Disclaimer : cf premier post (fictif, pas sousous, connais pas les personnes etc...).
Notes : Houuuuuuuuu ! Honte à toi, sournois et irresponsable auteur qui crée des suites à des drabbles sans pairings que personne n'avait réclamées (ni même envisagées d'ailleurs - sauf moi !
).
Oui, c'est dégoûtant, malhonnête et tout, mais, j'y peux rien, ma muse n'en fait qu'à sa tête
(bizarrement faite soit dit en passant mais bon...) et, au lieu de m'orienter sur les chemins des suites de fanfics qui sont réclamées à corps et à cris
(enfin, peut-être pas, quand même), elle me pousse vers... ça. Pas cool, mais pas cool du tout.
Tout ce que je peux dire pour ma défense, c'est que j'ai presque toujours eu en tête de faire une suite à ce drabble et que cette suite traîne en fait depuis des semaines sur mon ordi portable, ne demandant qu'à être finalisée et postée... Voilà, c'est fait !
Au passage, c'est un autre exemple des fics qui traînent du côté de mon cimetierre à fanfics et qui existent bien, la preuve !
Pour rendre le tout cohérent, je vais réarranger le premier post et le titre et tout. J'espère que le développement que j'ai envisagé vous plaira en tout cas (et je sais où je vais, pour une fois, j'ai même déjà écrit la prochaine partie qu'il me reste à finaliser... Ouf !).
PS : Le titre est tiré d'
une chanson de Queen, grand groupe devant l'Eternel... Bon, c'est pas ma chanson préférée mais ça collait à peu près, donc...
Deuxième partie : It's a kind of magic !
Frais et dispos malgré son récent trajet en avion, Rafael Nadal était particulièrement joyeux en ce matin de janvier alors qu’il déambulait dans les couloirs de son hôtel à Melbourne. Non seulement il allait, dans peu de temps, disputer l’Open d’Australie mais, surtout, il allait retrouver tous les autres joueurs, dans quelques courtes secondes maintenant… Notamment un certain Roger Federer, numéro un au classement ATP… 10…9…8…7…6…5…4…3…2…1… « Salut Rogelioo !!! »
Le Suisse, assis seul à une table de la grande salle à manger encore quasi déserte, se retourna, avec son élégance habituelle, et le gracieux mouvement de tête, qu’il fit pour rencontrer le regard de son interlocuteur, agita subrepticement ses petites mèches brunes qui lui caressèrent doucement le front. Un sourire illumina ses traits quand il aperçut le Majorquin. « Bonjour Rafa ! » lui répondit-il avec le calme qui lui était propre, auquel se mêlait peut-être une pointe de joie. Du moins, c’était ce que le jeune Espagnol crut déceler. Son coeur fit alors un petit bond d’allégresse. Du calme, du calme, du calme, faire comme si de rien n’était, comme si le sourire d’une des personnes qu’il admirait le plus sur cette planète, qui était adressé à lui, et lui seul, ne lui donnait pas envie de faire trois tours sur lui-même en hurlant un tonitruant : « Youpiiiiiii !! ».
Une fois encore, la magie de l’Open d’Australie était à l’œuvre, songea-t-il. Il n’y avait en effet qu’ici qu’il pouvait approcher n’importe quel joueur et, avec lui, engager spontanément la conversation, sans avoir à trouver une excuse fallacieuse, et forcément maladroite, car le seul prétexte de l’échange des vœux pour l’année à venir suffisait. En outre, tout le monde était de retour des fêtes de fin d’année et avait encore le cœur léger après tant de célébrations : les rancunes et les blessures narcissiques de l’an passé avaient été oubliées, pour un temps, dans un tourbillon de cotillons et de guirlandes lumineuses. Les autres joueurs ne voyaient alors en lui que Rafa, ce gamin un peu timide au sourire d’ange qui n’avait encore que la vingtaine, sans songer au monstrueux Nadal dont le bras gauche assassin leur avait fait mordre la poussière, ou plutôt la terre battue, quelques mois auparavant. Tout n’était qu’éclats de rire, exclamations joyeuses et sourires complices. Oui, l’Open d’Australie était vraiment magique. Et il espérait que cette précieuse magie allait enfin lui porter chance cette année.
Non, il ne bredouillerait pas, non plus qu’il ne tomberait dans l’excès inverse et encore moins glorieux en restant muet comme une carpe, tétanisé sur place, maudissant son anglais défaillant et rougissant comme une tomate dès que le roi du tennis lui adressait la parole. Non, cette année, il parviendrait à ses fins ! Surtout qu’il pouvait, cette fois-ci, compter sur l’aide de Carlos qui lui avait demandé la cause de son trouble alors qu’ils étaient dans l’avion les emmenant en Australie. Le grand Moya, le cœur sur la main et toujours à l’écoute de son petit protégé, avait ainsi volé à son secours en lui parlant d’une fête, qui avait lieu tous les ans dans la propriété d’un ami d’Hewitt, dans la banlieue de Melbourne, et à laquelle tous les joueurs étaient conviés.
Trop heureux d’avoir l’occasion de passer la soirée avec son idole, le jeune Espagnol ne s’était pas demandé pourquoi Carlos ne lui avait jamais parlé de cette tradition annuelle auparavant, se souvenant seulement que son aîné s’absentait, en effet, toujours une nuit lors de ce tournoi, pour ne revenir discrètement que le lendemain. Galvanisé par la perspective de cette fête miraculeuse, il se jeta à l’eau : « Bonne année, bonne santé, Rogelio ! ». Il fallait qu’il perde un jour cette habitude de répéter extatiquement le surnom qu’il avait donné au numéro un mondial mais il affectionnait tellement ce petit nom qui n’appartenait qu’à lui, se délectait tant de la façon dont les consonnes roulaient et s’enroulaient sensuellement autour de sa langue et les voyelles coulaient comme du miel dans sa gorge, qu’il aurait pu psalmodier ce prénom toute la journée sans se lasser. Et ce n’était pas la façon dont les pupilles du Suisse semblaient pétiller à chaque fois qu’il le faisait qui allait l’en dissuader.
