Forum - Le Monde du Slash

Il s'est mollement dédouané en précisant que c'était l'avis de son père, m'enfin de là à démentir...


Complètement


Ah bah oui, on ne pleure pas pendant les vacances

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* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *

Chap 2.

Roger resta planté là un instant tâchant de faire le point sur ce qu'il ressentait. Il se rendit vite compte que son esprit était à présent entièrement centré sur Rafael. Est-ce que Novak avait bien sous-entendu ce qu'il avait cru comprendre ? C'était difficile à dire... Ce qui était parfaitement clair en revanche, c'était combien il s'était montré injuste et grossier envers son ami... Il avait parlé sous le coup de la frustration du moment, même si ça avait été résolument égoïste et gratuit, il ne pensait pas un mot de ce qu'il avait dit...

Mais Rafael comprendrait... Il comprenait toujours, il était même celui qui le comprenait le mieux... Cependant, il avait beau s'en convaincre, le seul souvenir du regard triste de l'espagnol lui donnait un goût tenace de culpabilité. En plus, il détestait quand Novak avait raison...

Il prit son téléphone et composa son numéro. Boîte vocale, sans possibilité de laisser de message. Qu'est-ce qu'il lui avait dit déjà ? Ah oui... Je souhaiterais de toute mon âme que tu disparaisses de ma vie ! Fallait-il être con, quand même... Était-il tombé si bas pour se venger sur la personne qui le méritait le moins ? Le vide laissé par son départ en devint soudainement presque palpable... Il avait pris pour acquis que l'espagnol serait toujours là. Il l'avait toujours été dans les moments de gloire, comme dans les coups durs. Le réalisant soudain, il lui sembla à présent ne plus pouvoir se passer de lui une seule seconde...

Il rappela plusieurs fois. Sans succès.

Il se rendit en salle d'interview comme un automate et récita un texte convenu, l'esprit résolument ailleurs. Nouvelle raquette, douleur au dos, envie de jouer toujours aussi présente, etc...
Puis une fois, les mondanités d'usage expédiées, il se demanda encore si le jeune latin avait déjà quitté le tournois. La ville. Sa vie ? Faisant une dernière fois le tour des lieux, il tomba sur Feliciano Lopez et, après une brève hésitation, demanda après Rafael.

L'espagnol se montra méfiant.

- Pourquoi tu le cherches ?

Voix sèche et tranchante.

- Pour m'excuser.
- T'excuser? Tu lui as demandé de disparaître de ta vie.

Évidemment Novak n'avait pas pu s'empêcher. Pourquoi pas une conférence de presse pendant qu'il y était !

Il eut la désagréable impression de se justifier, de se sentir jugé. Et il n'avait que faire de l'opinion de cet espagnol-là. Il prit sur lui et l'autre homme sembla s'en apercevoir. Après un court silence, il reprit d'une voix plus douce :

- Je ne sais pas où il est. Il est bien capable de t'avoir pris au mot.
- Après avoir passé autant de temps à s'entraîner pour revenir au niveau? Je n'en crois rien...
- Tu n'as pas encore compris, n'est-ce pas? Sa carrière a moins d'importance que l'opinion que tu as de lui... tous ses combats, toutes ses victoires, ce n'était que pour que tu le vois...

Cette fois-ci, c'est le suisse qui resta sans voix un instant.

- Je ne savais pas...
- Tu n'as pas voulu voir.

À part dans ses colères, Roger n'était pas un impulsif, il prit une seconde pour analyser les propos de l'autre joueur. La disparition durable de Rafael, il n'y croyait pas, c'était trop improbable. Et sûrement pas après tous les efforts que le majorquin avait fourni pour revenir de sa convalescence. Mais il croyait à tout le reste : à sa fidélité, à son amitié désintéressée, à ses sentiments, à tout ce qu'il y avait entre eux qu'il avait refusé de voir. Qui expliquait aussi l'animosité de ses proches envers lui.

Pourtant, les prunelles bleues grises du latin ne l'avaient pas lâché, semblant sonder son âme et comprendre ses réactions, il ajouta à voix basse :

- Mais bon, quand il n'a pas le moral, il se réfugie souvent chez Carlos.

Carlos... Moya. Son mentor...

