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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 04 Oct 2013 10:05 
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Benedict me fait vraiment de la peine... j'espère de tout coeur que ça va s'arranger pour lui. Martin a l'air concerné en tout cas, espérons que son idée soit la bonne...

:suite:

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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 04 Oct 2013 11:19 
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Merci pour vos commentaires !
Je suis touchée que vous soyez émues par Benedict et son désarroi ! :heart:

La suite va arriver sans tarder :wink:


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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 05 Oct 2013 10:42 
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Martin a beaucoup cogité !

Et voici le chapitre quatre !


Les enfants avaient réclamé des muffins. « Nature ! » avait précisé Joe. « Nan, avec des pépites de chocolat ! » avait répliqué Grace. Leur mère avait rétabli la paix : « Je ferai les deux ! »
Amanda était seule dans la cuisine avec le chien Arthur, les deux gourmands dans leur chambre, entre jeux et disputes, Martin à une émission de radio pour une interview. Elle disposa les ingrédients sur le plan de travail : farine, lait tiédi, chocolat cassé en petits morceaux, levure boulangère, semoule, sel. Après avoir préparé la pâte, divisée en deux boules, l’une avec des pépites de chocolat et l’autre sans, elle la laissa reposer sous un torchon pendant une heure, après quoi elle confectionna les muffins qu’elle laissa également reposer une heure. Elle les fit ensuite cuire sur une poêle avant de les disposer, dorés à point, sur de grandes assiettes bleu pâle.
Un peu plus tard, la petite famille au complet se régala au cours d’un goûter tardif. « Personne n’aura faim au dîner » regretta Amanda. Martin étalait de la confiture d’abricots sur une moitié de muffin. Dressant une cuillère en guise de sceptre, il proclama, sentencieux : « Menu de ce soir : un fruit ou un yoghourt chacun ! » puis il posa la cuillère et mordit dans le muffin.
Attentif et tendre, son regard s’attardait sur Amanda, perplexe.
Elle se leva de table, alla vers l’évier, se retourna. Martin ne l’avait pas lâchée des yeux. Amanda fit couler de l’eau sur ses mains collantes de sucre.
Elle en aurait juré, il avait quelque chose en tête.

