Forum - Le Monde du Slash

Bon, encore une, en espérant qu'elle ne soit pas trop redondante avec les précédentes. Je m'excuse par avance de malmener encore Roger mais je pars toujours du principe qu'il est celui qui a le plus à perdre et il est le plus facile à faire évoluer
Je remercie Lucy pour son aval, j'étais bien moins à l'aise sur cette fic vue par une tierce personne.

Destinés.

Pov Novak

1

Tu m'as plu tout de suite, avant même que je sois le champion que je suis aujourd'hui. Apprendre à te connaître n'a fait que confirmer qu'il ne s'agissait pas pour moi d'une lubie passagère de fan. J'ai tout fait pour attirer ton attention et j'ai fini par réussir à te battre afin que tu me considères comme ton égal.

Au premier sourire que tu m'as fait, je suis tombé fou de toi. Un homme enfant, simple, humble, timide mais tellement puissant sur un court de tennis. Je t'ai aimé immédiatement, mais toi bien sûr, tu ne voyais que Lui...

Rafael.

J'aurais voulu te dire de ne rien attendre de cet homme-là, qu'il n'avait rien à t'offrir, que jamais il ne risquerait sa réputation et sa famille pour toi. Mais tu savais déjà tout cela. Tu le regardais avec cet air résigné qui mélangeait une douleur sourde et un respect dont tu te contentais. J'avais beau t'aimer, j'avais beau le détester d'être celui que ton cœur avait choisi, je ne pouvais m'empêcher de vouloir le secouer pour qu'il puisse voir la chance incroyable qu'il avait d'être le centre de ton univers.

Je suis devenu numéro Un mondial en me disant que c'était peut-être le prestige que tu aimais chez lui mais tu continuais à m'offrir une amitié égale, presque désolée - te doutais-tu déjà? - et tu continuais de promener sur lui ce regard triste et sans espoir. Et moi, moi, je persistais à espérer qu'un jour, tu l'oublierais...

Longtemps j'ai cru que Roger Federer resterait aveugle à ton amour. Longtemps j'ai cru qu'il n'y serait jamais sensible. Jusqu'à ce jour où mon cœur s'est arrêté de battre...

Ce soir-là, tu venais de le vaincre en quart de final d'un Master 1000 et même si le match avait été magnifique, tu savais qu'il en serait dévasté. C'était l'année noire de Roger, celle qui me faisait espérer son départ, celle qui te faisait redouter sa retraite.

Moi aussi, j'étais dans ce vestiaire et moi aussi j'ai vu le Maître pleurer ce soir-là. Mais moi, je suis resté dans l'ombre quand toi, tu as accouru pour l'enlacer et lui murmurer les plus sincères encouragements qu'un adversaire puisse prononcer. Quand il a levé les yeux sur toi, il a vu, enfin, ta tendresse qui n'avait rien d'un leurre, ta chaleur dont son corps avait tant besoin en cet instant et il ne t'a pas repoussé quand tu l'as embrassé.

Je sais que je n'aurais pas du rester, mais comment détacher mes yeux de toi, Rafa, de tes mains qui dessinaient l'ovale de son visage et parcouraient sa jugulaire le laissant frissonnant sous tes effleurements ? C'était si facile pour moi d'imaginer tes mains sur ma peau en cet instant... J'étais aussi hypnotisé qu'il l'était lui, totalement alangui sous tes caresses expertes, happé par ton regard noir intense entièrement dilaté par le désir que tu avais de lui. Je l'ai entendu gémir, presque surpris lui-même de l'effet que lui faisait chacun de tes gestes. Et moi... je n'en suis pas fier mais je ne pouvais m'empêcher de glisser ma main sur mon désir douloureux et d'accompagner chacun des sons étouffés qu'il réprimait comme s'il s'agissait de moi...
Quand tu as fini à genoux devant lui, offrant la plus belle image de luxure que mon cerveau ait jamais enregistrée et que je l'ai vu, lui, se cambrer et rejeter sa tête en arrière, mordant sa lèvre inférieure jusqu'au sang pour réprimer la jouissance qui explosait dans sa poitrine, j'ai fermé les yeux pour m'imaginer à sa place, me libérant de cette tension si intense dans mon ventre.