Dans la voiture qui les ramenait chez eux, Mirka ne prononça aucun mot. Elle le connaissait suffisamment pour percevoir la mélancolie qui se lisait sur son visage. Elle n'aurait pas été contre une retraite anticipée de son mari, bien sûr, mais pas de cette façon-là. Pas après une série de défaites douloureuses qu'il n'avait pas anticipée. Il avait besoin de temps pour s'apaiser et elle le savait.

Le soir, il se laissa aller dans les bras réconfortants de sa femme, l'esprit encore trop rempli de pensées. Ses échecs, la nécessaire remise en question, son dos, Rafael... Et alors qu'il lui faisait l'amour, il fut assailli par mille sensations inconnues... ou plutôt si... le souvenir du rire clair de Rafael résonnant à ses oreilles, tous leurs gestes affectueux par-dessus le filet, leur regard se cherchant à chaque victoire, à chaque défaite... Et sous ses mains, il eut soudain la sensation de caresser la peau ferme et cuivrée de ses bras musclés, de sentir son parfum épicé, de perdre ses doigts dans ses cheveux fins, de...

- Roger, tu n'es pas avec moi, n'est-ce pas ?

Il cilla légèrement des yeux pour se replonger dans les prunelles de Mirka... Merde... Elle caressa doucement ses cheveux et murmura tout contre son oreille :

- C'est Rafa ?

Il se sentit glacé, quasiment pétrifié, il fit non de la tête mais à vrai dire, les mots de Mirka n'avaient pas été prononcés comme une question, mais plutôt comme un constat, elle ajouta, sans cesser de glisser ses doigts dans ses boucles brunes :

- Je savais qu'un jour, tu réaliserais...

Et sa phrase faisait écho à d'autres entendues quelques heures à peine auparavant. Tu es resté aveugle trop longtemps. Tu n'as pas voulu voir. Aveugle aux sentiments de Rafa, certes, mais aveugle aux siens, était-ce possible ? Cela paraissait si évident pour les autres, même pour Mirka, bon sang... même pour Mirka ! Pourtant il n'avait jamais pensé à Rafa de cette façon-là... C'était dérangeant, effrayant parce qu'enfin, Rafael était un rival, un ami, juste un ami. Et surtout, c'était un homme.

Il se sentait dérouté. C'était quoi, ça? Une crise de la quarantaine avant l'heure? Un fantasme "gay friendly" passager ? Les questions se bousculaient jusqu'à ce qu'il sente les bras de sa femme l'encercler en signe d'apaisement. Sa voix se fit murmure lorsqu'enfouie dans son cou, elle précisa juste :

- Tant que ce n'est qu'un fantasme, je n'ai rien à y redire.

Toujours perturbé par les images mentales particulièrement réalistes qu'il venait de se projeter, il pria secrètement pour qu'en effet, il ne s'agisse que d'un fantasme mais les battements anarchiques de son cœur lui faisaient craindre le contraire...

A suivre

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* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *

Chapitre 1 :
Super, encore une fic ! Par contre, faut que Roger arrête de se décharger comme - ça sur Rafa, c'est amplement de sa faute s'il se fait sortir aussi rapidement (merci à Novak de lui avoir fait comprendre) puis Rafa, trop gentil sur le coup, je l'aurai emplâtré dans le mur le Roger

Chapitre 2 :
Au moins, ça prouve bien que Roger était complètement aveugle face à Rafa, même sa femme qui a tout compris. Le Roger, il a un problème au dos mais aussi un problème au cerveau

Pourquoi faut - il toujours qu'on lui ouvre les yeux au lieu qu'il fasse de lui - même ?

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Si tu n'aimes pas ton présent, tu as les jours suivants pour l'améliorer. Et ce présent ne sera qu'un passé.

Fichtre, il tombe de haut là Roger !!!
Tout le monde a compris, et lui ne s'est jamais douté de rien, même en ce qui le concernait !
Bien sûr, Mirka espère que ce ne soit que des fantasmes, mais toute leur histoire et leur amitié passée avec Rafa, ses réactions du moments, prouvent que ça n'a rien d'un fantasme...
Bonne réflexion Roger, et bon courage aussi, car il va t'en falloir !!!

