L'OSMOSE
Coucou voici le quatrième chapitre. Le pire dans ce chapitre c'est que les autres couples d'amis dont je parle ici existent vraiment (et leur comportement est AUTHENTIQUE) et que les matchs sont se REELLEMENT passés comme je le décris! Comme d'hab je n'ai romancé que le reste, cf. post RPS non fic amour virile des footballeurs, vous verrez qu'il y a de quoi les slasher aussi! Et youtube pour les buts avec leurs "célébrations"...
Notre duo est tellement médiatisé que revers de la médaille nous avons eu droit à des sketchs nous parodiant façon Roméo et Juliette. Lukas et moi nous nous sommes entendus pour feindre l'amusement et ne pas changer notre attitude. Micha (diminutif du prénom de Michael Ballack) aime bien me charrier à ce sujet, plaisantant sur le fait que grâce à moi lui et Torsten Frings (footballeur ami de Ballack) vont enfin avoir la paix ainsi que Philipp (Lahm, joueur au Bayern) et Timo (Hildebrand, goal à Stuttgart). Il rajoute même que si nos carrières se maintiennent à ce niveau on peut espérer éclipser le duo Christoph Metzelder et Sebastian Kehl (joueurs allemands). Il faut dire qu'ils ont placé la barre très haut : ils évoluent dans le même club, le Borussia Dortmund et sont connus pour leur jeu de ping pong verbale par homepages interposés. Ils s'y moquent l'un de l'autre, s'y congratulent pour un but marqué alors qu'ils peuvent se le dire en face... De plus ils y laissent des messages de soutien mutuels en cas de blessures ou autres problèmes. Et le fin du fin, ils postent continuellement des images l'un de l'autre. Si eux arrivent à ne pas éveiller les soupçons, rien n'est impossible pour moi et Lukas!
Retrospectivement cette conversation m'a amusé, puisque tout ce beau monde s'est retrouvé dans la mannschaft pour la coupe du monde 2006.
Cependant, malgré que nous soyons les hôtes de cet événement, nous devions faire face au scepticisme de l'opinion publique mais surtout de la presse locale quant à nos chances de réussite. Parmi les critiques : notre sélectionneur Jurgen Klinsmann (ancien buteur de la sélection, champion du Monde en 1990) résidait aux Etats-Unis. Pas étonnant alors que notre groupe était mal construit : trop de jeunes joueurs, une défense inexpérimentée, un milieu de terrain (Torsten Frings) trop dépendant de Michael Ballack et une attaque sans inspiration. Nous ne pouvions qu'encaisser les coups et rester soudés. Lukas et moi avions déjà fait la preuve de notre efficacité et comptions bien réitérer nos exploits.
Je me souviens alors de cette Confed Cup où grâce à une de mes passes aveugles, Lukas marqua un but contre Mexico. Après ce but, il m'avait fait mariner : j'accourt vers lui pour l'étreindre mais il s'échappe. Je tend alors la main pour qu'il la frappe comme à notre habitude mais il préfère me sauter dans les bras! Par contre lors du match contre la Tunisie, c'est lui qui me fait la passe décisive qui me permet de marquer. Je ne prend pas ma revanche : je l'attend au corner pour faire notre "danse tape dans les mains". Et comme nous sommes tellement heureux, nous nous enlaçons étroitement. Le reste du groupe nous rejoint et nous sert à nous étouffer. Lukas fut le dernier à se détacher en laissant traîner son bras sur mon épaule. C'est notre manière de profiter d'instants d'intimité à la face du monde...
Retour sur la compétition.
Notre match d’ouverture contre le Costa Rica nous permis de donner le ton (4-2) mais n'effaça pas tous les doutes. Mon co-équipier du Bayern Philipp marqua le premier but. Frings et moi nous accouriont pour le féliciter mais il nous glissa entre les mains. Il couru vers le banc des remplaçants et se jeta dans les bras de Timo, comme pour le consoler de sa place de troisième goal. C'était vraiment touchant. Le deuxième match fut plus fastidieux : grâce à Oliver Neuville qui marqua à la dernière minute du temps additionnel, la Pologne fut battu. A la fin du match, Lukas portait le maillot polonais sur son t-shirt allemand. Il voulait signifier ainsi son attachement à ses deux nations. Je lui passais alors un bras sur l'épaule et nous sommes sortis du terrain bras dessus bras dessous.
Au tour suivant il nous fallait vaincre l'Equateur, surprise de ce groupe A, pour prendre la première place et ainsi éviter l’ennemi anglais en huitième de finale. La mission fut remplie sans soucis (3-0), notre formation étant bien en place et sûre de ses forces. Et cerise sur le gâteau, Lukas (transféré quelques jours auparavant du FC Cologne dans mon club du Bayern de Munich) marqua son premier but dans la compétition, nous envoyant vers l’obstacle suédois!
De retour dans la chambre nous fêtons l'événement comme il se devait...
Le lendemain, le match contre l'équipe scandinave fut une formalité. D'autant plus que nous étions dorénavant poussés par une incroyable ferveur populaire. Lukas en effectuant un beau doublé fut le héros du jour. Taquin, suite à son premier but j'en profitait pour lui faire une tape au fesse en guise de félicitation, à laquelle il répondit par une tape dans ma main. Bien sûr j'étais content pour lui mais je voulais aussi faire mes preuves. Ce ne fut pas possible lors du match suivant contre l'Argentine, tellement laborieux que seul le tir au but réussit à nous départager. Heureusement notre goal Lehmann, en sauvant deux balles, nous propulsa vers la demi-finale contre l'Italie.
La veille de cette rencontre Lukas et moi discutions de nos chances de succès. Je lui rappelais que l'Allemagne contre L'Italie ou l'histoire d'un complexe qui dure depuis 44 ans était un grand classique de la Coupe du Monde.
- Nous n'avons jamais réussi à les vaincre les quatre fois où nous nous sommes rencontrés (1962, 1970, 1978 et 1982 en finale)
- Eh bien c'est l'occasion de briser cette fameuse malédiction. Toi et moi, on va changer ça.
Je secouais la tête de dépit.
- Pour l'instant, c'est plutôt toi qui marque des buts.
Lukas vient s'asseoir près de moi et me pris par l'epaule.
- La compétition n'est pas encore finie. Et puis si tu marques tu sais bien qu'on pourra "improviser" la célébration. Me dis-t-il avec un clin d'oeil.
- J'avais oublié ce détail. Finalement je sens que je vais marquer!
Malheureusement l'histoire se répéta cette année encore, les Italiens parvenant à arracher la qualification grâce à des buts de Grosso (119e) et Del Piero (120e) en toute fin de prolongation. Accroupi, je ne quittais pas des yeux un Lukas assis sur l'herbe le regard hébété. Les autres joueurs eux aussi restaient figés sous le choc, certains en pleurs. Torsten qui avait était exclu à cause de la claque contre un argentin se dirigea vers Ballack et entoura ses épaules de son bras. Après un temps qui sembla durer une éternité, chacun reprit ses esprits et sorti du terrain sous les applaudissements de la foule. Après tout malgré notre élimination, nous avions remplis notre mission.
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