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 Sujet du message: [Finie] Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 11 Fév 2009 13:42 
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Salut tout le monde, me revoilà avec une fic que j'ai décidé de poster en deux fois ( vi je sais c'est pas gentils :p ), la deuxième partit est prête et vous n'attendrez pas longtemps (surtout si vous savez me motiver des reviews :D )

Disclaimer :Je ne connais pas les personnes réel utilisé dans cette histoire, je ne prêtant pas raconté la vérité, et je ne me fais pas d'argent avec.

Note : Je dédis cette fic à Tatu pour son anniversaire. Et à Lio... parce que c'est elle, et parce que je sais ce qu'elle pense de cette fic.
Je vous embrasse fort.



Une fois de plus



Une fois de plus, je me dérobe à leurs regards, d’un pas discret je m’éloigne de la foule. Ils penseront que je suis retourné au tourbus plus vite que d’habitude.
En vérité, j’ai un train à prendre, et il ne m’attendra pas toute la nuit. Je fais un geste rapide de la main à Jared, il me sourit, il a comprit. Ça dure depuis assez longtemps pour qu’il n’essaye même pas de m’en empêcher. La salle de concert est toute proche de la gare et c’est en courant tranquillement que je m’y rends. Je n’ai rien prit d’autre que ce qui tient dans mon sac à dos, je n’ai besoin de rien, j’ai tout ce qu’il me faut là où je vais.
J’arrive quelques minutes avant le départ du train, et je prends le temps de savourer l’excitation qui s’empare de mes veines. Qu’importe le lieu de départ, l’impatience est toujours la même, intarissable, puisque le lieu d’arrivée, lui, restera toujours identique.

Six heures plus tard je pose les pieds dans un tout autre endroit, une ville où le soleil se lèvera seulement dans quelques minutes. Il est cinq heures et pourtant, je n’ai plus sommeil. Mon corps connaît le chemin par cœur, je pourrais fermer les yeux, j’arriverais à bon port.
C’est une maison un peu miteuse, collée entre deux barres d’immeuble, avec un jardin rempli de pierre, où l’herbe pousse seulement rachitique. Où la barrière n’est même pas blanche. Zinzolin… je ne savais même pas que cela existait, une sorte de violet tirant sur le rouge paraît-il. C’est devenu ma couleur préférée.
La clé est dans ma poche, c’est là qu’elle est toujours. Elle tourne dans la serrure sans un bruit.
Les sensations sont tellement familières, l’odeur un peu vieillie qui se cache derrière l’odeur de propre, derrière son parfum aussi. L’obscurité accueillante de l’entrée, ses couleurs apaisantes. J’entre doucement, il ne faudrait pas réveiller l’habitant de cette maison. Du moins, pas avant que tout ne soit prêt.
En bas, il y a la cuisine et le salon, en haut la chambre et la petite salle de bain. Une maison de poupée, qui commence année après année à ressembler à quelque chose.

Il me faut à peine une heure pour tout préparer. Son petit déjeuner préféré, une omelette aux poivrons rouges, accompagnée de pancakes aux myrtilles. La décoration de la maison, je mets la table, avec des bougies dessus, presque comme un dîner aux chandelles. J’aime voir le reflet des flammes dans son regard, même quand il dit que ce n’est pas l’heure.
Je me recule pour juger de l’effet et, enfin satisfait, je retourne chercher quelque chose dans mon sac à dos. Je m’arrête un moment, pour contempler le papier brillant de l’emballage, je retrace le bord d’un doigt léger.
Cela va faire dix ans aujourd’hui, dix ans que cet homme partage ma vie…
Tellement d’année, et en fin de compte si peu. J’en voudrais tellement plus. J’attends nos vingt ans, nos trente ans, avec une impatience fébrile.
Je me redresse et viens poser le paquet près de son verre. Je regarde ma montre, il n’est que six heures et demie, il ne se lèvera pas avant deux heures. Je m’interroge, est-ce que je dois aller me glisser sous sa couette, dormir à ses cotés pour voir sa surprise quand il ouvrira les paupières ? Est-ce que je dois attendre dans le salon, pour qu’il remarque, sans en être sûr, toutes ses petites imperfections qui soulignent ma présence, pour qu’il se fige devant la table, avec ses lèvres entrouvertes sur son sourire stupéfait ?
Si je m’écoutais, je monterais cet escalier, avec douceur j’ouvrirais la porte de sa chambre, et je resterais un long moment, juste à le contempler. Je l’imagine étendu entre les draps, le torse découvert parce qu’il n’a jamais aimé le poids de la couverture sur lui, ses tatouages, tellement multiples, tellement complexes, sublimant sa beauté.

