirènes hurlent au dehors, les gyrophares des véhicules de police éclairent toute la rue.
J’ai le nez en sang, mais je m’en tire bien : Penno vient de partir pour le commissariat le plus près. Il est foutu.
Un infirmier me tend une poche de glace pour ma tête. La brusque sensation de fraicheur me fait énormément de bien…
- Beau travail Colin.
- Merci patron.
Il s’assoit à coté de moi, sur un petit muret de pierres blanches polies.
- Penno ne vous porte pas dans son cœur…
- Et alors ? Je ne le porte pas non plus dans le mien.
- Je crois que vous l’avez bluffé. Il ne devait pas s’attendre à ce qu’un « petit flic » comme vous ait l’audace de l’arrêter sur son propre territoire.
- Il faut bien une première à tout…
Mon chef sourit, puis se lève.
- Vous pouvez rentrer chez vous. Reposez vous.
- Ouais… j’essaierais.
Il hoche la tête puis tourne les talons en gueulant aux unités qu’il est l’heure de rentrer.
Rentrer… je grimasse un sourire en imaginant la tête de Jay’ s’il me voit revenir couvert de sang. Mais je cesse de rire bien vite : ça me fait mal à la mâchoire…
L’instructeur se propose de me ramener. Ca tombe plutôt bien, je ne me voyais pas trop au volant. J’accepte avec soulagement.

Je suis de retour à la maison exactement trois heures trente après l’avoir quittée. J’ai enlevé le sang de mon visage grâce à un mouchoir dans la voiture, mais mes vêtements sont tout tachés…
Je pousse la porte en priant pour qu’elle ne grince pas, ce n’est pas vraiment le moment que Jared m’aperçoive.
Je suis surpris du silence qui règne… pas un mot, pas un bruit parasite, rien. Les sourcils froncés, je pénètre dans la cuisine : personne. Mais il y a un mot sur la table :

« Suis chez Shannon. Appelle-moi si besoin. A ce soir. Je t’aime. Jared »

Je pousse un soupir sans trop savoir si c’est du soulagement ou de la déception. Peut être un peu des deux.
Maintenant que je ne suis plus pressé par le temps, je me décide à prendre un bain brulant.
Lorsque je suis à nouveau présentable, je m’effondre sur le lit. Je suis entre le nu et l’habillé, mais je m’en fous : je n’ai ni la force de me lever pour terminer de me fringuer, ni l’envie de le faire.
Avant de sombrer dans un profond sommeil, je ne peux m’empêcher de penser à Penno qui lui n’a pas profité d’un bon bain. Il y a peut être une infime justice dans ce monde…

Je suis réveillé par de petits baisers déposés sur mon visage. Avant d’ouvrir les yeux, je me laisse le temps d’apprécié avec mes autres sens : il y a l’odeur de son parfum, son odeur à lui, il y a cette main que je devine près de mon épaule gauche. Il y a ce corps à quelques centimètres du mien.
Je sourie. Sa bouche se pose enfin sur la mienne. J’ouvre alors brusquement les yeux et avant qu’il n’ai pu dire « ouf », je le plaque contre le matelas. Un frisson me parcours lorsque je l’entends rire…
Il fait nuit maintenant. Je ne le vois pas, mais je le devine. Je sens une matière étrange sous mes doigts : le tissu de son manteau. Sans cesser de l’embrasser, je laisse mes doigts détacher les boutons.
Bientôt, j’envoie son manteau à l’autre bout de la pièce et m’attaque à son pull. Il m’aide à le lui retiré, en profitant pour me lécher le cou sensuellement me faisant déglutir bruyamment. Il éclate à nouveau de rire et je grogne, faussement vexé. Alors que je m’attendais à toucher enfin sa peau si douce, c’est sur sa chemise que mes doigts hardis se posent. Zut.
- T’es toujours beaucoup trop habiller…
- Il fait que douze degrés dehors…
- Monsieur serait frileux ?
En riant, il attrape un cousin et me le balance à la figure. J’esquive avec souplesse et bloque ses poignets sans mal. D’une voix de maitre d’école, je le sermonne :
- Non Jared, ce n’est pas bien. On ne frappe pas son maitre avec un cousin, c’est très mal…
- « Son maitre »… ?
Son ton sarcastique blesse mon ego… je m’assois sur son ventre, tenant toujours ses poignets entre mes mains :
- T’as raison. Excuse-moi.
Je me racle la gorge et reprend mon ton de professeur :
- « On ne frappe pas son Dieu avec un cousin… »
Il rit à nouveau, et son rire nous secoue tous les deux.
- Heureusement que tu ne seras jamais prof !
Je le fait taire d’un baiser.
- C’est ta faute ! Fallait pas m’appeler comme ça.
- Moi ? Je t’ai jamais…
- Oh que si ! « Oh mon dieu, oh mon dieu… Co’, ouiiiii !!»
J’éclate de rire en entendant son hoquet indigné. Il arrive à dégager une de ses mains et me tape le crane. Ce qui ne m’empêche pas de rire…
Finalement, il trouve la parade pour taire d’un coup mon hilarité : il se met à grignoté mon cou tout en laissant ses doigts courir sur ma braguette… ca me calme aussitôt.
Je ne peux retenir un gémissement appréciateur lorsque sa main déboucle ma ceinture et fait sauter le bouton de mon jean. Je frissonne d’anticipation. Tout mon corps se tend dans l’attente du plaisir que je sais qu’il me donnera. Très lentement sa main s’infiltre dans mon pantalon alors qu’il me mordille le lobe de l’oreille. Je me mets à trembler. Sa lenteur me… merde, il va me faire devenir dingue !
Au moment où j’attrape sa main pour la guidée plus franchement, Kurt Cobain se met à chanter…
Nous sursautons dans un bel ensemble. J’allume la lampe de chevet. Jared plante ses magnifiques yeux dans les miens et me fixe avec l’air d’attendre quelque chose. Je reste à le regarder quelque instant avant de tendre la main vers mon portable.
Sa main sur mon bras me coupe dans mon élan :
- Laisse sonner…
Il se redresse jusqu’à pouvoir poser sa bouche sur mon cou. Il m’enlace tout en me picorant de baisers tout doux.
- Bébé…
Je ne peux pas laisser sonner. C’est comme ça. Au bout du téléphone, c’est peut être un policier apeuré qui me demande de lui sauver la vie, ou bien mon chef qui m’apprend que je suis muté… je ne peux pas laisser sonner ce putain de téléphone. Même si j’en ai terriblement envie.
Je repousse doucement mon amour et me lève du lit. Je reboutonne rapidement mon jean tout en décrochant l’appareil.
Du coin de l’œil, je vois Jared se relevé, se rhabillé et se diriger vers la salle de bain sans un regard pour moi.
C’est fini pour ce soir. Game over.
- Allo ?

