Disclaimer : Je ne les connais pas. Je ne raconte pas leur vie.
Tout est dit. Drabble de 500 mots.
Mon regard est fixé sur sa braguette, sur la bosse mise en valeur par le tissu fin de son jean. Je ne peux pas en détacher les yeux. Cette masse est si pleine de promesses, si sensuelle, si attirante. Il n’en a pas conscience mais je le désire, si fort, depuis si longtemps, si intensément… C’est affreux quand ça en arrive à ce point. Ça m’empêche de dormir, de manger, de vivre. Et maintenant que mes prunelles se gavent de l’image du relief de son membre, de cette forme qu’il porte à droite… Je ne me savais pas si impudique. Voilà à quoi j’en suis réduit. Mater son entrejambe. L’observer comme si ma vie en dépendait. Comme si je ne pouvais plus faire autre chose que lui voler cette parcelle de dignité. Le transformer en homme objet. Il ne le voit pas, il continue de parler. Je me force à regarder ailleurs. Mes yeux remontent le long de son corps, détaillant son ventre à peine rebondi, ses légères poignées d’amour, son torse que je rêve de lécher. J’arrive à son visage, à ces lèvres que je brule de mordre comme un possédé. Si tu me laissais faire mon amour, tu saurais enfin ce que le mot jouissance veut dire. Tu saurais ce que coucher avec moi veut dire. Tu saurais que rien n’est meilleur que jouir dans mes bras, rien ne surpasse l’étroitesse de mon intimité.
Tu m’as posé une question, mais je n’ai rien entendu. J’étais concentré sur ta bouche, si magnifique, si pleine, rosée, appétissante à un point que tu n’imagines sans doute pas. Je n’ai pas le temps de réfléchir. L’instinct prend le dessus. Je me penche vers toi et t’embrasse. Tu me repousses. Je réalise. Mes tripes se nouent. L’instant d’après tu te jettes sur moi. Tes lèvres sont sur les miennes, ton corps est pressé contre moi, à la fois si doux, si exigeant, si ferme et tendre. Tu es plus ambivalent qu’un oxymore, plus parfait que tout ce que la terre porte. Je fonds dans ton étreinte, mon sexe se gorge de sang si vite que la sensation se fait furieusement douloureuse. C’est pourtant jouissif. C’est trop puissant pour moi. La panique m’envahit. Je ne mérite pas le bonheur. Je ne te mérite pas. Pas moi. Qui suis-je pour prétendre au paradis alors que je suis encore en vie ? Personne. Rien. Et même moins que ça.
Je te bouscule pour échapper à ton contact. Je n’ai pas le droit de prendre ce que tu m’offres. Pourquoi serais-je heureux ? Qu’est-ce que j’ai fait pour le mériter ?
- Je t’aime Tomo.
Et là… c’est comme un miracle. La seconde qui change mon existence. C’est maintenant. Qui en a déjà eu conscience avec une telle acuité ? C’est comme si mon cœur commençait à battre, enfin, après vingt-huit ans à me demander ce que je fais sur cette terre, vingt-huit longues années de souffrance et de mal être.
- Je t’aime aussi Shannon.
Tout est dit.
FIN
Dernière édition par MAPI le 24 Oct 2010 11:10, édité 1 fois.
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