|
Salut !
Voici un one-shot écrit hier. Il met en scène les deux ex-membres du groupe Savage Garden : Darren Hayes et Daniel Jones. Même si la fic porte le nom d'une de leur chanson, ce n'est pas une song-fic, je me suis juste servie du titre (vous comprendrez pourquoi en lisant).
Cybelia.
------------------------
Disclaimer : Je ne prétends pas connaitre les vraies relations des personnes réelles utilisées dans cette fic. Tout ce qui est écrit n'est que la formulation "littéraire" de mon imagination débordante et ne prétend pas décrire la réalité.
------------------------
Truly Madly Deeply
Darren était assis au fond de la salle, comme tous les jours depuis deux semaines, et griffonnait des paroles de chansons sur son carnet, un verre de soda devant lui. Il relut les deux dernières strophes, puis les ratura en soupirant. Il leva les yeux vers le fond du café, son regard étant immanquablement attiré par la petite estrade. Comme à chaque fois, son cœur se serra lorsqu’il replongea quelques années en arrière. Cette époque lui paraissait tellement lointaine ! Et pourtant, parfois, il avait l’impression que c’était hier tant ses souvenirs étaient précis.
Flash-back
— Coupez ! Elle est bonne ! lança le réalisateur, Adolfo Doring. Bravo les gars, vous avez fait du beau travail !
Darren soupira longuement, puis rejoignit les autres sur la petite scène située au fond du café « Le Piano Vache » où ils venaient de finir de tourner le clip « Truly Madly Deeply ». Les musiciens rangeaient déjà leurs instruments. Seul Daniel restait immobile, les yeux dans le vague. Lorsque Darren posa la main sur son épaule, il parut émerger d’un rêve.
— La Terre appelle Danny !
— Excuse-moi, j’étais ailleurs, répondit l’intéressé en se dégageant du contact de son ami.
— Ca va ? interrogea le chanteur, un peu inquiet.
— Oui oui, s’empressa de le rassurer le guitariste. Je suis juste content qu’on ait fini ce clip.
— Moi aussi. Dis, j’avais envie de me promener un peu dans Paris ce soir, ça te dit ?
— Eh bien…
Daniel semblait embarrassé. Darren souffla alors :
— Oh… Elle s’appelle comment ?
— Qui ça ?
— Ben, la fille que tu dois voir ce soir ?
— Y’a personne… C’est juste que… Bon, ok, je viens avec toi, finit-il par répondre.
Le brun était perturbé par l’attitude de son ami, mais soulagé qu’il accepte finalement cette balade nocturne.
Plus tard, les deux hommes marchaient en silence le long de la Seine, savourant la relative quiétude de la capitale française à cette heure avancée de la nuit. Arrivés en face de l’île de la Cité, ils s’arrêtèrent. Darren s’accouda au parapet, détaillant la cathédrale Notre Dame de Paris. Daniel lui tournait le dos, les yeux fixés sur la route. Le brun hésitait. Il sentait que le moment était venu pour lui de parler, mais il était terrorisé. Il y avait un risque que ce qu’il avait à dire signe le glas de Savage Garden… mais il n’en pouvait plus de se taire… alors, il se lança :
— Danny… j’ai quelque chose d’important à te dire… Mais, il faut me promettre que tu ne m’interrompras pas…
— Promis. Je t’écoute…
La voix du chanteur, d’habitude sûre et ferme, était hésitante lorsqu’il reprit :
— On se connaît depuis un bon bout de temps, maintenant… tu sais que je ne dévoile jamais ce que je ressens à la légère… Voilà… depuis quelques semaines, j’ai l’impression que quelque chose a changé… entre nous…
Il passa une main dans ses cheveux en soupirant.
— Qu’est-ce que c’est dur à dire ! Je… je sais que ce que je vais t’avouer va peut-être marquer la fin de notre amitié et du groupe, mais j’ai besoin… il faut que tu saches que… je crois que je suis tombé amoureux de toi…
Un grand silence ponctua la déclaration de Darren. Il n’osait pas se retourner pour voir si Daniel était toujours là. Il était mort de peur à l’idée de lire du dégoût dans ce regard émeraude qu’il aimait tant. Soudain, il sursauta lorsqu’une main se posa sur la sienne. Il tourna la tête vers le guitariste qui s’était lui aussi accoudé au parapet. Leurs regards se rencontrèrent longuement. Darren retenait son souffle. Il n’arrivait pas à déchiffrer l’expression de son ami. N’y tenant plus, il ouvrit la bouche pour demander à Daniel de réagir, même si c’était pour lui lancer des insultes à la figure, mais celui-ci le devança finalement.
