Disclaimer :
Le texte qui suit est purement fictionnel bien qu'il mette en scène des personnes réelles, que je ne prétends pas connaître, de près ou de loin et s'appuie sur quelques faits réels, soigneusement détournés. Les personnages de cette histoire n'ont donc rien à voir avec ces personnes, d'autant qu'ils évoluent dans un univers tout à fait imaginaire.
Avertissement : Oui, je suis une mécréante. Je devrais être en train d'écrire une glorieuse et forcément alléchante histoire de donuts et de petit suisse mais ma muse n'est pas seulement capricieuse, elle est surtout complètement atteinte, vindicative, lunatique et inconstante.
Non, je n'ai consommé aucune substance illicite pendant la rédaction de ce texte, même pas un de ces horribles sodas bourrés de sucres qui devraient être interdits par la loi. Pourtant, on peut considérer sans mal ce texte comme une crackfic en puissance. Eteignez donc votre cerveau d'urgence et ne cherchez aucune logique, ni aucune vraisemblance dans cette histoire, il n'y en a pas.
Et j'ai mis ça en PG-13 parce que... bah aucune raison en fait, si ce n'est l'espoir d'une hypothétique orgie dans un hypothétique prochain chapitre. On peut rêver, non ?
Notes : Voilà, le peu de neurones qui me restait s'est barré aujourd'hui, c'est officiel maintenant ! Pour la petite histoire, l'idée pour cette fanfic vient
d'un de mes étranges avatars ainsi que d'une picfic postée sur
ALEPICFICS (oui, celle avec Roger et Marat, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités !). Le titre est honteusement pompé d'une oeuvre de Tennesee Williams (The Glass Menagerie en VO). Et, après, c'est parti complètement en vrille. Mais, c'est pas ma faute, c'est la Belle MAPI qui m'avait réclamé des fics ! C'est donc à elle que vous devez aujourd'hui cet attentat au bon sens et au bon goût. Et moi, en auteur tout à fait responsable, je prends mes jambes à mon cou !
La Ménagerie de Verre
Bienvenue dans le monde merveilleux du tennis !
Aujourd’hui, je vous sens d’humeur curieuse, à l’affût du moindre petit scoop, de la plus petite miette de révélation… Personnellement, je pourrais bien vous dévoiler un ou deux secrets, très secrets, pour pimenter votre journée… Non ? Vous ne voulez vraiment pas en savoir plus sur le monde merveilleux du tennis professionnel ?
Que peut-il donc se passer quand les joueurs ont déserté le court et rejoint les vestiaires ? « Rien, bien sûr » serait la réponse la moins compromettante mais croyez-vous vraiment que dans un lieu où circulent en quasi permanence des hommes plus ou moins habillés (et le plus souvent plutôt moins que plus, croyez-en mon expérience), des joueurs qui viennent de se faire écraser par un adversaire plus talentueux ou dans un meilleur jour et qui fulminent, ruminant leur frustration dans une ambiance électrique, des athlètes aux corps de dieux grecs bouillonnants de testostérone, il ne se passe rien, mais alors rien du tout ? Si j’ajoute que lesdits hommes se retrouvent toute l’année sur les mêmes tournois et passent, en fin de compte, souvent plus de temps ensemble qu’avec leur famille, vous y croyez toujours, à la thèse du calme olympien ? « Non, bien sûr » est maintenant la seule réponse valable, n’est-ce pas ? Bien. Vous voilà en condition pour apprendre toute la vérité (ou presque) sur les coulisses du tennis. Amour, gloire et beauté, en quelque sorte. Les balles et les raquettes en plus. Et les douches aussi. Beaucoup de douches.