Je me laisse tomber sur le canapé, les yeux dans le vague, la tête remplie de lui. Tout est silence ici, tout est paisible, un coin de calme au milieu du tumulte de nos vies. C’est ce qui m’a fait choisir cet endroit entre tous, cette impression un peu particulière d’être quelque part hors du temps.
Mes paupières se ferment toutes seules, je me laisse tombé lentement dans une douce somnolence, je repense à tous ça. Tout ce qui nous a conduit là.

La première fois que je l’ai vu… je m’en souviens comme si c’était hier. C’était l’un des premiers concerts de Thirty Seconds To Mars, si on pouvait seulement appeler ça comme ça. Quelques chansons au fond d’un bar. Mais il était là, accoudé au comptoir, les yeux fixés sur nous, sur moi. Je me sentais brûler, je me sentais étrangement vivant, j’aurais voulu que cela ne s’arrête jamais. J’avais peur de le perdre une fois la dernière note évaporée dans l’air.
Il me semblait si jeune, je me suis demandé un instant s’il ne l’était pas trop, il me donnait l’impression de sortir à peine de l’adolescence, et ce n’était pas tout à fait faux.
Mais il est venu au devant de moi, avec un air timide qu’il a perdu depuis longtemps. Je me souviens de ses premiers mots, je me souviens même de ma réponse.

« Je sais que ça va sans doute me faire passer pour une groupie à chanteur…
- Je suis batteur.
- …mais est-ce que je peux vous offrir un verre ? »

Il m’a offert le premier, je lui ai offert les suivants. On a parlé pendant des heures, de mes rêves, de ses rêves, ils avaient quelque chose de semblable. Il voulait monter son propre groupe, créer ses propres chansons, il était doué avec une basse. J’avais déjà un groupe, nous avions déjà des chansons, et j’étais un batteur hors paire, d’après lui.
On s’est revu, souvent, aussi souvent que l’on a pu. Il me hantait dès que je le quittais plus de quelques heures. Nous n’avions aucun point d’ancrage, nos emplois du temps concordaient rarement. Mais il m’a suffit de quelques mois pour savoir que je ne pourrais plus jamais le quitter.
Nos premières étreintes n’ont pas eu grand chose de romantique, un lit usé, dans un hôtel quelconque. Mais la chaleur de sa peau me suffisait, la douceur de son corps, sa saveur, l’impression que j’avais d’être enfin entier quand je me perdais en lui. Je savourais chacun des murmures qui franchissaient ses lèvres, les gémissements qui s’étouffaient dans sa gorge, ses mains aussi, qui venaient se nouer dans mon dos, ses ongles se plantant dans ma chair. Il m’arrivait d’avoir l’empreinte de ses dents sur mon cou pendant des jours entiers, et je regrettais seulement de ne pas sentir sa langue apaiser leurs brûlures.

Bientôt tout cela n’a plus suffi, ni pour moi, ni pour lui. Nous avions besoin d’un point de repère, j’avais besoin de savoir où le trouver toujours.
Et un matin, je suis passé dans cette rue en allant au studio, devant ces immeubles, et devant cette maison… comme pour répondre à mes prières. Elle avait quelque chose de prenant, malgré ses peintures écaillées et ses fenêtres brisées. Le cœur battant, je l’ai regardé, j’ai regardé le panneau « A vendre » attaché à la barrière, et j’ai su ce qu’il me restait à faire.