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Addict du McDanno
"We will be the Bromance of the decade". Alex O'Loughlin

roger est perturbé. Mais qui ne le serait pas à sa place. tout le monde, même mirka semble s'être rendu compte. tous sauf lui!!!
Mais quand on est concerné, quand on croit dur comme fer que ce qu'il y a avec l'autre n'est que de l'amitié peut on vraiment réalisé si personne ne vous ouvre les yeux.
que novak, feliciano ou les autres lui jette la 1ère pierre si tel n'est pas le cas!

roger s'interroge. non pas sur les sentiments de rafa parce que cela il les a bien compris. il se plonge dans ses souvenirs, des images qui lui revienne en mémoire et il ne peut qu'admettre la vérité.

Mais lui? Mirka semble accepter cela. Enfin à une condition. que cela ne reste qu'un fantasme!
Mais voilà si pour le moment roger s'interroge. Quand sera t-il quand il s'apercevra qu'il a les même sentiments pour rafa que ce dernier a pour lui!!!
osera t-il franchir le cap?

Mais tout d'abord il doit faire le tri parmi tout ça. ensuite il devra essayer de parler à rafa quitte à aller chez carlos pour cela. et puis il devra se confondre en excuse, se faire pardonner et pourquoi après tout cela tenter l'essai...

enfin à condition que ce soit dans tes projets Mimey. car si ça l'est alors ça le sera aussi pour roger

Ahlala, que veux-tu, le poids de la routine ! C'est jamais simple d'en sortir

D'ailleurs, c'est l'anniversaire de Roger aujourd'hui (bon annivvvvv), c'est clair que s'il veut un p'tit Rafa en cadeau, va falloir y mettre du sien... On n'a rien sans rien !

Je crois que tu maitrises parfaitement la trame des prochains chapitres

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* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *

Un court chapitre de transition avant qu'il y ait un peu d'actions...

chap 3.

Malgré la rééducation de son dos, Roger paraissait toujours aussi contracté. Il ne mettait clairement pas à profit ce temps disponible pour récupérer une condition physique suffisante pour aborder sereinement l'US Open. Peut-être y avait-il une peur insidieuse qui s'était logée dans son cœur, la certitude de tous les regards qui seraient braqués sur lui dès son entrée en lice.

Il avait besoin d'en parler, d'exorciser ses doutes. Il avait besoin de Rafael. Peu importait de quelle manière, il nécessitait sa présence. Ce n'était pas explicable, c'était viscéral. Sa vie sans le tennis avait toujours été sa pire crainte. Mais envisager sa vie sans Rafael faisait tout aussi mal à présent. Sans doute parce que les deux étaient étroitement liés. C'était encore plus évident depuis l'incident avec Mirka.

Et puis, Roger avait eu tort. Rafael n'avait pas réapparu. Ni le jour même, ni les suivants et les jours étaient devenus des semaines. Toni Nadal fut contraint de déclarer forfait à la place de son poulain pour les prochains tournois et à l'embarras manifeste qu'il montrait devant les journalistes, le champion suisse en déduisit assez logiquement que les proches de Rafael n'en comprenaient pas la raison.

L'attente se fit chaque jour plus insupportable. L'incertitude plus pesante. L'inquiétude plus réelle et la culpabilité omniprésente. Il en perdit peu à peu le sommeil, effrayé soudain à l'idée de ne plus jamais revoir son sourire, son regard, sa peau hâlée... Merde... Pourquoi avait-il prononcé ces paroles? Pourquoi avait-il fallu que Rafael le prenne au pied de la lettre, il aurait du savoir... Savoir quoi? Qu'il lui était indispensable? Qu'il était prêt à l'aimer lui aussi? Et comment aurait-il su? Novak et Lopez n'avaient pas tort... Obsédé par sa carrière, il n'avait pensé qu'à lui.

Il attrapa un cadre photo près de lui, dans lequel on le voyait avec Mirka et les jumelles et il sentit la main de sa femme se poser sur son épaule.

- Sois patient, ça ira mieux.
- Il est peut-être temps que je prenne ma retraite.
- Ce n'est pas ce que tu veux.

Non, c'était vrai. La compétition, il avait ça dans le sang. Lui, il voulait jouer encore et gagner encore. Un grand Chelem. Contre lui.