Joe et Grace étaient couchés. Amanda proposa à Martin de visionner le DVD du film « Lincoln » de Steven Spielberg, qu’ils n’avaient pas encore eu l’occasion de regarder.
Martin se gratta le front, puis le cou : « Euh oui, d’accord, tout à l’heure », toussota, s’assit sur le canapé près d’Amanda, toussota encore : « Je voudrais te parler de quelque chose. »
Sa compagne reposa le DVD. Martin n’en finissait pas de labourer son cou d’un ongle obstiné tout en étudiant le tapis. Cet embarras très inhabituel commença d’inquiéter Amanda.
A croire qu’il allait lui annoncer leur séparation, c’était grotesque. Que lui arrivait-il.
Martin finit par laisser son cou en paix, fixant sur Amanda un regard plus attendri que jamais. Il sourit légèrement tout en rougissant. Cette fois, la jeune femme se retint de rire.
Et maintenant, il avait l’air sur le point de débiter une demande en mariage. Cela devenait ridicule.
Martin s’en prenait désormais à ses doigts, dont il mordillait l’extrémité en silence. Amanda le houspilla : « Bon, Martin, tu accouches ? »
Le petit blond devint écarlate, un rire étouffé le secoua. Après un dernier coup d’œil au tapis, il se lança.
« Ma douce, ça te tenterait, d’avoir un autre enfant ? »
Amanda leva les sourcils.
Quelle surprise, c’était mignon, pas très raisonnable, elle n’était plus si jeune, il était adorable.
« Je ne sais pas, tu me prends au dépourvu… Tu voudrais un autre enfant, toi ? Tu ne m’avais jamais dit… » Elle se tut et reprit : « Tu voudrais un troisième enfant ? Honey, je ne suis plus une jeunette, mais bon, pourquoi pas après tout, si tu en as vraiment envie, on peut voir… »
Elle était émue. Si Martin désirait un autre enfant, un petit dernier, il l’aurait.
Elle regarda son homme, toujours occupé à tourmenter ses doigts. Il s’éclaircit la gorge, posa une main sur le genou gauche d’Amanda. Toussota.
« Ma douce, avec Benedict, qu’est-ce t’en dirais ? »
- Avec Benedict ?
La main caressa le genou.
« Je ne sais pas comment tout ça va finir pour lui, ça le bouffe, cette histoire de paternité, sa vie a l’air d’être pleine comme un œuf, mais non, il me parle de vide, de trucs comme ça, quelquefois son regard me fait peur, à Swindon, il m’a fait peur. Je sais bien, il est censé avoir l’embarras du choix pour les femmes, et d’ailleurs il l’a, mais en fait ça coince, tout le temps. Je ne sais pas pourquoi exactement, une chose est sûre, ça coince quelque part, complètement. Il n’y arrive pas, il ne se sent à peu près jamais en sécurité. Avec Olivia, si, avec moi aussi. »
Martin hésita une seconde.
« Avec toi aussi. »
Durant quelques secondes, il attendit une réaction, qui ne vint pas.
« Avec toi, il se lancerait, en tout cas, j’en suis presque sûr, il t’aime, beaucoup, et toi aussi il me semble, il te fait confiance, il nous fait confiance à tous les deux. Je sais bien que ça paraît un peu…un peu…mais enfin bon, ce serait… quelque chose de sympa. De beau, voilà. Un petit frère ou une petite sœur pour nos gamins, qu’est-ce que tu en penses, ma toute douce ? »
La main de Martin s’immobilisa sur le genou d’Amanda silencieuse, dont le visage n’exprimait aucune émotion visible. Le silence s’intensifia, un spasme vrilla l’estomac de Martin.
« C’est une plaisanterie ? »
Martin retira sa main. Féroce, le spasme récidiva.
Cela démarrait affreusement mal.
Amanda se leva et demeura debout près du canapé.
« Non, ce n’était pas pour rire ? En gros, si j’ai bien compris, tu me dis si je me trompe, tu me vois comme la pondeuse de Benedict ? Il n’est pas fichu de s’en trouver une tout seul, donc pour toi, grand génie, le remède miracle, la pondeuse, c’est moi ? »
Amanda recula de trois pas. Pour la première fois depuis bien longtemps, Martin chercha ses mots : « Ce n’est pas ça… Ma douce, tu es… mon pilier, mon roc… je pensais que tu pouvais… qu’on pouvait… élargir un peu la famille… notre famille…»
Le bafouillage s’épuisa sous le regard glacé d’Amanda, toujours immobile : « Tu pensais ? Ah bon ? A trouver une mère porteuse pour ton mec ? Tu pensais l’avoir trouvée à domicile ? Une solution pratique et sans frais, une petite nana gentille et disponible ? »
L’accablement figea Martin.
Ton mec. Jamais elle n’avait dit ça, jamais. C’était la première fois, c’était horrible. Toujours « Ben », « Benny », « Cumby », le « grand chat », les mots doux d’Amanda.
Elle ricana : « Et tu as pensé que j’allais marcher ? Et sauter de joie, tant qu’on y est ? Il t’a vraiment pompé le cerveau, en plus du reste ! »
La consternation de Martin atteignit son comble.
Jamais elle n’était vulgaire, jamais. Elle était à ce point hors d’elle. C’était épouvantable. Il avait tout gâché.
Il avait cru sauver Ben, il avait semé le désastre. Le sol allait s’ouvrir sous ses pieds, le plafond s’écrouler, Amanda le quitter.
Près de la porte, celle-ci lança âprement : « Si tu avais pu, tu te serais fait mettre en cloque pour lui, non ? » Elle sortit de la pièce sans attendre de réponse.
Martin fixa la porte.
S’il avait pu, oui.

