Disclaimer : Je ne connais aucun martien, cette histoire n'est pas réelle... et bla bla bla.
Fic inspirée de la chanson du même nom (les paroles sont en italique) mais je n'en tire aucun profit. J'espère qu'elle vous plaira autant que celle de Kamiel
Un grand merci à Aléa pour la bêtalecture
Désolé pour hier soir.Pov jared
Réveil matin 15 heures, j'me réveille comme une fleur, marguerite,
dans le macadam a besoin d'un doliprane.
Réveil matin 15 heures, j'me réveille comme une fleur.Quelle idée débile. Me comparer tout seul à une fleur… Une rose encore, j’dis pas, mais une marguerite ? J’ouvre difficilement les yeux. Comment ça à c’te heure-ci c’est plus le matin ? Pour moi c’est encore bien trop tôt… Mes paupières sont à moitié collées. Trop d’alcool, trop d’excès, trop peu de sommeil. Trop de tout. Ce n’est pas d’un seul doliprane dont j’ai besoin, mais d’une boite entière…
Je sors du lit mécaniquement, presque comme un automate, sans même réfléchir, et me dirige en me traînant vers le salon. J’y trouve Matt et Shannon en train de se vautrer sur le canapé dans des intentions heu… disons… tout sauf honnêtes.
- Ça va les gars bien dormi ?
Pas de réponse tant pis…En me grattant une « certaine » partie de mon anatomie, je pars dans la cuisine chercher de quoi me remonter. Mon cerveau ne rêve que d’une chose : avoir une bonne dose de caféine… quitte à la prendre en intraveineuse. Mais une mauvaise surprise m’attend.
- Putain les gars abusé qui c'est qui a fini le café ?Mon frère ne patiente même jusqu’à mon retour dans le salon :
- Oh ça va, ça va tu vas pas nous gonfler.
- Qu'est ce qui a Shan
t'as quelque chose à me dire ?
- Ben hier t'étais pas bourré. Pas bourré ? Comment ça pas bourré ?
Matt enfonce le clou :
- Ouais, t'étais pire !
- Oh !
Prise de conscience : 16 heures.J’ai mis une heure pour sortir du lit, constater l’absence de café et me faire à moitié engueuler. Pas mal comme anti-record…
Je devrais aller me doucher mais je n’en ai absolument aucune envie. J’ai la flemme… pas le courage… pas ce que vous voulez. Rien en fait. J’vais plutôt retourner au lit. Là au moins je suis sûr que je ne me fatiguerai pas trop vite.
J'fais mine d'aller me coucher.En passant près d’une chaise je tombe sur la veste que je portais hier. Machinalement…
je mets les mains dans les poches. Défile le cours de ma soirée… Les tickets de carte bleue, quelques tickets de caisse me font remonter le temps.
- Oh putain merde, ma caisse !Mon ton paniqué fait réagir Shannon, mais pas de la façon à laquelle je m’attendais. C’est d’un ton moqueur et faussement aigu qu’il me balance :
- Ta Ferrari n'est pas là ? Tu n'la pas prise avec toi ?
- T'as du la laisser au milieu du parking du Macumba.Je leur adresse un grognement réprobateur en guise de réponse tout en tentant de me souvenir où est ma voiture.
J'ai la mémoire qui flanche et les yeux rouges. Impossible de savoir où j’ai bien pu garer le Yukon. Je suis encore bon pour appeler la société de repérage par GPS.
Matt s’esclaffe et la moutarde me monte au nez.
- Ouais, super, c’est ça, en plus foutez-vous de moi !
Ils me saoulent ces deux là ! Puisque c’est ça, je vais me recoucher. Dans la chambre je ne vois qu’une chose : mon lit ! Bon sang, j’adore l’inventeur de ce meuble et aujourd’hui particulièrement. Enfin, quand je dis meuble… pour moi c’est tout un concept. C’est bien simple, je n’ai qu’une envie : me lover dans les couvertures et ne refaire surface que dans… heu… deux ou trois jours, pas avant.
Et en plus, surprise ! Dans ton lit ça bouge. Sous le coup de la peur, je fais un bond digne d’une danseuse étoile épileptique et sors en trombe de la pièce. Mon mal de tête me reprend, plus lancinant encore, alors que je rejoins Shannon et Matt dans le salon pour leur faire part de ma découverte : il y a un intrus dans mon pieu !
L’objet de ma frayeur déboule à ma suite. Sauf qu’il ne s’agit pas d’un intrus, mais d’une fille. UNE FILLE ! Ça fait des années que je n’avais pas touché de femme. Je reste tellement ébahi que j’entends à peine Matt, puis Shan, me chambrer.
- Sur ce coup là man t'as été un homme.