Je suis de retour à la maison vers midi. J’y retrouve un Jared quelque peu énervé… il n’a pas l’air d’avoir digéré l’incident de cette nuit. J’aimerais vraiment qu’il comprenne que j’y n’y suis pour rien… je ne choisis pas mes affectation.
Affamé, j’ouvre le frigo et en sors les restes de la salade de la veille.
- Jay’, de la salade, ça t’iras ?
- J’ai déjà mangé.
- Ah bon ?
- Hum hum.
Je me tourne vers lui, surpris qu’il ne m’ait pas attendu. Je le découvre en manteau, ses clés de voiture à la main. Mon cœur cogne un peu plus rapidement : depuis que je connais Jared, j’ai peur de le perdre. J’ai un boulot prenant, très prenant, et Jay’ n’est pas le genre de gars à patienté toute sa vie. Est-ce que ce qui est arrivé cette nuit l’aurait agacé au point de le faire fuir ?
J’essaie de prendre un ton dégagé :
- Tu vas quelque part ?
- Adam nous a invités à prendre un verre chez lui il y a quelques semaines. Je suppose que tu avais oublié ?
- Euh… ouais, j’y pensais plus…
- Je m’en doutais. Je lui aie dit que tu bossais, alors il m’a invité moi.
Je fronce les sourcils :
- Juste toi ?
- Exactement.
Il noue la ceinture de sa veste. Je cherche vainement un prétexte pour le retenir : Adam est mon meilleur ami et je l’adore, mais il aime un peu trop ce qui est beau… belles voitures, superbe appart’ près de la mer, super employé à son service… il ne lui manque plus qu’un super mec. Jared serait parfais dans ce rôle. Le clou de sa collection…
Ce n’est pas que je n’ai pas confiance en mon homme, loin de là. J’ai même un tout petit peu de confiance en mon ami. Adam n’est pas un salaud, il n’est pas du genre à baiser avec mon mec dès que j’aurais le dos tourné. De toute façon, Jay’ n’est pas de ceux qu’on baise si facilement. Mais quand même. Je suis jaloux.
- Mais… prendre un verre… juste comme ça ?
- Non. On à loupé son anniversaire le mois dernier : tu travaillais. Il voulait qu’on se rattrape aujourd’hui… mais bon, il comprendra. Le boulot avant tout.
Il me contourne en faisant sauter ses clés dans sa main et sort de la maison. Je le rattrape dans la cour :
- Jay’ ! Tu rentre ce soir, hein ?
- C’est juste un verre Colin… pas une fiesta jusqu’aux aurores.
- Oui… bon… amuse toi bien.
Il me lance un semblant de sourire puis monte dans sa voiture. Je voudrais me précipité à la fenêtre, la lui faire ouvrir et me jeter sur ses lèvres pour un baiser passionné, afin qu’il comprenne tout ce que je ne lui dit pas, mais je ne le fait pas. Il tourne au coin de la rue.

Le boss m’a appelé vers quatorze heures. A quatorze heures dix, j’étais au commissariat. Une sombre affaire d’enlèvement… la routine. Le patron n’avait pas un besoin impérial de m’avoir dans l’équipe mais bon, il m’a tout de même appelé. Il a peur que je m’ennuie je crois…
Il ne m’a pas laissé rentrer avant que le kidnappeur présumé ne passe aux aveux. Il a tenu toute la journée le fumier… Pour finalement avoué vers deux heures quinze du matin qu’il avait bien enlevé la jeune Mathilda. Ce connard nous à décrit l’endroit où il a enterré son cadavre. Saleté de boulot. Connerie de journée…
Résultat, je ne rentre que maintenant, les yeux lourd de sommeil et avec une envie de pleurer grandissante. Je ne mange rien, je n’ai pas faim.
J’entre dans la chambre. Jared est là, endormis. J’aimerais entendre sa voix, j’aimerais le voir sourire, qu’il me prenne dans ses bras. Qu’il me parle de sa journée chez mon pote, qu’il me dise qu’il m’aime.
Parfois je me dis que ce boulot me tuera. Pauvre gamine…
Je soulève la couette, me glisse dessous. Lorsque je me colle contre son dos, Jay’ soupir. Il ne se réveille pas.
Je ne m’endors pas. Le silence me glace. Je me remémore sans cesse les aveux du kidnappeur. Je vois presque la gamine tenté de s’enfuir, et lui, brandir son couteau…
Je n’ose pas imaginé la terreur qu’à du ressentir cette fille. Seule avec un monstre. Seule.
Sans réfléchir à ce que je fais, je me mets à secoué doucement Jared.
Je murmure son prénom, je lui chuchote de se réveiller. Mais il ne bouge pas. Il grogne tout au plus. Puis il enfouie sa tête sous l’oreiller. Pas de négociation possible.
Alors je me rallonge. Je pose ma tête sur son omoplate et je me mets à pleurer comme un gosse.
Est-ce que moi aussi je finirais seul ?

- Jared, non !!
Je me redresse en hurlant. Mon cœur bat la chamade, je suis collant de sueur.
Je suis toujours dans notre chambre. Il fait encore nuit, mais l’aube ne tardera plus à se lever. Mon portable sonne…
Je l’ignore un instant, le temps de reprendre mes esprit : je rêvais. Je rêvais que Penno et Adam accusait Jared d’avoir tué Mathilda. Mon chef fusillait mon compagnon, et lorsque j’allais déterrer son corps, c’est le mien que je découvrais. Horrible.
Je bondis hors du lit.
- Allo ?
- Farrell ? Désolé de vous réveiller si tôt, mais il y a du nouveau sur l’affaire Mathilda…
- Je vous écoute.
- Ce salaud nous à menti. La gamine n’est pas là où il a dit qu’elle serait. Y’a des chances pour qu’elle soit encore en vie, quelque part. tout mes hommes sont occupé à la chercher dans le périmètre… je veux que vous alliez lui tirer les vers du nez : je veux savoir où est la petite.
- Bien chef.
- Appelez-moi dès que vous le saurez.
Je raccroche. Je me sens soulagé… la gamine, que je ne connais pas mais pour qui j’ai une certaine affection, n’est peut être pas morte. Ca risque encore d’être une journée bien remplie…
Je saute dans le premier pantalon que je vois, passe le t-shirt de la veille et cours jusqu’à la cuisine. J’écris rapidement un mot pour Jared et je fonce au commissariat. Il n’y a pas de temps à perdre.


Je reviens tard, une fois n’est pas coutume. Nous n’avons pas encore retrouvé la fillette. Nos équipe se relais afin que nous la retrouvions au plus vite. Pour ma part, je suis vanné. Debout depuis plus de quinze heures avec à peine trois heures de sommeil au compteur, je suis mort.
Un mot de Jared m’indique qu’il passe la nuit chez son frère, répétition oblige.
Ce n’est peut être pas plus mal. Depuis quelque temps, l’atmosphère est tendu entre nous… nous avons essayé d’en parler, mais le problème c’est que lorsque je rentre, il dort, lorsque je me lève, il dort, et dans la journée nous bossons tout les deux. Nous ne faisons que nous croisés, parfois, quelques minutes avant de nous endormir.
Il est de plus en plus rare que nous échangions plus de dix mots au cours de la même journée.
J’aimerais travailler moins, passer plus de temps avec lui. Mais avec l’affaire Mathilda qui piétine…
Alors j’attends. C’est une crise passagère… nous repartirons bientôt tout les deux du bon pied. C’est obligé.
Je vais me coucher. Trop crever pour appeler Jared. Je lui parlerais demain soir, c’est promis. Il comprendra. Je m’endors comme une masse sans même ôté mes chaussures.