Mais revenons à ce qui vous intéresse. Comme toutes les belles histoires, la mienne commence par un féerique : « Il était une fois… ». Il était donc une fois un petit garçon qui décida de jouer au tennis et qui… Oh, vous voulez la version courte ? Bon, d’accord. Il était une fois un jeune et innocent joueur de tennis qui, après des années de résultats moyens, réussit à se hisser parmi les meilleurs joueurs du circuit. Le Royaume du Tennis traversait alors une époque troublée suite au départ à la retraite de l’un de ses plus grands souverains et à l’impossibilité de lui trouver un digne successeur. Ainsi, plusieurs tennismen se disputèrent la première place du classement avec acharnement pendant quelques années, sans parvenir à faire régner un semblant de sérénité dans le Royaume. Après s’être imposé dans les tournois du Grand Chelem, Graal de tout joueur, le jeune prince du tennis fut couronné roi lors d’une cérémonie fêtant son accession au rang de numéro un mondial. Et c’est ce jour-là que son existence bascula, pour le meilleur et pour le pire, au moment même où on lui remettait les clés du Royaume, ou plutôt, allait-il l’apprendre à ses dépens, les clés d’un harem peuplé de joueurs ayant chacun leur tempérament. Mon nom est Roger Federer et cela va faire plus de 188 semaines que j’occupe la place de numéro un mondial au classement ATP et que je règne donc sur tout ce petit monde, pour le meilleur et, bien souvent, le pire. Et, croyez-moi, gérer une telle ménagerie, c’est loin d’être une sinécure !
Le pire.
Je suis connu pour être quelqu’un d’humeur égale, quelqu’un de calme, posé, détendu en dehors des courts. Il en faut vraiment beaucoup pour me faire sortir de mes gonds, si l’on excepte, évidemment, les juges de ligne qui prétendent ne pas avoir vu la balle sortir par pure lâcheté, de peur de se mouiller. Eux, ils ont droit au regard foudroyant qui tue made in Federer, surtout quand ils m’obligent à faire appel à l’arbitrage vidéo et que les spectateurs, l’arbitre de chaise, les ramasseurs de balles et les joueurs, dont votre aimable serviteur, doivent attendre, l’air bovin, le verdict d’une machine alors que la balle était manifestement 50 cm out. Mais ne nous attardons pas sur les sujets qui fâchent et concentrons-nous sur le point essentiel. Je suis connu pour ma patience et mon sang-froid à toute épreuve qui m’ont tiré de bien des mauvais pas durant mes matches. Malheureusement, ces deux vertus sont mises à rude épreuve par ma fonction de Roi du Tennis –je ne vois pas d’autre terme, désolé – qui consiste à jouer le médiateur, et souvent l’entremetteur, dans les conflits et autres tensions (sexuelles, dois-je préciser) non résolues entre joueurs.
Prenez un cas difficile : Berdych, le Tchèque, joueur du Top 10. Jeune, grand, talentueux, avec son petit caractère. En raison de son jeune âge, j’ai eu la faiblesse de lui accorder le bénéfice du doute et me suis montré extrêmement indulgent au regard de ses débordements répétés. Mais, bon, au bout d’un moment, faut pas pousser Mémé dans les orties non plus. Car figurez-vous que cette asperge blonde s’est embrouillée avec Rafa. Avec Rafa ! Il fallait le faire quand même ! Je veux dire, on ne peut pas dire que Rafael Nadal ait le caractère le plus difficile qui soit, sans parler du fait qu’il emballe tout le monde avec son sourire tout à fait charmant, à la fois éclatant et un peu timide encore…
Eh bien, non, il fallait que l’autre Tchèque aille le chercher. Sur le moment, j’ai pensé que cette histoire était complètement ridicule, que Berdych reviendrait à la raison, ou qu’il s’achèterait au moins des lunettes et baverait sur Rafa comme tous les autres joueurs de son âge, ou même qu’il se calmerait tout seul en comprenant tout seul, comme un grand, que son animosité envers l’Espagnol était peut-être davantage une attirance déguisée… Oui, l’espoir fait vivre… J’ai même fait l’effort de sonder le terrain mais là, à ma grande stupeur, je me suis heurté à un mur. Un mur d’insolence, oui. Non seulement l’habituel (et breveté) « Effet Federer », que j’utilise généralement lors des matches en montant au filet pour faire paniquer mes adversaires impressionnés par ma place au classement (ou mon ineffable charme suisse, allez savoir), ne l’a absolument pas déstabilisé, ce qui était en soi un sacré affront mais passons, mais, pire, il m’a limite snobé, le morveux !
