Et voici la fiiiiin, merci pour votre lecture à tous
7J'avais pensé que c'était simple d'effacer tous ces mois à t'aimer, j'avais pensé que j'avais assez d'amitié pour toi pour te souhaiter sincèrement d'être heureux avec lui. J'avais cru enfin que ce que je ressentais pour Stanislas était suffisamment fort pour surmonter tout ça. Pourtant, il m'avait suffit de te voir dans ses bras, de voir la force de vos sentiments, ce désir commun qui vous consumait pour avoir mal à nouveau...
Je commis l'erreur que je ne voulais pas faire, je me réfugiais dans les bras de Stan, le cœur un peu trop confus de ces différents sentiments. Lui m'avait toujours apaisé, lui me désirait, il était la promesse de l'oubli. Je me laissais griser par ses caresses et ses baisers, je répondais avec ferveur à chacun de ses gestes, à ses mains qui découvraient mon corps, aux miennes qui parcouraient sa peau aussi blanche que la mienne. Je me laissais gagner par le plaisir. Je l'aimais tout simplement...
Alors pourquoi est-ce que c'est ton prénom que j'ai crié lorsque la jouissance m'a cueillie pour retomber vaincu dans ses bras ?
J'ai levé les yeux vers lui, mortifié, sans même oser lui demander pardon. J'ai vu la tristesse entacher ses prunelles, se mêlant à la tendresse que je ne méritais pas mais que je lisais toujours dans son regard.
- C'est pas grave, je comprends...
Sa douceur, sa tolérance, son amour... je ne les méritais pas en cet instant. J'ai senti les larmes monter à mes yeux et j'ai cacher mon visage entre mes mains. Notre première fois aurait du être parfaite...
Il se rhabilla sans un mot et avant de quitter la chambre, il reposa ses yeux noisettes sur moi. Je me retrouvais seul face au regard brillant de Stanislas, je ressentis ce que tu avais du ressentir... la peur de le perdre, lui. Je venais seulement de comprendre que pendant tous ces jours où je te soutenais face aux hésitations de ton homme, c'est lui qui me soutenait dans mon amour impossible. Il avait été là, oreille attentive et patiente, soutien inconditionnel et il m'était devenu indispensable.
- Alors finalement, c'est toujours lui, n'est-ce pas ?
Il avait prononcé ces mots sur le ton du constat. Je me levais d'un bond pour l'empêcher de partir.
- Non Stan, je te jure que non.
- Je ne t'en veux pas, mais je ne suis pas une roue de secours.
Il quitta la pièce, me laissant vide d'arguments pour excuser l'inexcusable. Pourtant je savais, j'étais sûr... que dorénavant ce serait lui que mon cœur réclamerait. Parce que petit à petit, Stan s'était rendu indispensable... Ton nom, Rafael, ton nom qui m'avait échappé, c'était surtout l'espoir de l'aimer lui comme toi tu aimais Roger... Une invocation... Stan ne croirait jamais pareille explication.
Me vint alors l'idée de renoncer. Et chose impensable, c'est vers Federer que se tourna mon esprit tourmenté. Lui qui avait tant patienté, tant bataillé pour toi alors que tu avais toutes les meilleures raisons du monde de le repousser.
Il s'était battu pour que tu lui redonnes une chance et cette chance, tu étais en train de la lui donner... dans ce couloir, quand je vous avais laissés. Tu avais su lire en lui sa sincérité, son amour et tu n'étais pas assez fou pour passer à côté du bonheur. Il te comblerait, moi, à présent, je n'en doutais plus. D'ailleurs, je l'avais compris depuis un moment déjà. Lui et toi, vous étiez destinés.
Alors j'ouvris la porte, et je me mis à courir dans le couloir, à peine vêtu mais qu'est-ce que cela importait ? S'il fallait que je supplie Stan pour qu'il me laisse une chance de me rattraper, alors je le supplierai. Si je devais patienter des mois, alors je patienterai... parce qu'à présent, je savais que c'était lui... qui m'était destiné.