Voila. C'était la partie 1. A suivre...

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Dernière édition par soleil le 24 Oct 2010 16:54, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 13 Sep 2009 21:41 
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Inscription: 07 Mar 2007 20:31
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Un début super sympa! ça donne envie de lire la suite. :D

soleil a écrit:
Note: C'est une UA... Colin est flic ( Ok j'avoue: j'ai regarder minority report. voila...)
Si tu veux du Coco en flic je te conseille S.W.A.T :wink:


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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 13 Sep 2009 21:52 
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Inscription: 17 Juin 2008 22:00
Messages: 863
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xD, je l'ai vue déjà dans S.W.A.T, mais je le trouvais... je sais pas... c'est pas comme ca que je l'imagine en tant que flic. Enfin, pas pour cette fic, mais après... bref, vous comprendrez par la suite.^^

Merci pour la reviews! Contente que ca te plaise! :D

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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 14 Sep 2009 10:25 
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Dieu du slash ! Prosternez-vous !
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Inscription: 06 Mai 2006 18:50
Messages: 14711
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Un début très très intéressant et prometteur ! :suite:

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Co-fondatrice de l'Alliance des Sadiques
La torture des pouffes c'est bien, celle des doudous c'est encore meilleur !

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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 15 Sep 2009 09:32 
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Inscription: 03 Oct 2006 13:38
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Localisation: Entre rêve et réalitée
Interréssant tous ça... Pourquoi je pense que Jared va pas comprendre longtemps que ton boulot passe avant lui... Et Adam qui se balade dès le début de l'histoire... :twisted: OU :evil: Me tarde la suite pour voi ce que ça va donner.


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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 16 Sep 2009 21:25 
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Inscription: 22 Mar 2009 15:39
Messages: 1165
Localisation: sous les étoiles ...
Bon baaah, j'vais pas être originale sur le coup mais j'aime beaucoup ce début :D J'ai envie de savoir comment la relation co/Jay va évoluer quand on sait qu'un certain Adam n'est pas loin -_- Bref : :suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 20 Sep 2009 18:38 
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Inscription: 17 Juin 2008 22:00
Messages: 863
Localisation: Irlande
Merci beaucoup pour vos reviews les filles!!! :D
Aaah, j'suis contente que ça vous plaise, en tout cas!

Je vous poste la suite!

Bonne lecture!


Deux semaines plus tard.

Je suis débordé ! Le téléphone n’arrête pas de sonner ! Pourtant, un 7 novembre, ca devrait être plus calme, non ?
Depuis un moment déjà, c’est la folie au commissariat. Dire qu’en début de mois, je me plaignais de mes horaires de travail… ca fait pratiquement deux semaines que je couche sur place. Depuis que nous avons retrouvé la jeune Mathilda bien vivante dans une cabane de bucheron, le téléphone n’arrête pas de sonner : Intel ne veux que nous pour retrouver son chat, machin vient de se faire cambrioler et compte sur nous pour retrouver les voleurs… C’est du délire.
Le chef m’a prié de m’installer là provisoirement, histoire de ne plus avoir à faire d’aller retour entre chez moi et ici.
Je ne fais plus que des passages éclairs à la maison, parfois pour manger, parfois juste pour cinq minutes…
Je crois que je commence à devenir complètement dingue !
Je n’ai pas vu Jared depuis deux jours. On se croisait à peine dans notre propre maison ! Du délire.
Alors que je réponds à monsieur Wells qu’il devra faire appel au commissariat de sa ville pour son histoire de cambriolage (monsieur Wells habite à Chicago. J’ai très envie de pleurer parfois…), mon téléphone portable sonne. Mon portable « normal ». Pour la troisième fois.
C’est Jared.
Je vais pour répondre lorsque mon chef pose un dossier sur mon bureau :
- Urgent Farrell. Vous papoterez plus tard. C’est Penno…
J’hésite. Mon regard passe du portable qui continue de vibré au dossier.
Je décide finalement de ne pas répondre à l’appel. Tant pis. Jared doit juste m’appeler pour avoir de mes nouvelles… je le rappellerais quand j’en aurais le temps.
J’ouvre le dossier Penno.


POV Jared

Ca fait trois fois que j’essaie de joindre Colin. Qu’est ce qu’il peut bien fabriqué ?
J’appelle un serveur et lui commande un cocktail d’une voix lasse.
Mes doigts tapotent le bois vernis de la table du restaurant chic où Colin était censé me rejoindre… pour le peu qu’il n’ait pas oublier.
J’espère sincèrement pour lui qu’il est juste en retard…
Le serveur pose mon verre sur la table et s’éloigne. Je soupir. J’attrape mon portable et compose une quatrième fois le numéro que je connais pas cœur. Messagerie. J’étouffe un juron.
Je m’appui sur la table, joue avec la nappe… encore cinq minutes de passées. Vingt en tout.
Je me mords férocement les lèvres pour ne pas hurler.
J’appuie tellement fort sur les touches de mon portable que je m’étonne qu’il marche encore. Messagerie.
Je joins mes mains comme pour une prière et fixe un point invisible sur le mur d’en face.
Il a oublié.
Non, je connais Colin… il n’oublierait pas ce genre de chose. A croire que si… non. Pourtant, je suis seul à cette table… merde.
Ca ne sert plus à rien de rester là. Il ne viendra pas.
Avant de redresser la tête, je me force à respirer calmement. Tout va bien dans le meilleur des mondes…
Je sors ma carte de crédit. Je me lève avec le sentiment d’être une coquille vide. Une vieille merde. Connard de Farrell !
- Jared ?
Je me retourne brusquement, plein d’espoir… qui s’évanouit rapidement. C’est Adam.
- Salut Adam…
- T’es tout seul ?
J’observe la table que je viens de quitter puis reporte mon attention sur lui :
- On dirait bien.
Ce soir, je ne suis pas bon acteur. Adam n’est pas dupe, il voit mon sourire qui tremble, mes yeux plein de tristesse…
- Viens, j’te paye un verre…
- Nan c’est gentil. Je vais rentrer.
- Dis pas de connerie tu veux ?
Je me rassois sur la chaise que je quitte à peine. Adam s’installe en face de moi, là où devrait être assit Colin.
- Tu attendais quelqu’un ?
- Colin.
- Pour quelle heure ?
- Vingt-deux heures.
- Il est peut être en retard…
- Arrête. T’as déjà vu Colin en retard ?
Il me sourie gentiment.
- Tu sais il à pas mal de boulot en ce moment…
- Je sais.
- C’est pas facile pour lui non plus.
- Si tu voulais bien arrêter de le défendre tu me ferais immensément plaisir !
- D’accord.
Je soupire. Je ne voyais vraiment pas ainsi cette soirée… vraiment pas. Les larmes me montent aux yeux. Je regarde ailleurs. Du calme…
Une main se pose sur la mienne. Instinctivement, je la serre. J’en ai besoin. Adam pose alors la question, d’une voix compatissante et tendre. Celle d’une mère à son enfant malheureux.
- Qu’est ce qu’il à loupé cette fois… ?
- Un anniversaire.
Les yeux de mon ami s’ouvrent en grand :
- C’est ton anniversaire aujourd’hui ?
Je grimasse un sourire :
- Non… c’est l’anniversaire de notre rencontre. Ca fait deux ans ce soir.
C’est à son tour de grimacé. Il se tortille un instant sur sa chaise puis soupire.
- Merde… je suis désolé.
- C’est pas ta faute.
- Quand même. J’aime pas te voir triste.
- Je suis pas triste !
- Non, ce sont des larmes de joie…
Au travers de mes larmes, je ne peux m’empêcher de pouffé. Ce qui fait tomber mes larmes. Non seulement j’aime les paradoxes, mais j’en suis un à moi tout seul…
Je ferme fort les yeux et mets une main devant ma bouche pour étouffé mes sanglots.
Je sens alors deux bras m’entouré et une tête se poser sur mon épaule :
- Hé… ca va aller… viens, je te ramène.
J’hoche la tête. Je suis d’accord. Adam me tend un mouchoir et je m’empresse d’essuyer mes yeux.
Je l’attends devant la porte tandis qu’il règle mes consommations. Il me rejoint vite et pose un bras autour de ma taille pour me guidé jusqu’à sa voiture. Curieusement, ça ne me dérange pas. D’un tout autre bras, d’une tout autre personne, je n’aurais pas apprécié cette familiarité. Mais là, avec Adam, dans ce contexte… j’aime bien.
Je grimpe sur le siège passager. Il met le contact, démarre, et sors du parking en silence.
- Bon… je te dépose chez toi, j’ai dit au gars du restaurant de faire attention à ta voiture. T’iras la récupéré demain…
- Merci.
- Pas de problème. T’as tes clés au moins ?
Bien sur j’ai mes clés. Mais je n’ai pas envie de me retrouver seul chez moi. Colin dors au commissariat en ce moment et de toute façon, il vaut mieux pour lui que je ne le vois pas avant un moment.
Je pose ma main sur le bras de mon ami :
- Est-ce que tu pourrais me poser chez Shannon ?
- Quoi ?
- J’ai pas envie de rentrer…
- Mais… enfin, il est un peu tard pour réveiller ton frère, non ?
Presque vingt-trois heures. Ce serait jouable… puis je repense à un détail : Tomo est chez Shann’. Autrement dit : Les deux amants sont réunit et je n’ai aucune envie de les déranger.
- Y’a Tomo chez lui…
- Ah… viens à la maison alors ?
- Chez toi ?
- Hum hum.
- Je veux pas te déranger.
- Tu dis vraiment beaucoup de conneries, toi, ce soir.
Puis, sans plus me consulté, il tourne dans east river, vers chez lui.