J’y ai passé toutes mes économies, tous les maigres cachets que j’avais déjà perçus. J’entendais mon frère râler parce que j’allais acheter une ruine. Cela n’avait pas vraiment d’importance.
J’ai passé toute une semaine à nettoyer comme j’ai pu, à rendre les lieux presque habitables, j’avais le ventre noué par l’appréhension, savoir ce qu’il allait en penser.
Oh bien sûr il a crié ! Il m’a accusé de vouloir l’entretenir, de le croire incapable d’avoir un toit sur la tête. Il était aussi fier que moi.
Mais il y avait cette lueur d’émerveillement dans son regard. Je devinais sa joie, dans chacun de ses gestes, son désir, quand ses lèvres s’étaient posées sur les miennes.
Plus tard, il a dit qu’elle était belle, et qu’il l’aimait déjà. Il m’a traîné dans toutes les pièces, il m’a montré tout ce qu’il voulait changer, tous les rêves qu’il avait. Il m’a amené dehors, devant la barrière blanche, écaillée, et il m’a dit :

« Tu sais à quoi je pensais, tout petit, en imaginant ma maison ? Je ne voulais pas de barrière blanche, je ne voulais pas de rêve américain, de tableaux parfaits à accrocher sur les murs. Je savais déjà que je ne renterais pas dans leur case. Je veux une barrière zinzolin, entre le violet et le rouge, entre la passion et l’amour. Je la veux aujourd’hui, je veux que cette maison nous ressemble. »

Alors nous avons couru au magasin le plus proche, nous avons acheté tout ce qu’il fallait, et nous avons passé les heures suivantes à rendre cette barrière aussi imparfaite qu’il le souhaitait.
Il avait encore tellement l’air d’un gamin, quand je rentrais le soir pour le retrouver couvert de poussière de la tête aux pieds, les muscles presque aussi douloureux que les miens, juste parce qu’il essayait de rendre notre chez nous plus vivant. Tout a été très vite au début, il menait tout de front, cette maison et son groupe balbutiant, ses nuits d’insomnies à écrire, ses heures à jouer en sourdine dans le grenier. Et ensuite… Tout a accéléré encore, nous n’avions plus le temps, ni l’un ni l’autre, d’habiter toujours là, les tournées, les concerts, les voyages, se sont incrustés parmi nous. Mais jamais totalement, ou pas assez en tout cas pour réduire nos espoirs de paix et nos instants de calme. Jamais assez pour réduire notre amour.

C’est un bruit presque infime, un murmure d’eau au loin, qui me ramène au présent. Je passe ma main sur mon visage, essayant d’éclaircir mes idées, de me souvenir pourquoi je suis endormi sur le canapé, et pourquoi j’ai le cœur qui bat si fort. Et je me rappel : Notre anniversaire, ma présence, son ignorance. Alors je reste immobile, il est à l’étage dans la salle de bain. Je l’imagine passer sa tête mal réveillée sous le jet d’eau froide, frissonner violemment sous le choc, mais ne pas bouger pour autant. Si j’étais là haut avec lui, je lui murmurais sans doute qu’il est fou, qu’il me gèle rien qu’a le regardé faire. Mais je suis ici et je ne peux qu’écouter sans bouger le bruit de ses pas qui s’avancent dans le couloir. Une vague de fièvre monte dans mon ventre alors qu’il atteint l’escalier, des fourmis naissent sur ma nuque. Je ne le vois pas, pourtant je sais qu’il ralentit, qu’il regarde autour de lui, qu’il voit peut-être mon écharpe posée sur la rambarde, qu’il se demande s’il elle y était déjà avant. Je sens son cœur qui doit s’accélérer, comme s‘il s’agissait du mien, son esprit qui s’interroge, comme si je pouvais lire dans ses pensées.
Il reste silencieux, il ne m’appelle pas, trop peur de parler dans le vide, mais je le sens fébrile.

C’est moi qui l’aperçois en premier, un peu hagard, pas tout à fait réveillé, dans son bas de pyjama trop grand, qu’il m’a d’ailleurs volé. Il entre dans le salon, et la seule chose qu’il voit, c’est la table mise, les bougies prêtent à brûler. Il porte ses doigts à sa bouche, il maltraite sa lèvre inférieure alors que son sourire se fait tremblant.
Puis enfin son regard me surprend, ses yeux s’accrochent aux miens, pleins de cette surprise émerveillée que j’imaginais si bien.