- Il te manque, n'est-ce pas ?

Elle le connaissait si bien. Trop peut-être. Ils n'en avaient pas reparlé depuis ce soir-là et il avait essayé d'être discret, mais elle n'avait pu ignorer sa tendance à feuilleter la presse à la recherche de la moindre information sur la "disparition de Nadal".

- Il a toujours été là, ça a toujours été comme ça, Roger. Le tennis et Rafa.
- Et toi ! Toi et les enfants.

Elle sourit. Il était sincère mais au fond, il n'avait pas démenti.

- Tu n'es pas heureux.
- Ne dis pas de bêtises.
- Je t'aime, Roger. Mais je ne veux pas être celle qui t'empêche de l'être.
- Qu'est-ce que tu essaies de me dire?
- D'être honnête avec moi. Avec lui. Avec toi.

Elle était plus lucide que lui, sans doutes, elle posait les questions qu'il ne voulait pas se poser. Mais tout était imbriqué, ses mauvais résultats et l'absence de Rafael. Pas seulement maintenant mais pendant les sept mois qu'avait duré sa convalescence, sept mois où il n'avait même pas pris de ses nouvelles...

- Appelle-le.
- Je l'ai déjà fait.
- Alors vas-y. Va le voir, tu ne peux pas continuer ainsi.

Roger s'étira en fixant le plafond, laissant échapper un long soupir frustré. Ce qui le rongeait pour le moment, c'était clairement son absence et l'incertitude de son retour. Rafa pouvait être tellement têtu quand il voulait... Mais à présent, il ne s'agissait plus seulement d'excuses... Est-ce qu'il l'aimait ? Avec Mirka, bon sang... ça avait semblé si réel...

A suivre...

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j'aime la Mirka de ta fic. pour une fois qu'elle n'a pas le mauvais rôle.
elle aime roger, et parce qu'elle aime elle est capable de se mettre en retrait, de le laisser vivre sa vie même si elle n'en fait pas partie et elle est capable de l'encourager à aller parler a raphaël!!!
rafa qui bien sûr a pris au pied de la lettre les paroles de Roger!!! et qui maintenant décline les tournois à tour de bras.

si roger veut que ça s'arrange il n'y a pas 36 solutions il doit aller le voir, lui avouer ce qu'il ressent et se confondre en excuses pour les 10 prochaines années.
enfin là j'exagère mais on m'aura compris

j' toujours autant alors parce que

@ mumu71 : coucou toi, merci pour ta review, je vais me botter les fesses pour essayer de terminer aussi celle-ci. J'ai vu que tu avais vadrouillé dans les galeries tennis du forum, c'est comme ça que je m'y suis mise, je n'y avais jamais pensé avant


Chap 4

Le moins que l'on puisse dire c'est que Carlos Moya ne s'attendait absolument pas à tomber sur Roger Federer en ouvrant sa porte d'entrée. La porte de sa résidence secondaire, en Espagne, à des kilomètres du lieu où résidait le suisse. Il resta interdit un long moment pour être bien sûr d'identifier son visiteur.

Roger n'était pas tellement plus à l'aise sous ce regard perçant. L'espagnol se tenait devant lui avec une réelle prestance, torse nu, les cheveux mi-longs presqu'aux épaules, tellement étonné de le voir ici qu'il n'avait encore fait aucun signe d'invitation pour le laisser entrer. Les yeux de Roger le détaillèrent encore une seconde puis glissèrent dans l'embrasure de la porte pour tomber sur le regard caramel de Rafael, assis sur le canapé, juste habillé d'un short Nike bleu.

- Roger ?

C'était Rafa qui avait parlé le premier. Carlos se retourna vers lui, sembla enfin réaliser la situation, puis reporta son regard à nouveau sur le suisse.

- Entre.
- Je...

Le Bâlois hésita sentant comme une sensation désagréable au fond de sa poitrine, quelque chose d'amer qu'il n'avait pas ressenti depuis bien des années. La jalousie... mais il n'eut pas le loisir de s'imaginer quoique ce soit sur les deux hommes qui l'accueillaient à moitié nus, que Moya posa une main ferme sur son bras, murmurant dans un anglais teinté de son accent ibérique :

- Ne te fais pas de films et entre, il t'attendait.