Il était près de minuit. Martin monta à l’étage. Il avait bu un verre de whisky, un single malt des Highlands, puis un deuxième, avait cherché refuge au milieu de ses disques, trois minutes plus tard avait fait demi-tour en direction de la bouteille de scotch, saisi le verre, la bouteille, reposé le tout sur la table.
Dans la chambre obscure, Martin se déshabilla rapidement, jetant ses vêtements au hasard sur le sol. Dans le lit, Amanda reposait sur le côté gauche, immobile. Martin savait qu’elle ne dormait pas. Il s’allongea sur le dos, la couverture ramenée à hauteur des épaules, les bras croisés. Les yeux fixés au plafond, il se prépara à une nuit sans sommeil.


A suivre


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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 05 Oct 2013 17:15 
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Ouh là, je ne m'attendais pas à ça. Mais il a vraiment des idées bizarres Martin quand il s'y met lol !

Je comprends qu'Amanda soit furieuse. Elle doit déjà partager son homme avec un autre... ça c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

:suite:


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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 05 Oct 2013 17:22 
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Ohla, oui évidemment...
Les réparties un peu agressives d'Amanda m'ont fait sourire mais bon faut reconnaître que Martin l'a bien cherché...

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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 05 Oct 2013 18:40 
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Martin a trouvé une solution qui a le mérite d'être originale mais sa femme n'a pas l'air d'être très chaude pour dire oui.
Au moins ce chapitre permet de vérifier qu'elle était bien au courant pour la liaison des deux hommes...

Vivement :suite:

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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 05 Oct 2013 23:12 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Oh bon sang :shock: Bon ok, je comprends Martin, et l'idée est belle pour Benedict. Mais en même temps la réaction d'Amanda est tout à fait logique. ça sent mauvais tout ça. J'ai hâte de voir comment tu vas gérer cette situation :wink:


:suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 07 Oct 2013 22:28 
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Merci pour les commentaires ! :D

Je constate que les avis sont partagés sur l'idée de Martin... :) "bizarre" ou "belle" ?
Je glisse mon avis perso :oops: : peut-être bien les deux, mon général !

En revanche, personne ne s'étonne de la réaction d'Amanda ! Moi non plus ! :mrgreen:

MAPI a écrit:
Au moins ce chapitre permet de vérifier qu'elle était bien au courant pour la liaison des deux hommes...


Effectivement ! Les précédents chapitres, et mes précédentes fics n'étaient sans doute pas totalement clairs sur la question...


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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 08 Oct 2013 09:44 
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rhoda a écrit:
MAPI a écrit:
Au moins ce chapitre permet de vérifier qu'elle était bien au courant pour la liaison des deux hommes...


Effectivement ! Les précédents chapitres, et mes précédentes fics n'étaient sans doute pas totalement clairs sur la question...
Ah mais c'était bien de laisser planer le doute ;)

:suite:

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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 08 Oct 2013 21:22 
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Merci MAPI ! :D

La suite arrive bientôt ! :wink:


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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 10 Oct 2013 16:20 
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Le dernier chapitre s'est terminé dans une ambiance pour le moins électrique entre Martin et Amanda...

Voici le cinquième - et dernier - chapitre :



