Je m'étais promis de ne pas le regarder cet épi d'urgences ou l'on perd le docteur Green mais le hasard a voulu que je tombe dessus ce soir et, une fois n'est pas coutume, j'ai fondu comme une madeleine. Je sais, j'aurais pu éteindre la tele mais une idée m'est venue pendant que je le regardais mélangée à la Billydominite aigue du forum, voici ce que cela donne.
***
Billy longea le couloir de l’hôpital. Il détestait les hôpitaux, il les avait toujours détestés. Il s’arrêta devant la porte 421 et leva la main pour frapper avant de laisser retomber son bras le long de son corps. C’était si difficile. Il réprima ses larmes en enfonçant ses ongles dans ses paumes. Il n’avait pas le droit de craquer, pas ici, pas maintenant. Quand il se sentit prêt, il frappa deux brefs coups et poussa la porte.
— Dom, qu’est-ce que… ?
— Salut.
— Tu fais ton sac ?
— Tu es perspicace, répondit l’Anglais en évitant de le regarder.
— Mais tes examens ? Le médecin ?
— Ils sont mauvais et j’ai signé une décharge, déclara-t-il en fermant son sac.
— Tu ne peux pas partir comme ça ! S’insurgea Billy avec rage.
— Pourquoi ? Qu’est-ce qui m’en empêche ?
Sans laisser le temps à son ami de répondre, il prit son sac et sortit de la chambre. Billy resta un court moment stupéfait avant de le rejoindre.
— Ne fais pas cela, je t’en supplie.
— Laisse-moi.
— Dom… s’il te plait, continua Billy d’un ton suppliant. Il faut qu’on en parle, que…
— Il n’y a rien à dire. J’ai pris ma décision et je vais m’y tenir.
— Non, tu ne peux pas abandonner ! S’écria l'Ecossais en plein milieu du couloir.
Dominic, qui avait espéré une sortie discrète, poussa un soupir avant d’entraîner son ami dans une chambre vide. Il ferma la porte derrière eux et laissa son regard errer sur le jardin qu’il apercevait de la fenêtre.
— Billy, je te demande de respecter ma décision, murmura-t-il d’une voix grave.
— Je ne peux pas.
— Je vais retourner chez moi. C’est là-bas que je veux passer le peu de temps qu’il me reste.
— Je vais venir avec toi et…
— Non ! Répondit vivement Dom en lui faisant face. Je ne veux pas de toi !
— Mais…
— Ecoute, je n’ai jamais voulu te le dire mais… je ne supporte pas la manière que tu as de toujours être collé à moi, de te sentir intimidé par le moindre contact et...
Billy le regarda bouche bée. Ce n’était pas vrai. Dominic ne pouvait pas être aussi cruel avec lui. Pourtant l’acteur continua une longue liste d’accusations qui avaient, semblait-il, tout un fond de vérité. Billy sentit de nouveau les larmes lui monter aux yeux mais il ne chercha pas à les refréner cette fois. Elles coulèrent librement sur son visage tandis que celui qu’il avait toujours considéré comme son ami, et plus encore, libérait un flot de paroles cruelles et dures. Dom se tut finalement, jeta un dernier regard à son compagnon avant de sortir de la chambre.
— Je suis désolé.
Ce n’était qu’un murmure et Billy ne fut pas certain d’avoir entendu ces paroles quand Dom passa près de lui mais il l’espérait de tout son cœur, cela enlevait en quelque sorte la dureté des mots précédemment dits. Il savait pourquoi Dominic avait agi ainsi. Il le protégeait, une fois de plus… une dernière fois.
***
Ils étaient tous là, venus lui rendre un dernier hommage, un dernier salut avant d’oublier peu à peu son visage, le son de sa voix, le sourire qu’il avait sur le visage après avoir fait l’une de ses farces. Une immense photo de lui était posée sur le cercueil de merisier. Il souriait, un peu comme s’il voulait leur dire de ne pas pleurer pour lui, qu’il avait trouvé un monde meilleur. Tour à tour, ils déposèrent une rose pour lui faire leurs adieux. Billy fut le dernier. Il avait les yeux rouges d’avoir trop pleuré et s’il ne pleurait plus, c’était qu’il avait épuisé ses larmes. Orlando et Viggo l’entouraient. Ils n’avaient pas trouvé les mots ou plutôt, en avait trouvé certains qui semblaient creux et vides face à la perte de Dom.
La cérémonie terminée, le cimetière se vida peu à peu. Une réception avait été organisée par les parents de Dom. Aureen Monaghan eut besoin de l’aide de son mari, Austin, et de son aîné, Matthew, afin de quitter la dernière demeure de son fils. Billy avait longuement parlé avec elle le matin même, lui demandant s’il pouvait conserver quelques affaires que Dominic avait laissé traîner chez lui avant… tout cela. Orlando posa sa main sur l’épaule de Billy pour lui dire qu’il était temps de partir. Ce dernier leva sur lui un regard hagard tout en lui demandant de le laisser quelques instants seul. Viggo hocha lentement la tête avant de se diriger vers la sortie en compagnie d’Orlando.
— Tu étais si fier. Si seulement tu avais accepté de suivre un traitement pour ton cancer… j’aurais pu te garder un peu plus longtemps près de moi, dit Billy la voix cassée. Il y avait tellement de choses que je voulais te dire avant que… je sais pourquoi tu as refusé mes appels, mes visites et mes lettres. Tu ne voulais pas me faire souffrir mais tu n’as pas réussi, Dom. Je… tu me manques tellement… J’ai envie de crier, de hurler tellement j’ai mal. Je ne dors plus dans notre lit parce que, lorsque je me réveille la nuit, tu n’es pas là... Pourquoi a-t-il fallu que l’on t’enlève à moi alors que notre histoire commençait à peine ?
THE END
Dernière édition par Scilia le 21 Mai 2004 18:40, édité 1 fois.
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