« Bébé ? »


A suivre....

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Alors ??

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"In that last dance of chance
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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 11 Fév 2009 13:55 
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Dieu du slash ! Prosternez-vous !
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Inscription: 06 Mai 2006 18:50
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Bon, j'adore cette fic ! Elle est superbe (ce qui est cool c'est qu'elle n'est pas finie :D) et très prenante. On sent vraiment tout l'amour de Shannon pour Pete. Oui, parce que je me suis imaginé que c'était Shan qui allait retrouver le sieur Wentz lol. Me suis-je trompée ou ai-je raison ? :wink: :D

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Co-fondatrice de l'Alliance des Sadiques
La torture des pouffes c'est bien, celle des doudous c'est encore meilleur !

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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 11 Fév 2009 14:00 
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Inscription: 04 Fév 2009 14:50
Messages: 1456
C'est trop mignon! Je ne connais absolument pas le groupe (inculte, je sais, je sais, va falloir que je m'y intéresse ^^), mais j'adore cette fic. C'est doux, romantique, mignon, fluffy quoi. Et puis tu exprimes tellement bien ce que le personnage ressent, c'est vraiment beau. :bravo:

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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 11 Fév 2009 21:16 
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Slash ou non, telle est la question...
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Inscription: 27 Fév 2007 21:03
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Localisation: au pays des mirabelles et des bergamotes !
j'adore tout simplement


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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 11 Fév 2009 21:36 
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Inscription: 03 Oct 2006 13:38
Messages: 2302
Localisation: Entre rêve et réalitée
*Soupir* je trouve ça totalement craquant, leurs début, la maison, l'impatience de Shannon... Heureusement qu'il y a une suite parce que je pourrait pas me contenter de ça, trop prenant.


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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 12 Fév 2009 20:20 
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Inscription: 04 Oct 2006 13:56
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Localisation: Ile de france
:oops: Merci a toutes pour vos reviews :reviews:
Contente que se début vous ai plus :D

Mapi -> Oui tu as bien deviné :wink: c'est une Shannon/Pete ^^
Bethan -> :D Contente que cela t'es plus, surtout si tu connais pas le groupe ( ça vaut le cout de s'y interresser ^^ )
Teylaa -> Merci :oops:
Ignis -> Il y a une suite en effet et elle ne devrai pas trop tarder :p

A bientot pour la suite

Plus personne n'a d'avis ? :(

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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 13 Fév 2009 10:19 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Inscription: 10 Juin 2006 14:07
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Localisation: A Détroit, avec Connor.
Ahhhh une Shannon/Pete!! J'adore comment tu décris les sentiments de notre batteur préféré! La suite!

Chunhua.

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"When did you get here?" "Three Cabernets and two Côtes du Rhone ago" "What's the occasion?" "Unemployment" Henry Foss/ Nikola Tesla (Sanctuary)

"-You did it Markus!
- We did it. This is a great day for our people! Humans will have no choice now. They'll have to listen to us" Markus & Connor, Detroit Become Human.

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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 16 Fév 2009 19:08 
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Inscription: 04 Oct 2006 13:56
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Localisation: Ile de france
Voila la suite :wink:
Merci Chunhua pour la review

J'espère qu'elle vous plaire, j'aimerai beaucoup avoir vos avis....





Puis enfin son regard me surprend, ses yeux s’accrochent aux miens, pleins de cette surprise émerveillée que j’imaginais si bien.

« Bébé ? »

Sa voix tremble un peu. Des fois je me dis que je ne mérite pas tout ça, qu’il ne devrait pas paraître si heureux de me revoir, que nous ne nous sommes pas quittés si longtemps que ça. Pourtant, quand j’écoute le sang qui bat sur mes tempes, je me dis qu’au moins, je ne suis pas le seul.