Amanda rangea la bouteille de single malt dans le meuble bar, glissa le verre dans le lave-vaisselle.
Jamais Martin ne laissait de désordre derrière lui, jamais.
Il s’était levé avant elle, s’était éclipsé de la chambre comme une ombre. Elle l’avait entendu sortir de la maison avec le chien.
Une heure plus tard, en compagnie de son maître, Arthur rentra de promenade d’excellente humeur et affamé. Les enfants et lui dévorèrent leur petit déjeuner.
Une autre heure s’écoula. Joe et Grace étaient partis à l’école. Leur père les avait accompagnés et n’était pas rentré. Lorsqu’il était sorti, Amanda avait constaté la présence de nombreux épis dans ses cheveux.
Il n’avait jamais su se peigner correctement. Il n’avait qu’à se débrouiller.
Juste avant de franchir le seuil, Martin avait fixé Amanda de ses grands yeux d’enfant au regard intense et profond. Toute clarté d’aube avait disparu de ses prunelles.
Elle s’était détournée.
Il ne l’aurait pas comme ça. Jamais elle n’avait su résister à ses grands yeux, il y avait un début à tout.
En larmes, elle s’effondra sur son lit, une grande boîte remplie de mouchoirs en papier à portée de main. Moins d’une demi-heure plus tard, la boîte était vide. Rattrapée par sa nuit d’insomnie, Amanda s’endormit.
A son réveil, il était treize heures. Elle avait faim.
Dans la cuisine, Arthur lui fit fête. Tous deux sortirent dans le jardin, Amanda respira le parfum des roses trémières, puis rentra dans la maison. « Tout à l’heure, Arthur, on ira se promener, en allant chercher les enfants » expliqua-t-elle au chien qui approuva d’un bref aboiement.
Le bacon grésilla dans la poêle, puis les œufs. Amanda partagea le bacon avec Arthur. Le soleil avait pris ses quartiers d’après-midi dans la cuisine.
Un peu plus tard, dans la salle de bains, devant le grand miroir, Amanda examina une petite ride verticale entre ses sourcils : une nouvelle venue. Elle soupira. La maison était silencieuse. Martin n’était pas rentré.
Il était dingue de Cumby, mais à ce point. A ce point, ce n’était pas raisonnable.
D’une pression des deux index, elle étira la peau entre les sourcils, puis relâcha. La petite ride reprit sa place. Elle soupira à nouveau.
C’était totalement déraisonnable. Benedict lui rirait au nez s’il savait. Un enfant avec elle.
Il ne rirait peut-être pas. Une idée de Martin, c’était forcément génial. Ô ciel.
Amanda quitta la salle de bains et le miroir grincheux. Dès qu’il l’entendit entrer dans le salon, Arthur se leva. Elle lui gratta le sommet du crâne : « Ce n’est pas encore l’heure, dans un petit moment, Arthur. » Elle ouvrit la porte-fenêtre, s’assit sur le seuil. Le chien fila dans le jardin. Tandis qu’elle le regardait gambader, les souvenirs affluèrent.

Martin se battait avec des casseroles dans la cuisine et Benedict s’asseyait près d’elle, appuyait la tête contre son épaule, s’assoupissait. Il se réveillait, la regardait, un sourire d’enfant aux lèvres. « Pardon, j’étais fatigué ». Elle caressait ses cheveux, jouait avec les boucles souples et épaisses. Il autorisait de très rares personnes à toucher ses cheveux.

Joe et Grace étaient en visite avec elle sur le tournage de « Sherlock » à Londres. Benedict avait pris Joe dans ses bras, embrassait le petit garçon sur une joue, Martin sur l’autre, Grace pleurnichait, réclamait la place de son frère dans les bras de Ben.

Benedict portait le nouveau-né d’Adam, son ami d’enfance, il posait un regard ébloui et rêveur sur le nourrisson, ses longs doigts épousaient avec délicatesse les contours de la petite tête duveteuse.

Ses longs doigts sur elle. Ce serait étrange, fascinant. Ses longs doigts sur Martin.
Amanda regarda l’heure à sa montre.
Dans quelques mois elle aurait quarante ans. Il n’était pas trop tard, il était encore temps d’être déraisonnable.
Elle découvrirait le goût et l’odeur de Ben, de sa peau, de tout. C’était un détail. Ce n’était pas un détail. Elle saurait enfin, comme Martin.
Dans un coin du jardin, Arthur aboya brièvement.
Sauf si Ben ne voulait pas. Ce serait infiniment plus sensé.
Mais s’il voulait, ce serait infiniment plus captivant.
Amanda ébaucha un sourire ironique.
C’était à peine croyable, elle serait presque déçue si Benedict refusait. Elle serait déçue. Elle n’était pas raisonnable, elle était folle.
Elle se leva brusquement. « Arthur ! On y va ! C’est l’heure des enfants ! »