— Tu ne peux pas savoir ce que ça me fait… Je n’aurais jamais cru… Que tu t’intéresserais un jour à moi…
Comme le chanteur allait lui demander de quoi il parlait, son ami leva la main pour l’en empêcher :
— Non, s’il te plait. Je ne t’ai pas interrompu, alors laisse-moi finir. Je ne t’ai jamais parlé de la principale raison pour laquelle je t’ai choisi lors de l’audition pour Red Edge. Dès que je t’ai vu entrer dans la pièce, j’ai su que tu étais le bon, avant même de t’entendre chanter… Tu dégageais une sorte d’aura comme je n’en avais jamais vue… Bien sûr, quand j’ai entendu ta voix, cela m’a conforté dans l’idée que j’avais rencontré un homme parfait…
Un léger sourire était plaqué sur ses lèvres alors qu’il prononçait ces mots. Darren, un peu gêné, se sentir rougir et remercia l’obscurité qui cachait son trouble. Daniel continua :
— Depuis toutes ces années, mes sentiments n’ont fait que se renforcer… Je t’aime, Darren, depuis le premier jour… mais je ne voulais rien te dire de peur de te perdre…
— Pourquoi ? s’exclama le chanteur, n’y tenant plus. Pourquoi tu n’as rien dit ?
— Regarde-toi et regarde-moi… Je me suis dit que je ne méritais pas un mec aussi bien que toi…
Darren se redressa, indigné.
— Tu es dingue ? Tu es exceptionnel, Danny ! Tu es beau, gentil, talentueux, sexy…
Son ami tourna son regard vers la rivière, trouvant tout à coup un attrait considérable à l’eau calme de la Seine.
— Daniel, regarde-moi ! ordonna Darren d’une voix qu’il espérait ferme.
Le guitariste obéit et se retrouva à quelques centimètres du visage de son ami. Celui-ci franchit le peu d’espace qui les séparait encore pour capturer ses lèvres dans un baiser timide, leur premier baiser…
Fin Flash-back
Plongé dans ses souvenirs, Darren sursauta lorsque la serveuse lui demanda :
— Je vous sers autre chose ?
Un peu désorienté, il mit quelques secondes à comprendre ce qu’elle venait de lui dire, puis répondit :
— Une bière, s’il vous plait.
La jeune femme retourna derrière le comptoir chercher sa commande. Lorsqu’il baissa à nouveau les yeux vers son carnet, Darren remarqua qu’il y avait griffonné de petits dessins sans s’en rendre compte… et qu’au milieu d’eux apparaissait plusieurs fois un prénom…
Il n’aurait jamais cru que ça serait aussi dur de l’oublier. Lorsque Daniel lui avait annoncé qu’il voulait le quitter, aussi bien sur le plan sentimental que professionnel, Darren n’y avait pas cru. Puis, il l’avait détesté de l’abandonner comme ça. Enfin, il s’était dit qu’il finirait par rencontrer quelqu’un d’autre et qu’il serait heureux… mais rien n’avait marché comme il l’avait prédit. Bon, au niveau carrière, il n’avait pas à se plaindre, ses deux albums avaient eu un assez beau succès, portés par les anciens fans du groupe, toujours fidèles. Mais, au niveau privé, il était toujours seul. Il avait eu quelques aventures, aussi bien avec des hommes qu’avec des femmes… mais, à chaque fois, il finissait par rompre… il n’arrivait pas à oublier ce visage d’ange, ces cheveux blonds en bataille, ce corps souple qu’il avait aimé si intensément, ces yeux verts qui s’assombrissaient de désir pour lui… Darren savait qu’il ne pourrait jamais aimer une autre personne comme il avait aimé Daniel… et c’était la raison pour laquelle il se retrouvait dans ce café, tant d’années plus tard.
De passage à Paris, il avait eu envie de rester quelques jours pour revisiter la capitale et avait atterri, presque sans le vouloir, devant « Le Piano Vache ». En y entrant, il s’était senti propulsé des années en arrière et, du coup, y revenait tous les jours. Il savait que c’était idiot, qu’il ne pouvait remonter le temps, que Daniel ne viendrait pas l’y rejoindre… mais il était irrésistiblement attiré par cet endroit, par ces murs couverts de photos en noir et blanc, par ces tentures rouges, par cette banquette où il avait passé une bonne partie du tournage du clip.
