Disclaimer: je ne suis pas eux, ne les connais pas, ne raconte pas la vérité
Merci beaucoup MAPI pour la betalecture
Note: encore une fic écrite sur demande de Schyzz ^^ encore une fois j'espère que le résultat te plaira
Après l'effort...Il faut souffrir pour son art.J’entends la voix amusée de Jared d’ici… En même temps il était difficile de répondre à ça quand la dite personne n’hésitait effectivement pas à souffrir pour atteindre son objectif.
Installé sur des rochers près de la plage avec mon appareil photo je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de penser à Requiem. Pourtant, malgré les souvenirs douloureux que je rattache à ce film, l’eau a eu un effet apaisant sur moi et je pense que ça se sentira sur mes clichés.
Effet apaisant bien sûr contrecarré par la longue, longue (et ai-je précisé longue ?) marche pour rentrer. D’où la souffrance sus citée.
Quand je suis revenu à la maison il faisait déjà nuit. Je suis tombé sur Jared qui sortait justement de chez Tomo et moi.
« Eh grand frère ! Je m’apprêtais à partir à ta recherche, notre cher guitariste commençait vraiment à stresser, j’ai eu du mal à le convaincre que même toi ne pouvais te noyer dans quinze centimètres de flotte. Et que tu ne pouvais t’enterrer toi-même dans le sable. Et que les éboulements de rochers étaient plus le genre de choses à arriver à Matt. Par contre, je dois bien avouer que j’ai eu peur que tu te sois lancé dans un combat épique avec un crabe. »
Quand il part dans ses envolées lyriques, il est inutile de relever.
« -J’ai simplement pas vu le temps passer. Et la plage est loin.
-C’est certain. Surtout pour un hobbit.
-Jared…
-Bonne nuit Shan ! »
Je n’ai pas le temps de trouver une pique à lui lancer qu’il est déjà dans sa voiture. Je ne sais même pas ce qu’il est venu faire ici. Probablement parler à Tomo. Ils discutent de plus en plus souvent. Non pas que je sois jaloux. Après tout je suis sûr de notre couple et je sais que Jared ne tenterait jamais rien pour le briser. Il a de toute façon côté cœur d’autres chats à fouetter que de courir après mon croate. En l’occurrence un irlandais à mater. Mais bon, j’ai un peu peur que mon frère n’entraîne mon compagnon dans un quelconque plan tordu.
Comme l’intrusion illégale dans l’ambassade de Chine… Bien sur, j’avoue que ça a plutôt bien fini (un bon clip et surtout une nuit torride largement basée sur l’utilisation de la soie asiatique). Mais évidemment il peut aussi vouloir relancer son idée de gamme de sex toys… Ou celle de l’association de préservation des hippocampes…
De toute façon l’appel de la douche est trop fort pour que je m’interroge sur le sens profond des actions de mon frère. J’ai déjà mal aux pieds, aux jambes et au dos, inutile d’ajouter le mal de crâne.
Je rentre et pose délicatement mon appareil sur la table avant de pratiquement jeter mon blouson sur le portemanteau. J’entends vaguement « Come as you are » de Nirvana, provenant apparemment de la pièce principale.
« Je suis rentré.
-J’suis dans le salon ! »
Bingo.
« Je vais prendre une douche et j’arrive. »
Pas de réponse. Etrange.
Encore une fois je ne me pose pas de question et je file dans la salle de bain.
La musique s’arrête puis reprend, plus proche. Mon amour s’est apparemment déplacé vers notre chambre. Il ne peut pas rester dans une pièce silencieuse, ne serait-ce que pour quelques minutes. Il ne le supporte pas.
Une fois lavé, je vais le retrouver et le vois allongé, un coussin dans les bras.
« J’aurais du savoir que tu me trompais avec l’oreiller, il a même ton parfum. »
Sans surprise je me reçois l’objet susnommé dans la gueule. J’explose de rire, tout comme mon tendre violoniste. Ce son est comme une caresse, je ne m’en lasse pas.
« Je vais juste grignoter un truc et je reviens m’allonger, je suis claqué. »
Je suis pratiquement sorti de la pièce quand j’entends la voix de mon croate :
« Reste un peu s’il te plait. »
Comment je suis censé résister à son regard de chien battu ? Je me rapproche et m’allonge à côté de lui. Je ferme les yeux et respire l’odeur de ses cheveux. Il sent le miel. « Attends-moi deux secondes je reviens. »
Je proteste mollement mais n’ai pas la force de bouger, j’attrape le coussin abandonné et faute de croate sous la main, je cherche à retrouver sa fragrance si particulière sur le tissu. Je réalise à peine qu’une chanson de Three Doors Down commence. Tout à coup, je sens quelque chose sur mes lèvres. Quelque chose de frais, de légèrement granuleux. Je mords dedans.
