Forum - Le Monde du Slash

J'entrai dans la salle tout en observant les décorations et l'immense sapin au fond de la pièce. Cette année, c'était Moritz et Mats qui avaient été de corvée décoration de noël. Apparement, le thême qu'ils avaient choisi était les sucreries. Des sucres d'orges, des chocolats et des papillottes étaient accrochés aux branches. Les guirlandes restaient dans les mêmes tons que les différents bonbons : rose, violet et rouge. Les guirlandes électiques qui clignotaient, elles étaient de couleurs marrons sans doutes pour faire ressortir les quelques chataignes positionnées sur le branches et l'immense Bretzel qui remplaçait l'habituelle étoile tout en haut du sapin. Une chose était sure, ils avaient été beaucoup plus originaux que Nuri et moi l'an passé. Nous avions bien galéré d'ailleurs.

Faire le sapin de noël, super trop génial, vraiment. Ils ne pouvaient pas engager quelqu'un pour le faire non ? Bien sur que non, les joueurs devaient faire le sapin et préparer la salle pour le repas du club, c'était question de tradition. Heureusement que Nuri devait m'aider parce que ça sentait le calvaire à plein nez.

« - Ça m'agace, pourquoi c'est a nous de décorer la salle ?
- Parce que tu es le bébé de l'équipe mon petit Mario et c'est bien connu que les enfants sont plus créatifs.
- Mouais, j'ai aucune idée moi. C'est toujours ma mère qui fait les sapins.
- Quelles couleurs les décorations ? Elles étaient dorées l'année passé.
- Oh, je sais. Je suis un génie Nuri je te jure.
- Vas-y, éblouis moi ?
- La neige. Des boules blanches et des guirlandes style peau d'ours. On pourrait aussi mettre des stalactytes et stalacmytes ainsi que des flocons. Tu en penses quoi ? Et bien sur une étoile en haut, grise ça pourrait faire chouette.
- Pas vraiment original, mais vu qu'on a rien de mieux ça marche. »

Nous commandâmes les décorations au magasin et en attendant la livraison preparâmes un petit plan. Dès que les cartons arrivèrent, nous nous jetâmes dessus tel deux enfants affamés sur du chocolat. Nuri commença a me lancer une boule, tandis que je l'étranglais avec une guirlande.

« - Je peux savoir pourquoi tu ris seul comme ça d'un coup ?
- Pour rien. Jolie décoration Mats. Très original le Bretzel.
- C'est Moritz qui a eu l'idée. Voilà pourquoi c'est toujours les petits bébés qui sont de corvée sapin.
- Tu sais que cela fait quatre ans que Moritz et moi sommes considérés comme des bébés.
- C'est parce que l'on a toujours envie de faire pleins de gros bisous sur vos jolies petites joues toutes douces. »

Mats ne put s'empécher de s'emparer de mes joues pour faire un stupide Gouzougouzou censé être reservé aux jeunes enfants et me fit un gros bisous bien baveux. Je m'essuyai la joue et râlai.

« - Tu pique Mats. »

Il me fit un grand sourire satisfait et parti, me laissant à nouveau seul dans mes pensées. J'aimais beaucoup les petits gestes de Mats, et je savais qu'il avait compris ce qui me tracassait et qu'il venait d'essayer de me remonter le moral. Pourtant ce bisous fraternel tout piquant me rappelait que d'autres joues si douces me manquaient. Que cela faisait maintenant six mois que je me sentais si seul. Six mois que je regrettais d'avoir laissé parler ma fierté et de ne pas l'avoir retenu.

Ma reflexion fut coupée par le président qui commença son discours. Il parla du début de saison, nous expliqua ses ambitions, raconta quelques anecdotes, glissa quelques mots d'encouragements et enfin expliqua comment allait se dérouler la distribution de cadeau qui était une nouveauté de cette année. Les années précedentes, les cadeaux se faisaient en privé, selon les affinités, mais comme le président trouvait que notre beau sapin n'était pas complet sans cadeaux à ses pieds, il avait décidé de faire comme à Manchester United. Chacun tirait au sort le nom d'une personne, membre du staff ou joueur, et devait lui acheter un cadeau qui coutait moins de dix euros. Bien sur, tout devait rester secret jusqu'à la fin du repas ou tout le monde sera appelé et offrira son cadeau.

Après s'être bien rempli le ventre, le temps d'offrir les cadeaux arriva rapidement. Les cadeaux étaient aussi originaux les uns que les autres, le coach avait offert un bonnet d'âne à Marcel, une des cuisinière avait offert un tablier rose à Mats et je fûs gêné lorsque mon tour arriva d'avoir choisi quelque chose d'aussi peu original qu'une écharpe et des gants pour Helga notre secrétaire.

Lorsque Mats se leva, je réfléchis à ce qu'il avait bien pût acheter, le connaissant certainement quelque chose d'amusant voir un peu humiliant selon la cible. Et le voyant avancer vers moi d'un air serieux avec son petit paquet, mon esprit explora diverses possibilitées. Savon ? Crême à épiler ? String éléphant ? Assiette pour me dédommager de celle qu'il avait cassé la semaine précédente ? Panique à bord, il tendit le paquet vers moi. Je m'empressai de le déballer et découvris un petit coffre avec un cadenas et une clé.

