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Aeris a écrit:
Si Rafa gagne RG, tu en écriras un autre? S'il te plaît?? *yeux de cygne mouillés*
Je préfère rien promettre parce que je sais pas si j'aurais l'inspiration, mais pourquoi pas.
Bon, finalement, j'ai pas su résister aux yeux de cygne mouillés donc voilà un tit drabble pour la victoire de Rafachou. Et oui, Marat est encore là
J'espère que ça vous plaira.
La patience n'avait jamais été le fort de Marat. Ce n'était pas sa façon de tourner en rond dans sa chambre qui prouverait le contraire. Il avait bien essayé de s'asseoir mais il n'avait tenu que trente secondes avant de se relever. Cela faisait des heures qu'il attendait. Il savait que Rafael n'y pouvait rien, qu'il avait des obligations, mais cela ne l'empêchait pas de trouver cette attente bien trop longue.
Il ne s'arrêta que lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir. Rafael rayonnait. Et son visage s'illumina encore quand il croisa le regard de Marat. L'Espagnol lâcha ses sacs et traversa la pièce en courant pour sauter dans les bras de son compagnon. Ils manquèrent de tomber à la renverse et éclatèrent de rire. Ils se serraient fort l'un contre l'autre. Ils n'avaient pas besoin de mots pour se comprendre.
Ils finirent par s'allonger côte à côte sur le lit. Marat se perdait dans le regard pétillant de son compagnon, dans son sourire radieux. Sa main caressait doucement ses cheveux.
- Si tu savais comme je suis fier de toi… J'aurais tellement voulu être là.
- Je t'en veux pas, tu sais. Dina m'a expliqué.
- Qu'est-ce qu'elle t'a dit? demanda Marat d'une voix inquiète.
- Qu'en regardant mes matchs, tu te levais à chaque point que je marquais, que tu jurais à chaque point que je perdais, et que si je gagnais, toute la ville devait être au courant tellement tu criais fort. Je suppose que dans ces circonstances, les gens se poseraient des questions… Dommage que je puisse pas voir ça. C'est tellement mignon.
Marat grimaça et Rafael éclata de rire.
- Oui, je sais, tu détestes ce mot. Mais tu es mignon quand même.
Il lui tira la langue et le Russe fit une moue boudeuse qui s'effaça bien vite quand il décida qu'une séance de chatouilles était une punition adaptée à cet affront. Les rires des deux hommes emplirent bien vite la pièce.
De longues minutes plus tard, ils retombèrent sur le lit, essoufflés, plus rayonnants encore que quelques instants plus tôt. Blottis l'un contre l'autre, ils restèrent silencieux, les yeux dans les yeux. Plus tard, il y aurait les dîners, les soirées avec ses proches, encore quelques photos aussi, mais Rafael ne connaissait pas de meilleur moyen de savourer cette victoire dont il avait tant douté que dans les bras de l'homme à qui il la devait.
- Merci, souffla-t-il.
- Pour quoi?
- Sans toi, j'en serais pas arrivé là.
- Ne dis pas de bêtises, il n'y avait que toi sur le court.
- Non, tu étais là aussi. Si tu n'avais pas été là pour me soutenir, je ne serais pas celui que je suis aujourd'hui. Dans tout ce que je fais, il y a une partie de toi.
Marat ne put rien répondre. Il caressa doucement la joue de son compagnon et l'embrassa longuement, tendrement. Puis Rafael nicha son visage dans le cou du Tsar tandis que celui-ci lui murmurait des mots d'amour.
Ils restèrent longtemps ainsi, jusqu'à ce le Majorquin dise à contre cœur:
- J'adorerais passer la soirée avec toi, mais je dois y aller. Je vais dîner avec l'équipe et…
- Je sais.
- J'aimerais que tu puisses venir, mais il y aura sûrement des photographes alors je…
- Arrête de t'inquiéter, Rafa. Je sais que c'est pas contre moi.