Il adressa ensuite un signe à Rafael et claqua la porte derrière lui, les laissant seuls face à face dans un silence un peu oppressant. L'espagnol se leva prestement, lâchant la télécommande de la PS3 qu'il tenait entre les mains (et rassurant au passage le suisse sur sa manière d'occuper son temps chez son ami), il enfila une chemise qu'il boutonna tout aussi rapidement et proposa un café au nouvel arrivant.

Roger refusa de la tête et s'avança légèrement, donnant tout loisir à l'autre homme de l'observer à son tour. Il portait une chemise blanche en lin Armani légèrement froissée sur un pantalon noir à la ligne absolument parfaite. Les cheveux un rien en bataille. Une mise générale élégante mais un peu moins soignée que d'ordinaire. Suffisamment en tout cas pour que le majorquin fronce un sourcil en demandant :

- Tu... tu as bu ?
- Je me suis posé pas mal de questions depuis ton départ, esquiva le champion suisse.

Rafael fut surpris de sentir son malaise, il demanda de but en blanc :

- Pourquoi es-tu ici ?
- Je ne suis pas à la meilleure période de ma vie, en ce moment, entama-t-il toujours sans réellement répondre.
- Tu te reprendras, Rogelio, tu y parviens toujours.

L'emploi de ce diminutif affectueux que seul Rafa avait coutume d'utiliser rasséréna légèrement le champion suisse, il poursuivit, le regard un peu fuyant :

- Pas si tu n'es pas sur le court en face de moi. Jouer contre toi, ça me motive.
- C'est vrai pour moi aussi.
- Alors pourquoi es-tu parti ?

L'enfant de Manacor parut chercher ses mots dans un anglais qui ne lui permettait jamais vraiment d'exprimer correctement sa pensée.

- Je croyais que ce serait plus... facile pour toi.
- Rafa, comment as-tu pu croire que je parlais sérieusement ?
- De toute façon, avec mon genou, je...
- 30 matchs, Rafa. On a joué 30 matchs l'un contre l'autre.
- J'en ai gagné 20...
- Mais perdre contre toi, ça n'a pas d'importance, c'était nos plus belles parties. Les victoires, comme les défaites.

Rafael sourit. Yes. Des matchs à jamais gravés dans les annales du tennis. Le temps sembla s'étirer un instant dans la nostalgie des souvenirs, puis finalement :

- Tu me manques, Rafa. Et pas seulement sur un terrain, s'abstint-il d'ajouter.

Les yeux du plus jeune se teintèrent d'une lueur plus profonde, Roger eut l'impression d'avoir cessé de respirer, happé par l'intensité de son regard. Il n'y avait guère de doutes sur ce qu'il lisait dans les prunelles sombres de Rafael et tout son corps semblait réagir à cet appel silencieux. Un désir irrépressible, le besoin de le toucher et en même temps une peur insondable de l'inconnu.

Un portable sonna les faisant sursauter.
Mirka.

- Je dois y aller, je... j'espère te voir sur les courts.

Roger sortit presque comme un fugitif, trop vite, mais Rafael fut immédiatement sur ses talons, le rattrapant sur le seuil de la porte :

- Attends !

Le contact de la main de Rafa sur son bras le fit frissonner un instant, il le regarda incertain. L'espagnol chercha à nouveau les mots qui pourraient exprimer au mieux ce qu'il voulait dire, il osa :

- Si tu es venu pour... une autre raison, parce que tu... veux quelque chose... c'est... enfin, je serais d'accord...

Le suisse eut un rire nerveux. Se sentant incroyablement gêné. Mais il était si prêt de lui. Si prêt... Il posa ses mains sur son visage et l'embrassa sans douceur, avec tout ce désir brut refoulé depuis tant de temps, trop de temps. Et en une seconde, sans réellement comprendre ce qu'il se passait, ils se retrouvèrent enlacés l'un contre l'autre, pressés contre le mur, les mains s'insinuant sous les chemises en quête désespérée de contacts.