« - Je t'explique Mario, c'est une boite à souhait. Tu dois écrire sur le papier un cadeau qui te plairait, quelque chose de quand même possible, enfin pas une photo du coach en tutu, bien sur. Après avoir fait ton choix, tu verrouilles le coffre et l'enterres. Comme tu n'as pas de jardin, je l'enterrerai dans le mien et je te le rendrait le premier Janvier. En espérant que tu ais reçu le cadeau souhaité. »

Après m'étre éloigné des regards indiscrets, je suivai la consigne de Mats. J'écrivai mon souhait sur le petit papier pailleté et fermai scrupuleusement le coffre en gardant bien la petite clé dans ma poche. Bien sur, je n'y croyais pas, mais autant jouer le jeu. Je rapportai le coffret à Mats qui me fît un clin d'oeil.


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" - O Tannenbaum, O Tannenbaum,
Wie treu sind deine Blätter.
Du grünst nicht nur zur Sommerzeit,
Nein auch im Winter wenn es schneit.
O Tannenbaum, O Tannenbaum,
Wie grün sind deine Blätter !
O Tannenbaum, O Tannenbaum,
Du kannst mir sehr gefallen!
Wie oft hat schon zur Winterszeit
Ein Baum von dir mich hoch erfreut !
O Tannenbaum, O Tannenbaum,
Du kannst mir sehr gefallen !
O Tannenbaum, O Tannenbaum,
Dein Kleid will mich was lehren:
Die Hoffnung und Beständigkeit
Gibt Mut und Kraft zu jeder Zeit !
O Tannenbaum, O Tannenbaum,
Dein Kleid will mich was lehren. "




Tous applaudirent. La fin de la chanson signifiait l'arrivée de la buche de Noël. Bien sur nous étions tous bien gavés par la dinde, mais le moment le plus attendu était le dessert, quoi de meilleur que la bûche de noël. A par peut-être les petits gâteaux préparés par Maman pour aller avec le café. D'ailleurs ils étaient bien cachés ces petits gâteaux, c'était la première fois que malgré deux matinées complètes de recherches ni moi ni mon frère n'avions trouvé la cachette. Mon téléphone vibra dans ma poche pour me signaler un message de Mats.

" Tu croyais vraiment que tu allais avoir un seul cadeau de ma part ? Eh bien non. Mais il va falloir que tu quittes ton petit repas de famille pour aller sur la grande place, car mon cadeau t'attends là bas sous le sapin géant. Alors mets un pull, une écharpe, des gants et bouges tes petites fesses. Bien sur dis à ta mère que je m'excuse de te faire bouger à peine deux heures après la naissance du petit Jésus mais que c'est pour son bien car je ne voulais pas envoyer ce cadeau chez toi, et dis lui aussi que je l'embrasse.
PS 1 : Encore Joyeux Noël.
PS 2 : Gardes-moi un de ces petits gâteaux qu'elle fait, j'en raffole. "

Un cadeau sous le sapin géant à deux heures du matin le 25 décembre. Ma mère allait courir chez lui pour le tuer, et il pouvait dire adieu aux petits gâteaux. Bon je n'avais plus qu'à me couvrir. C'était peut-être ça sa surprise, la grippe. Bien que j'avais la grande flemme, ma curiosité me força à y aller.

Frissonnant, je m'avançai d'un pas impatient vers le sapin. La place était déserte, enfin quoi de plus normal un jour de fête comme aujourd'hui et avec un temps pareil : -10 degrés, abondance de neige. Je vis enfin un grand paquet doré sous le sapin. Avant de l'ouvrir je l'analysais. C'était extrêmement fin, rien d'autre ne me vint à l'esprit qu'une pancarte. Et j'avais raison, en ouvrant le paquet je ne vis qu'une immense carte de vœux. Furieux de m'être fait avoir par une de ses blagues stupides, je criai plus pour le plaisir de crier que pour vraiment crier.

« - Tu vas voir Mats, je vais te tuer. J'hésite encore comment mais je te jure que tu seras mort avant la reprise. Je vais te couper un par un bras et jambes avec une hache pour sapin. »

Quelqu'un que je n'avais pas entendu arriver éclata de rire.

« - Tu sais Mario, je te préfère en liberté et bien rasé qu'en prison et mal rasé. »

Je frissonnais à l'entente de cette voix familière que je n'avais pas entendu depuis ce qui me semblait être des lustres. Je restai bloqué sur place, n'osant pas bouger. Et si c'était juste une hallucination à cause à la boisson, j'avais peut-être un peu trop bû.

Un nouveau message de Mats s'afficha : " J'ai oublié de te le dire mais le coffre avait une 2ème clé... ".
Mon cœur s'accéléra.

Je m'approchai et l'observai, rien n'avait changé. Je l'enlaçai, bien que cette proximité me semblait réellement différente de celle de d'habitude, je ne fis rien. Je profitais de son amitié sachant très bien que toute cette histoire était impossible. Il était marié depuis longtemps et j'étais juste l'un de ses meilleurs amis, son petit frère de cœur. Je fûs surpris lorsqu'il enleva mon gant pour croiser ses doigts gelés avec les miens. Il m'attira contre lui tandis je blottis ma tête sur son épaule. Je glissai ma main sur son visage et l'obligeai à me regarder. J'aimais regarder les yeux de Nuri, d'ailleurs, ils étaient aussi gris que l'étoile que l'on avait accroché ensemble sur le sapin du club l'an passé.

Étoile qui campait dans mon tiroir de table de nuit.