« Pete. »

C’est à peine un murmure, je n’ai rien su dire d’autre, il m’emplit tout entier, je suis trop plein de lui et de son image, pour pouvoir dire autre chose que son nom.
En deux pas il est près de moi, en une seconde il m’a pris dans ses bras, s’asseyant sur mes genoux, ses lèvres contre mon cou.

« Je croyais que tu ne pourrais pas venir ?!
- J’ai tout fait pour.
- Cachottier. »

Et sa bouche se jette sur la mienne, coupant le rire qui montait dans ma gorge. Je l’embrasse à en perdre la raison, ses baisers m’ont manqué. Un mois à peine, et c’est beaucoup trop long. Je laisse sa langue redécouvrir la mienne, ses dents venir meurtrir ma lèvre. Ses doigts plongent dans mes cheveux, comme pour s’accrocher à mon crane. Ma paume vient sur sa nuque, je ne veux pas qu’il recule, pas encore, pas avant un long moment, quand ni lui ni moi ne seront capable de respirer.
Son souffle erratique me brûle, et m’oblige à calmer ses ardeurs. Je laisse la douceur envahir notre échange, la langueur faire place à la fougue. Tout se ralentit, et pourtant le brasier dans mon ventre ne fait qu’augmenter.

C’est lui qui fini par rompre notre étreinte, il s’écarte juste assez pour poser son front sur le mien. Nous nous sourions, du même sourire idiot, nos regards se cherchent encore, essayant de lire ce qu’il y a au fond de notre âme, ce que les mots ne peuvent pas dire, ou pas assez bien.

« Je t’ai préparé le petit déjeuné, reste plus qu’à réchauffer. »

Il rit un peu contre ma peau, puis me libère de son poids.
Il s’installe à la table, et sa main se met à jouer avec le petit paquet brillant que j’ai posé près de son assiette.

« Tu sais que j’ai cru que t’avais oublié ? Ça fait presque un an que je prévois de pouvoir venir autour du 29 janvier et toi, tu m’annonces comme une fleur que vous serez en tournée et que tu ne pourras pas passer avant mi-février, sans avoir l’air de t’inquiéter de louper la date.
- J’ai pas été très gentil sur ce coup là, hein ! Je souffle près de son oreille, avant d’embrasser ses cheveux et de filer dans la cuisine.
- T’as même été très méchant ! Lance-t-il assez fort pour que je l’entende. T’as intérêt à trouver de quoi te faire pardonner, j’ai passé une très mauvaise nuit. »

J’entends parfaitement son sourire en coin, et je sais pourtant qu’il a dormi comme un bébé. C’est l’avantage qu’il a sur moi, sur mon frère, sur la plupart des personnes qui pratique ce métier. Il a toujours eu un sommeil paisible, on dirait que les ennuis s’arrêtent aux frontières de ses rêves. J’en ai passé des heures à le regarder reposer dans les bras de Morphée, alors que son groupe jouait le lendemain, alors qu’une interview particulièrement désastreuse venait de paraître, alors qu’il ne nous restait plus que quelques heures ensemble. Il a toujours cet air d’enfant heureux, en paix avec lui-même, avec le reste du monde.

Je reviens dans le salon cinq minutes plus tard, en essayant de pas renverser tout ce que j’ai empilé sur le plateau en bois, j’avance un pas après l’autre, le bout de la langue coincée entre mes dents. Je le vois rire du coin de l’œil et je lui fais une grimace. Enfin je pose mes victuailles en lieu sûr.
D’un geste impatient il me désigne une chaise près de lui, et se jette sur les pancakes à la seconde où je m’assoie à mon tour. Je ne me sers pas tout de suite, je le contemple, les muscles fins de ses bras qui jouent sous ses tatouages chaque fois qu’il porte la fourchette à sa bouche, le pli que prennent ses lèvres quand il sourit d’un air gourmand, la goutte de sirop d’érable qui s’y attarde avant que je ne l’enlève du pouce.

« Tu n’ouvres pas ton paquet d’abord ? » Je finis par demander, histoire de freiner un peu sa frénésie alimentaire.

Il secoue la tête.