Rafa frémit à la sensation des paumes fraîches de l'autre homme contre sa peau chaude, il glissa les siennes contre son dos, sur la courbe de la colonne vertébrale. Au premier gémissement, le baiser se fit plus profond. Roger se sentait brûler de l'intérieur au contact de la chaleur du corps de Rafa sous ses mains, de ses lèvres tièdes qui avaient un indéfinissable goût d'été, dont on ne pouvait se rassasier. Il eut l'impression de perdre pied, de découvrir mille terminaisons nerveuses dans son corps jusque là inconnues. Il leur était simplement impossible de se détacher, ignorant du monde extérieur, juste ensemble dans leur bulle, incapables de se concentrer sur autre chose que ce besoin presqu'animal de se découvrir, de s'apprivoiser.

Dans un effort, Rafael s'écarta pourtant, reprenant son souffle, il murmura de façon entrecoupée :

- On est...dans la rue.
- Oh, je...

Roger se mordit la lèvre presque jusqu'au sang. Un lieu public... La panique eut un instant raison de sa transe passagère, le portable vibra à nouveau dans sa poche. Mirka toujours...

Même s'ils avaient le feu aux joues, que leur désir s'était fait presque douloureux, l'instant était passé, Rafael le savait. Roger ne reviendrait pas à l'intérieur. Il avait pourtant tant de choses à lui dire, à lui faire... Alors, il accrocha sa main au col de sa chemise et souffla du bout des lèvres :

- Je t'aime Rogelio, je t'ai toujours aimé.

Il n'attendit pas de réponse, il la connaissait déjà, elle était dans ce portable qui sonnait dans sa poche, dans cette alliance à son doigt et dans son regard effrayé qui cherchait dans la rue si quelqu'un avait pu être témoin de la scène.
Presque douloureusement, Rafael amorça un mouvement de retrait vers la porte d'entrée de la résidence de Carlos. Ils sentirent tous les deux le manque de l'autre les envahir comme si leur corps et leur cœur se déchiraient en s'éloignant l'un de l'autre.

- On se voit à l'US open. Entraîne-toi... Tu peux toujours être un phoenix, si tu le veux...

Roger trouva juste en lui la force d'acquiescer.

A suivre

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Oh ben merci. si j'ai pu te donner ne serai-ce qu'un peu l'envie d'écrire sur le tennis je m'en félicite car quand je lis ce que tu écris

ah roger qui fait le 1er pas!
roger et l'art et la manière d'esquiver.
cependant... raphaël l'écoute, lui pardonne et le retient quand monsieur federer veut prendre la poudre d'escampette.

et rafa hein??? que dire? c'est vrai que c'est difficile de faire passer ses émotions dans une langue que l'on ne maitrise pas.
il cherche ses mots mais au final il fait comprendre à roger ce qu'il veut. et ce dernier est plus que réceptif allant même à oublier qu'il est en pleine rue et que n'importe qui peut les avoir vus.
panique à bord et rafa sait qu'il ne regagnera pas l'intérieur. et d'une parce qu'il voit la panique s'emparer de roger mais aussi et surtout parce qu'il y a mirka.
il lui dit cependant ses sentiments et si roger n'a ne serai-ce qu'un minimum de jugeotte alors...

en tout cas j' toujours autant et je croise les doigts pour que roger prenne la bonne décision.

alors je te booste un peu j'espère mais

Je m'aperçois que j'ai omis de te laisser un commentaire au précédent chapitre, je m'en excuse, d'autant que j'aime beaucoup une fois encore cette fic ! Tu es douée pour les Fedal !

Roger, qui enfin fait le 1er pas, comprend doucement ses sentiments, et Mirka qui vient tout gâcher en téléphonant, et en insistant qui plus est ! Que ce serait-il passé sans elle ?
Bon, Rafa peut comprendre que ses sentiments sont au moins en partie partagés, qu'il y a de l'espoir... Il lui pardonne ses mots si durs de l'autre fois, comprenant visiblement sa détresse...
La suite ne va pas être simple pour eux... et je vois bien Mirka venir s'énerver, jalouse.

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Addict du McDanno
"We will be the Bromance of the decade". Alex O'Loughlin

Oui, je risque de la précipiter un peu la suite car je manquerai de temps et j'aimerais bien finir, j'aime pas trop les fic inachevées


C'est très gentil, surtout qu'en fait, comme je le disais, c'est venu un peu comme ça.