- T'as ramené le croisé de Jackie Sardou et d'un pokémon.C’est qui ça, Jackie Sardou ? Vexée, la demoiselle en question tourne les talons et repars dans la chambre. Hey ! Elle ne compte pas qu’on remette ça quand même ? Et puis est-ce qu’au moins j’ai assuré ? J’ai quand même une réputation à sauver moi !
King of Californication comme le chantent les Red Hot Chili Peppers…
- T'as du style, t'as du style, t'as du style héé mon frère ! Quand tu vois double tu ramènes de la bombe nucléaire.- Oh ça va Shannon !
Je commence par me fâcher puis je décide d’en rire. Après tout il n’y a pas mort d’homme. Ce n’est pas comme si j’avais eu un accident ou causé je ne sais quel problème. Apparemment mon seul exploit a été de lever cette nana.
Pour le coup, un petit air me trotte dans la tête. De quoi en faire une chanson ?
- Hey, écoutez ça les gars :
Désolé pour hier soir d'avoir fini à l'envers. La tête dans l'cul, l'cul dans l'brouillard. Les gars désolé pour hier. Désolé pour hier soir d'avoir fini à l'envers. Promis demain j'arrête de boire, hier c'était la dernière.Shan bat déjà la mesure sur ses cuisses, et Matt mime un bassiste en pleine action. Ben tiens, je savais que ça leur plairait. Je souris, tout content de ma connerie.
Mais le retour du pokemon vivant interrompt notre délire marsien.
- Bon ben salut, on s'appelle ?Je lève les yeux au ciel. Mais bien sûûûûûûûûûûr… Et je claque la porte derrière elle.
Fille remerciée.Encore une heure de passée. A faire quoi ? J’vous le demande. Putain, il est
17 heures. Je provoque une assemblée.Enfin… quand je dis « une assemblée », en fait, je retourne tout bêtement dans le salon. Tomo débarque un quart d’heure plus tard. J’avais oublié qu’il devait nous rejoindre ici pour répéter. A sa question concernant ma soirée, je ne peux que répondre :
- J'ai des relents de gin, de vodka, de sky, et de saké.Il ouvre de grands yeux surpris et je lui trouve une petite ressemblance avec un écureuil. Ben quoi, c’est mignon un écureuil… Je jette un regard à Shannon qui gesticule en direction du croate depuis l’autre bout de la pièce. Hum… mon frère est vraiment bizarre tout d’un coup… et il arbore la tête qu’il a toujours quand il se fout de moi.
- Hey Shan !
- Ouais ? Oh putain,
t'as l'œil qui part en vrille.
- Y a des coins dans vos sourires. On me cache quelque chose qu'ai-je pu bien faire de pire ?Mon aîné secoue la tête sans répondre et c’est Matt, notre ex-timide Matt, qui se charge – en chantonnant – de m’éclairer… un peu.
- Fallait mani-mani-manier mieux la nuit man. Arrête l'alcool tu deviens grave. Fallait mani-mani-manier mieux la nuit man. Arrête l'alcool tu deviens grave.Ben, pourquoi il le répète deux fois ?
J’essaye de retrouver quelques bribes d’infimes traces du plus petit morceau de souvenir dans ma pauvre mémoire malmenée par l’alcool… Mais c’est peine perdue. Je gémis plaintivement :
- Mais je sais pas, rappelez-moi, j'me souviens pas les gars.Shannon, en bon frère aîné qui se respecte, lance les hostilités :
- Ben, t'étais grave hein ?
- T'as pété ton câble, souviens-toi.
- Hé ho, hé ho ! Allez-y molo !
Matt enchaîne :
- T'es monté sur l'chapiteau.
- Accroché au cordage…
- T'as failli t'aplatir comme un blaireau.
- Hé ho, hé ho Mattie ! Me traite pas de blaireau !
Et Tomo m’achève avant d’éclater de rire :
- Tu voulais pas redescendre.- Ouais, c’est vrai que
quitte à vivre en hauteur c'est mieux que de se pendre…Mais heuuuuuuuuu ! Je suis un grand habitué des séances de grimpette. C’est bien simple je grimpe partout et tout le temps. Devrais-je aussi dire sur n’importe quoi ? Alors comment aurais-je pu manquer tomber hein ? Sauf si… sauf si j’étais tellement bourré que bon… Je crois que je leur dois des excuses. Je décide alors de leur resservir mon petit couplet. Et puis Tomo ne l’a pas encore entendu.
- Désolé pour hier soir d'avoir fini à l'envers. La t'eate dans l'cul, l'cul dans l'brouillard. Les gars désolé pour hier. Désolé pour hier soir d'avoir fini à l'envers. Promis demain j'arrête de boire, hier c'était la dernière.Matt renchérit aussitôt en se marrant :
- Fallait mani-mani-manier mieux la nuit man. Arrête l'alcool tu deviens grave.Tomo, qui a très bien compris le concept, reprend en cœur avec Shan :
- Fallait mani-mani-manier mieux la nuit man. Arrête l'alcool tu deviens grave.Bon, j’avoue, il y a quand même un fond de vérité dans ces paroles. J’ai bien conscience que finir bourré tous les soirs n’est pas une solution. La vie de chanteur à succès, et beau gosse au brushing presque parfait, ne justifie pas tous les excès.
