Disclaimer: je ne suis pas eux, ne les connais pas, et ne raconte pas le vérité
Merci beaucoup MAPI pour la betalecture!
Cette fic a été écrite pour et avec les indications de schyzz ^^ j'espère que le résultat te plaira
Il y a toiC’est un jour spécial. Le cinquième anniversaire de l’arrivée de Tomo dans le groupe. On avait un concert ce soir, j’en ai profité pour demander au guitariste de réaliser une petite danse dont l’origine restera probablement à jamais inconnue. Nous avons fait la fête ensuite, rejoints un peu plus tard par une vaste majorité des roadies. Matt nous a même fait la surprise de débarquer à une heure du matin, comme si de rien n’était. Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas éclaté comme ça, et quand nous sommes rentrés, nous étions tous complètement morts. Les autres ont décidé de se regrouper dans la même chambre d’hôtel et de continuer encore la soirée. Moi j’ai prétexté que j’étais trop fatigué. Pourtant ça fait deux heures, et je ne dors toujours pas.
Cinq ans que Tomislav est avec nous.
Cinq ans que tu es parti.
Ma main tremble un peu alors que je prends mon blackberry. Est-ce que tu me répondras ? Je ne sais pas quelle possibilité m’effraie le plus. Que tu prennes mon appel ou non. Ce n’est pas comme si on ne s’appelait pas régulièrement.
Une première sonnerie retentit.
Je ne devrais pas appeler ce soir, surtout pas ce soir. Je suis trop angoissé, trop à fleur de peau… et bien trop près du point de rupture. On est peut-être resté en contact et on a conservé un semblant d’amitié, mais il y a des limites que j’ai peur d’être en train de franchir.
Deuxième sonnerie.
Pourtant je n’arrive pas à presser le bouton off, je sais qu’il est encore temps, mais je n’y parviens pas. C’est comme si mon bras s’était totalement gelé.
Troisième sonnerie.
Mes doigts bougent enfin, je peux…
« Allo ? »
Trop tard.
« Solon ? C’est moi, c’est Jared…
-Jay ça va ? Ta voix est bizarre.
-Oui, je… je voulais juste de tes nouvelles. »
J’essuie d’un geste rageur les larmes qui me perlent aux yeux. Je ne dois pas craquer, pas aujourd’hui, pas après avoir tenu tout ce temps. Je ne dois pas me laisser aller juste à cause d’une date. Ça fait cinq ans maintenant. Je suis passé à autre chose, j’ai rencontré d’autres personnes.
Il y a les gens qui arrivent toujours à me faire sourire.
Tomo par exemple, il a un de ces sens de l’humour ! Son rire est contagieux, il trouve toujours le moyen d’égayer l’atmosphère. Le nombre de blagues qu’il a montées avec les roadies est assez impressionnant.
Et Colin. Depuis le tournage de Phone Booth, et surtout Alexandre, on se téléphone souvent. Il a une joie de vivre communicative. Il parvient à me faire sourire, quel que soit mon état, et même à travers un combiné.
Et puis il y a toi.
« Je vais bien, on prépare la tournée, du coup c’est vraiment répétitions, répétitions et encore répétitions. Enfin tu connais.
-Oui.
-Enfin l’avantage aujourd’hui c’est que c’est moi qui donne les ordres. »
Je ne peux m’empêcher de sourire.
« J’étais pas si horrible que ça.
-Oui bien sûr, et moi je suis une chouette bisexuelle. »
J’éclate franchement de rire. Où va-t-il chercher tout ça ?
C’est vrai qu’il avait l’air le plus sérieux d’entre nous, voir d’après certains, austère. Mais son secret est justement de garder cette apparence tout en assénant les phrases les plus insensées qui soient. Tant de fois il m’a fait rire. Il m’a fait pleurer bien sûr. En ce moment même, les deux émotions se mêlent, mes larmes caressant mon sourire.
« Solon… Est-ce que tu repenses encore… est ce que tu repenses encore à nous parfois ?
-… Pourquoi cette question ?
-Je… je sais pas, ça doit, ça doit être la date, ça me rend nostalgique je suppose. Bordel, j’aurais pas du boire ce soir. Je parle trop. »
Il y a les gens qui me montrent constamment des choses à aimer dans le monde.
Comme Buck, qui trouve toujours la phrase, le mot, pour me remonter. Qui me motive dès que je déprime en me faisant voir de loin des échelons riant ou chantant d’une même voix. Des gens unis, un peu grâce à notre musique j’espère. Je ne sais pas comment il fait pour toujours repérer les bons regroupements de nos fans.
