Salut mesdemoiselles ! Je sais que c'est pas encore Noël mais je viens de retrouver ce petit OS écrit sûrement dans un coup de déprime (oui, oui, encore, je sais, j'abuse...) donc je l'ai retravaillé et j'me suis dit que j'allais quand même le soumettre à votre jugement.
Attention, c'est pas joyeux.
Je ne connais pas Dommie donc je ne sais pas si en cas de coup dur comme dans cette mini-fic il s'exprimerait aussi mal.
Je ne connais pas Billy non plus et... bah c'est comme ça *lol*.
Merry* Christmas mes p'tites Dombillyennes chéries !
(ouhla, depuis quand j'ai des élans d'amour moi ?)
*quoi, quoi, jeu de mots 'faut bien ! -___-
Je me lève après avoir ruminé mes idées noires au lit un bon moment. Il doit être près de onze heures. J'ai un peu perdu la notion du temps. Pour l'instant ça va encore à peu près, je me suis pas répandu en larmes mais ça ne saurait tarder. Avant quand je restais au lit c'était pour autre chose. Avec toi. Je vais aux chiottes, préoccupation bien triviale, n'est-ce pas ? Même plus besoin de fermer la porte.
On m'attend sûrement sur le tournage. Ils peuvent attendre longtemps. Ils ont compris ces derniers temps, je crois, qu'ils m'emmerdent. C'est vrai je suis... comment dire ? Odieux avec eux. Ils le savent que je m'en tape de leur série ? C'est moi qui suis perdu. Ca sonne bien, hein ? Sans toi je suis perdu. A la Disney, "j'ai perdu ma famille...". Qu'est-ce qu'on a pu s'éclater sur ce film. Ouais, tu étais ma famille.
Je laisse mon boxer à mes pieds sur le carrelage des toilettes et vais prendre une douche. C'est ici que je ressens le plus ta présence. Dans la salle de bains, vulnérable comme on sait l'être sans fringues. C'est fou l'assurance que peuvent nous donner quelques bouts de tissu. Mais dès qu'on est nu tout peut nous atteindre. Je sens la pression de ton absence, tellement plus lourde, plus envahissante que ta présence. Y'a encore quelques cheveux à toi sur le peigne. Ton odeur aussi, j'en suis même pas sûr. Non, c'est encore moi qui délire. Pourtant t'es là. Je le sens tellement fort. Comme un fantôme qui viendrait se foutre de ma gueule. C'est pas assez dur, tu crois ?
L'eau ne me fait rien, je ne l'attend pas vraiment. Je n'ai plus d'envies. Juste des besoins auxquels je ne fais pas attention. C'est comme la bouffe, ça ne m'attire plus. Et le reste, j'en suis dégoûté. J'me suis pas touché depuis trois semaines. Je ne peux plus manger tout seul, dormir, me laver seul avec ces souvenirs qui flottent autour de moi pour me narguer. Je vais péter un plomb, Billy, si tu reviens pas.
Mais je ne veux même pas que tu reviennes après un coup comme ça. Alors je reste là comme un con, avec pour seule préoccupation de me dire que je devrais laver la pile de linge sale à côté de la baignoire, parce que j'ai pas su résister à une putain de paire de fesses.
Tu m'as largué et t'as bien fait. Maintenant je paie pour vingt minutes de plaisir que j'ai pris comme un porc avec quelqu'un que j'aimais pas. A quoi ça sert que je retourne bosser puisque je retrouverai jamais quelqu'un comme toi ? Je ne veux pas de fric si c'est pour le garder pour moi seul. Seul.
Je sors de la salle de bains sans me sécher, vais m'asseoir au bureau devant l'ordinateur. Trois jours que j'l'ai pas éteint. Au cas où... Toujours pas de messages. T'es pas passé sur le chan' depuis longtemps non plus. J'y reste connecté en permanence. Pathétique. J'ai l'impression que t'es encore assis sur la chaise à me demander comment on utilise IRC. Maintenant t'as plus besoin de moi pour aller sur le net. J'en ai peur sans toi. Je te jure, j'ai peur de tous ces gens qui ont ma photo chez eux, de toutes ces infos sur ma vie qui circulent, de mes délires étalés au monde, de ces bouts de ma vie offerts en pâture à des inconnus. Quand tu étais là je m'en foutais. Avant. Ca s'arrache des photos où l'on voit un p'tit bout de ma peau. Je vois les compilations, les galeries... moi dans la rue, moi torse nu, moi qui tire la langue... et toi et moi. Et toi, toi, toi tout seul, toi avec les potes, toi sexy, toi mignon, toi sérieux, encore et toujours toi ! J'en suis réduit à faire comme tout le monde puisque je n'ai plus ton intimité en direct live. Je reste à deviner, fantasmer.