Bah non, c'est pas simple quand on est marié et père de famille

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Chap 5

Il savait qu'il devait raconter cet épisode à Mirka. Il ne pouvait pas lui cacher ça. D'autant que le risque existait qu'elle l'apprenne autrement, par une photo, une rumeur... à se demander encore comment il avait pu oublier à ce point qu'il était dans un endroit public, lui toujours si soucieux de son image...

Quand il était rentré en Suisse, il pleuvait mais il resta une demi-heure devant la porte avant de se décider à entrer. Ce fut suffisant pour qu'elle comprenne. Ainsi trempé, il avait l'air tellement coupable, tellement bouleversé qu'elle ne demanda rien. Il répéta combien il était désolé dans une litanie sans fin. Elle eut mal, même si, bien sûr, elle fut soulagée d'apprendre qu'ils n'avaient faits "que" s'embrasser. Cependant, Roger, lui, savait bien que ce n'était pas seulement un baiser. Non, ça avait été tellement fort, il l'avait embrassé comme s'il se noyait et que Rafa était son dernier souffle d'air, ce n'était pas précisément quelque chose qui s'oubliait.

Parallèlement à cette certitude, il gardait aussi en tête la peur d'un scandale qu'il avait touché du doigt dans cette rue devant la maison de Moya. Il s'imaginait les médias qui feraient leur chou gras de la moindre rumeur, les sponsors leur tournant le dos, et ce monde autour d'eux qui avorterait tout ce qu'ils pourraient essayer de construire... Revers de la médaille de la gloire, l'un et l'autre ne seraient jamais libres de leurs mouvements.

Ainsi, bien qu'il ne cessa de penser à lui, il ne donna pas de signe de vie à Rafael, qu'aurait-il pu dire qui ne ravive le souvenir de ce jour-là qui sonnait à la foi comme un aveu et comme une impossibilité à promettre plus? Alors, il s'entraîna comme il lui avait promis, avec bien plus de détermination qu'auparavant. Car contrairement aux journalistes ou à ses détracteurs, l'espagnol croyait en lui, sans faux semblant, alors lui non plus ne devait pas douter de sa propre capacité à "renaître de ses cendres".

Il progressa vite et décida de participer au tournois de Cincinnati qui précédait l'US Open. Rafa, bien sûr, s'y trouverait ...

***** ***** ***** ***** ***** *****

Rafael ne s'était jamais fait d'illusions sur sa relation avec Roger Federer, il avait étouffé son béguin d'adolescent pour l'immense champion suisse en le transformant en une amitié respectueuse teintée d'affection. L'affection avait été vite partagée mais il avait toujours su à quoi s'en tenir. Jusqu'à cette irruption improbable chez Carlos qui lui avait laissé le cœur à l'envers.

Il avait tâché de ne pas trop espérer et Carlos, dans un souci constant de protection, n'avait cessé de le lui répéter. Malgré tout, le silence de Roger le blessait et même s'il avait promis de revenir sur le terrain, son sourire s'estompa jour après jour.
Roger s'en rendit immédiatement compte. Il arriva le jour de son entrée en lice et il lui fallut un certain temps avant d'avoir l'occasion de parler à Rafael mais les quelques regards fuyants qu'ils eurent l'occasion d'échanger suffirent à lui faire comprendre l'urgence de s'expliquer ou s'excuser, enfin, de lui parler...

Cette fois-ci, il n'y alla pas par quatre chemins, frappant directement à la porte de sa chambre d'hôtel. Rafael ouvrit torse nu, fraîchement sorti de la douche, une serviette sur les cheveux et resta figé sur le pas de la porte. Roger regretta immédiatement de ne pas avoir appelé auparavant et en oublia les mots qu'il comptait prononcer. L'espagnol, remis de sa surprise, le fit entrer, tout en continuant de se sécher les cheveux, ce qui permettait à l'autre homme de ne pas affronter directement son regard.

- Je te dois des excuses pour...
- Tu ne me dois rien, ne t'inquiète pas.

Cette fois-ci, leur regard se croisèrent et ils s'observèrent en silence. Et Roger ne vit plus que ça, l'absence du sourire ensoleillé de Rafael. Alors, peu importait les phrases qu'il avait préparées, il sut que la seule chose qu'il voulait en cet instant, c'était le faire sourire. De ce sourire si contagieux qu'il en était presque toxique, mais si doux et juvénile qu'il lui donnait toujours un air d'adolescent rêveur transfigurant ce visage souvent soucieux, traversé de fréquents froncements de sourcils.