- Passe-moi ton manteau.
Je me débarrasse rapidement de ma veste et la lui donne. Il allume les lumières tout en accrochant nos manteaux sur un portant.
Je n’étais pas encore venu chez lui. L’extérieur déjà est… spectaculaire. Plein de fontaine, de statues de… incroyable. L’intérieur semble tout aussi luxueux : le salon est moderne, meuble hight tech, carrelage blanc, immense baies vitrées… ca doit être magnifique les jours de soleil !
- Tu veux boire ou manger quelque chose ?
- Non, merci.
- Installe-toi, fais comme chez toi.
Je le remercie d’un petit sourire et me pose dans un canapé. Il s’installe en face de moi, un verre à la main.
- J’aime bien ta déco.
- Merci. J’avoue que j’aime beaucoup mes baies vitrées ! Tu verras comment ça donne demain matin.
- Je suis désolé de te squatter comme ça…
- Arrête, tu ne me gêne pas du tout !
Nous restons un moment silencieux. Je me sens toujours aussi hors de mon corps. Je suis tellement déçu par l’attitude de Colin que je ne ressens plus rien. Encore un paradoxe.
- Tu l’as appelé ?
- Je tombe sur sa messagerie.
- Tu veux réessayer ?
- Non. J’ai plus envie de le voir. De toute façon, il doit pas en avoir tellement envie non plus, sinon il aurait décrocher.
- Dis pas ça… Colin t’aime.
- Je le sais. Mais son premier amour, c’est son boulot. Le reste passe au second plan.
Il ouvre la bouche pour me détromper, mais je le devance :
- Ne dis rien. Tu sais aussi bien que moi que j’ai raison. Il a loupé ton anniversaire, le notre… demain il loupera quoi ?
Mes yeux lance des éclairs. J’aimerais avoir Colin sous la main, juste pour cinq petites minutes… Adam me regarde bizarrement, presque avec tendresse.
- T’es salement en rogne dis moi…
- Tu le serais pas toi ?
- J’en sais rien. J’ai jamais eu quelqu’un dans ma vie qui comptait suffisamment pour… j’en sais rien.
Le silence revient. Je le brise :
- Eh bien moi je le sais. Et Colin l’apprendras très bientôt aussi…
- Faut il que je prévienne l’hôpital de son arrivée prochaine ?
Je pouffe.
- Ce ne serait pas une si mauvaise idée…
- Allez, je te connais ! Tu serais bien incapable de lui faire du mal.
Je baisse les yeux. Depuis quelques temps, je serais moi-même incapable de dire de quoi je suis justement capable. Jusqu’à maintenant je pensais que Colin et moi c’était écrit. Maintenant je commence à croire que toute encre s’efface…
- J’en suis pas si sur. Il s’est pas gêné, lui…
- Comment ça ?
- Regarde moi. Regarde Colin. Est-ce qu’on a vraiment l’air d’un couple débordant de bonheur ?
Mon ami me lance un sourire triste :
- Non, pas vraiment…
- Et à qui la faute ? C’est ça qui fait mal : le déclin. Il ne m’a jamais frappé, mais son indifférence vis-à-vis de moi est presque plus douloureuse. Pour tout te dire, j’aurais préféré une bonne droite…
- Tu sais, il a beaucoup de travail, mais ca ne veux pas dire que tu l’indiffère. Hé, je connais Colin ! Je peux t’assurer qu’il ne serait plus là depuis longtemps s’il ne tenait pas à toi.
- Tenir à moi ? Colin ? Il fait à peine le minimum syndical… alors de là à tenir à quelque chose ou à quelqu’un…
Adam vient s’asseoir à coté de moi, posant son verre sur la table basse en verre, style moderne. Je remarque au passage la propreté de la dite table : pas une seule trace de doigt. Impressionnant.
- Il y a souvent des crises dans un couple. S’en est une. Mais elle est passagère, et bientôt tout redeviendra comme avant.
- Non, ca je ne pense pas…
- Pourquoi ?
Je plonge mes yeux dans les siens :
- Parce que moi, je n’oublierais pas.
Adam me fixe un petit moment avant de sourire :
- Rancunier, hein ?
- Très.
- Avec le temps les souvenirs s’estompent. Tu oublieras vite cette mauvaise passe.
Je sourie à mon tour :
- Ce qui est bien avec toi c’est que tu es d’un optimisme incroyable.
- Et toi tu es d’un cynisme redoutable. Allez, n’y pense plus. Demain Colin rentrera bien chez vous ? T’auras qu’à lui demander des comptes et vous en parlerez plus…
- C’est pas aussi simple…
- Qu’est ce qui n’est pas simple ? De te retenir de lui envoyer ton poing à la figure, ou de lui dire qu’il n’est qu’un crétin obsessionnel ?
Je ne relève pas la boutade. Je lève les yeux vers lui, plus sérieux que jamais :
- Combien de temps ?
- Pardon ?
- Combien de temps tu crois qu’il mettra avant de recommencer ? Colin est accro à son boulot. Il peut sans doute arrêter un temps si je le colle au pied du mur. Mais pas toute sa vie. Il retournera dans ce putain de commissariat et tout cela recommenceras. C’est un cercle vicieux tu vois ?
- Je vois…
- Mais moi je pourrais pas passer ma vie à…
Les larmes me montent aux yeux.
- …à guetter son départ, ou son retour. J’peux pas passer ma vie à avoir peur de le perdre…
Adam m’observe quelques secondes avant de m’attiré dans ses bras. Il caresse mes cheveux tandis que j’essaie de reprendre une respiration normal, c'est-à-dire sans qu’elle ne soit hachée par mes sanglots.
Il chuchote alors à mon oreille :
- Qu’est ce que je dois comprendre ?
- J’en sais rien…
- Je ne pensais pas que le problème était si grave… Il faut juste lui laisser un peu de temps, tu crois pas ?
- Non… j’ai assez attendu…
Et maintenant ? Que puis je faire sinon fermé la porte sur ce passé et aller de l’avant ? Alors c’est ça… c’est le dernier acte ? Rideau, tout le monde dehors, y’a plus rien à voir… plus rien du tout…
Je pleure pour de bon. Je ne suis plus qu’un corps mou et sans volonté. Fini tout ça, les sourires, les matinées sous la couette, l’odeur de son after-shave… envolé.
- Non… pleure pas, Jay’, s’il te plait…ça va s’arranger…
Il me redresse de manière à pouvoir me regarder. Je soutiens son regard au travers de mes larmes. Sans un mot, sa main se pose sur ma joue et essuie tendrement le sillon creusé par l’eau salée. Puis, son pouce descend, vient frôler mes lèvres. Pendant un instant, je suis persuadé qu’il va m’embrassé. Adam. M’embrasser.
Aucun signal d’alarme dans mon cerveau en stand by. Aucune lumière rouge qui clignote. Rien. J’attends juste avec patience de voir ce qu’il va faire. Ou ne pas faire.
L’idée même qu’Adam, le meilleur ami de Colin, veuille m’embrasser devrait me choqué, me révulsé… mais non. Bizarrement, ça ne me gêne pas. Qu’il le fasse, qu’il ne le fasse pas… qu’importe après tout. J’ai l’étrange sensation d’être hors de mon corps, d’observé la scène en spectateur. Un spectateur assez distrait d’ailleurs.
Peut être s’est il rendu compte de ce qu’il faisait, ou de ce que ce baiser impliquerait, à moins qu’il n'ait été déçu de mon absence de réaction ; mais toujours est il que sa main quitte mon visage. Il se racle la gorge, comme pour reprendre ses esprits, et je détourne la tête.
- Bon euh… on devrait aller nous couché. Assez d’émotion pour ce soir… vient, je te montre ta chambre.
J’acquiesce en silence, prenant peu à peu conscience de ce qui se passe autours de moi : ce baiser qu’il voulait me donner… pourquoi ? Il en avait juste envie ou… ? J’suis pommé. Complètement largué.
Je me lève et le suis comme un automate, l’esprit ailleurs. Il ouvre la porte sur une chambre spacieuse aux tons blanc et bleu, très belle bien qu’elle manque un peu de chaleur.
Je m’y enferme après lui avoir souhaité une bonne nuit et me laisse tomber sur le lit. Je me déshabille sans me lever et lorsque je n’ai plus que mon boxer, je m’enfoui sous la couette. Je reste un long moment les yeux ouverts, incapable de trouver le sommeil malgré l’intensité de ces derniers jours.
J’aimerais parler à Shannon. Juste ça. Juste entendre sa voix endormie, juste entendre son timbre de grand frère mal réveiller. Juste savoir qu’il est là, et qu’il le sera toujours. Mon grand frère sur l’épaule duquel il devient presque agréable de pleurer…
Je me tourne sur la gauche, vers la fenêtre. Les volets ne sont pas fermés et j’aperçois quelques étoiles. C’est curieux comme les choses restent à leurs places, comme elles ne changent pas, alors que nous même nous changeons. Alors que ma vie prend un tournant que je ne suis pas sûr d’apprécier, rien à changer : les étoiles sont toujours les mêmes, les passants sont toujours aussi anonymes, toujours aussi pressés. Rien n’est très différent de la veille ou de l’avant-veille… c’est juste mon cœur qui change d’aspect en se décomposant.


