Merci beaucoup pour vos reviews les filles!!!
Aaah, j'suis contente que ça vous plaise, en tout cas!
Je vous poste la suite!
Bonne lecture!
Deux semaines plus tard.Je suis débordé ! Le téléphone n’arrête pas de sonner ! Pourtant, un 7 novembre, ca devrait être plus calme, non ?
Depuis un moment déjà, c’est la folie au commissariat. Dire qu’en début de mois, je me plaignais de mes horaires de travail… ca fait pratiquement deux semaines que je couche sur place. Depuis que nous avons retrouvé la jeune Mathilda bien vivante dans une cabane de bucheron, le téléphone n’arrête pas de sonner : Intel ne veux que nous pour retrouver son chat, machin vient de se faire cambrioler et compte sur nous pour retrouver les voleurs… C’est du délire.
Le chef m’a prié de m’installer là provisoirement, histoire de ne plus avoir à faire d’aller retour entre chez moi et ici.
Je ne fais plus que des passages éclairs à la maison, parfois pour manger, parfois juste pour cinq minutes…
Je crois que je commence à devenir complètement dingue !
Je n’ai pas vu Jared depuis deux jours. On se croisait à peine dans notre propre maison ! Du délire.
Alors que je réponds à monsieur Wells qu’il devra faire appel au commissariat de sa ville pour son histoire de cambriolage (monsieur Wells habite à Chicago. J’ai très envie de pleurer parfois…), mon téléphone portable sonne. Mon portable « normal ». Pour la troisième fois.
C’est Jared.
Je vais pour répondre lorsque mon chef pose un dossier sur mon bureau :
- Urgent Farrell. Vous papoterez plus tard. C’est Penno…
J’hésite. Mon regard passe du portable qui continue de vibré au dossier.
Je décide finalement de ne pas répondre à l’appel. Tant pis. Jared doit juste m’appeler pour avoir de mes nouvelles… je le rappellerais quand j’en aurais le temps.
J’ouvre le dossier Penno.
POV Jared
Ca fait trois fois que j’essaie de joindre Colin. Qu’est ce qu’il peut bien fabriqué ?
J’appelle un serveur et lui commande un cocktail d’une voix lasse.
Mes doigts tapotent le bois vernis de la table du restaurant chic où Colin était censé me rejoindre… pour le peu qu’il n’ait pas oublier.
J’espère sincèrement pour lui qu’il est juste en retard…
Le serveur pose mon verre sur la table et s’éloigne. Je soupir. J’attrape mon portable et compose une quatrième fois le numéro que je connais pas cœur. Messagerie. J’étouffe un juron.
Je m’appui sur la table, joue avec la nappe… encore cinq minutes de passées. Vingt en tout.
Je me mords férocement les lèvres pour ne pas hurler.
J’appuie tellement fort sur les touches de mon portable que je m’étonne qu’il marche encore. Messagerie.
Je joins mes mains comme pour une prière et fixe un point invisible sur le mur d’en face.
Il a oublié.
Non, je connais Colin… il n’oublierait pas ce genre de chose. A croire que si… non. Pourtant, je suis seul à cette table… merde.
Ca ne sert plus à rien de rester là. Il ne viendra pas.
Avant de redresser la tête, je me force à respirer calmement. Tout va bien dans le meilleur des mondes…
Je sors ma carte de crédit. Je me lève avec le sentiment d’être une coquille vide. Une vieille merde. Connard de Farrell !
- Jared ?
Je me retourne brusquement, plein d’espoir… qui s’évanouit rapidement. C’est Adam.
- Salut Adam…
- T’es tout seul ?
J’observe la table que je viens de quitter puis reporte mon attention sur lui :
- On dirait bien.
Ce soir, je ne suis pas bon acteur. Adam n’est pas dupe, il voit mon sourire qui tremble, mes yeux plein de tristesse…
- Viens, j’te paye un verre…
- Nan c’est gentil. Je vais rentrer.
- Dis pas de connerie tu veux ?
Je me rassois sur la chaise que je quitte à peine. Adam s’installe en face de moi, là où devrait être assit Colin.
- Tu attendais quelqu’un ?
- Colin.
- Pour quelle heure ?
- Vingt-deux heures.
- Il est peut être en retard…
- Arrête. T’as déjà vu Colin en retard ?
Il me sourie gentiment.
- Tu sais il à pas mal de boulot en ce moment…
- Je sais.
- C’est pas facile pour lui non plus.
- Si tu voulais bien arrêter de le défendre tu me ferais immensément plaisir !
- D’accord.