Après, il a paru légèrement perdu mais tu avais anticipé ça et quand il a dit un peu hagard qu'il devait y aller, tu as pris un air entendu et toute ton attitude lui montrait que tu ne lui demanderais jamais rien. Il a paru soulagé, gêné et réellement bouleversé et tu l'as laissé partir. J'ai compris que pour toi, un nouvel enfer commençait, celui de l'attente. L'attente de sa réaction. De ses visites peut-être. Que tu devinais déjà aussi rares et espacées que des finales de grands Chelems.

Et puis d'un seul coup, tu t'es redressé, tu as regardé dans ma direction et tu as prononcé ces mots qui m'ont fait sursauté.

- Qui est là?

Je suis sorti de l'ombre, penaud et l'air coupable, la tête basse. Un silence de plomb s'est étiré quelques instants.

- Nole ?
- Je...

J'ai osé lever la tête pour me plonger dans ton doux regard caramel un peu déboussolé par ce qu'impliquait ma présence en cet endroit. Je repris :

- Je suis désolé, c'était trop tard pour que j'essaie de filer à l'anglaise.

Je crus que tu allais me sourire de ton sourire enfantin mais tes yeux tombèrent sur les boutons de mon jean encore dégrafés avant de se reporter sur mes yeux pour y lire la confirmation de ce que tu devinais et qu'il n'était pas aisé de cacher. J'étais rouge de honte mais j'ai tenté le ton détaché "à la Novak" en murmurant juste :

- Vous étiez tellement... chauds...

Tu te raclas la gorge, logiquement embarrassé et j'eus peur que cette rencontre fortuite ne t'éloigne de moi, alors je t'ai proposé un verre, comme si définitivement, il était tout à fait naturel que je me fasse un petit plaisir en regardant deux hommes ensemble. Tu as eu l'air encore plus surpris et, sans doute pris au dépourvu, tu as accepté.

A suivre

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* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *

Ouiiii, je suis contente que tu commences une nouvelle fic, j'ai hâte de voir la réaction de Roger

Eh, eh, un pairing avec Nole du coup je lis Début très intéressant, il me tarde de voir comment va s'arranger cette situation.

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"When I'm not writing, I'm dying" Neil Diamond

"Reading is one of the joys of life and once you begin, you cannot stop." Benedict Cumberbatch

Une nouvelle histoire
Un début fort intéressant j'ai hâte de savoir ce que tu nous réserves pour la suite.

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Merci


En plus, il a un rôle sympa ce coup-ci

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* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *

2

Tu tenais ton jus de fruit si pieusement que j'ai cru qu'il ne serait pas possible de t'en faire lever les yeux. J'ai commencé par t'assurer que je ne dirais rien parce que tu avais l'air d'un petit chaton craintif et que je me sentais comme un grand méchant loup. Pourtant tu aurais du savoir que jamais je n'aurais pu faire quelque chose pour te nuire... Tu t'es détendu et j'ai osé aborder le sujet de front me disant que peut-être, je pourrais devenir ton confident. Chaque jour, un peu plus près de toi.

- Roger et toi, c'était la première fois ?

Tu t'étranglas sur ton jus de fruit et je pris l'air le plus charmeur que j'avais en magasin :

- Je pensais... enfin j'espérais qu'on était amis.

A ces mots, tu t'es radouci tout de suite et tu as relâché tes épaules.

- On est amis, Nole et oui...
- Oui?
- C'était la première fois.
- Eh bien, il n'est pas près de l'oublier, crois-moi.

Tu t'es mis à rougir, adorable, mais je n'ai pas pu retenir les mots qui ont suivi, plus durs, plus incisifs que je l'aurais voulu.

- Tu sais qu'il est marié et père de famille.
- ...
- Je veux dire, n'attends pas trop de lui.
- Je sais.

Tu avais murmuré ces mots du bout de tes lèvres pulpeuses sans réaliser l'aveu qui s'y cachait, cet amour pris en étau dans ton cœur, sans réelle possibilité de partage. J'ai eu mal pour toi, mal pour moi et je l'ai encore détesté, lui. Lui qui ne te méritait pas. Lui qui t'arrachait le cœur. Et le mien.

Comme je m'y attendais, Roger ne put se passer bien longtemps des charmes auxquels il avait goûtés dans ce vestiaire. Tu ne m'en parlas jamais qu'à mi-mots mais il n'était pas difficile de remarquer ses quelques allées-venues dans ta chambre d'hôtel. C'est vrai que plus d'une fois, je collais mon oreille à ta porte pour entendre ce que mon cœur savait déjà. Vous faisiez l'amour sur des créneaux minutés et pendant que tu prenais ta douche, je l'entendais écrire un mot probablement pour te dire qu'il devait partir, sans doute incapable d'affronter ton regard dans lequel il devinait plus de tendresse qu'il n'aurait voulu en voir pour soulager sa conscience.

