ÇA c'est de la faute à Wolfgang....et un peu de la mienne aussi parce que je lui a fait de la pression pour sa fic 
lolll Moi et ma manie de faire des marchés. Donc....bon j'avoue mon frère, tu avais raison....j'ai légèrement besoin d'aller voir ailleurs. Voici un début de Shan/Matt...vous me direz ce que vous en pensez!
Le monde défile rapidement à l’extérieur, offrant pourtant à mes yeux un paysage constant, changeant doucement de teinte. Le soleil se couche sans se presser, laissant la traînée d’un feu serin, colorant le ciel d’oranger, de jaune et de rouge lumineux. Un grand soupir s’échappe malgré moi du fond de mon ventre jusqu’à la sortie de ma bouche. J’ai l’impression d’être bercé par une force invisible, caressé par sa transparence. Le bruit régulier du moteur du bus m’apaise et me réconforte en même temps, me faisant me sentir chez moi, ici, le seul endroit que je pourrais appeler maison. C’est étrange tout de même…. Lorsque nous sommes gamins, nous rêvons de ces jours ou nous pourrons enfin toucher à nos rêves. Nous imaginons une horde de fans, dansant et chantant au rythme de notre musique, y donnant par le fait même un sens. Et bien que nous ne savons encore rien de ces choses là, nous espérons qu’une pochetée de filles plus belles les unes que les autres s’entasseront à nos pieds. Mais en bout de ligne, tout ce qui m’importe aujourd’hui n’a pas grand chose à voir avec ces rêves de gloire. Bien d’autres choses passent devant. Des choses évidentes…et d’autres moins. En fait, la vie ne nous demande pas vraiment ce que nous aimerions qu’il arrive ou pas. Elle agit pour son propre compte, habitée par un égoïsme si objectif qu’il en devient la seule réelle définition de la justice et de l’injustice en ce monde. C’est parce qu’elle a tant de pouvoir que nous nous devons de la respecter, de ne pas la prendre pour acquis. Nous l’avons tous fait….je l’ai fait…et aujourd’hui, elle me revient en pleine gueule à grands coups au cœur. Un seul sourire, un seul regard, une seule parole sortant de sa bouche et le sentiment de monter au-delà des nuages m’enveloppe immédiatement. Mais lorsque nous sommes en hauteur, ne regardons-nous pas en bas, essayant d’évaluer les dégâts que causerait une chute éventuelle? Alors je ne suis pas si différent des autres. Et parce que je ne suis pas si différent, mes pensées ne sont donc pas fixées vers l’horizon, mais vers le sol. Or voilà, c’est la peur de tomber et non la chute qui doit être la plus douloureuse. La chute est brusque, directe et fatale. La peur s’entretient, elle s’étend, elle détruit…très lentement. Seulement….je n’ai pas encore envie de mourir….
Le soleil a déjà disparu derrière les collines, et le rideau noir habituel de la nuit prend rapidement l’espace qui lui est dû. Cette nuit se passera sur la route pour moi. J’en suis heureux. Le calme et le silence m’ont trouvé pour demeure ces derniers temps et je tente le plus possible de les maintenir dans leur élément naturel.
-Le ciel sera étoilé cette nuit.
Je tourne la tête à cette affirmation. Shannon est assis sur la banquette qui lui sert de lit, les jambes légèrement repliées vers lui, son profond regard perdu dans le mien. Il ne semble pas tout à fait présent d’esprit, ce qui me laisse penser qu’il y a quelque temps qu’il m’observe dans ma contemplation du monde extérieur. Je lui fais un léger sourire et il semble soudain revenir parmi nous.
-Matt?
-Hum?
-Tu es bien silencieux depuis quelques jours. Est-ce que tu vas bien?
-Oui…oui ne t’en fais pas. Ça doit être la fatigue…cette tournée est plus longue que les précédentes.
-…Ouais. Tu sais je serais toujours là…si tu as besoin de te confier.
-Je sais.
Doucement, je tire sur le cordon du store jusqu’à ce qu’il recouvre entièrement la fenêtre. Je déteste le fait de ne pas pouvoir dormir sous la lumière de la lune et des étoiles, mais certains ici n’apprécient pas non plus le fait de se faire réveiller par un soleil beaucoup trop matinal à leur goût. C’est le cas de Jared entre autre qui est présentement en train de lire à l’autre bout du lit de son frère. Bien qu’ayant leur personnalité propre et leur besoin d’indépendance, les frères Leto sont très proches l’un de l’autre. Lorsque nous sommes ainsi sur la route et que le temps s’arrête pour quelques heures, nous avons l’impression de nous retrouver seuls au monde. Eux profitent de l’occasion pour aller chercher force et sécurité à travers l’autre. Ils ne se séparent que très rarement de plus de quatre mètres et leurs activités, mêmes si elles diffèrent parfois se font dans le même espace partagé. Je ne sais pas si je suis le seul qui en ait vraiment pris conscience, mais cela me fait sourire. Le cadet se décide finalement à fermer son livre et se frotte fortement les yeux de fatigue.
-Je vais me coucher, je suis crevé.
-Bonne nuit les gars.
-Bonne nuit.
Jared se lève presque difficilement et marche quelques pas pour se laisser lourdement tomber sur sa couchette, sans prendre le temps de se déchausser. Comme d’habitude, il le fera sûrement durant la nuit, lorsque la chaleur le réveillera. En ce qui me concerne, je prends tout de même la peine de retirer mon pantalon et mon t-shirt, ne gardant que le boxer et me glisse dans les draps en fermant machinalement les yeux, espérant rêver se son visage, dont je conserve tout de même l’empreinte dans le noir. Je commence à m’enfoncer dans un sommeil cotonneux quand une main chaude caresse légèrement mon épaule, la frôlant presque, comme si elle avait peur de me casser en milles morceaux. J’ouvre paresseusement les yeux et aperçois mon ange penché sur moi, un sourire tendre sur les lèvres. Je dois certainement rêver…je devrais fermer les yeux, pour ne pas tout gâcher en me réveillant.
-Hey Matt.
Cette voix….alors je ne rêve pas? J’ouvre à nouveau les yeux, cette fois-ci complètement et mon cœur manque un bond.
-Tu as envie d’un casse-croûte?
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