Le triple nœud dans son estomac s’était légèrement desserré. Dès son retour, Martin avait remarqué que la colère s’était effacée du regard d’Amanda, sans qu’il parvînt à déchiffrer ce qui l’avait remplacée.
Il patienta.
Il reçut un long appel téléphonique de Nick Frost en grande forme, Amanda reçut à son tour un coup de fil d’un réalisateur travaillant pour la BBC, les enfants prirent leur goûter, ils partirent jouer chez des voisins, enfin le silence se fit.
Debout, appuyée contre le mur près de la porte-fenêtre, Amanda le rompit.
« J’ai réfléchi. »
Elle se tut. Martin n’avait toujours pas réussi à décrypter le regard de sa compagne qui, à nouveau, ne disait plus mot. Au cœur de son anxiété, l’irritation pointa.
Quel art du suspense et de la tension dramatique. Quel cabotinage, c’était bien une actrice.
Amanda toussota. « Disons que… j’ai un peu reconsidéré la question. » Elle s’interrompit à nouveau. Martin commençait à ressentir un soulagement prudent lorsque surgit la question : « L’enfant, on le ferait comment ? »
Martin n’en crut pas ses oreilles. Une bouffée de panique lui coupa le souffle.
Comment fait-on un enfant. Que lui arrivait-il. Elle était sous le choc, c’était sa faute à lui, à ses idées stupides, elle était complètement chamboulée, elle avait perdu le nord, elle en était revenue aux histoires de cigognes, il était impardonnable, ce n’était peut-être pas si grave, elle allait se reprendre.
Il balbutia : « Comment ça, comment ? »
Amanda sourit. Apparemment, elle devait mettre les points sur les i.
« Je veux dire, comment serions-nous censés nous y prendre, Benedict et moi ? A l’ancienne ou en éprouvette ? »
Martin resta interdit.
On ne pouvait pas être plus idiot. C’était lui qui avait totalement perdu le nord, la tête, qui devait se reprendre.
« Euh, comme tu veux…comme il veut. Comme vous voulez. »
Au terme de ce laborieux exercice de conjugaison, Martin se tut, rasséréné.
C’était aussi simple que ça.
Mais Amanda avait d’autres questions : « Cet enfant, il habiterait où ? »
- Chez Ben, et ici. Ben est souvent absent de Londres, nous deux beaucoup moins.
- Deux maisons ? Tu crois ? Ce n’est pas un peu trop ?
Martin balaya l’objection d’un revers de main : « Les enfants s’adaptent facilement. Je pense que le môme n’aurait aucun mal à s’habituer à deux nids douillets ! »
- Mmh. Il pourrait être perturbé par cette situation un peu bizarre.
- Tout à fait. Absolument. Ce sera traumatisant pour cet enfant. Insupportable. Etre élevé par trois adultes aimants et attentionnés. Sans parler des grands-parents. Un vrai calvaire. »
Amanda sourit. Elle retrouvait son Martin. Elle ne s’ennuierait jamais avec ce drôle de numéro.
Elle s’assit sur le parquet, à proximité de la porte-fenêtre. « Et toi ? »
- Quoi, moi ?
- Comment tu expliquerais tout ça, à tout le monde, au public ?
- Je n’expliquerai pas.
- Tu crois que c’est si simple ? Tu es aussi une personne publique, que tu le veuilles ou non. Tu vois le tableau : nous vivons ensemble, avec nos deux enfants, si j’en ai un troisième avec Benedict Cumberbatch, personne n’y comprendra rien. »
Martin haussa les épaules : « De toute façon, personne ne comprend jamais rien. »
Il rit doucement : « Des sites Internet vont exploser et puis ça finira par se calmer, comme d’habitude. Les gens passeront à autre chose. Ils passent toujours à autre chose. Je survivrai. »
- Et pour Benedict ? Devenir père avec la compagne d’un ami ? Je ne dis même pas de son ami. De quoi aura-t-il l’air ? Tu imagines la tête de son agent ? De ses fans ? De ses nouveaux copains d’Hollywood ?
Martin gratifia la « compagne de l’ami » d’un large sourire sarcastique : « De quoi aura-t-il l’air ? En ce moment, tu sais de quoi il a l’air pour toute cette bande de cinglés ? D’un accro aux galipettes, d’un coureur de jupons irresponsable qui change plus souvent de copine que de chemise. Ou alors d’un gay dans le placard. Quel délire n’est-ce-pas. »
Le visage de Martin exprimait une indignation outrée. Amanda ne put s’empêcher de rire. Il poursuivit : « Bref, d’une façon ou d’une autre, ce vilain garçon se vautre dans le stupre. Au moins, il aura un autre « air » s’il devient papa. »
Martin enlaça Amanda, l’embrassa dans le cou, chuchota : « Ma douce, tu es une merveille. Tu verras, tout ira bien. »
Elle lui ébouriffa les cheveux, plongeant les doigts dans leur masse dense et soyeuse.
Elle n’était pas sûre de distinguer clairement où les emmènerait ce voyage. Mais en sa compagnie, elle irait explorer ces nouveaux paysages. Si Benedict était partant. Rien n’était sûr.
Comme s’il avait lu dans ses pensées, Martin observa : « Il est temps d’en parler avec Benedict. »

Le déjeuner avait été délicieux. Comme d’habitude, la tarte au cresson et bacon d’Amanda avait été parfaite. Benedict était serein et détendu. A l’intention des enfants ravis, il se lança dans une série d’imitation d’animaux. Il fut impeccable en jaguar, gracieux et émouvant en biche, se surpassa en ours. « Mal léché », précisa-t-il. « Ça, on le sait » répliqua Martin, goguenard.
Lorsque Benedict se transforma en chien, Amanda renvoya le cabot à la niche et les enfants dans leurs chambres.
« On voulait être un peu tranquilles pour discuter » expliqua Martin à Benedict.
Troublé, ce dernier surprit un échange de regards entre son ami et Amanda.
Ils semblaient tramer quelque chose, c’était déroutant.
Le regard tendre de Martin l’apaisa. Benedict se tourna vers Amanda qui l’observait avec attention et bienveillance. Elle lui sourit, prit une profonde inspiration, se lança :
« Ben, Martin et moi nous aimerions, te soumettre une proposition. »



"FIN"


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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 10 Oct 2013 19:09 
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Non mais non mais tu ne peux pas mettre "FIN" à ce moment là !! Je veux la réponse de Benedict moi !!! :evil:

J'aime beaucoup la réaction finale d'Amanda... et le coup du "on le fera comment ?" j'ai adoré la réaction de Martin ! :lol:

:bravo: :bravo: mais je veux une SUITE !!!


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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 10 Oct 2013 19:54 
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Moi j'aime bien cette fin ouverte, je trouve que c'est intelligent et on peut tout imaginer.
Je m'attendais à tout sauf au revirement d'Amanda. Excellent !

:bravo: :bravo: :bravo: :bravo:

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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 11 Oct 2013 13:30 
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Je rejoins Cyb, le mot FIN ici est juste inacceptable ^^ Non c'est vrai quoi, tu nous appâtes avec plein de perspectives alléchantes et hop c'est fini... ça ne te dirait pas de prolonger un peu cette belle fic ? Hein ? *yeux de chat poté*

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 Sujet du message: Re: Les cigognes Martin Freeman / Benedict Cumberbatch G
MessagePosté: 11 Oct 2013 18:30 
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J'aime cette fin qui laisse planer le doute, mais en même temps tu nous laisses espérer tellement de choses pour leur avenir que si tu nous écrivais finalement une suite je serais loin d'être contre :wink: Comme tu le vois je suis pas contrariante comme fille :mrgreen:

Quoi qu'il en soit, merci pour cette fic que j'ai pris plaisir à lire d'un bout à l'autre. Il me tarde déjà de lire la prochaine.

:bravo: :bravo:

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