Il quittait ta chambre toujours pressé, toujours sans me voir, son portable à la main, une excuse déjà aux lèvres pour justifier son retard auprès d'elle. Elle. Celle qui avait ta place.

Je le détestais de te faire souffrir. Moi, je passais bien plus de nuits que lui dans ta chambre, je te connaissais bien mieux que lui, je savais tout ce qui faisait ton charme, ta simplicité et ta gentillesse. Dans ta chambre, nous passions des heures à jouer à la PlayStation et à manger des pizzas, parfois même avec gluten. Et tu finissais souvent par t'endormir sur mon épaule, le visage triste de l'avoir attendu en vain.

Je savais que je n'aurais jamais sa place. Pourtant, je continuais d'espérer. Tu n'as jamais rien dit mais parfois tu avais l'air tellement désolé que je me doute que tu connaissais la vraie nature de mes sentiments pour toi. Mais tu n'y pouvais rien. Tu l'aimais lui. Toujours lui. Même si ta raison te criait de t'en protéger.

Ce matin-là, j'ai quitté ta chambre assez tôt pour aller m'entraîner et j'ai croisé Stanislas Wawrinka dans l'ascenseur. Cela faisait plusieurs fois que je le voyais hésiter à me parler alors je lui ai proposé de nous entraîner ensemble. On a pris un verre et beaucoup parlé jusqu'à ce qu'il lâche ce qu'il avait sur le cœur ;

- Tu ne devrais pas t'attacher à lui.
- Quoi?
- Rafa...
- Mais que...
- Il aime Roger et personne n'y pourra jamais rien.

Mon regard se figea sur lui quelques instants mais j'avais trop besoin de parler de ce poids dans ma poitrine, de ce secret étouffant que je ne me donnais pas la peine d'essayer de nier.

- Ouais. Mais il a besoin de moi. Roger... eh bien, est un con de suisse sans cœur, sauf le respect que je dois à ton pays.
- Tu le juges sans le connaitre.
- Je le juge sur ce que je vois.
- Roger et Rafa, enfin, ils sont faits l'un pour l'autre, c'est comme ça, toi, comme moi, n'y pouvons rien.
- Toi ?
- Qu'est-ce que tu crois?
- Tu es amoureux de Federer ?
- J'étais. Disons que je me suis fait une raison. Il m'a suffi de voir comment il regardait Nadal pour comprendre que je ne pourrai jamais lutter.
- Comment il le regarde? Mais il ne le regarde pas, il n'a d'yeux que pour sa grognasse de femme.

Je vis Stanislas rire légèrement devant mon langage cru mais il reprit sérieusement.

- Bien sûr que si, il l'aime mais tu ne veux pas t'en rendre compte, tu veux continuer d'espérer...

A suivre

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* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *

Tes deux premiers chapitres promettent . J'aime voir un Stan plein de recul et qui va faire oublier à Nole Rafa en passant

Et j'attends avec impatience

waiouh j'aime beaucoup a 2-3 exceptions près que je ne suis pas super fan de stanislas et que ne n'aime carrément pas novak djokovic
ce qui ne m'empêche pas de lire ta fic. et franchement je suis fan des 2 premiers chapitres donc

Helloo, il fallait bien quelqu'un qui prenne la défense de Roger dans cette fic


En fait, j'ai juste pris Stanislas parce qu'il est suisse et que ça me paraissait plus crédible en soutien de Rogi. Quant à Novak, je lui ai souvent donné des rôles de méchant, fallait que je me rachète et puis en finale de l'US open, je l'ai trouvé très fair play, du coup, j'ai décidé de faire amande honorable. Je l'ai surtout choisi parce qu'historiquement Novak et Roger ne s'aiment pas et comme tu as pu constater, Novak ne se prive pas de taper sur Roger...

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* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *

A part l'expression grognasse de femme (même si dans le contexte elle a son sens), j'ai beaucoup aimé ce chapitre.

