Attention, après ce chapitre, la fic va basculer sous le voile et passer en NC17... oui, oui, je suis d'humeur un peu plus olé olé pour cette dernière fic de l'année.
Ceci étant dit :
Chap 6.Sitôt qu'ils franchirent la porte de la chambre et qu'ils laissèrent tomber leurs sacs au sol, plus rien ne fut sujet à interprétation pour Roger. Les bras de Rafa l'encerclèrent immédiatement, le poussant contre la porte et sa bouche retrouva aussitôt la sienne. La force du baiser lui arracha un gémissement. Il avait l'impression de sentir les mains de l'espagnol partout sur son corps, le caressant par-dessus son tee-shirt, effleurant la cambrure de ses fesses.
Puis, Rafael réfréna son ardeur aussi soudainement qu'il avait commencé, se reculant juste assez pour être capable de parler :
- Je n'ai pas cessé de penser à toi.
Sa voix n'était qu'un murmure, si proche des lèvres du suisse que celui-ci eut l'impression de sentir les mots contre sa bouche plutôt que de les entendre.
- Je sais... Je veux dire, ça a été pareil pour moi. J'ai pensé à toi tout le temps.
Il tenait Rafael par la taille à présent et glissait ses mains sous sa chemise, sentant les contours de son corps, la force de ses muscles.
- Viens, souffla le plus jeune.
Il se retourna brusquement, entraînant Roger avec lui dans la chambre. C'était une pièce spacieuse et lumineuse. Le ménage y avait été fait récemment, mais il y avait des signes de la présence de Rafael partout : le désordre des câbles autour de la télévision où la Playstation était toujours branchée, un Ipod dans un coin, une pile de DVD d'entraînements, une valise de vêtements débordant sur le canapé...
Roger n'eut pas le loisir d'en apercevoir davantage que les mains de Rafael étaient à nouveau sur lui, son visage pressé contre son cou.
- Peux-tu rester ? Peux-tu rester... un moment ?
La question souleva un flot de réflexions dans sa tête sur ses priorités du moment : passer du temps avec ses filles, avec Mirka, visionner des enregistrements de matchs avec Paul, travailler avec Stéphane sur son dos... Mais rien, rien ne semblait aussi urgent que cela.
- Oui. Je peux rester.
Rafa soupira de soulagement et commença aussitôt à le pousser vers l'arrière.
- Le lit ! lança-t-il sans autre forme de procès.
Ses yeux étaient mi-clos et il avançait à petits pas vers le lit, Roger se laissa guider à reculons jusqu'à ce que l'arrière de ses genoux heurta le matelas. Il était presque étourdi par la pensée omniprésente de ce qui allait suivre:
se retrouver au lit avec Rafa, être "comme ça" avec Rafa. L'embrasser, le toucher et le sentir...
L'espagnol retira ses chaussures et ses chaussettes, ses yeux tout le temps fixés sur l'autre homme. Puis il sourit délicatement, délicieusement, et l'embrassa à nouveau. Il était doux à présent, et il prenait son temps, embrassant Roger comme s'il s'agissait d'un luxe qu'il aurait voulu savourer, comme s'il mettait à profit chaque seconde passée avec lui... Le suisse se débarrassa de ses propres chaussures et comme Rafael avançait encore, posant une main sur sa poitrine, il tomba à la renverse sur le lit. Le plus jeune le regarda tomber, mais ne suivit pas immédiatement. Il déboutonna sa chemise doucement et la jeta à terre sans bien s'en soucier, tout aussi lentement, il fit glisser son short et, enfin, s'installa au-dessus de Roger dans le lit, presque nu.
Roger déglutit à la vue de son futur amant.
- Tu es... tellement
chaud...
Il se sentit un peu ridicule en disant cela, mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Maintenant qu'il pouvait regarder, maintenant que
ça lui était permis de regarder, il voulait juste profiter de la vue. Il le trouvait magnifique. Torride. Brûlant. Sensuel... Il n'avait pas de mots...
- Toi aussi, répondit Rafael toujours souriant.
Il se redressa, à cheval sur les hanches de Roger, et lui retira son tee-shirt par-dessus sa tête. Puis il le débarrassa de son short et ils se retrouvèrent ainsi couchés, peau contre peau, presque nus, sur son lit.
- C'est dingue, lâcha encore le suisse dans un chuchotement.
-
Si, se contenta de ponctuer Rafa.
Et puis ils s'embrassèrent à nouveau.
Pour Roger, c'était une sensation étrange que d'être autorisé à le toucher, à faire courir ses mains sur toute la longueur de son dos, sentir la magnifique courbe de ses fesses et son torse entièrement pressé contre le sien. Il pouvait sentir son désir aussi, dur, palpitant, contre le sien et c'est lui qui initia un mouvement de rein pour mettre leurs érections en contact à travers le dernier rempart de tissu.