« Merci, Rafa ! ». Il ne savait pas ce qui le remplissait le plus d’extase : savourer, sur son palais, les sonorités mélodieuses de son « Rogelio ! » ou entendre son prénom sublimé par la douce voix de Roger et ses inflexions si particulières. « Bonne année et bonne santé à toi aussi ! J’espère qu’on aura l’occasion de se mesurer encore de nombreuses fois cette année ! » Ces mots furent prononcés avec un sourire si charmant et sincère que le cœur de Rafael fondit littéralement. Et il se surprit à fixer son cher Rogelio d’un air béat. Non, non, il fallait qu’il reprenne ses esprits, le contrôle de la situation, et vite !
Il prit une grande inspiration pour se calmer avant de parler : « Rogelio… » « Oui ? » « Je ne sais pas si tu es au courant, mais… Il y a une fête organisée ce soir, chez un ami de Lleyton, pas très loin d’ici, où il y aura tout le monde… Enfin, c’est ce que m’a dit Carlos… Et je voulais savoir si tu y allais… Enfin, si tu voulais y aller, si jamais tu n’y vas pas déjà, Carlos et Lleyton m’ont dit que tous les joueurs pouvaient venir et… donc… si tu y allais… on pourrait y aller ensemble ! ». La fin de sa tirade fut précipitamment débitée dans un souffle, Rafael sentant ses joues s’empourprer à nouveau. Il attendit la réponse du numéro un mondial, son regard, brillant d’espoir, le scrutant nerveusement pour essayer de la deviner avant qu’elle ne quitte ses magnifiques lèvres.
Roger était pour le moins surpris. Il ne s’attendait pas du tout à cette invitation. Il avait déjà vaguement entendu parler de cette fête annuelle chez les amis d’Hewitt, mais il n’y était jamais allé, ayant, selon les années, jugé cela déraisonnable, eu peur de s’y retrouver un peu seul au milieu de gens réellement contents de se revoir ou n’ayant, tout simplement, pas été convié. Devant les immenses yeux humides du jeune Majorquin qui suivaient son moindre battement de cils, il comprit qu’il devait donner une réponse immédiate mais il craignait de se laisser embarquer dans une soirée où il ne serait pas vraiment à sa place, parmi des joueurs qui l’admiraient, le craignaient, l’appréciaient, ou le détestaient secrètement, mais dont aucun n’avait vraiment envie de le voir là où ils venaient pour se détendre, et non se voir rappeler leur prochaine écrasante défaite à un tournoi du grand chelem…
Néanmoins, en voyant le regard presque suppliant que lui jetait Rafael, il sut qu’il n’aurait jamais le cœur de refuser : ça aurait été comme donner un coup de pied à un petit chiot qui vient chercher une caresse. Au moins une personne avait l’air de sincèrement désirer sa présence et ça devrait lui suffire. Lorsqu’il vit son visage rayonner de joie à l’écoute de son « Oui, bien sûr, avec grand plaisir. », il fut convaincu d’avoir fait le bon choix. Après tout, ça ne pouvait pas être pire que l’une des innombrables soirées incroyablement ennuyeuses auxquelles il avait dû se rendre avec Mirka ces dernières années. Au pire, il se poserait tranquillement dans un coin et profiterait de la douceur de la nuit australienne.
Assis à une table habilement cachée par des plantes vertes effrontément luxuriantes, deux hommes épiaient avec la plus grande attention l’échange entre les deux joueurs. Le plus grand des deux espions prit finalement la parole, l’air concentré : « Eh bien, je crois que c’est dans la poche… ». L’autre lui répondit avec un sourire satisfait : « Tu vois, je te l’avais bien dit ! Le p’tit Rafa, c’était LA solution ! Personne ne peut résister à ces fossettes ! Enfin, personne d’humain… Et, à la réflexion, j’ai même vu des chiens qui… » « Silence ! Peu importent Nadal et ses fossettes ! Tout n’est pas joué : il faut maintenant veiller à ce que Federer ne se défile au dernier moment… », murmura son complice, l’air soucieux. « Je suis un génie, un génie ! Oui, tu peux le dire ! », continua l’autre, apparemment très fier de lui.
Avec un soupir d’exaspération, le premier homme reprit : « Mais il reste toujours le problème de l’Autre…ça va être dur de faire ça sous son nez quand même… » « Mirka, tu veux dire ? T’inquiète, c’est plus un problème ! ». Face à cette affirmation pour le moins péremptoire, le plus grand des deux inconnus jeta un coup d’œil interrogateur à son compagnon. Le sourire de ce dernier se fit féroce : « Je t’ai dit que cette année, enfin, on l’aurait, notre petit Suisse… et on l’aura, complètement à notre merci, n’en doute pas une seconde ! Il n’y aura personne pour venir nous déranger, surtout pas Cerberka. Je m’en suis… occupé. ». Sur ces énigmatiques paroles, une lueur ouvertement prédatrice scintilla dans son regard qui s’était fixé sur un Roger Federer maintenant seul, tel un innocent agneau égaré dans la cage aux lions. Des lions frustrés par une longue attente qui salivaient déjà à la perspective de goûter, ce soir, pour la première fois, à la chair tendre de cette proie de choix.