Lorsque je me réveille le lendemain matin, je me sens mieux. La nuit m’a aider à y voir plus clair…
Je me sens plein de détermination, près à déplacer des montagnes.
Je prend rapidement un petit déjeuner dans la cuisine d’Adam, qui n’est pas encore debout. Il ne débarque qu’au moment ou je pose mon bol dans son lave-vaisselle. Je lui sourie.
- Bien dormit ?
- Je te retourne la question.
- Très bien. Je me sens mieux.
- Bon… tu comptais t’en aller sans me dire au revoir ?
Je m’approche de lui :
- Bien sur que non. Je serais venue te tirer de ton lit.
- T’es bien aimable…
- Merci pour tout Adam. Je te revaudrais ça, tu sais ?
- Ouais ouais, bien sur… allez vas donc houspiller ton petit ami !
Je le serre un instant dans mes bras, puis je vais chercher ma veste.
- Oh et Jared, soit gentil : s’il déconne, colle lui en une de ma part.
- Sans problème !
- Et appelle-moi !
- D’accord !
Je lui fais un dernier signe de la main avant de fermé la porte.


Voila.... à suivre.

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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 21 Sep 2009 13:28 
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Dieu du slash ! Prosternez-vous !
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Inscription: 06 Mai 2006 18:50
Messages: 14711
Localisation: Toulouse
J'aime beaucoup ce nouveau chapitre, les tiraillements de Colin, le chagrin et la colère de Jared et puis le rapprochement avec Adam...

Citation:
C’est curieux comme les choses restent à leurs places, comme elles ne changent pas, alors que nous même nous changeons. Alors que ma vie prend un tournant que je ne suis pas sûr d’apprécier, rien à changer : les étoiles sont toujours les mêmes, les passants sont toujours aussi anonymes, toujours aussi pressés. Rien n’est très différent de la veille ou de l’avant-veille… c’est juste mon cœur qui change d’aspect en se décomposant.
Quant à cette phrase, tu ne peux pas savoir à quel point elle me touche en ce moment...

:suite:

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La torture des pouffes c'est bien, celle des doudous c'est encore meilleur !