Un battement de paupières, un souffle étouffé... Il pouvait lire sur le visage de Rafa ce même sentiment d'étonnement à cette intimité soudaine. Les doigts du majorquin tracèrent des sillons sur sa peau, dessinant des arabesques sur chaque parcelle qu'il prenait le temps de découvrir. Roger en frissonnait de plaisir. Il embrassa la gorge offerte de Rafael, contenant difficilement son souffle de plus en plus erratique.
Malgré leur désir brûlant, ils tardèrent à enlever leurs sous-vêtements, un peu réticents, puis s'y résignèrent sans cesser de s'étreindre. C'était la première fois que Roger ressentait des sensations similaires, à commencer par ce contact troublant et grisant d'un autre sexe d'homme contre le sien. Il voulut y toucher sans attendre, c'était chaud et soyeux et tellement érotique. Le simple fait de le tenir dans sa main provoqua un gémissement à peine retenu de son propriétaire et l'envie irrépressible de recommencer... Lascivement, doucement. Le reste de leurs ébats fut un peu maladroit, ponctué de sons à demi-articulés mais entièrement empreint de ce même désir de découvrir l'autre. De le posséder.
De rattraper le temps perdu...Ce fut seulement plus tard, lorsque le calme commença à réapparaître et que Rafa s'effondra à moitié sur lui, haletant, que Roger s'autorisa à réfléchir à nouveau. Même avec Rafael respirant encore lourdement à côté de lui, il ne put empêcher son esprit de se remettre en marche. Et il se prit de plein fouet tout ce qu'il avait repoussé jusque là...
Mirka... Mirka qui devait se demander où il était...
- Rafa ?
- Mmm ? répondit l'espagnol contre son épaule.
- C'est vraiment dingue, quand même, tu ne crois pas ?
L'autre homme roula sur lui-même avec un soupir, regardant à présent le plafond. Comme ils n'avaient rien fait disparaître du fruit de leurs ébats, le froid commençait à les gagner. L'espagnol ne bougea pas, un bras sur ses yeux et répondit sur un ton indéfinissable :
- Oui, Roger. C'est dingue.
Sous son bras, un œil intense se posa sur Roger.
- Mais à Wimbledon, dans ta maison, c'était de la folie aussi, non?
- Oui, je suppose que ça l'était.
Ils restèrent allongés côte à côte, silencieux un moment et l'air entre eux sembla soudain plus lourd.
- Je devrais y aller.
- D'accord, répondit le plus jeune d'une voix neutre.
Il se leva enfin du lit pour se diriger vers la salle de bains et ressortit quelques instants après, avec une serviette autour de sa taille et une autre qu'il tendit à son invité.
- Rafa... murmura Roger, en essayant de dire quelque chose, mais sans parvenir à trouver les bons mots.
- C'est bon, Roger, je comprends...
Roger nettoya sommairement son torse avec la serviette tendue par son amant et ramassa ses vêtements. Il prit une seconde pour se regarder dans le miroir, comme si ce qui venait de se passer pouvait
se voir... Il passa ses doigts dans ses cheveux et se caressa les lèvres pour vérifier si la marque de la bouche de Rafa s'y trouvait imprimée...
Mais il n'y avait rien.... Il croisa le regard de Rafael qui ne disait rien face à cette scène et, impuissant, indécis, il finit par murmurer :
- Je ne sais pas ce qu'il faut faire maintenant... Je ne sais pas ce qui vient après.
Rafael se pinça les lèvres, embarrassé et dodelina de la tête.
- Je crois que tu vas partir retrouver ta femme et tes filles, non ? Et demain, Maria arrive...
- Xisca vient ici ?
Aussitôt, il repensa à la bague à son doigt, à elle souriant et tenant la main de Rafa.
- Ouais, confirma encore le majorquin.
Tout d'un coup, cela lui sembla absurde d'être ici, d'avoir cette conversation. Pourtant, il ne parvenait pas à se décider à partir.
- Oh mon dieu, Rafa...
Et à peine eut-il prononcé ces mots que les deux hommes comblèrent le fossé qui les séparait et se serrèrent dans les bras fiévreusement. Roger pressa son front contre celui de Rafael et ils restèrent comme ça un moment, sentant le contact de l'autre, leur souffle rapide, une sorte de désespoir enfoui dans cette étreinte tendre qui ressemblait aux adieux des quais de gare...
- Rafa, je dois y aller... finit-il par articuler.
- Je sais. J'aurais aimé que tu puisses rester.
- Moi aussi.
Mais il ne pouvait pas, alors il quitta les bras de son espagnol et récupéra son sac de sport sur le sol, la mort dans l'âme.
- Mais on se revoit bientôt, d'accord ?
- Oui, bientôt.
Et le regard sérieux et plein d'espoir qu'il lut sur le visage de Rafael alors qu'il le quittait aurait presque suffi à lui faire oublier ses obligations et rester...
Presque.
A suivre.