J'allume mon portable. Un message !!! Oh... je... oh... je... putain, même là y'a des pubs ! J'y croyais. J'suis con, oh je suis con... ! Voilà que je me remet à chialer. Je commande la pizza en pleurant comme un gamin. Le patron ne s'en étonne même plus. Il se contente de déchiffrer à travers les sanglots. Je repose le téléphone et me tourne vers le salon. Cette grande pièce vide avec son sofa, ses fauteuils, ses chaises, le home-cinéma, le pc et tous ses périphériques, la table, les babioles du Lord of the Rings qu'on avait gardées, la dernière paire de lunettes que tu aies oublié avec moi. Vide. Au milieu de la table, y'a ton livre. Le roman que tu lisais quand t'es parti. Il est resté planté là comme si t'allais venir le rechercher. Je m'approche, tourne autour de la table, n'ose pas le toucher. Sur la couverture, un dessin égyptien montre la déesse de la voûte céleste qui étend son corps au-dessus des personnages. J'ai l'impression que t'es comme ça, là, en haut, au dessus de ma tête, mais tu ne me protèges plus.
Je suis comme un pauvre mec dans un sous-marin vide au fond de l'océan. Je ressens toute cette pression autour de moi et n'ose pas l'affronter. Je m'attend encore à ce que tu surgisses derrière moi et m'embrasse dans le cou. C'est ta tendresse qui me manque le plus. Quand j'avais envie d'un câlin... juste un câlin...
Je me laisse tomber sur le canapé, en chialant encore. J'suis obligé de me faire un câlin tout seul, j'ai froid. Replié sur moi-même, les mains quasiment dans le dos à enlacer ton spectre. Je veux pas sortir, pas t'oublier. Oser décrocher le téléphone et t'entendre. Je veux te voir mais pas que tu me voies comme ça. Si je pouvais revenir en arrière, si je pouvais refuser ses avances, ne pas me dire que tu ne le saurais jamais... si seulement. Si j't'avais parlé toutes les fois où j'ai voulu te dire "je t'aime".
On sonne à la porte, j'enfile un boxer qui traîne pour ouvrir au livreur. Le même que depuis trois semaines, tout sourire. La boite m'offre une bouteille de vin en remerciement de ma fidélité. Sympa. J'ai pas encore essayé de me consoler à l'alcool, ça marchera peut-être ? Non, il en faut pour se biturer au vin rosé. Je pose le carton en vrac sur le sofa, commence à bouffer en contemplant le spectacle navrant de real-tv sur l'écran éteint. Un paumé avachi qui se goinfre sur fond noir. J'ai pris trois kilos. J'ose pas imaginer dans un an le résultat. J'aurais dû demander autre chose comme goût, les pepperoni commencent à m'écoeurer. J'me dis que si tu revenais, j't'emmènerais dans un bon restau et qu'on s'en foutrait des autres. On pourrait diffuser des photos de nous en pleine action que j'm'en foutrais, tant que je serais avec toi. Mais je suis obligé d'en parler au conditionnel. Paske t'es pas là... t'es pas là ! C'est pas facile de manger en sanglotant. J'étais pas comme ça avant toi.
Je t'en supplie, reviens, Billy, j'en ai besoin, s'il te plaît reviens... si tu reviens, je te promet, ça sera plus pareil. J'ai jamais moins regardé les autres mecs et filles que maintenant. Tu me manques. Ta gentillesse me manque. Je me trempe les poings à essuyer mes joues pleines de larmes. Si tu reviens, tu seras un dieu et moi ton chien, mais s'il te plaît, reviens, s'il te plaît, reviens, s'il te plaît reviens s'il te plaît...
J'en peux plus. Je prend ce putain de portable silencieux. Répertoire. "Toi". Ca sonne... et merde, non, je raccroche. D'abord j'me calme. Faut pas que tu croies que je suis déprimé non plus. Go.
-Allô... ?
Ta voix était si douce ! Elle l'est toujours. Merde ce que t'as pu me manquer ! Ton accent si spécial m'a manqué.
-Salut... Billy.
-Ah, c'est toi ?
T'as pas l'air vraiment content. Juste étonné. C'est la première fois que j'arrive à te joindre, avant tu m'évitais. Je souris pour la première fois depuis tout ce temps, rien que de t'entendre me fait un bien fou. L'espoir renaît.
-Ben... oui, ton portable affiche pas les numéros qui t'appellent ?
Excellente entrée en matière, hein ? Comment je vais pouvoir faire une conversation après une intro pareille ? Mais c'est pas grave, tu connais mes talents de séducteur raté, c'est ce qui t'a attiré justement.
-Si mais j't'avais plus dans mon répertoire.
Mon pouce glisse vers la touche rouge, je raccroche, le souffle coupé. C'est pas toi, Billy, c'est pas possible, c'est pas toi qui as pu me faire ça ? Pas toi ! T'as toujours été un gentil ! Ma main serre le téléphone à s'en faire mal, glisse dessus à cause de la transpiration. Je sais pas c'que t'as ressenti quand... mais je sais que maintenant j'ai mal, très mal. Je crois que j'idéalisais un peu trop. Non faut qu'on en parle, faut vraiment. Même si c'est suicidaire je veux réattaquer. T'as pas le droit d'me faire ça ! Dernier numéro appellé. Et...
-Oui Dominic ?
J'éclate en gros sanglots. Tant pis, j'espère que tu comprendras.
... fin...
Ps : J'ai commis ça il y a un bail, donc ne voyez pas de référence à la Half et ses géniales séries de photos pour le coup des dérives d'internet, hum ?