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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 21 Sep 2009 15:30 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Messages: 2302
Localisation: Entre rêve et réalitée
Je suis un peu dans la situation de Colin en ce moment, j'ai pas fais gaffe et puis patatra la betise... Lui s'est avec Jay mais ça lui pend au nez.

En tous cas merci pour ce superbe momoent de lecture, les sentiments de Jared sont très bien décrit. :bravo:


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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 21 Sep 2009 18:08 
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Slash ou non, telle est la question...
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Inscription: 17 Juin 2008 22:00
Messages: 863
Localisation: Irlande
Merci beaucoup les filles!!!

MAPI: Hé, faut pas déprimé comme ça, miss... Ca s'arrangera! Merci beaucoup pour ta review!!

IGNIS: Merci aussi!! Mais pour ta situation... :( j'espère que ça ira mieux, c'est pas très drole ces moments là...

:reviews:

Bientot la suite

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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 22 Sep 2009 01:17 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 07 Déc 2006 21:07
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J'aime o/ J'ai hate de connaitre la suite :3


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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 24 Sep 2009 19:06 
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Slash ou non, telle est la question...
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Inscription: 28 Aoû 2009 22:54
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Localisation: Blottie contre mon petit chat David Desrosiers
:neurones: Voila J'AIME !!!! Tout simplement ! Un Jared/Colin comme je les aime ac des obstacles à leur bonheur ! Bref :suite:

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Spoiler: Montrer
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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 24 Sep 2009 21:56 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 10 Nov 2007 22:31
Messages: 37
Localisation: Var
Magnifique !
Les sentiments de Jared sont tellement bien decris ! J'en ai eu les larmes aux yeux et la boule au ventre !
J'aime beaucoup aussi quand il parle de Shannon, le grand frère n'est jamais bien loin, j'aime !
Et la phrase que Mapi a citée .... magnifique
:bravo:
Hâte de voir la suite


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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 25 Sep 2009 18:00 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Inscription: 07 Mar 2007 20:31
Messages: 1912
Ok je suis completement parano mais je trouve bizzare qu'Adam se soit retrouvé justement au resto où se trouvait jared.

Oui je sais je sors lol :arrow:

Ai aimé ce chapitre sinon, j'ai hâte de découvrir la suite!


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 Sujet du message: Re: Yin-Yang. Jared/Colin; Jared/Adam UA PG-13
MessagePosté: 25 Sep 2009 18:53 
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Slash ou non, telle est la question...
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Inscription: 17 Juin 2008 22:00
Messages: 863
Localisation: Irlande
Merci beaucoup les filles!!! :oops:
Je suis contente que ce chapitre vous plaise, parce que la suite (que voici).... :roll: Tout ce que je peux dire pour ma défense, c'est que j'aime les happy end. Voila...
Et non Crazynuts, tu n'es pas DU TOUT parano... Ou peut etre un petit peu quand meme... :lol:

Bonne lecture!


POV Colin :

Je vais devenir fou d’inquiétude. Bon sang, mais où est il ?? Pourquoi ne m’a-t-il pas laissé un mot ? C’est ce qu’il fait toujours d’habitude… Bon sang, et s’il lui était arrivé quelque chose ?
J’attrape mon portable et tombe une fois encore sur sa messagerie.
C’est décidé : s’il n’est pas là dans un quart d’heure, je pars à sa recherche !
C’est à ce moment que la porte s’ouvre. Jared apparait, l’air le plus naturel du monde. Je bondis sur mes pieds et me précipite vers lui : il n’a pas encore posé sa veste que je me mets à hurler.
- Mais t’étais où ?? Qu’est ce que tu faisais ? Et ton portable, à quoi il te sert ?? Ca fait dix fois que j’essaie de t’appeler ! T’imagine même pas à quel point j’étais inquiet !
- Bonjour Colin.
- Non, ne joue pas à ça avec moi, Jared ! C’est un conseil…
- Ou sinon quoi ? Tu retourne coucher au commissariat ? Ne te gêne surtout pas pour moi.
La surprise m’empêche de dire ce que j’ai sur le cœur : comment ça, « te gêne pas pour moi » ??
Je l’observe se servir calmement un verre de jus d’orange. Le moins que l’on puisse dire, c’est que mes éclats ne l’impressionne pas.
Je pose une main sur le bar.
- Pourquoi tu répondais pas ?
- Mon portable est déchargé. J’ai bousillé la batterie à essayer de te joindre hier. On récolte ce que l’on sème, tu vois ?
- Mais… t’étais où, exactement ?
- Chez Adam.
Mon souffle se coupe brusquement. Je sers imperceptiblement les poings.
- Qu’est ce que tu foutais chez lui ??
Il prend le temps d’avaler une gorgé du liquide jaunâtre avant de me répondre, d’une voix calme, posée… exaspérante.
- Tu veux le déroulement de la soirée dans le détail ou je te la fais en gros ?
- T’as couché avec lui…
- Merci de ta confiance, Colin.
Il se retourne le temps de posé son verre vide dans l’évier. Sa tranquillité quand moi je suis bouillant de rage me donne des envies de meurtre ! Sur la personne d’Adam, de préférence.
Il se tourne à nouveau vers moi, restant appuyé contre l’évier.
- On a pas mal parlé.
- Ah vraiment ?
- Hum hum. Après le coup du restaurant je serais bien allé vomir ma déception chez Shann’, mais il devait être occupé avec Tomo. Donc Adam m’a proposé de venir chez lui. Et c’est sur son épaule que j’ai pu déprimer en paix.
J’ouvre la bouche et la referme, pas très sur de tout comprendre…non, en fait je n’ai pas compris un traitre mot de tout ça.
- Quel restaurant ? Adam t’as payé le restau ??
- Non, Colin. C’est toi.
- Moi ? Attend, je comprends plus rien…
- Ok. Alors revenons dans le passé tu veux ? Un sept novembre particulièrement frisquet, il y a deux ans. Un grand parc enneigé, un pauvre SDF sur un banc… tu vois le tableau ? Bon. Ajoutes-y un flic débutant qui patrouille et un pauvre gland qui n’a rien de mieux à faire ce soir là que de venir composer sa musique sur une pelouse camouflée par la neige. Tu y es ? Bien. Imagine que le flic aperçoive le musicien et qu’il vienne lui parler, surpris qu’il s’installe ainsi à même la neige. Imagine que le musicien soit sous le charme du sourire du flic, et que le flic soit dingue des yeux du musicien. Imagine qu’ils se plaisent, qu’ils s’invitent à boire un verre puis qu’ils s’envoient en l’air. Imagine qu’ils tombent amoureux, et qu’ils décident de former ce qu’on appelle un couple. Bon, imagine maintenant que le flic s’appelle…disons, Colin. Et que le musicien s’appelle Jared. Imagine, hein ? Ok… maintenant, dis moi quel jour on était hier ?
Je suis incapable de parler. J’ai compris dès qu’il à mentionner la date. Hier, on était le sept. Hier, ca faisait deux ans qu’on s’est rencontrés. Et moi, pauvre con que je suis, j’étais au bureau, indifférent aux appels du seul homme que j’ai jamais aimé.
- Jared, je… je suis tellement désolé ! Ca m’est complètement sorti de la tête avec tout le boulot que j’ai et… bon sang, c’est pour ça que tu m’appelais ? Meeerde, bébé excuse moi…
Je m’approche de lui, ayant dans l’idée de le prendre dans mes bras, mais il secoue la tête et s’esquive. Il me tourne à nouveau le dos, et sans plus s’occupé de moi, il va brancher son chargeur de portable à la prise du salon.
Je l’y rejoins :
- Jay’…
Il ne répond pas.
- Je sais pas quoi dire à part que ma connerie me dépasse. Je suis sincèrement désolé mon ange, et pas seulement pour ça… on s’est pas beaucoup vu ces derniers temps et tu sais que si j’avais pu je…
- Arrête ! Arrête de mentir, d’accord ?
Il se tourne enfin vers moi, toute tranquillité envolé. Ses yeux exprime la colère, la déception… tout ce que j’aurais souhaité ne jamais y voir apparaitre.
- Si vraiment tu regrettais qu’on ne se voit plus, tu aurais fait quelque chose ! T’aurais envoyé ton portable par la fenêtre et tu serais venu me voir ! Alors arrête de me sortir ta bonne vieille excuse du boulot, ça marche plus !! Si tu l’avais vraiment voulut, on en serait pas là !! Tout ça c’est ta faute Colin !
Il me fonce alors dessus, si soudainement que je ne pense même pas à régir : il écrase son poing sur mon nez, me faisant titubé.
- Celui là est de ma part !
Il m’en envoie un deuxième pratiquement au même endroit, me projetant dans le canapé. Je m’y affale, le nez en sang.
- Et celui-ci, c’était de la part d’Adam.
Je plaque ma manche contre mon nez et essaie de reprendre mes esprits. Je les méritais peut être…
Jared semble un peu calmé. Comme quoi, la violence est parfois une solution. Enfin, tout dépend du point de vue… de mes yeux encore surpris, je le vois respiré par saccade. Puis, sans que j’ai vraiment eu le temps de comprendre, il repousse mon bras et s’assoit sur mes genoux. Il me prend dans ses bras et me sert contre lui.
Je comprends plus. Je suis hors circuit, je crois. Mon nez pisse le sang, maculant les cheveux de Jared qui à l’air de s’en foutre royalement. Nez qui a justement été défoncé par Jared. Jared qui vient de me prendre dans ses bras et qui… qui pleure à chaude larmes. Ses épaules tressautent et ses sanglots nous secouent tout les deux. Instinctivement, je le sers à mon tour contre moi, caressant doucement son dos dans un geste d’apaisement. Ses larmes mouillent mon cou comme mon sang doit mouiller le sien.
Il chuchote alors contre mon oreille quelques mots haché de sanglots :
- Je veux pas te perdre Co’… je veux pas…
- Chuut… je suis là…
- Je t’aime ! Tu comprends ça ?
- Je comprends.
- J’te demande pas grand-chose, bon sang… juste d’être là, avec moi, au moins chaque nuit…
- D’accord… je resterais avec toi.
- Au moins une nuit complète ?
- Une nuit complète.
- Sans partir ? Sans répondre à ton putain de portable ?
- Sans partir. Sans répondre.
- Tu me le promets ?
- Oui. Je te le promets.
Il se redresse, plongeant ses yeux plein de larmes dans les miens :
- Ce n’est pas un jeu Colin.
- Je sais.
- Il n’y aura pas de seconde chance. Pas de retour en arrière.
- J’ai compris.
- Ne me déçoit pas…
- Non, pas cette fois.
Ses yeux semblent évaluer ma sincérité. Lorsqu’il est un peu rassuré, il enfoui à nouveau sa tete dans mon cou. Je pose la mienne de la même façon, respirant à plein poumons l’odeur de ses cheveux, de son cou.
- Je t’aime, Jared.
Une pression plus franche me répond.
Je ne saurais dire combien de temps nous restons ainsi enlacés. Peut être deux minutes, peut être deux heures… il y avait longtemps que je ne l’avais pas pris dans mes bras. Ca m’avait manqué.

