Voilà la fic écrite par mes soins sadiques… Et qui devait normalement rester à l’abri des regards (à part celui d’orlidom… mea maxima culpa)… Et surtout, sujette à des traitements de sadiques (suivez mon regard) par de stupides auteuses joufflues pour lesquelles j’ai une certaine dépendance…
A lire avant tout : Vous êtes fans de Halfinou et de Scilia pour leur style magnifique ? De orlidom pour ses idées sombres ou drôles, et captivantes ? De Cybélia, pour ses fics très bien écrites, très réalistes, passionnantes ? Ne me lisez pas.
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Billy s’avançait doucement sur le chemin, malgré ses pieds qui tentaient de lui refuser chaque pas. Sa mémoire le tourmentait, lui rappelait qu’il ne pouvait pas faire ça, l’empêchaient d’aller plus avant, mais il continua cependant. Il le devait. Soudain, le souvenir revint dans son esprit. Toutes les images. Toutes les larmes. Il trébucha sous leur poids, se laissant envahir. Se souvenir pour mieux combattre la douleur. Il se souvenait…
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Billy s’assit, les mains croisées sur ses genoux, le regard fixe. Il ne voyait pas le mur blanc face à lui, ni les gens qui passaient, trop affairés pour voir le visage vide du jeune homme. Il ne bougeait pas, immobile et silencieux, perdu dans son monde. Celui qu’il partageait avec Dom depuis des années. Où tout était facile, plus facile que la réalité qui l’entourait maintenant, plus facile que ce qu’ils avaient du subir. Les heures passaient, toujours lentes, mais plus heureuses dans son monde. Une main se posa sur son épaule et il sursauta violemment, puis se tourna vers la personne qui l’avait sorti de ses pensées, une ombre furieuse dansant dans ses yeux.
« Eh… Ce n’est que moi, Orli… Billy, ça va ? »
L’acteur le fixa, hagard à présent. Il n’arrivait pas à faire le lien entre les paroles et la réalité. Il regarda les lèvres du brun remuer devant lui et soupira, collant sa tête contre le mur. Orlando comprit, se tut, se contentant de s’asseoir à son tour. Et d’attendre. Il n’y avait plus que ça à faire. Attendre. Quoi ? Une bonne nouvelle ? Il n’y en aurait pas. Il n’y en avait jamais.
Une heure passa.
Puis deux, puis trois, une infinité, l’éternité sous leurs yeux. Le mouvement incessant qui les entourait se ralentit pour disparaître dans l’esprit de Billy. Cela n’était pas réel. Cela ne pouvait pas l’être. Tout ça…
« Billy ? »
Il releva brusquement la tête et vit Viggo, des rides d’inquiétude sur le visage. Il semblait n’avoir pas dormi. Depuis combien de temps était-il là, à guetter la délivrance ? L’homme avait eu le temps de partir de son pays pour le rejoindre.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
- Il l’opère, murmura Billy.
- Il va… ? »
Viggo ne finit pas sa phrase devant le regard glacial de Billy. Il s’assit à côté d’un Orlando endormi et prit machinalement sa tête sur ses genoux. Billy serra les dents et tourna la tête vers un autre côté. Il eut soudain envie de casser tout ce qui l’entourait, de rompre les lois de la bienséance, d’être délivré, enfin, de cette angoisse qui le rongeait depuis plus d’une journée. Il se leva brusquement, avisa une machine à café à brutaliser et se prépara à se jeter dessus quand un homme le retint.
« M. Boyd ? »
L’interpellé s’arrêta et le regarda un long moment, silencieux. Viggo s’était levé et se tenait à ses côtés.
Partez…
« Nous avons fait tout notre… »
Partez…
« Je suis vraiment désolé… »
Partez !
« Il est…
- PARTEZ !! » hurla Billy.
