Comme je suis inspirée, profitez-en ça va pas durer
je poste le deuxième chapitre. A vos claviers.
L'ALCHIMIE
Affalé sur mon lit, je feuilletais un magazine de sport. La compétition avait bien commencé pour nous. Mon osmose sur le terrain avec Lukas y était évoqué : compréhension intime, passes aveugles. Nous jouons comme si nous nous connaissions depuis toujours. A tel point que la presse nous avait surnommée le vieux couple de mariés! Je me tournais vers Lukas et lui montrait l'article. Lui aussi sourit à cette évocation. Je lui proposait de fêter cette osmose sous un flot de bière à la fin de la Confed Cup. Il me rétorqua qu'il ne buvait pas. Je le regardait interloqué.
- Et tu fais comment en boîte? Tu commandes du lait?
- Je ne vais jamais en boîte, trop bruyant. De plus ça pue la cigarette.
- Faire la fête avec toi, ça doit être sympa...
Il soupira bruyamment comme s'il avait l'habitude qu'on lui réponde ainsi.
- On peut très bien faire la fête sans se torcher, en petit comité.
- Si tu le dis.
- Et si on mettait de la bonne musique pour commencer?
J'aurais dû me méfier! Lorsque la "musique" s'élèva, je sursautait, ahuri.
- C'est quoi cette horreur?
- Cette horreur comme tu dis est le meilleur groupe de hip hop polonais.
A l'intonation de sa voix, je le sentis vexé.
- Désolé, mais je déteste le hip hop alors en polonais, j'te racontes même pas! D'ailleurs pourquoi tu écoutes "ça" en polonais?
- Mes parents sont polonais, je suis arrivé en Allemagne à l'âge de 2 ans.
- Ah c'est pour ça que tu t'entends si bien avec Klose.
- Oui, tout à fait. Sur le terrain on parle dans cette langue, c'est un code entre nous.
- Mais contre les polonais c'est pas très futés.
Il me fit un clin d'oeil.
- Il suffit de parler en allemand.
- C'est vrai j'avais oublié.
Lukas éteignit la musique.
- Vu que tu n'es pas fan la prochaine fois je mettrai mon i-pod.
- Merci. Encore heureux que tu sois pas d'origine russe!
- Tu peux parler avec tes chansons bavaroises et le lederhosen (pantalon traditionnel avec les bretelles)!
- Et toi avec ton accent de cologne!
Nous nous sommes regardés et un rire nous échappa.
- A l'avenir, on évitera les attaques régionales. A part ça, tu parles d'autres langues?
- L'anglais.
- T'es sûr? Le traducteur allemand de la conférence de presse m'avais pas l'air de chômer pourtant quand le journaliste anglais te posais des questions.
Pour toute réponse, je reçu un oreiller en pleine figure. Ce fut le début d'une bataille de polochons mémorable, qui remplaça toute autre célébration.