Le reste de la journée s’est déroulée comme hors du temps. J’ai été forcé de retourné travailler en début d’après midi, mais je me suis débrouillé pour être à la maison vers vingt heures. Quand je suis entré, Jared était au téléphone. Je crois qu’il parlait avec Adam et ça m’a énervé, intérieurement. Il traine un peu trop autours de nous, et particulièrement autours de Jay’, et je n’aime pas ça…
J’attends patiemment qu’il raccroche. Je n’ai qu’une envie, me blottir contre lui sous la couette et écouter sa respiration régulière. J’ai toujours aimé faire ça et depuis quelques temps, ça m’était impossible. Les choses vont changer il semblerait…
Il raccroche enfin. Je me lève sans un mot et vient l’enlacer par derrière. Il se laisse aller contre moi, comme avant… je soupire d’aise et embrasse sa tempe.
- Qu’est ce que tu as envie de faire ?
- J’en sais rien… j’suis fatigué.
- On pourrait aller se coucher ?
- Et si ton portable sonne ?
Je me détache de lui et sort mon portable de la poche de mon jean. Je le pose sur la table, bien en évidence :
- Il reste là. Et je ne décroche pas.
Le sourire qu’il me lance à ce moment me fait perdre tous mes moyens. Ce n’est pas un immense sourire, ce n’est même pas vraiment un sourire. C’est son visage tout entier qui rayonne. Ce sont ses yeux qui me murmurent des mots d’amour. Ce sont ses lèvres qui s’incurvent légèrement, tendrement. C’est tout son être qui me dit qu’il m’aime et que nous allons y arriver. Ce visage, c’est le coup de pied salvateur que l’on donne au fond de la piscine et qui nous fait remonter. Ce visage, c’est la porte vers le bonheur.
Je ne peux m’en détaché.
- Tu es si beau…
Il semble presque surpris. Je me maudis intérieurement de ne pas le lui dire plus souvent.
- Viens.
Sans protesté, il prend la main que je lui tends et me suit jusqu’à la chambre.
- Je veux m’endormir dans tes bras, me dit-il.
- Ca tombe bien, c’est prévu…
Il me sourit à nouveau avant de poser ses lèvres sur les miennes. Je suis heureux qu’il ait pris cette initiative, ca prouve au moins qu’il ne se force pas à rester avec moi, qu’il en a bel et bien envie.
Je sens confusément ses doigts déboutonné ma chemise. Bientôt, elle et mon pantalon ne sont plus que des souvenirs. A mon tour, je le déshabille, redécouvrant tranquillement la douceur de sa peau.
Alors que mes doigts tentent une approche sur son boxer, il m’arrête.
- Pas ce soir.
Je l’embrasse. Nous avons tout le temps maintenant. Il se glisse sous la couette et m’invite à en faire autant. Je me coule au plus près de lui, calant mon menton sur sa tête tandis qu’il enfouie son visage dans mon cou. Je l’entends soupirer de bien être… j’embrasse son front. Sa main sur mon flanc caresse doucement ma peau, me faisant parfois frissonné.
Nous ne parlons pas, nous nous ressentons juste.
Il me tient dans ses bras, je le tiens dans les miens. Rien d’autre ne compte.
Kurt Cobain commence à chanter. Jay’ redresse la tête et plonge ses yeux dans les miens, presque avec défis. Je le rasure d’un sourire et ne bouge pas d’un poil. A nouveau, il me sourit. Il ne dit rien, mais ses yeux parlent beaucoup, et leurs paroles me font du bien.
Kurt Cobain se tait.

