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 Sujet du message: OS- Pour le meilleur et le pire [Rafa x Roger] - G
MessagePosté: 11 Sep 2015 10:17 
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Slash ou non, telle est la question...
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Un petit OS en passant pour adoucir un peu l'année noire de Rafa et l'année or de Roger :)
Se situe après la défaire de Rafa à l'US open, cette année.

Pour le meilleur et pour le pire.

Les années noires, Roger savait ce que c’était. Il n’en avait pas connu beaucoup mais il savait avec quelle rapidité certains fans pouvaient tourner le dos à une idole dès lors que son image était un peu entamée. Il savait combien la presse pouvait être impitoyable. Enfin, il savait l’injustice que cela représentait quand après tant de travail pour se hisser au sommet, les pierres étaient jetées au premier faux pas. Mais lui, il avait toujours su faire le dos rond. Il s’était parfois montré agacé, impatient par les mille questions sur son déclin formulé par des journaleux en quête de buzz mais jamais, il n’avait baissé les bras.

Il était fort, sûr de lui et prenait plaisir à jouer. Il avait remonté la pente sans tenir compte des oiseaux de mauvais augure. Et les minables d’hier étaient redevenus les encenseurs d’aujourd’hui...
Mais Rafael, lui, il n’était pas comme ça. Il n’avait pas sa force. Trop sensible, trop humble, trop tendre, habitué à subir les critiques incessantes de son oncle depuis l’enfance, il ne savait pas faire face à cette déferlante de critiques, de haine, de pessimisme, de réjouissance malsaine... Roger le savait parfaitement et ça lui faisait mal de lire cette détresse résignée au fond des yeux noirs du Majorquin.

Il avait voulu le soutenir, lui envoyer tout le réconfort possible, avait multiplié les messages d’espoir face aux journalistes mais Rafael était resté muet à ses appels. Muet depuis ce jour. Cet open d’Australie qui avait tant coûté au champion ibérique. Un grand chelem manqué de peu à cause d’une énième blessure. Peut-être celle de trop... Et un cœur déchiré par une paternité que lui, Roger, n’avait pas osé lui annoncer en personne...

Rafael avait commencé l’année 2014, le corps et le cœur en miettes. Et il avait serré les dents, endurant un sort qui s’acharnait, sans jamais se plaindre ni chercher d’excuses.
La culpabilité avait fait son chemin chez le plus âgé. La culpabilité, mais aussi le manque, l’impuissance et cette douleur sourde et lancinante qui se niche dans la poitrine de ceux qui ont la certitude d’être passé à côté de l’essentiel...

Alors quand il s’était réveillé ce matin-là, qu’il avait vu le score sans appel qui éliminait son meilleur ennemi de la compétition, il n’avait plus réfléchi, il avait couru jusqu’à sa chambre et frappé de toutes ses forces contre la porte. Et, bien sûr, Rafa n’avait pas ouvert. Pas plus que les fois d’avant. Il se résigna, que pouvait-il faire d’autre ? Il se résigna, comme les fois d’avant. Il serra les poings à s’en faire saigner les paumes, rongé par son impuissance à l’aider. Il s’apprêta à partir, lorsqu’il entendit le bruit étouffé d’un sanglot derrière la porte. Les larmes de Rafael, celles qu’il devinait mais qu’il ne voyait jamais... comment pouvaient-elles lui faire si mal ?

Il hésita. Il était Roger Federer. Il ne pouvait pas hurler et démolir la porte de Rafael Nadal dans un hôtel à huit heures du matin. Mais il ne pouvait pas partir non plus. Pas cette fois. Il réfléchit vite. Repéra une femme de chambre et lui offrit son plus beau sourire, expliquant qu’il avait oublié ses clés en désignant la porte de l’espagnol. La femme l’avait reconnu bien sûr, elle n’osa pas vérifier, ni le contredire et après un moment de doute, elle s’exécuta finalement. Sortit le passe et tourna la clé dans la serrure. Il remercia avec un air de parfait gentleman et poussa la porte en saluant.
La pièce était presque noire, les rideaux tirés occultaient le soleil du matin. Et là, par terre, près du lit, l’ancien numéro Un était prostré, le visage enfoui dans ses genoux, secoué de spasmes légers, les larmes scintillant sur ses joues sous les pâles reflets de lumière qui s’infiltraient dans la chambre.

- Rafa...