Je soupire. Je ne voyais vraiment pas ainsi cette soirée… vraiment pas. Les larmes me montent aux yeux. Je regarde ailleurs. Du calme…
Une main se pose sur la mienne. Instinctivement, je la serre. J’en ai besoin. Adam pose alors la question, d’une voix compatissante et tendre. Celle d’une mère à son enfant malheureux.
- Qu’est ce qu’il à loupé cette fois… ?
- Un anniversaire.
Les yeux de mon ami s’ouvrent en grand :
- C’est ton anniversaire aujourd’hui ?
Je grimasse un sourire :
- Non… c’est l’anniversaire de notre rencontre. Ca fait deux ans ce soir.
C’est à son tour de grimacé. Il se tortille un instant sur sa chaise puis soupire.
- Merde… je suis désolé.
- C’est pas ta faute.
- Quand même. J’aime pas te voir triste.
- Je suis pas triste !
- Non, ce sont des larmes de joie…
Au travers de mes larmes, je ne peux m’empêcher de pouffé. Ce qui fait tomber mes larmes. Non seulement j’aime les paradoxes, mais j’en suis un à moi tout seul…
Je ferme fort les yeux et mets une main devant ma bouche pour étouffé mes sanglots.
Je sens alors deux bras m’entouré et une tête se poser sur mon épaule :
- Hé… ca va aller… viens, je te ramène.
J’hoche la tête. Je suis d’accord. Adam me tend un mouchoir et je m’empresse d’essuyer mes yeux.
Je l’attends devant la porte tandis qu’il règle mes consommations. Il me rejoint vite et pose un bras autour de ma taille pour me guidé jusqu’à sa voiture. Curieusement, ça ne me dérange pas. D’un tout autre bras, d’une tout autre personne, je n’aurais pas apprécié cette familiarité. Mais là, avec Adam, dans ce contexte… j’aime bien.
Je grimpe sur le siège passager. Il met le contact, démarre, et sors du parking en silence.
- Bon… je te dépose chez toi, j’ai dit au gars du restaurant de faire attention à ta voiture. T’iras la récupéré demain…
- Merci.
- Pas de problème. T’as tes clés au moins ?
Bien sur j’ai mes clés. Mais je n’ai pas envie de me retrouver seul chez moi. Colin dors au commissariat en ce moment et de toute façon, il vaut mieux pour lui que je ne le vois pas avant un moment.
Je pose ma main sur le bras de mon ami :
- Est-ce que tu pourrais me poser chez Shannon ?
- Quoi ?
- J’ai pas envie de rentrer…
- Mais… enfin, il est un peu tard pour réveiller ton frère, non ?
Presque vingt-trois heures. Ce serait jouable… puis je repense à un détail : Tomo est chez Shann’. Autrement dit : Les deux amants sont réunit et je n’ai aucune envie de les déranger.
- Y’a Tomo chez lui…
- Ah… viens à la maison alors ?
- Chez toi ?
- Hum hum.
- Je veux pas te déranger.
- Tu dis vraiment beaucoup de conneries, toi, ce soir.
Puis, sans plus me consulté, il tourne dans east river, vers chez lui.
- Passe-moi ton manteau.
Je me débarrasse rapidement de ma veste et la lui donne. Il allume les lumières tout en accrochant nos manteaux sur un portant.
Je n’étais pas encore venu chez lui. L’extérieur déjà est… spectaculaire. Plein de fontaine, de statues de… incroyable. L’intérieur semble tout aussi luxueux : le salon est moderne, meuble hight tech, carrelage blanc, immense baies vitrées… ca doit être magnifique les jours de soleil !
- Tu veux boire ou manger quelque chose ?
- Non, merci.
- Installe-toi, fais comme chez toi.
Je le remercie d’un petit sourire et me pose dans un canapé. Il s’installe en face de moi, un verre à la main.
- J’aime bien ta déco.
- Merci. J’avoue que j’aime beaucoup mes baies vitrées ! Tu verras comment ça donne demain matin.
- Je suis désolé de te squatter comme ça…
- Arrête, tu ne me gêne pas du tout !
Nous restons un moment silencieux. Je me sens toujours aussi hors de mon corps. Je suis tellement déçu par l’attitude de Colin que je ne ressens plus rien. Encore un paradoxe.
- Tu l’as appelé ?
- Je tombe sur sa messagerie.
- Tu veux réessayer ?
- Non. J’ai plus envie de le voir. De toute façon, il doit pas en avoir tellement envie non plus, sinon il aurait décrocher.
- Dis pas ça… Colin t’aime.