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EpiloguePOV RogerDès que j'ai posé mes lèvres sur les tiennes, que mes mains se sont perdues dans tes cheveux et que j'ai pu sentir contre moi ta chaleur et ton souffle léger; alors j'ai senti ce vide en moi se combler enfin. Je n'étais pas aussi assuré que tu devais le penser parce que la peur de te perdre me glaçait toujours le cœur, j'avais juste espéré que cette magie-là opèrerait, ce contact entre nous presque chimique, cette attraction tellement forte que nous cessions de penser. Et j'ai vu la crainte dans tes yeux se changer en un désir hypnotisant et moi aussi, je me suis laissé entraîner par ce que nos sens nous dictaient.
Je ne sais pas à quel moment Djokovic et Lopez ont quitté les lieux pour nous laisser seuls parce que rien d'autre n'existait que toi, que ce besoin pressant de te retrouver, de réapprivoiser ton corps, de rassurer ton âme blessée. Le manque de toi m'avait rongé le ventre et maintenant que tu étais là, abandonné sous mes caresses et mes baisers, je sentais une énergie nouvelle couler dans mes veines. Tu te reculas un instant et la crainte me submergea à nouveau l'espace d'une seconde mais tes yeux brillaient toujours de cette intensité profonde, tu murmuras juste :
- Ma chambre...
Je hochais la tête et nous nous dirigeâmes sans un mot vers la porte de ta chambre. Sitôt entrés, je t'enlaçais à nouveau de peur de te voir t'échapper, sans cesser de t'embrasser, affamé par tout ce temps perdu, toutes ces nuits sans toi... Tu me tiras vers le lit, nos mains avides et trop pressées nous débarrassèrent de nos vêtements de façon anarchique, je sentais ton impatience, ton désir, ton envie et pourtant, je m'arrêtais net. Tu m'interrogeas du regard, surpris de ce revirement...
- Attends...
Mes yeux se posèrent sur toi, sur ton corps, détaillant doucement chaque parcelle de ta peau, chaque détail, le rouge de tes lèvres, la puissance de tes bras, les courbes généreuses et sensuelles de tes reins, le dégradé chocolat de tes iris... tout ce que je n'avais jamais pris le temps d'admirer toutes ces nuits que j'avais passées avec toi, où je fuyais comme un voleur, où l'urgence m'empêchait de te voir dans toute ta splendeur.
Tu rougis sous mon regard appréciateur et mes mains et mes lèvres cheminèrent lentement sur chaque centimètre de ta peau frissonnante, tellement plus douce qu'on l'aurait imaginé en voyant ton corps d'Adonis, j'avais ce besoin irrépressible de cartographier ton corps, d'en graver chaque détail, d'en découvrir tous les secrets. La douceur remplaça la violence du désir parce que cette fois-ci... j'avais le temps...
- Tu m'as tellement manqué, j'ai été si stupide...
J'avais enfoui mon visage dans ton cou, respirant ton odeur enivrante, caressant tes cheveux. Tu acquiesças. Stupide... je l'avais été à bien des égards, pas seulement pour t'avoir fait du mal, mais pour avoir mis si longtemps à comprendre à quel point tu me complétais, pour avoir mis des années à ouvrir les yeux. Alors que toi, toi, tu avais toujours su. Tu formas le mot "stupide" sur tes lèvres, mais ton sourire me pardonnait tout. La douceur de tes yeux me coupait le souffle. Mes doigts glissèrent sur tes poignets et je ressentis dans ma poitrine la douleur du geste que tu avais commis ce soir-là, je demandais d'une voix chancelante :
- Pourquoi ?
- J'avais perdu une partie de moi...
Pourquoi savais-tu tout de nous deux bien avant moi? Pourquoi tout sonnait-il toujours comme une évidence dans ta bouche?
- Je suis désolé.
- Je sais.
Tu fis légèrement onduler ton bassin sous le mien, me rappelant ton impatience, réveillant mon désir en une seconde et alors que je m'apprêtais à m'abandonner à ton assaut, tu murmuras hésitant :
- Tu restes ?
Encore une fois, mes départs précipités et coupables me revinrent en mémoire.
Plus jamais. Plus jamais, ça... Juste toi. Toujours toi.- Je ne partirai plus jamais.
Alors que je t'embrassais, je sentis ton sourire sous mes lèvres, tu m'attiras dans une étreinte ferme, comme pour t'assurer de la véracité de ma promesse. Et moi, moi, je m'imaginais bien ne jamais plus m'échapper de la chaleur de ces bras-là...
FIN