Il était temps d’employer les grands moyens car il ne subsistait désormais plus aucun doute dans mon esprit : ce Tchèque n’était pas qu’un sale gamin mal élevé, c’était tout simplement une véritable peste qui allait nous, et donc me, pourrir la vie tant que quelqu’un ne le remettrait pas à sa place. J’avoue que j’ai un peu donné dans le tortueux pour le coup. Disons que j’ai fait en sorte qu’il se retrouve dans les vestiaires avec un des Français (qui sont, soit dit en passant, formidables pour ce genre de boulot, ils connaissent toutes les ficelles et les magouilles du métier) et pas n’importe lequel ! Fabrice Santoro, le Magicien en personne ! Le roi de l’entourloupe ! Et l’appât a été d’autant plus facile à trouver qu’il portait encore un de ces atroces polos estampillés Lacoste, mais assurément dégottés dans un obscur marché aux puces parisien. Pour tout dire, je ne pouvais même pas ne serait-ce que regarder le truc en face tant les couleurs, pas du tout assorties, m’écorchaient les yeux. Et, comme prévu, le troll tchèque s’est senti forcé de faire une remarque désobligeante sur la tenue irréellement hideuse du vétéran des courts. Ce qui lui valut une bonne raclée. Ah que j’aime quand mes plans se déroulent sans accroc !
Ce qui n’a malheureusement pas empêché l’infernale pimbêche de rester une peste. Mais elle y réfléchit tout de même à deux fois maintenant avant de venir embêter mon petit Rafa, et ça, c’est déjà un progrès. J’aurais bien aimé que Santoro reprenne carrément en main l’éducation du jeune Tchèque mais c’est qu’il est déjà très sollicité, le Magicien. Il paraît qu’il connaît de ces tours… qui ont épaté pas mal de petits jeunes sur le circuit. Et il n’a donc pas une minute à lui. Dommage.
Je croyais arriver donc au bout de mes peines quand l’affaire a connu un ultime rebondissement pas plus tard que la semaine dernière. La Peste devait affronter Andy dans le cadre de l’US Open mais elle a abandonné en plein match parce qu’elle avait des problèmes d’estomac. Curieux, ai-je tout de suite pensé, et, un dixième de seconde, j’ai jeté un coup d’œil horrifié vers Andy : il n’aurait tout de même pas troublé la Peste au point de… Non, Andy était certes amical, mais pas à ce point.
J’ai donc envoyé mon espion russe sur le terrain mais Marat m’a rétorqué, très irrité, qu’il était russe, pas tchèque ! Ce à quoi j’ai répondu que, ma connaissance des joueurs tchèques étant plus que limitée, il me fallait quelqu’un d’assez charmeur et avec assez de finesse pour découvrir le fin mot de l’histoire. Je crois même que j’ai dû aller jusqu’à « séduisant » dans la flatterie sans tomber dans le « sexy » qui aurait inévitablement mené à des avances de la part de Safin, dont je dois souvent calmer les ardeurs depuis que son Australien a moins de temps à lui consacrer, à cause de sa fille, une vraie petite princesse. L’argument qui a fini de le convaincre, c’est quand je lui ai fait mon regard tout triste et ma lèvre boudeuse tremblotante en mentionnant que s’il refusait, je serais obligé d’aller voir Davydenko, qui était beaucoup moins agréable au regard que lui. Son sang n’a fait qu’un tour et il est parti à la pêche aux infos. La vérité, c’est que je ne serais de toute façon jamais allé voir Nikolay, il est bien trop cher.
Résultat des courses, je me suis retrouvé avec une sombre histoire de Tchèques jaloux sur les bras et un mystérieux empoisonnement sonnant comme un avertissement à Asperge Boy. Comme si je n’avais pas assez de problèmes par ailleurs. Faut vraiment que je la case avec quelqu’un, ma Peste, ou elle va encore me faire un tour de cochon dans le dos, tôt ou tard. Soupir. Des fois, c’est dur, dur d’être le Roi du Tennis…
Le meilleur.