Et Matt, nous discutons encore si souvent, de tout, de rien. Il semble sentir quand ça ne va pas, et à chaque fois, il sait me réconforter, en trouvant exactement les bonnes paroles.
Et puis il y a toi.
« Tu te rappelles la scène de Requiem, à la fin, où mon perso appelle Marion. J’ai l’impression d’être dans la même position, recroquevillé contre un mur, agrippé à mon téléphone… Tu te souviens de l’après Requiem ? Je ne sais plus le nombre d’heures que j’ai passé dans tes bras… Je… tu me disais que tu ne partirais pas.
-Tu me disais que ça t’était égal que je m’en aille.
-J’ai menti. »
Je mens depuis cinq ans. Aux autres, à moi, à croire que c’est devenu une seconde nature, une seconde peau.
Il y a les gens avec qui je veux passer le reste de ma vie.
Shan, oh Shan j’espère qu’on restera ensemble le plus longtemps possible, je ne sais pas ce que je ferais sans mon grand frère. Mon meilleur ami, depuis toujours.
Tomo, Matt, et même Tim, j’espère vivre encore des années avec eux, avec cette famille que nous avons créée.
Et puis il y a toi.
Toujours, partout, en tout, il y a toi. C’est presque une évidence vu ainsi, dans chaque aspect de mon existence, dans toutes les facettes que j’aime, tu es toujours là. La seule personne capable de tout à la fois, le rire, le réconfort… la vie ?
Cela fait longtemps que je tente d’enfouir cette idée. Mais ce soir je ne peux plus fuir la réalité.
« Reviens. »
Un mot prononcé d’une voix que je maudis d’être aussi faible.
« Rentre.
-Où ?
-Peut m’importe. Je… ma maison, elle est avec toi, elle est toujours avec toi.
-Je croyais que tu étais passé à autre chose, que tu ne me détestais plus mais…
-Je ne t’ai jamais détesté, j’ai essayé, je ne peux pas, je ne peux pas te détester d’avoir voulu créer ton propre univers. Je… je… Solon… ça fais cinq putains d’années et je souffre autant que lorsque tu as claqué la porte du bus. Je… Je regrette de t’avoir dis que si tu quittais le groupe, nous deux c’était fini.
-Pourquoi m’avoir appelé Jared ?
-Je veux… je voulais croire que… qu’il y avait encore une chance, qu’il était possible de ne pas gâcher plus de cinq ans de nos vies.
-…
-Pfff je suis ridicule, et égoïste. Je ne devrais pas t’imposer ça alors que tout va de mieux en mieux pour toi.
-Jay… est-ce que tu es sincère ?
-Je ne mens pas, je ne mens plus. »
Solon ne me répond pas. Et merde, félicitations Leto tu viens de réduire à néant l’amitié que vous aviez reforgée au fil des ans. J’entends frapper, sûrement Shan qui rentre dormir un minimum. J’essuie mes larmes pour ne pas qu’il se doute de quelque chose.
« Ecoute Solon c’est pas grave, oublie que je t’ai appelé, oublie ce que j’ai dit, je… oublie.
-Jared ?
-Je dois te laisser, Shannon est revenu. »
J’ouvre et me fige.
Solon.
Mon ancien amant, toujours aussi beau malgré les cernes sous ses yeux, son portable encore serré dans sa main.
« Je veux rentrer moi aussi. »
Il éteint le téléphone et le glisse dans sa poche.
Je me recule jusqu’à heurter le rebord du lit. Il entre et ferme la porte en tremblant un peu.
« Shan… Shan m’a donné l’adresse de l’hôtel et le numéro de la chambre. Je… j’ai pris l’avion ce matin, je… je voulais absolument te voir. Je voulais… J’étais dans le couloir quand tu m’as appelé. Ça fait des heures que j’hésite à entrer. »
Je me tourne et me mets à pleurer, je n’arrive plus à contenir le flot de larmes que je garde en moi depuis des années.
« Jay ? »
Je sens sa main frôler ma hanche, hésitante.
Je me retourne brusquement et l’embrasse comme si je venais de me noyer et qu’il était mon oxygène. Il n’hésite plus et caresse mon dos, agrippe mes bras. Mes doigts se perdent dans ses cheveux. J’ai l’impression de revenir à la vie.
On se sépare le souffle court, et je cale ma tête dans le creux de son épaule.
« Je t’aime. Je t’ai toujours aimé.
-Moi aussi Jared, je t’aime. »
Il y a les gens qui arrivent toujours à me faire sourire.
Il y a les gens qui me montrent constamment des choses à aimer dans le monde.
Il y a les gens avec qui je veux passer le reste de ma vie.
Et le maillon commun, c’est toi.