Stan qui semble résigner par rapport à Roger et qui essaye d'ouvrir les yeux à Novak

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Et je t'en remercie

Sur ce coup-là ils me font tous de la peine, à part Roger mais tant mieux puisque je ne l'aime pas (mais chut, j'ai rien dit )

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"When I'm not writing, I'm dying" Neil Diamond

"Reading is one of the joys of life and once you begin, you cannot stop." Benedict Cumberbatch

euh oui voilà une des raisons pour lesquels je n'aime pas novak. Personne touche a roger non mais
!!!
non sincèrement je n'aime pas le tennisman mais je suppose que l'homme... euh quoi que non il s'en prends à roger mais il est fair play je te l'accorde!

Rooooooo une fiche avec Stan nounours !!! Rien que pour ça je vais la lire même s'il y a l'autre Suisse ( désolée pour les fan mais je ne peux vraiment pas avec Federer, j'ai essayé pourtant mais non ça coince ). Et puis bon il y a Rafafa donc deux chouchous dans une fiche je valide.

Que dire ... J'adore l'apparente décontraction du futur marié aka Mr Djokovic à la fin du premier chapitre. J'ai pouffé comme une dinde en imaginant la scène, c'était trop hilarant. Oui bon je pouffe vite, serai-je donc une pouffe qui s'ignore. Breeeeeeef revenons à nos moutons ou plutôt nos tennismen.

Dans le chapitre deux j'aime beaucoup le réalisme et le calme de Stand même si on sent qu'il en a bavé et doit encore en baver.

J'attends la suite avec impatience pour voir comment cela va tourner.

*s'en va joyeusement baver sur les photos de Feli en tenue de Boxe thaïe*

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Tu peux parler avec le traitement que tu as infligé à Lestrade dans ta dernière fic mais bon, oui, ils font tous un peu pitié, je reconnais


Tu sais que c'est toujours un plaisir de te lire et grâce à toi, j'ai découvert ceci que je partage :

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* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *

Ashyra et Glasgow resteront de marbre mais pour les autres désolée de maltraiter Roger, ça ne pourra aller que mieux pour lui après...

chap 3

Les paroles de Stan me hantèrent longtemps mais je ne pouvais me résoudre à m'éloigner de toi, même pour me protéger. Je te voyais sombrer et je savais bien que les choses ne pourraient rester telles qu'elles étaient. Tu l'aimais trop et l'attente te tuait à petit feu... Contrairement à Stanislas qui avait une confiance totale en Federer, moi, je ne l'imaginais pas un seul instant abandonner sa vie tranquille pour toi. Et pour cette seule raison, je ne pouvais pas l'estimer.

De fait, il fallait reconnaître que le suisse portait sur moi un regard noir et qu'il s'adressait à moi avec une condescendance qui confinait au mépris. Lisait-il en moi mon amour pour toi ? M'avait-il vu quitter ta chambre ? Ou bien détestait-il seulement le numéro Un que j'étais ? C'était difficile à dire mais la tension entre nous était chaque jour plus palpable.

Et puis enfin, il y eut ce jour maudit. Ce soir-là, je quittais ta chambre de bonne heure après deux heures endiablées à jouer au football par manettes interposées - Dieu Rafael que tu es mauvais perdant dès qu'il ne s'agit pas de tennis ! En refermant la porte, je le croisais lui, surpris de me voir sortir de chez toi si tard. Évidemment j'aurais du lui dire la vérité. Lui dire que tu l'attendais lui, et seulement lui. Mais j'ai préféré le laisser croire ce qu'il voulait et nous n'avons échangé aucun mot. Combien je le regrette aujourd'hui, Rafael...

Il m'a toisé et je l'ai défié du regard, désireux que j'étais de lui crier que moi je pouvais te donner tout ce que lui ne te donnait pas. Il a quand même frappé à ta porte, tu as ouvert sans même regarder dans le judas - il faudrait vraiment que tu apprennes à être prudent - et il a disparu dans ta chambre.

Je n'ai su que bien plus tard ce qu'il t'avait dit ce soir-là et curieusement c'est par lui que je l'ai appris. Dans la nuit, j'ai été pris d'un mauvais pressentiment car mes premiers rêves étaient remplis du regard glacial de Federer dans ce couloir. En repensant aux propos de Stan, je me réveillais en envisageant la possibilité que j'avais peut-être sous-estimé sa jalousie. Je suis venu frapper à ta porte et tu n'as pas répondu. Mais quand j'ai voulu faire demi-tour, c'est là que j'ai vu du verre cassé sur ton palier, restes d'une bouteille de tequila, sans doute.