Rafael sourit. Il déposa un baiser sur ses lèvres et se leva pour se préparer. Marat le regarda faire. Il brûlait de pouvoir vivre sans se cacher, de pouvoir partager tous ces instants si importants dans la vie de l'homme qu'il aimait. Il essayait de se consoler en se disant qu'il en vivait d'autres, plus intimes et tout aussi importants, mais cela ne rendait pas les choses plus faciles. Il comprenait le choix de son compagnon, il savait qu'à sa place il aurait fait pareil, mais cela ne l'empêchait pas d'en souffrir. Pour ne pas blesser Rafael, il gardait cela tout au fond de lui, pourtant il avait conscience que le Majorquin lisait si facilement en lui qu'il ne pouvait l'ignorer. Pour quelqu'un d'aussi secret que Marat, cette capacité qu'avait Rafael à faire tomber toutes ses barrières était parfois frustrante, mais c'était peut-être aussi pour cela qu'il l'aimait tant.
Quand l'Espagnol fut prêt, Marat se leva pour l'embrasser une dernière fois. Lorsqu'ils séparèrent, Rafael accrocha le regard de son compagnon.
- Je te promets qu'un jour tu pourras voir mes matchs depuis les gradins et fêter mes victoires avec moi. Il me faut juste encore un peu de temps.
- Je… Je ne te demande rien.
- Je sais.
- Mais tu…
- Shhhhh, fit Rafael un posant un doigt sur ses lèvres. Je sais que tu en as autant envie que moi.
Le Majorquin retira son doigt et le Tsar souffla un "merci". Il n'avait jamais été doué pour exprimer ce qu'il ressentait par des mots. Aux yeux de certains, cela le rendait froid. Mais Rafael n'avait pas besoin de grand discours. L'émotion qu'il lisait dans son regard chargé d'amour avait plus de valeur pour lui que les plus belles paroles. Ils s'embrassèrent tendrement et l'Espagnol finit par s'éloigner, conscient qu'il allait être en retard.
- Passe une bonne soirée, mon champion.
- Toi aussi. Je te reviens vite, promis.
- Tssss, profite de cette soirée et ne t'en fais pas pour moi. J'ai prévu une petite séance d'entrainement sur jeux vidéo histoire d'espérer pouvoir te battre un jour.
- Raison de plus pour ne pas traîner! Je veux pas te laisser le temps de rattraper mon niveau.
Marat leva les yeux au ciel en riant.
- Allez, vas-t-en, tu vas être en retard.
- A toute à l'heure.
- Oh, Rafa?
- Oui?
- Tu es magnifique.
- Merci.
Rafael lui offrit son plus sourire et s'éloigna. Le Tsar le suivit des yeux et se laissa tomber sur le lit quand la porte se referma. Il resta ainsi quelques instants, puis il se leva en se mordant la lèvre et alla allumer la télévision. Il lança la lecture du dernier fichier qu'il avait enregistré sur son disque dur et bientôt la terre rouge du court Philippe Chatrier apparut sur l'écran.
Deux heures trente plus tard, des larmes coulaient sur ses joues alors que Rafael recevait la Coupe des Mousquetaires. Il avait déjà vu ces images, il avait déjà versé ces larmes, mais le bonheur et la fierté étaient trop grands. Il avait besoin de les visionner encore et encore, comme pour être certain qu'elles étaient bien réelles.
Il repensa à cette promesse. Bientôt il n'aurait plus à voir ce genre de scène par l'intermédiaire d'un écran. Ses larmes redoublèrent, son sourire s'agrandit. Cela prendrait le temps qu'il faudrait, jamais il ne presserait Rafael, c'était bien la seule chose pour laquelle il savait être patient.
La vidéo s'arrêta. Marat essuya ses joues en réalisant qu'il lui faudrait être un peu moins émotif le jour où il serait dans les gradins, cela ne collait pas vraiment à son image. Il avait encore un peu de temps pour s'entraîner, mais il se doutait que ce serait peine perdue.
Marat saisit un livre et s'assit dans le fauteuil. Il ne comptait pas s'entraîner au dernier jeu vidéo que Rafael avait acheté parce qu'il aimait trop voir son sourire quand il gagnait. Il ne voulait pas dormir non plus. Il voulait voir encore la joie sur le visage de son compagnon, profiter des ces instants avec lui. Rafael se blottirait contre lui et il lui chuchoterait qu'il était fier de lui et qu'il l'aimait. Les mots seraient trop faibles pour décrire ce qu'il ressentait, mais il savait que Rafael comprendrait. Il le regarderait dormir quelques instants. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il pourrait trouver le sommeil. Et dans ses rêves, Rafael lui sourirait encore.