- Je le sais. Mais son premier amour, c’est son boulot. Le reste passe au second plan.
Il ouvre la bouche pour me détromper, mais je le devance :
- Ne dis rien. Tu sais aussi bien que moi que j’ai raison. Il a loupé ton anniversaire, le notre… demain il loupera quoi ?
Mes yeux lance des éclairs. J’aimerais avoir Colin sous la main, juste pour cinq petites minutes… Adam me regarde bizarrement, presque avec tendresse.
- T’es salement en rogne dis moi…
- Tu le serais pas toi ?
- J’en sais rien. J’ai jamais eu quelqu’un dans ma vie qui comptait suffisamment pour… j’en sais rien.
Le silence revient. Je le brise :
- Eh bien moi je le sais. Et Colin l’apprendras très bientôt aussi…
- Faut il que je prévienne l’hôpital de son arrivée prochaine ?
Je pouffe.
- Ce ne serait pas une si mauvaise idée…
- Allez, je te connais ! Tu serais bien incapable de lui faire du mal.
Je baisse les yeux. Depuis quelques temps, je serais moi-même incapable de dire de quoi je suis justement capable. Jusqu’à maintenant je pensais que Colin et moi c’était écrit. Maintenant je commence à croire que toute encre s’efface…
- J’en suis pas si sur. Il s’est pas gêné, lui…
- Comment ça ?
- Regarde moi. Regarde Colin. Est-ce qu’on a vraiment l’air d’un couple débordant de bonheur ?
Mon ami me lance un sourire triste :
- Non, pas vraiment…
- Et à qui la faute ? C’est ça qui fait mal : le déclin. Il ne m’a jamais frappé, mais son indifférence vis-à-vis de moi est presque plus douloureuse. Pour tout te dire, j’aurais préféré une bonne droite…
- Tu sais, il a beaucoup de travail, mais ca ne veux pas dire que tu l’indiffère. Hé, je connais Colin ! Je peux t’assurer qu’il ne serait plus là depuis longtemps s’il ne tenait pas à toi.
- Tenir à moi ? Colin ? Il fait à peine le minimum syndical… alors de là à tenir à quelque chose ou à quelqu’un…
Adam vient s’asseoir à coté de moi, posant son verre sur la table basse en verre, style moderne. Je remarque au passage la propreté de la dite table : pas une seule trace de doigt. Impressionnant.
- Il y a souvent des crises dans un couple. S’en est une. Mais elle est passagère, et bientôt tout redeviendra comme avant.
- Non, ca je ne pense pas…
- Pourquoi ?
Je plonge mes yeux dans les siens :
- Parce que moi, je n’oublierais pas.
Adam me fixe un petit moment avant de sourire :
- Rancunier, hein ?
- Très.
- Avec le temps les souvenirs s’estompent. Tu oublieras vite cette mauvaise passe.
Je sourie à mon tour :
- Ce qui est bien avec toi c’est que tu es d’un optimisme incroyable.
- Et toi tu es d’un cynisme redoutable. Allez, n’y pense plus. Demain Colin rentrera bien chez vous ? T’auras qu’à lui demander des comptes et vous en parlerez plus…
- C’est pas aussi simple…
- Qu’est ce qui n’est pas simple ? De te retenir de lui envoyer ton poing à la figure, ou de lui dire qu’il n’est qu’un crétin obsessionnel ?
Je ne relève pas la boutade. Je lève les yeux vers lui, plus sérieux que jamais :
- Combien de temps ?
- Pardon ?
- Combien de temps tu crois qu’il mettra avant de recommencer ? Colin est accro à son boulot. Il peut sans doute arrêter un temps si je le colle au pied du mur. Mais pas toute sa vie. Il retournera dans ce putain de commissariat et tout cela recommenceras. C’est un cercle vicieux tu vois ?
- Je vois…
- Mais moi je pourrais pas passer ma vie à…
Les larmes me montent aux yeux.
- …à guetter son départ, ou son retour. J’peux pas passer ma vie à avoir peur de le perdre…
Adam m’observe quelques secondes avant de m’attiré dans ses bras. Il caresse mes cheveux tandis que j’essaie de reprendre une respiration normal, c'est-à-dire sans qu’elle ne soit hachée par mes sanglots.
Il chuchote alors à mon oreille :
- Qu’est ce que je dois comprendre ?
- J’en sais rien…
- Je ne pensais pas que le problème était si grave… Il faut juste lui laisser un peu de temps, tu crois pas ?