J'ai refrappé et finalement, j'ai ouvert, ta porte n'était pas fermée. Et puis là, je t'ai vu. Allongé sur le sol, si pâle que ta peau mate faisait figure d'un souvenir d'une autre époque, si blême que mon cœur se gela instantanément dans ma poitrine. Et contrastant avec la blancheur de ta peau, le rouge violent du sang qui s'écoulait de tes poignets. J'ai crié. Ou peut-être pas. Je t'ai serré dans mes bras, pris d'une panique sourde que je n'avais jamais expérimentée. J'ai répété ton prénom vingt fois, comprimant comme je pouvais ces blessures de désespoir. Tu as ouvert les yeux et tu m'as souri. La douceur de ce sourire m'a pétrifié d'avantage et les mots si faibles qui ont passé tes lèvres trop sèches me restèrent gravés dans la tête pour toujours :

- Nole... je suis désolé. C'est toi qui avais raison, c'est toi que j'aurais du aimer.

Mes larmes coulaient sur mes joues sans même que je m'en rende compte, terminant sur ton visage de porcelaine dans mes bras. J'appelais une ambulance et Toni, bien sûr, choisissant de tout lui révéler... Tu n'avais pas à porter ceci tout seul et je n'étais pas assez fort et assez neutre pour te protéger de ta propre sensibilité.

Et moi, fou de rage, j'ai couru à sa porte, j'ai tapé comme un forcené, j'ai ignoré Mirka en chemise de nuit qui m'ouvrait avec des yeux effrayés mais rien ne pouvait m'arrêter, il devait savoir, il devait souffrir, il devait payer... Quoiqu'il se soit passé.

Il est resté interdit en me voyant dans cet état de colère mais il empêcha sa femme d'appeler la sécurité d'un geste discret.

- Novak ?
- Qu'est-ce que tu lui as fait ?
- Quoi ?
- Qu'est-ce que tu lui as dit ?
- Je ne vois pas en quoi ça te regarde.
- ça me regarde parce qu'il est entre la vie et la mort depuis qu'il t'a vu !

Je le vis blêmir à son tour mais rien ne pouvait arrêter ma fureur. Encore moins son incompréhension.

- Merde, Federer, tu croyais quoi? Que Rafa, c'était un coup en passant ?
- Je...

Il avait perdu la faculté de parler, paraissant comprendre ce que je ne disais qu'à mots couverts.

- Il t'aimait bon sang, ne me dis pas que tu as fait comme si tu l'ignorais. Tout ce temps ! Toutes ces années...
- Mais toi...
- Moi quoi? Tu entends ce que je te dis, il t'aime, toi et tu l'as traité pire qu'un chien. Qu'est-ce que tu connais de lui, à part le plaisir qu'il te procure ? Qu'est-ce que tu sais de ses loisirs, de ses rires, de ses envies, de ses peurs et de ses sentiments ?

Je le voyais trembler à présent, oubliant tout à fait la présence de sa femme qui assistait à toute la scène. Il bredouilla :

- Où est-il ?
- A l'hôpital. Il s'est ouvert les veines.
- Je veux le voir.
- Certainement pas, je ne te laisserai plus jamais l'approcher, ni personne de son entourage, tu lui as fait suffisamment de mal.

Mirka s'avança dans la pièce et porta un regard métallique sur son mari, la phrase sortie tranchante :

- Roger, qu'est-ce que tu lui as dit ?

C'est elle qui avait parlé mais c'est moi qu'il regarda lorsqu'il répondit.

- Je croyais que toi et lui...

Il se reprit, assumant de parler sans trouver d'excuses et si la colère n'avait pas été si forte en moi, je crois que j'y aurais vu une forme de courage.

- Je lui ai dit que c'était fini, qu'on s'était bien amusés, que la vie reprenait et qu'il lui faudrait peu de temps pour trouver d'autres bras, si ce n'était déjà fait...

Il eut un rire crispé sans joie et s'effondra dans un fauteuil. Les larmes coulaient à présent sur son visage et il ne chercha pas à les cacher. Dans d'autres circonstances, peut-être m'aurait-il fait pitié. J'entendis à peine Mirka lui dire d'une voix neutre qu'elle partirait au matin avec les enfants, qu'il avait besoin de temps pour savoir où il en était et que peu importait le choix qu'il ferait, de toi, ou d'elle, ou de personne,... il devrait batailler.

A suivre...

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* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *