Me revoilà avec un nouveau drabble! ça se passe juste après la demi-finale de Rafa contre Roddick à Miami et l'idée m'est venue en voyant
ça (
) et aussi parce que je n'avais jamais vu Rafa s'énerver comme ça sur un court.
J'espère que ça vous plaira! Et merci à Aeris pour la relecture.
Love hurts - Rafael Nadal/Juan MonacoRafael entra dans le vestiaire et claqua la porte. Il avait encore perdu, et même pas en finale. Les semaines défilaient depuis son dernier titre et le suivant paraissait de plus en plus insaisissable. Mais ce n'était pas cela qui le mettait dans une telle rage. Non, ce qui lui fit fracasser sa raquette contre le mur n'était pas la défaite, ou pas seulement. C'était cette douleur dans son genou qui s'était réveillée, cette douleur qui le traquait, le poursuivait sans jamais abandonner. Sans cesse, elle revenait. A chaque fois qu'il pensait l'avoir vaincue, elle s'insinuait en lui pour briser ses espoirs.
C'était cette impression que sa vie lui échappait, que plus rien n'allait, que plus rien n'irait jamais, qui le fit hurler et abattre son poing sur la porte de son casier, encore et encore. Jusqu'à ce que toutes les armoires de la pièce soient défoncées. Et quand il eut trop mal pour continuer, il jeta son sac à travers la pièce et s'effondra sur le banc, contemplant ses mains en sang à travers ses larmes.
Il n'entendit pas la porte s'ouvrir et sursauta quand la voix de Juan s'éleva dans la pièce.
- Eh bien, on dirait que ton amant déteint sur toi.
Rafael se leva d'un bond et se jeta sur son ami qui heurta violemment le mur.
- Ne parle pas de lui! Je t'interdis de parler de lui! Je ne lui ressemble pas! Je n'ai rien à voir avec lui!
- Je… Je suis désolé… Je ne savais pas.
Le Majorquin le regarda se relever lentement en se massant l'arrière du crâne. Ses larmes coulaient toujours et bientôt il n'eut plus la force de rester debout, alors il se laissa tomber sur le carrelage froid.
- Personne ne sait, souffla-t-il.
Juan vint s'asseoir à côté de lui et passa un bras autour de ses épaules.
- Raconte-moi.
- Il…. Il m'a laissé tomber… Ça faisait… deux ans et il m'a laissé tomber comme si… Comme si je n'étais rien de plus que… qu'une pute… Un jour, il a… arrêté de répondre à mes messages, de décrocher quand je l'appelais… Je… Je suis allé chez lui, il n'a pas ouvert… J'ai frappé à la porte, j'ai hurlé, jusqu'à ce qu'un voisin vienne me dire de me calmer… Je sais qu'il était là… Mais il n'a jamais ouvert… Et puis, je… J'ai trouvé une photo… Lui avec une blonde refaite… J'ai… J'ai tellement honte… Je l'aimais plus que tout et je… Je n'étais qu'un jeu pour lui… Il n'a… Jamais rien ressenti pour moi.
- Tu n'as pas à avoir honte… Tout le monde trouvait que… Enfin, personne ne s'imaginait qu'il était comme ça.
- Ça fait mal.
- Je sais… Mais il ne mérite pas que tu souffres pour lui.
L'Argentin attira son ami contre lui et Rafael nicha son visage dans son épaule.
- Juan?
- Oui?
- J'ai peur.
- De quoi?
- De devoir arrêter.
- C'est ton genou?
- Oui. Encore… J'en ai marre. J'en ai tellement marre.
- Je sais… J'aimerais t'aider, mais je ne sais pas comment.
- Promets-moi que tu ne me laisseras pas tomber.
- Jamais, je te le promets.
- Juan?
- Oui?
- Tu veux bien rester avec moi ce soir?
- Je ne suis pas sûr que…
- J'aimerais seulement ne pas être tout seul.
- D'accord.
- Merci.
Juan serra Rafael contre lui jusqu'à que ses larmes se tarissent. Cette intuition qui l'avait poussé à venir trouver le Majorquin en le voyant perdre ainsi pied contre Andy ne l'avait pas trompé. Il était bien décidé à le soutenir jusqu'à ce qu'il retrouve le sourire. Et peut-être qu'un jour, Rafael serait prêt à entendre les mots qui lui brûlaient les lèvres.