L’acteur se jeta sur le médecin, envoya ses poings contre son visage, le fit atterrir au sol et commença à frapper, encore et encore, pour ne plus sentir le vide qui se creusait en lui. Des bras le retinrent, le repoussèrent loin du docteur. Il n’arrivait plus à distinguer les alentours. Les larmes qu’il ne pouvait plus retenir brouillaient sa vue et il n’avait plus qu’une idée en tête.
C’est fini. C’est fini…
Des mots murmurés autour de lui. Des mots de réconfort. Ils ne comprenaient donc pas ?
« Billy, ça va aller, Billy, chut…
- Non ça n’ira pas ! éclata-t-il, se mettant hors de porté des autres, pointant un doigt accusateur vers eux. Vous ne savez pas ce qui s’est passé ! Vous ne savez pas qui il est ! C’était moi ! C’était ma moitié, c’était mon âme ! Je l’aime ! Vous ne savez rien ! Vous n’êtes rien ! Je ne peux pas vivre sans lui… Je ne peux pas. »
Il s’écroula par terre, la tête lui tournait. Ce n’était plus la fureur qui l’animait. Les larmes le vidaient, gouttes après gouttes. Ils lui avaient retiré sa moitié. Ils lui avaient retiré la personne qu’il aimait. Ils l’avaient tué. Ils les avaient tués tous les deux. Les sanglots débordèrent et il se sentit plus vide qu’il ne l’avait jamais été. Seul. Tout… Tout était fini. Leur monde… Mort.
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Billy fit son chemin entre les tombes et trouva celle qu’il cherchait. Il sourit doucement, repoussa les quelques mauvaises herbes qui poussaient autour de la stèle et embrassa le marbre froid.
Dominic Monaghan. 1977-2007
L’acteur déposa un bouquet de roses noires sur la tombe. Une larme s’échappa de ses yeux, et il ne l’empêcha de s’écouler sur la pierre. Il s’agenouilla et laissa ses mains frôler le socle, la stèle.
« Hey… Dom, c’est moi, murmura-t-il. Billy. Je suis venu… Je suis venu te voir. Je suis venu te dire au revoir. Pas parce que je ne reviendrai pas, ni parce que je ne pense plus à toi. Je n’ai pas arrêté de penser à toi depuis tout ce temps, je n’arrêterai pas. Tu es toujours avec moi, Dom, il faut que tu le saches. Il faut que tu saches aussi que je t’aime. Je t’aime depuis toujours. Tu es mon âme-sœur, quoiqu’il arrive et quoique je fasse. Je suis venu te dire au revoir parce que j’ai fait mon deuil. Il m’a fallu tout ce temps pour accepter que tu es… que tu es mort. Et les hommes qui t’ont fait ça sont en prison et je te jure, Dom, je te jure qu’ils y resteront, quand bien même je devrais payer les meilleurs avocats qui soient pour ça ! Surtout, je voulais te remercier pour avoir fait de ma vie quelque chose de merveilleux et pour avoir enchanté tous les instants que j’ai vécu à tes côtés. Mais j’ai fait mon deuil. Tu es mort. Tu le resteras. Et même si j’ai toujours besoin de sentir que tu es avec moi dans tous mes actes, il faut que je continue avec cette pensée. Je dois cesser de regarder le passé, et voir le futur. Je suis venu me libérer, Dom. J’ai besoin de venir te le dire. Je ne t’oublie pas. Tu ne cesseras jamais de vivre en moi. »
Billy se releva, enleva doucement un anneau d’argent de son annulaire gauche et le laissa tomber sur la sépulture.
« Je t’aime. » conclut-il avec un sourire, essuyant les larmes qui s’échappaient de ses yeux.
Il regarda autour de lui, soudain ébloui par le soleil, et soupira. Il sortit à pas lents du cimetière et rejoignit sa voiture.
« C’est fini. » souffla-t-il.
Critiques constructives (même violentes... surtout violentes
) demandées (voir réclamées à corps et à cris).