J’adore les fraises, surtout quand je peux grignoter les doigts de mon homme au passage.
Je me mets sur le dos, en ronronnant presque. Cette fois c’est un morceau de pomme qui m’est offert. J’ouvre les yeux, et entre directement en contact avec le regard malicieux de mon compagnon.
« T’avais pas l’air d’avoir la force de te traîner jusqu’à la cuisine. »
Les vaines protestations que je pouvais avoir sont étouffées par un bout de poire. Et je ne vais certainement pas m’en plaindre.
On savoure pendant un moment la salade de fruits. Il pose ensuite le bol sur la commode. Il attrape un objet que je n’avais pas remarqué et que je n’ai pas le temps de voir avant qu’il ne le cache derrière son dos.
« Mets-toi sur le ventre Shan.
-Tomo…
-Shannon, fais ce que je dis. »
Il me lance ce petit regard qui signifie « Fais-moi confiance tu vas aimer ça ». Je ne me pose pas plus de question, je ne me pose jamais trop de question avant de faire ce qu’il me demande.
Je le vois aller changer le CD.
J’entends un doux bruit de guitare, c’est une chanson française, Caravane je crois. Je sens le lit s’affaisser et bientôt mon amant est à califourchon sur mes fesses. Mes articulations protestent légèrement et je pousse un soupir d’inconfort.
Bientôt je soupire encore, mais pour une autre raison. Tomo a commencé à me masser la nuque et les épaules. Je sens une douce odeur de myrtille.
De myrtille ?
Depuis quand on a de l’huile de massage à la myrtille ?
Le sourire de Jared quand il m’a souhaité bonne nuit me revient. Ça ne devrait pas m’étonner, ce type en a de toutes les odeurs. Vanille, noix de coco, mangue, litchi, chocolat… Je…
Bug… plus de pensée cohérente… Ses mains sont en train de descendre.
Je sais déjà qu’elles vont progresser plus bas, et rien que de le savoir augmente ma température corporelle de quelques degrés.
Toutes les tensions dans mon dos cèdent peu à peu sous les doigts de fée de mon Tomislav.
Ses paumes atteignent le creux de mes reins. Une autre chanson française commence.
Il l’a fait exprès j’en suis sûr.
Je maudis mon frère de m’avoir fait apprendre le français.
« Mets-toi tout nu si t’es un homme. »
Merde, c’est quoi ce timing.
« T’es bien plus beau comme ça, un point c’est tout un point c’est toi. »
Exprès, j’suis sur… Il…
Je gémis. J’en peux plus.
« T’es bien plus mâle comme ça, un point c’est tout un point c’est toi. »
Je sens le souffle de mon guitariste sur ma nuque alors qu’il me murmure les paroles à l’oreille.
« J’t’aime comme ça, un point c’est tout un point c’est toi. »
Ses mains parcourent mon dos. Je m’agrippe aux draps.
« Sans dessus ni dessous, et puis c’est tout et c’est comme ça. »
Sa voix est rauque.
« Un point c’est toi. »
Comment peut-il rendre ces quelques mots aussi sensuels ?
Et comment peut-il trouver moyen de me réveiller quand je suis si crevé ? Ou en tout cas réveiller une certaine partie de mon anatomie…. Partie frustrée par ailleurs par la présence du matelas. Qui a foutu le matelas là ? Bordel qu’est-ce que je raconte… Il a mis un truc illicite dans la salade de fruits ou quoi ?
Je n’entends même plus, tous les sons se mêlent autour de moi. Je ne peux que sentir. Les doigts de Tomo me rendent totalement incohérent.
Ses doigts et sa langue.
Sa langue ?
Oh mon Dieu ! Je la sens remonter le long de ma colonne vertébrale, lentement mais avec insistance, jusqu’au globe tatoué sur ma peau en sueur, qu’il s’amuse à retracer et à couvrir de baisers.
Je me retrouve sur le dos sans le réaliser vraiment et je croise le regard de mon amant. On dirait un félin. Je sens que ses mains parcourent mon torse mais je n’arrive pas à quitter ses yeux. Il effleure à peine mon corps. Merde j’en veux plus… je bouge mon bassin pour lui faire comprendre qu’il doit accélérer. Il arbore son fichu sourire en coin.
Il veut jouer aujourd’hui.
Je sens un morceau de pomme glisser entre mes dents. Je réalise alors que la salade de fruits est sur le lit. J’ai à peine le temps d’avaler que la langue de Tomo en profite pour franchir mes lèvres. Elle taquine sa consoeur un instant puis se retire.
Il attrape une fraise, y dépose un baiser puis la fait glisser sur son torse avant de la guider vers ma bouche. Je mords sauvagement dedans avant de sucer consciencieusement ses phalanges.
« C’est mal de jouer avec la nourriture tu sais.
-Punis-moi. »
Fin