Me voila donc fin prêt pour de nouvelles résolutions. Oui, c’est ça, et ma nouvelle devise ce sera :
Un esprit de sainteté dans un super corps de champion. Génial !
Me voila donc prêt, au moins psychologiquement, à changer. Bon, je sais, pour le corps de champion… je vais avoir du boulot avant de redevenir aussi musclé qu’à l’époque d’Alexandre ou Highway. Mais, c’est l’intention qui compte hein ? Et je vais même commencer tout de suite.
Devant les yeux ébahis de mon frère et nos amis, je file dans la cuisine, reviens avec un plateau et
j'me colle devant la télé avec une
soupe aux légumes, et un
bol de thé.
Et qu'on me foute la paix.Je décide même de leur offrir quelques explications… décousues… made in J-Leto. Ben quoi… ? Il y a bien J-Lo alors pourquoi pas J-Leto ?
-
Si faut qu'on puisse à ce point être mal le lendemain. Dans son canap’…Je m’interromps un instant avec un air malicieux et Shannon me relance.
- Oui ?
-
Ben, dans son canap' on est bien. A quoi bon sortir se foutre la guerre. Plus jamais j'vous jure, plus jamais comme hier.Je le pense. Je le pense très sincèrement. J’ai même levé la main droite à la façon du solennel « Jurez-vous de dire toute la vérité et rien que la vérité » des séries TV…
Et ma déclaration d’intension a eu un effet auquel je ne m’attendais pas. Elle a provoqué l’ébahissement le plus total de mon frère et mes amis. A vrai dire ils ressemblent plus ou moins au célèbre tableau d’Edvard Munch, le cri en moins, les cheveux en plus…
Au moment où j’ouvre la bouche pour leur dire de fermer les leurs, car la vision de toutes ces amygdales roses me fait limite peur, Colin entre dans la maison sans frapper et me lance en guise de bonjour :
-
Hé Jared !
- Bonjour à toi aussi Colin, dis t’as…
Et voilà, mon aîné lance déjà les hostilités. Il n’aime pas beaucoup Colin, mais je ne sais pas pourquoi. Aurait-il peur de se faire voler Matt ? Il n’a toujours pas compris que ce dernier n’a d’yeux que pour lui… En soupirant presque, je coupe Shannon d’un «
Hé ho, hé ho ! » bien senti.
Mais Colin a, de toute façon, décidé d’ignorer mon frère. Avec la plus parfaite incorrection, il ne s’adresse qu’à moi.
-
Qu'est c'que tu fais avec ton verre d'eau ? C'est l'anniv' à Eamon
aller on va se taper l'apéro.Je tente de lui expliquer que mon « verre d’eau » est en réalité un mug de thé vert importé directement de Ceylan, thé connu pour ses multiples vertus. Il est notamment réputé pour son action anti-vieillissement et ses qualités drainantes. Et oui, je prends soin de moi… depuis environ dix minutes.
Mais Colin n’en a rien à faire.
-
Hé ho, hé ho ! Allez Jared
bouge tes fesses. T'as promis à Eamon
il faut tenir ses promesses.
C’est vrai. Il faut toujours les tenir… Je jette un coup d’œil à Shannon. Il a l’air furieux. A lui aussi j’ai promis d’arrêter mes conneries, j’ai même juré. Et je vais déjà le décevoir. Mais c’est plus facile pour moi de céder que de résister, plus simple de choisir la solution de facilité. L’enfer est pavé de bonnes intentions, ma vie l’est de faux espoirs distribués aux autres. Je me lève, pose mon thé et me dirige vers Colin.
Avant de franchir la porte du salon je me retourne vers mon frère et lui dis :
- Et désolé pour ce soir si je finis à l'envers.Il me fixe sans répondre et Colin me presse pour que l’on parte.
- Jared prépare-toi,
on s'retrouve au comptoir, Eamon
fête son anniversaire.
- Non, c’est bon, je te suis.
Et, vraiment,
désolé pour ce soir si je finis à l'envers. Après celle-là j'arrête de boire, laissez-moi juste la dernière.Mais je vois bien que Shannon, pas plus que Matt et Tomo, ne croient aux mots que je prononce.
Alors que je referme la porte de la maison derrière moi j’entends leurs voix tristes s’élever.
- Fallait mani-mani-manier mieux la nuit man. Arrête l'alcool tu deviens grave. Fallait mani-mani-manier mieux la nuit man. Arrête l'alcool tu deviens grave.FIN