Voici un petit délire qui réjouira peut-être certaines autres qui en ont ras-le-bol d'une certaine personne, début de... ben de moi, lol, en attendant que Gred prenne la suite!
Lorsqu’il quitta le gros 4x4 qu’il avait garé en vrac sur le parking des techniciens du tournage, les suspensions soupirèrent de soulagement tandis que la voiture se redressait d’une bonne dizaine de centimètres. Il déplia son immense silhouette et fit rouler ses épaules musculeuses engourdies par l’immobilité du voyage. Il redressa ses lunettes noires sur son nez mastoc de son gros doigt fièrement orné d’une alliance d’or, un haussement de sourcil notant la chaleur tropicale de l’endroit. Pays de tarés… Il saisit le peigne dans la poche intérieure de sa veste en cuir et se recoiffa soigneusement, avant de prendre le chemin du plateau, ses lourdes Klondike s’enfonçant dans le sable fin. Quand ils le virent approcher, deux hommes l’interpellèrent :
- Monsieur ! L’accès du plateau est interdit au public !
- Je suis le mari de Madame Evangeline Lilly, répéta-t-il comme il l’avait fait aux premiers gardiens, tendant négligemment ses papiers.
- Dans ce cas… s’inclina le premier.
Le second, en revanche, se montra moins coopératif. Lorsque Murray avait décliné son identité, une lueur inquiète et ennuyée avait traversé son regard et il bredouilla :
- Ca ne change rien, Monsieur… La famille des artistes n’a pas non-plus accès au tournage, il y aurait trop de risques de gênes du personnel, vous comprenez ?
Pour toute réponse, le mastodonte humain ne lui donna qu’une baffe qui paraissait désabusée et inintéressée, mais qui l’envoya valdinguer contre le tronc de cocotier le plus proche, qui lui occasionna fort cruellement un traumatisme crânien.
L’autre se recula avec terreur, et l’homme passa son chemin en direction de la plage. Un rapide coup d’œil lui apprit que sa chère et tendre n’était pas en train de tourner, ni ce gringalet prépubère non-plus. Il remit donc le cap, toujours aussi discrètement que possible, vers les loges des acteurs. Elles étaient nombreuses étant donné l’importance du casting, cependant il n’eut aucun mal à repérer celle de sa dulcinée : ornée des rideaux en dentelle brodés par sa propre mamma qu’elle avait piqué aux fenêtres du salon avant de partir, et d’inscriptions à la bombe rose fushia telles que « Les filles sont les meilleures ! » « Marilyn est vivante ! » ou encore « Je voudrais un monde en paix. » (ainsi qu’une bonne vingtaine de signature, toutes de sa main, disposées ça et là pour combler les blancs).
Contemplant cette customisation de l’air de l’impassibilité habituée derrière ses lunettes opaques, Murray ne tarda pas à entendre des ricanements provenant de l’autre côté de la caravane. Sa force tranquille se remit en branle pour faire le tour. Ce qu’il découvrit derrière ne le surpris pas plus que ça : adossée à la loge, une jambe repliée, son épouse minaudait de son éternel et parfaitement immuable sourire dentu face à un garçon, une main appuyée à-côté de sa tête, et qui lui parlait avec moult manières dans les mouvements précieux de sa main libre de la façon dont, parfois, les gens pouvaient rendre les autres meilleurs. Les sourcils épais de Murray descendirent calmement derrière ses verres noirs, et sa mâchoire d’homo-neandertalensis se contracta tandis que ses babines se serraient légèrement, accentuant le mufle de son visage. Non, vraiment, il ne comprenait pas ce que les femmes pouvaient bien lui trouver. Ce n’était après tout qu’un petit pédé british comme les autres, avec un corps de concombre de mer nain anémique et une gueule tordue. Et puis, cette teinture, c’était d’un goût ! Comme si son attitude générale ne trahissait déjà pas assez une fémina débridée par une enfance probablement malheureuse…
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La Halfeline
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Le sachet de thé c'est la santé!