C’était un murmure à peine audible tellement l’autre homme avait la sensation de violer quelques moments d’intimité qu’il n’était pas censé voir. Le roi de la terre battue s’immobilisa, mais ne releva pas le visage. En un instant, Roger fut à terre à ses côtés, posant une main timide sur son épaule.

- Rafa..., répéta-t-il seulement.
- Va-t-en.

C’était une supplique plutôt qu’un ordre mais l’autre ne bougea pas.

- Regarde-moi...

Doucement, le suisse fit glisser ses doigts sur la joue humide du plus jeune, relevant doucement son menton pour l’obliger à lever les yeux vers lui.

- Chuttt, je suis là, ce n’est rien, ce n’était qu’un match...

Il sentit ses poings se serrer sur le sol, le regard se détourna, fuyant la confrontation visuelle.

- Va-t-en, je t’en prie.
- Non.

Devant la réponse ferme, leurs regards se croisèrent enfin, semblant se jauger l’un l’autre. Les yeux noirs du suisse, déterminés, ceux plus clairs de l’espagnol, désorientés.

- Plus jamais, tu m’entends ? Plus jamais, je ne partirai quand tu as besoin de moi.
- Tu ne comprends pas...
- Qu’est-ce que je ne comprends pas ? Je suis passé par là, Rafa, on s’en relève, tu t’en relèveras, tu l’as toujours fait...

Le champion blessé se dégagea légèrement de l’étreinte mais l’autre l’empêcha de se relever.

- Explique-moi...
- Je ne suis pas à la hauteur, lâcha l’espagnol contraint.
- Bien sûr que si, tu as gagné 14 grands chelems...
- Non, je veux dire... je ne suis pas à ta hauteur.
- Qu’est-ce que tu racontes, demanda-t-il interloqué, tu m’as battu vingt fois !
- Mais aujourd’hui, je n’en suis plus capable.

Les deux se turent un instant, pesant ce qui se cachait derrière les mots. Une rivalité ? Seulement ça. Roger sentit comme un pincement amer, il murmura :

- Tu n’en sais rien et puis, quelle importance ? Toi et moi, c’était autre chose qu’une simple compétition, c’était... enfin je croyais que ça comptait pour toi, nous deux...

Rafael baissa les yeux au sol, presque honteux, dans une attitude de moineau blessé :

- Pourquoi t’intéresserais-tu encore à moi si je devais devenir un joueur banal et fini... ?

Alors qu’il prononçait ces mots et devant le silence de son vis-à-vis, ses yeux semblaient s’embuer à nouveau. Roger peinait à comprendre. C’était donc ça ? Cette distance, ce temps perdu, c’était juste qu’il ne se croyait plus intéressant...

- Mais Rafa, je t’aime. Tu serais le pire joueur de la planète que je t’aimerais toujours. Comment as-tu pu seulement croire qu’il en serait autrement ?
- Tu ne m’aurais jamais remarqué si je n’avais pas été ton égal.

C’était peut-être vrai. Combien de fois Roger avait-il déclaré que sa rivalité avec Nadal l’avait rendu meilleur ? il refoula cette possibilité, ce n’était plus important à présent...

- Ça n’a rien à voir, Novak est mon égal et je ne peux pas l’encadrer, tenta-t-il de plaisanter.

Mais Rafael n’avait pas le cœur à rire. La dernière défaite était trop fraîche, la proximité de son ancien amant le rendait encore plus à vif.

- Je n’y arriverai pas, Roger. Je n’en ai plus la force, je suis si fatigué. Si fatigué de me battre.
- Et moi je n’y arriverai pas si tu quittes le navire...
- Tu as Mirka, tes enfants. Et ton tennis est magnifique, tu n’as pas besoin de moi pour continuer d’avancer.

La phrase était dite avec une telle sincérité que Roger en ressentit une vive douleur. Jamais il n’avait senti l’espagnol si fragile. Jamais il n’avait cru qu’il pourrait vraiment quitter sa vie et surtout, jamais il n’aurait cru l’avoir tant blessé. Il sentit les larmes monter à ses yeux et les refoula à grand peine. Il attrapa le plus jeune par le col, le releva à la force des bras et le plaqua contre le mur si brutalement que celui-ci se laissa faire sous la surprise. Et avant même que l’autre ne réagisse, il écrasa ses lèvres contre les siennes, violemment, au point de sentir un goût de sang dans sa bouche. Mais c’était plus fort que lui. Rafael lui avait manqué comme on manque d’oxygène. Son corps entier réclamait le contact de sa peau, de ses lèvres, le parfum de son corps. Rafael avait répondu au baiser, comme un réflexe, un souvenir lointain, une alchimie parfaite qui se remettait en place d’elle même. Puis doucement, leurs lèvres se séparèrent. Roger enfouit son visage dans les cheveux fraichement lavés de l’ibérique, respirant cette odeur si familière. Et tout contre lui, à quelques centimètres de son oreille, il dit seulement :