La serveuse posa la bière devant lui avec un sourire, puis jeta un coup d’œil dehors. Darren suivit son regard. Le temps s’était brusquement assombri. Des éclairs zébraient le ciel tandis que le tonnerre grondait. La pluie ne tarda pas à arriver à son tour, frappant violemment les vitres. Alors qu’il se tournait à nouveau vers la salle, Darren remarqua qu’il n’y avait presque personne dans le café. Juste un client au comptoir, qui discutait avec la serveuse, et lui. Ces deux-là semblaient d’ailleurs être proches, vu la façon dont ils se regardaient. Avec un soupir, Darren baissa à nouveau les yeux vers son carnet, sentant son inspiration lui revenir.
Soudain, alors que l’orage éructait sa colère, la porte du café s’ouvrit. Le chanteur ne leva pas le yeux de la feuille où il écrivait un morceau de sa chanson. Son cœur manqua un battement lorsqu’une voix familière, trop familière, parvint à ses oreilles. Il leva le regard vers l’homme qui se tenait devant lui, ses vêtements et ses cheveux blonds dégoulinants de pluie.
— Je peux m’asseoir ? répéta la voix.
— Oui… bien sûr… bredouilla Darren, sous le choc.
Il ne pouvait détacher ses yeux du nouveau venu, n’arrivant pas à croire ce que ses yeux lui montraient.
— Remets-toi, on dirait que tu as vu un fantôme, lui lança son interlocuteur avec un grand sourire.
— Que… qu’est-ce que tu fais ici ?
— Je suis de passage à Paris avec l’un des groupes que je produis et… j’ai eu envie de revoir cet endroit…
Darren resta silencieux, contemplant le visage de Daniel. Son cœur se serra lorsqu’il remarqua les cernes, les traits tirés et les yeux rougis de celui qu’il avait tant aimé… et qu’il aimait toujours. La main de Daniel vint soudain frôler la sienne, provoquant en lui une décharge d’adrénaline. Le sourire du guitariste s’affadit :
— Je ne t’ai pas dit toute la vérité… en fait, je savais que tu étais à Paris toi aussi. Je suis allé à ton hôtel pour te voir, mais on m’a dit que tu étais sorti. Alors, je suis venu traîner dans le coin, avec l’espoir un peu fou que tu serais venu ici, dans ce café…
— Et j’y suis effectivement, souffla Darren.
— Oui… Je n’aurais pas pu quitter la ville sans te revoir… Il fallait absolument que je te parle… Je…
Daniel baissa les yeux, puis sembla s’enhardir. Sa main se posa franchement sur celle de son ami lorsqu’il reprit :
— Tu me manques… Je sais que je t’ai fait souffrir et je m’en veux… J’ai été un connard de première… Depuis qu’on a dissout le groupe, il ne se passe pas une journée sans que je ne pense à toi… à nous…
— Pourquoi tu ne m’as jamais appelé alors ? répliqua Darren d’un ton cinglant.
— Je suis désolé, s’excusa Daniel. J’aurais du le faire… mais j’avais peur de ne pas être assez fort pour résister…
— Résister ? Mais à quoi ?
— A ton charme… à mes sentiments… je n’ai jamais cessé de t’aimer…
— Alors pourquoi ? Pourquoi tu m’as quitté ? Pourquoi tu as foutu l’avenir de Savage Garden aux oubliettes ? Pourquoi ?
La voix de Darren tremblait de colère. Ses yeux s’embuaient de larmes. Daniel leva la tête vers lui et parut choqué.
— Non… ne pleure pas, je t’en prie… je suis un con… notre histoire devenait trop sérieuse et ça m’a fait peur… J’ai essayé de t’oublier… mais je n’y suis jamais arrivé…
— Moi non plus… souffla le chanteur en essuyant ses yeux humides d’un revers de manche.
— Tu crois que tu pourras me pardonner un jour ?
Pour toute réponse, Darren entrelaça ses doigts avec ceux du guitariste. Alors que leurs paumes se touchaient, une chaleur réconfortante l’envahit totalement. Daniel lui adressa un petit sourire.
— Tu es trop gentil…
— Ce n’est pas de la gentillesse, répondit le chanteur. Je t’aime toujours autant, Danny. Et je ne veux pas laisser passer cette chance de reprendre notre histoire là où on l’avait arrêtée. Si tu le veux bien…
Daniel se pencha au-dessus de la table pour frôler doucement les lèvres de Darren des siennes. Comme si ce geste avait calmé la fureur des Dieux, le ciel s’éclaircit subitement, laissant passer un rayon de soleil qui vint frapper la façade du café. Les deux hommes se sourirent, puis quittèrent cet endroit si chargé de souvenirs pour débuter une nouvelle vie ensemble.
Fin.
Dernière édition par cybelia le 17 Nov 2006 17:35, édité 1 fois.
|
Connexion
M’enregistrer
FAQ
Rechercher