Heureusement, il n’y a pas que des mauvais côtés à être le Roi du Tennis. Il y en a même de très bons. Comme de se faire réveiller par les coups de langue exquis d’un Américain motivé de bon matin. Pour peu qu’il ne s’attaque pas à vos orteils.
Il y a aussi le jeune joueur à la limite du fan qui vous suit partout, des étoiles plein les yeux chaque fois que vous daignez lui adresser la parole. Toujours très poli, mais souvent peu loquace, ce n’est pas avec lui que vous pourrez néanmoins engager une vraie conversation car il s’exprime uniquement par monosyllabes, acquiesçant à tous vos propos. Pas franchement exaltant. Sans parler de la bave qui coule aux commissures des lèvres de certains. Très attirant. Encore, j’imagine que si j’étais à fond dans un trip SM, ça pourrait passer… Mais là, non. Je ne peux pas quand même pas faire ça avec des chiots, même si certains ont des crocs.
Je préfère encore les joueurs de mon âge ou plus vieux qui osent encore me jouer des tours dans les vestiaires, c’est tout de même plus amusant. Andy Roddick, par exemple, qui adorait me balancer des raquettes. J’ai découvert qu’il faisait d’autres choses avec sa raquette, toutes très intéressantes. Tout comme Marat. Alors que son compatriote Tursunov, c’est plutôt les balles qui l’excitent, allez comprendre pourquoi. Et plus il y a de participants à ses « batailles » de balles, plus il est content. Il a même réussi à m’attirer dans l’une de ses joutes animées et ça a pris un tour plutôt inquiétant quand l’une des mascottes est rentrée dans les vestiaires… La pauvre n’en est pas sortie indemne.
Au milieu de cette tourmente, il reste des gens charmants, comme mon petit Rafa qui est mon petit rayon de soleil sur le circuit et mon contact au sein de l’Invincible Armada espagnole que je soupçonne d’avoir un goût immodéré pour l’échangisme et autres pratiques de groupe. Et ils ont de la vitalité à revendre, ces Espagnols, tout en gardant le cœur sur la main. Je trouve ça reposant après avoir affronté certaines scènes de ménages particulièrement pénibles lors de certains master series.
Et ces altercations étant fréquentes, les joueurs perdant souvent le compte de leurs conquêtes respectives, je dois toujours rester vigilant, malgré tout. Sur ce terrain, j’admire vraiment l’impressionnante maîtrise de la numéro un mondiale au classement WTA, Justine Henin. Quelle poigne pour une petite femme si menue ! Elle a même réussi à dompter ces deux tigresses de sœurs Williams sur le court, et même en dehors. Elle leur a appris un semblant de discipline, d’après ce que j’ai entendu dire par Andy. Des fois, j’aimerais qu’elle me prête un peu de son savoir-faire pour remettre un peu d’ordre dans ma propre ménagerie.
En attendant, je garde un œil aussi bien sur les trouble-fête que sur les enfants sages, surtout après le tumultueux US Open qui vient de s’achever. Ce tournoi est bien le pire car les Américains y sont déchaînés et c’est, en plus, le dernier tournoi du grand chelem de l’année, ce qui veut dire tension sexuelle exacerbée à mesure que les occasions de conclure se raréfient, surtout que la Masters Cup, la partie très privée ne réunissant que la crème de la crème, le Top 8 de l’année, est en ligne de mire. Mais ceci est une autre histoire (qui a d’ailleurs bien failli me coûter mon pauvre petit Ewok) que je vous conterai une prochaine fois, si vous le voulez bien. Jusque là, mangez du chocolat suisse, il n’y en a pas de meilleur au monde, et continuez de rêver au monde merveilleux du tennis !
PS : Pour ceux qui se demandent d'où vient cette histoire de polo hideux, vous avez un exemple
ICI. Et Berdych, il ressemble à
ça. Pour tous les autres joueurs, je vous recommande fortement de faire un tour sur
le site de l'ATP pour avoir des photos. Voilà !