- Je suis désolé de ne pas t’avoir suffisamment dit combien tu étais important, de ne pas t’avoir fait comprendre que tu as toujours été ma bouée, mon oxygène, ma motivation. De ne pas t’avoir répété combien je t’aimais, combien je t’aime encore et à quel point ma vie n’a de sens que quand tu en fais partie... Rafa, je suis tellement, tellement désolé...

Il sentait juste le souffle tiède de l’espagnol sur sa joue et les battements chaotiques de son cœur dans sa poitrine. Les bras musclés et dorés par le soleil de Majorque remontèrent doucement pour l’encercler avec toute la tendresse dont Rafael avait toujours fait preuve, contrastant avec la violence de l’instant qui venait de précéder.

- J’aurais du te dire pour les enfants, j’avais trop peur de te perdre et je t’ai perdu à force de reculer cet instant...
- Jamais Rogie.
- Quoi ?
- Jamais tu ne me perdras.

Leurs yeux se rivèrent enfin, étincelants soudain d’une même intensité. Le second baiser fut plus doux. Leurs mains glissèrent doucement sous les vêtements retrouvant des sensations ancrées en eux, libérant leur cœur d'un poids devenu trop lourd. C'était juste deux amants qui se retrouvaient avides de combler le temps perdu. Deux cœurs battant à l'unisson.
Avant de fondre sur son amant, Roger posa sa main à plat sur la poitrine du majorquin semblant capter chaque battement sous ses doigts et murmura seulement :

- Pour le meilleur et pour le pire , Rafa.

Un sourire ému en guise de réponse. Mais soudain dans la moiteur de cette chambre New yorkaise, la défaite parut moins douloureuse à Rafael et les prochaines victoires plus agréables pour Roger.

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 Sujet du message: Re: OS- Pour le meilleur et le pire [Rafa x Roger] - G
MessagePosté: 11 Sep 2015 15:16 
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Le slash, kesako ?

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Tes textes sur Rafa/Roger m'avait manquée :D. J'aime quand Roger prend les choses en main et un Rafa fragile.


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 Sujet du message: Re: OS- Pour le meilleur et le pire [Rafa x Roger] - G
MessagePosté: 13 Sep 2015 19:52 
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Merci mom, c'est un plaisir de te relire :)

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 Sujet du message: Re: OS- Pour le meilleur et le pire [Rafa x Roger] - G
MessagePosté: 30 Sep 2015 09:20 
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Pas encore atteint(e)... mais presque

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toujours aussi bien écrit mimey!
je retrouve ce couple que j'aime tant :wouah:
rafaël en ce moment n'est plus l'ombre que de lui même et c'est pour cela que ton histoire parait si juste!

j'espère que tu en écriras d'autres sur eux prochainement, ce fandom se fait trop rare :(


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 Sujet du message: Re: OS- Pour le meilleur et le pire [Rafa x Roger] - G
MessagePosté: 30 Sep 2015 17:18 
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Messages: 843
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Par la barbare à Zeus, j'adore ce petit os. Tellement tendre tellement mignon et gentil. J'adore comme d'habitude. J'étais tellement contente lorsque j'ai vu cette histoire. :laughing: :laughing: :bravo: :bravo: 8)

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 Sujet du message: Re: OS- Pour le meilleur et le pire [Rafa x Roger] - G
MessagePosté: 30 Sep 2015 20:53 
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Merci les filles, ça fait plaisir de vous retrouver :) :heart:

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 Sujet du message: Re: OS- Pour le meilleur et le pire [Rafa x Roger] - G
MessagePosté: 22 Nov 2015 19:58 
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Inscription: 03 Fév 2009 15:27
Messages: 913
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Je viens de découvrir cet OS. Quel bonheur !
J'adore le style et la description des sentiments !

Merci pour ce super moment de lecture avec mes deux chouchous ! :wouah:

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Then Rafa & Roger got bored of Angels Tennis and decided to go to Earth


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