« Hum… Hum… Non après. C’est pas drôle si on attend pas un peu, ça coupe tout le suspense. »

Il semble enfin ralentir le rythme. Il a toujours été d’une patience incroyable pour tout ce qui concerne les surprises et les cadeaux. Là où je ne tiendrais pas deux minutes, il pourrait tenir des heures, pire que cela, ça l’amuse.

« T’as de la chance, j’ai reçu le tien hier. Il est là haut. J’irai de le chercher après aussi. »

Je fais une petite moue, histoire d’essayer de l’attendrir, de gagner un peu de temps. Mais il m’ignore déjà en faveur de son omelette. L’homme de ma vie est un estomac sur patte, triste constatation.
Pourtant le clin d’œil furtif qu’il m’adresse, me prouve, si je ne le savais pas déjà, qu’il sait parfaitement ce qu’il fait, et qu’il me connaît par cœur.

« Tu sais que c’est dangereux de contrarier un Shannimal ?
- Pas plus que d’affamer un Pete. »

Je crois que je n’aurais pas le dernier mot ce matin, il est de bien trop bonne humeur. Je ne vais pas m’en plaindre. Je vais juste essayer de faire taire ses papillons impatients qui s’éveillent dans mon ventre.
Pour tuer le temps, je picore dans les plats, je capture son regard et je laisse mes lèvres glisser sur la fourchette, le faisant rougir. J’aime sa timidité, sa façon qu’il a d’être encore presque innocent.
Il finit par poser son assiette, ses yeux dans les miens, immobile. Il attend. J’esquisse un sourire, je n’aurais pas du jouer avec lui, je suis toujours perdant. D’un doigt il frôle son paquet et mon cœur frémit d’impatience, il recule sa main avec un léger rire de gorge.

« Je vais chercher le tien. »

Et il s’éclipse après un baiser sur mes lèvres. J’ai l’impression que le temps s’arrête, jusqu'à le voir apparaître de nouveau dans l’encadrement de la porte, comme si rien n’existait en dehors de sa présence. Il vient se rasseoir sur le siège tout près du mien, s’arrangeant pour que nos jambes se frôlent. Sa main prend la mienne et y pose ce qui ressemble fort à une enveloppe un peu épaisse. La curiosité me dévore de nouveau, pourtant quand il penche sa tête vers la mienne et qu’il murmure d’un air espiègle :

« Toi ou moi en premier ? »

Je ne peux que chuchoter, enivré par l’odeur de sa peau.

« Toi … »
Alors il rit un peu, et avec un regard d’enfant heureux, il commence à se défaire de son papier doré. Ses gestes sont d’une lenteur incalculable, d’une révérence que je ne comprendrais jamais. Enfin il met à jour une boîte de velours un peu plate, et quand il l’ouvre… Je vois son sourire, je vois ses yeux, et c’est plus que tout les mots qu’il pourrait dire. D’un doigt léger, il redessine les contours du bijou, comme s’il voulait s’imprimer de sa réalité.

« Tu t’es souvenu ? Finit-t-il par dire, d’une voix douce qui fait se serrer mon ventre.
- Je me suis souvenu. »

C’est un large bracelet de cuir, les motifs sont un peu abstraits, un peu étranges, un peu comme lui… A l’intérieur j’ai fait graver mon nom, avec une phrase « Parce qu’il y aura toujours du temps pour nous », il ne l’a pas encore vu, mais je suis sur qu’elle lui plaira.
Il avait remarqué ce bracelet il y a quelque mois, quand nous avons visité la réserve indienne la plus ancienne des Etats-Unis, il l’avait regardé si longtemps que je ne pouvais pas me tromper.
Ses lèvres sur les miennes me prennent par surprise une seconde, puis ma paume vient s’appuyer sur sa nuque et je l’embrasse avec autant de force qu’il le fait. Le baiser cesse trop tôt à mon goût. Mais le poids de son présent dans ma main, suffit à retenir encore quelque temps le désir que j’ai de lui.

« Vas-y. » Souffle-t-il en s’agitant sur sa chaise d’impatience.