- Non… j’ai assez attendu…
Et maintenant ? Que puis je faire sinon fermé la porte sur ce passé et aller de l’avant ? Alors c’est ça… c’est le dernier acte ? Rideau, tout le monde dehors, y’a plus rien à voir… plus rien du tout…
Je pleure pour de bon. Je ne suis plus qu’un corps mou et sans volonté. Fini tout ça, les sourires, les matinées sous la couette, l’odeur de son after-shave… envolé.
- Non… pleure pas, Jay’, s’il te plait…ça va s’arranger…
Il me redresse de manière à pouvoir me regarder. Je soutiens son regard au travers de mes larmes. Sans un mot, sa main se pose sur ma joue et essuie tendrement le sillon creusé par l’eau salée. Puis, son pouce descend, vient frôler mes lèvres. Pendant un instant, je suis persuadé qu’il va m’embrassé. Adam. M’embrasser.
Aucun signal d’alarme dans mon cerveau en stand by. Aucune lumière rouge qui clignote. Rien. J’attends juste avec patience de voir ce qu’il va faire. Ou ne pas faire.
L’idée même qu’Adam, le meilleur ami de Colin, veuille m’embrasser devrait me choqué, me révulsé… mais non. Bizarrement, ça ne me gêne pas. Qu’il le fasse, qu’il ne le fasse pas… qu’importe après tout. J’ai l’étrange sensation d’être hors de mon corps, d’observé la scène en spectateur. Un spectateur assez distrait d’ailleurs.
Peut être s’est il rendu compte de ce qu’il faisait, ou de ce que ce baiser impliquerait, à moins qu’il n'ait été déçu de mon absence de réaction ; mais toujours est il que sa main quitte mon visage. Il se racle la gorge, comme pour reprendre ses esprits, et je détourne la tête.
- Bon euh… on devrait aller nous couché. Assez d’émotion pour ce soir… vient, je te montre ta chambre.
J’acquiesce en silence, prenant peu à peu conscience de ce qui se passe autours de moi : ce baiser qu’il voulait me donner… pourquoi ? Il en avait juste envie ou… ? J’suis pommé. Complètement largué.
Je me lève et le suis comme un automate, l’esprit ailleurs. Il ouvre la porte sur une chambre spacieuse aux tons blanc et bleu, très belle bien qu’elle manque un peu de chaleur.
Je m’y enferme après lui avoir souhaité une bonne nuit et me laisse tomber sur le lit. Je me déshabille sans me lever et lorsque je n’ai plus que mon boxer, je m’enfoui sous la couette. Je reste un long moment les yeux ouverts, incapable de trouver le sommeil malgré l’intensité de ces derniers jours.
J’aimerais parler à Shannon. Juste ça. Juste entendre sa voix endormie, juste entendre son timbre de grand frère mal réveiller. Juste savoir qu’il est là, et qu’il le sera toujours. Mon grand frère sur l’épaule duquel il devient presque agréable de pleurer…
Je me tourne sur la gauche, vers la fenêtre. Les volets ne sont pas fermés et j’aperçois quelques étoiles. C’est curieux comme les choses restent à leurs places, comme elles ne changent pas, alors que nous même nous changeons. Alors que ma vie prend un tournant que je ne suis pas sûr d’apprécier, rien à changer : les étoiles sont toujours les mêmes, les passants sont toujours aussi anonymes, toujours aussi pressés. Rien n’est très différent de la veille ou de l’avant-veille… c’est juste mon cœur qui change d’aspect en se décomposant.
Lorsque je me réveille le lendemain matin, je me sens mieux. La nuit m’a aider à y voir plus clair…
Je me sens plein de détermination, près à déplacer des montagnes.
Je prend rapidement un petit déjeuner dans la cuisine d’Adam, qui n’est pas encore debout. Il ne débarque qu’au moment ou je pose mon bol dans son lave-vaisselle. Je lui sourie.
- Bien dormit ?
- Je te retourne la question.
- Très bien. Je me sens mieux.
- Bon… tu comptais t’en aller sans me dire au revoir ?
Je m’approche de lui :
- Bien sur que non. Je serais venue te tirer de ton lit.
- T’es bien aimable…
- Merci pour tout Adam. Je te revaudrais ça, tu sais ?
- Ouais ouais, bien sur… allez vas donc houspiller ton petit ami !
Je le serre un instant dans mes bras, puis je vais chercher ma veste.
- Oh et Jared, soit gentil : s’il déconne, colle lui en une de ma part.
- Sans problème !
- Et appelle-moi !
- D’accord !
Je lui fais un dernier signe de la main avant de fermé la porte.
Voila.... à suivre.