Je perds la notion du temps. Il fait nuit noire. Jay’ s’est endormit il n’y a pas longtemps il me semble. Je sens son cœur battre contre mon bras, ça me fait sourire. Moi je n’ai pas sommeil. Et quand bien même j’aurais besoin de dormir, je ne le ferais pas : je veux passer la nuit à le regarder dormir. Je veux veiller sur son sommeil. Je veux le voir se réveiller demain matin.
Mon portable a sonné deux fois de plus.
J’avoue que j’ai été tenté de répondre. Je n’arrive pas à me défaire de l’idée que l’appel est peut être vital… et si je ne répondais pas et causais la mort de l’homme au bout du fil ? A voir Jared si profondément endormit, la tentation est deux fois plus grande : n’aurais-je pas le temps d’aller et de revenir avant qu’il ne se réveille ?
Mais ce ne serait pas partir sur de bonnes bases… et s’il se réveille entre temps ?
Je ne veux pas le perdre moi non plus…
Un nouvel appel. Je grogne en enfonçant un peu plus ma tête dans l’oreiller.
« Je ne suis pas là ! Oubliez-moi ! »
Mais loin de m’oublier, la fréquence des appels redouble. A peine a t’on raccrocher qu’on m’appelle de nouveau…
Pour que ce soit si insistant, c’est qu’il y a un problème.
Oui, mais ce soir, je ne bouge pas.

Nouvel appel.

Je regarde Jared, je me concentre sur ses traits détendus. Soudainement, son visage change, je le vois ouvrir la bouche comme pour hurler, les yeux fous de terreur, essayant de joindre quelqu’un par téléphone…
Je me secoue brutalement. Jared dort toujours aussi paisiblement. Et le téléphone continu de sonner. Et s’il y avait quelqu’un de terrifier au bout du fil, et si j’étais le dernier espoir d’une personne en mauvaise posture ? Et si la vie de l’appelant ne dépendait que de moi ?
Ais-je seulement le droit, autant en tant que flic qu’en tant qu’humain, de laisser cette personne mourir simplement parce que je ne veux pas quitter Jared ? A moins que ce ne soit lui qui me quitte…
Ma respiration s’accélère alors que Kurt ne s’arrête plus d’hurler. Je prends conscience que je ne pourrais jamais tenir ma parole. Quand bien même je resterais cette nuit, cela continuerais la nuit prochaine et toutes les suivantes. Si je peux ignorer une fois, je ne peux pas le faire chaque nuit. C’est impossible. C’est précisément pour ca que je suis devenu flic : aider et protéger les gens. Pas pour ignorer leurs appels.
Je comprends que je vais devoir faire un choix. Le plus dur de tout les choix qu’il m’a été donné de faire : l’amour, ou la vie d’autrui.
J’observe Jared. Il est toujours aussi calme, inconscient qu’il est de la bataille qui fait rage en moi.
L’amour ou… ?
La vie ou… ?
Après un dernier instant de réflexion, j’embrasse tendrement le front de Jay’ et me lève.

POV Jared.

La lumière du soleil me réveille en douceur. J’ouvre un œil pour le refermé aussitôt, ébloui par les rayons de l’astre du jour. Finalement je me décide à ouvrir les yeux, non sans mal.
Je sourie : Je vais me retourner et trouver mon homme endormis, à moitié nu. Comment mieux débuter une nouvelle journée ?
Mon sourire se fane lorsque je me retourne : je suis seul dans le lit.
Une boule se forme dans mon ventre, une autre dans ma gorge. Non, il n’aurait pas fait ça…
Je touche prudemment son oreiller, ses draps. Ils sont froids. Une grosse appréhension s’empare de moi.
Je passe rapidement le t-shirt de la veille et cours à la cuisine. Personne. J’appel, mais seul me répond l’écho de ma voix.
J’ai déjà compris.
Mais je ne peux m’empêcher de fouiller chaque pièce de la maison, persuader qu’il se cache, qu’il plaisante, qu’il est sorti acheter des croissants, qu’il…
Un mot, sur la table de nuit.

« Je suis désolé, je reviendrai si vite que tu n’auras pas le temps de t’apercevoir que je suis parti. Je t’aime plus que tout. Colin. »
Non…
Je froisse le bout de papier, je le déchire j’en fais un petit tas de confettis. Puis, sans prévenir, j’attrape la lampe de chevet, la sienne, et la lance contre le mur.
- Connard !!! Espèce de… !!!
La lampe explose. Je renverse la table de nuit entière. Pour tenter de me calmer, je me mords le poing. Je le mords si fort que j’en saigne presque…
J’aimerais pouvoir le frapper. J’aimerais pouvoir le balancer contre le mur, déversé ma rage sur lui.
Finalement je me laisse tomber à terre, accablé de tristesse.
Je pleure longtemps. Je pleure ce que je perds, ce que je ne ferais jamais avec lui, les moments que nous n’aurons plus ensemble.
Lorsque je n’ai plus de larmes à verser, je me relève. Je me sens encore une fois comme une coquille vide. Comme un corps sans âme.
Je ne ressens plus rien. Je me focalise juste sur mon objectif : quitter les lieux.
J’attrape une valise dans le vestiaire. Je la pose sur le lit et ouvre le dressing. J’arrache presque mes vêtements des cintres. Je ne laisse rien qui ne lui appartienne pas. Chaussettes, veste, ceintures…
Je passe à la salle de bain. J’attrape les shampoings, les savons, brosse à dent, parfum… je fourre tout dans une trousse de toilettes et je la mets dans la valise.
Je vérifie que je n’oublie rien : absolument tous mes vêtements (soit le contenu de deux valises) et tous mes produits de toilettes sont là. J’attrape mon oreiller et le tasse dans une valise.
Toujours uniquement focaliser sur ma tache, je ne pense pas vraiment à ce que je fais. Tant mieux.
J’attrape mes sacs et les tires jusqu’au salon. Je me frappe le front : j’allais partir sans Phyta! Je me précipite dans le bureau et prends ma guitare, son socle, mes partitions, mes Ipods, mes CD… tout le technique de la profession.
Je prends un troisième sac pour les y ranger. Ensuite, je prends les deux premiers, mes clés de voiture et je sors. Je pose les bagages dans le coffre. Je retourne chercher le dernier. Je le pose avec les autres. Je retourne dans la maison chercher mon portable et mes papiers. J’écris un mot à Colin. Dans l’allée, je me tourne pour observer la maison. Comme je sens les larmes me venir aux yeux, je me détourne rapidement et monte en voiture. Je démarre en trombes et ne me risque à regarder dans le rétroviseur qu’une fois que je sais la maison hors de ma vue.


A suivre...

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Another Time, Another Place, Boys!

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