Je lui rends son sourire. Il me suffit d’un instant pour déchirer le papier. Il s’agit effectivement d’une enveloppe. Je l’ouvre plus lentement, ne voulant pas risquer d’abîmer ce qui se trouve à l’intérieur. Je fais glisser tout son contenu sur la table. Il y a deux billets d’avion et un tas de dépliants. J’ai le ventre qui danse un peu en me tournant vers lui, son regard me dévore, le mien doit faire pareil.

« Un voyage ? »

Il hoche la tête en se mordillant la lèvre d’excitation.

« Hum, hum. Toi et moi, dix jours seul à l’autre bout du monde. Je t’offre le Pérou. » Dit-il en haussant un sourcil.

Je me mets à rire sans vraie raison, juste parce que je suis bien ici, parce que je suis heureux, et qu’il est là. Je me lève en l’entraînant avec moi. De nouveau je fixe ma bouche sur la sienne, j’entraîne sa langue pour un duel aux saveurs d’infini. Mon cœur bat et ma respiration s’affole. Maintenant je vais vraiment pouvoir le retrouver.

C’est juste un anniversaire comme les autres, ni plus, ni moins important. Juste un instant que nous volons au temps. Mais que je ne voudrais changer pour rien au monde. Une fois de plus je suis là face à lui, et c’est tout ce qu’il me faut pour sourire le matin, pour me lever encore avec le bonheur sur mes lèvres. Pour avoir la force de franchir cette porte en sachant que je le retrouverai bientôt, de prendre un train pour l’autre bout du pays, et de me mettre derrière ma batterie, de jouer ses mélodies que je connais par cœur et qui quelque part aussi sont mon monde. Parce que c’est juste un anniversaire et qu’il y en aura d’autre… tant d’autre, et tant d’autre occasion, qui ne seront qu’à nous… Une fois de plus, parmi tant d’autre fois.

Fin


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Alors ?? Des avis ? *n'oeil de Tomo apprivoisé*

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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 16 Fév 2009 19:22 
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Inscription: 04 Fév 2009 14:50
Messages: 1456
Magnifique! Tu m'as redonné le sourire! C'est tellement beau, j'en ai les larmes aux yeux. On sent tellement toute la complicité, tout l'amour qu'il y a entre ces deux. C'est juste wow!

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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 17 Fév 2009 10:01 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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En effet c'est vraiment magnifique! Leurs sentiments sont superbement décrits! J'aime beaucoup!

Chunhua.

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- We did it. This is a great day for our people! Humans will have no choice now. They'll have to listen to us" Markus & Connor, Detroit Become Human.

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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 17 Fév 2009 13:50 
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Dieu du slash ! Prosternez-vous !
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Inscription: 06 Mai 2006 18:50
Messages: 14711
Localisation: Toulouse
La 2nde partie était vraiment à la hauteur de la 1ère, superbe et très émouvant, comme tous tes textes. C'est toujours un vrai plaisir de te lire :D

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Co-fondatrice de l'Alliance des Sadiques
La torture des pouffes c'est bien, celle des doudous c'est encore meilleur !

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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 19 Fév 2009 20:06 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Inscription: 04 Oct 2006 13:56
Messages: 2418
Localisation: Ile de france
:oops: :oops: merci a vous trois pour vos reviews

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when i know you will not be mine
i will let you go with longing
and the hope that you will be fine"
fool's fate, Robin Hobb.

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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 22 Fév 2009 19:08 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Inscription: 03 Oct 2006 13:38
Messages: 2302
Localisation: Entre rêve et réalitée
Cette fin est à la hauteur du début magn,ifique et émouvante, bravo ma grande pour cette très touchante histoire.


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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 26 Fév 2009 18:50 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 10 Nov 2008 20:31
Messages: 35
aie j'ai les yeux qui me piquent tellement que j'etait collé a mon ordi :lol:

bravo!!


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 Sujet du message: Re: Une fois de plus, Paring surprise, PG-13 (two-shot)
MessagePosté: 10 Mar 2009 11:10 
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Inscription: 07 Mar 2007 20:31
Messages: 1912
Superbe! J'ai adoré!


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