- Rafa, c'est juste que c'est un peu trop nouveau tout ça pour moi, je veux dire, ne crois pas que je regrette parce que je ne regrette pas ce qu'il s'est passé. C'est juste... trop... nouveau.

Et Rafael sourit.

- J'ai vu ton match, ton dos semble aller mieux.
- Je... Oh oui, bien mieux, encore un peu contracturé.
- Laisse-moi faire...

Le soulagement du changement de sujet fut de courte durée, il le comprit dès qu'il sentit les mains de son ami sur ses épaules.

- Je vois le phyto tout à l'heure... hésita-t-il.
- Enlève ta chemise, je ne te ferai rien que tu ne désires pas.

Pour Rafael, tout avait toujours été plus facile, il s'était toujours montré tactile, et chacun des gestes réconfortants de fin de match était naturel... Pour Roger, en revanche, c'était différent, il n'était pas habitué à tant de proximité et lorsque le latin entama un massage circulaire dans le haut de son dos, il se sentit incroyablement tendu.

Puis doucement, la magie sembla opérer. Les paumes de Rafa étaient chaudes et légèrement humides, la peau un peu rugueuse. Dès que les contractures s'atténuèrent, le toucher se transforma en caresse descendant lascivement sur chaque vertèbre et lui procurant de légers frissons de bien être. Il ferma les yeux pour s'abandonner à la sensation apaisante qui se diffusait dans son corps et il prit pleinement conscience de la présence de l'espagnol derrière lui.

Il sentait à présent l'odeur très masculine de son after-shave, le contact léger de ses cheveux dans son cou, la force qui émanait de ses mains qui semblaient pourtant à présent effleurer son dos avec la légèreté d'une aile de papillon. Et à nouveau cette chaleur si contagieuse qu'elle commençait à nouveau à embraser ses sens. Ouvrant alors ses paupières, il croisa son regard dans le miroir qui lui faisait face. Un étrange mélange de candeur et de luxure d'un magnétisme affolant, d'une sensualité renversante. Il lut dans ses yeux toutes les possibilités qu'il n'avait jamais su y lire avant...

Il déglutit et ne put empêcher un léger gémissement de franchir ses lèvres.

- Mon dieu Rafa, tu es magnifique...

Le sourire qui lui répondit, mi angélique, mi provocant, fut sa dernière perdition. Les mains de l'espagnol effleurèrent son torse et glissèrent lentement sous l'élastique de son short. Il aurait pu dire "non" s'il l'avait seulement voulu mais les mots furent tout autres :

- Je t'en prie, ne t'arrête pas.


A suivre

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* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *

waouh!!!
et oui cincinatti dont je suis l'actu; j'espère que roger passera le 3ème tour car ses débuts sont quand même un peu timide
roger n'a pas donné signe de vie à rafa. en même temps qu'aurait-il pu dire. qu'il se sentait perdu, ne savait pas comment gérer cette attirance ou ses sentiments.
il attend donc le tournoi pour parler à rafa. Rafa qui a le regard fuyant et qui décide roger à aller lui parler.
rafa qui ne sourit plus mais roger qui arrive à lui redonner avec une simple phrase le sourire.
et là quelques contractures et rafa qui le masse. et roger ben il n'a plus qu'à se laisser faire et s'il pensait garder le self control c'était sans compter rafa. et là du coup roger perd pied et alors qu'il aurait du dire stop la phrase qui sort de sa bouche est tout autre
j'espère la suite très vite car j'

Oui cincinatti, c'est l'actu et le prochain tour de Roger ne sera pas simple...
S'il passe, il affronte Rafa en quart. A ce propos, celui-ci a déclaré ceci :

"Je pense que les matches contre Roger ont toujours des sensations particulières. Nous avons joué tous les matches importants dans nos carrières, et la combinaison de nos deux styles rend le match intéressant. L'un trouve une chose, l'autre essaye de trouver des solutions pour ne pas le laisser jouer comme il le désire. Et c'est un peu plus un match stratégique. Et jouer Roger pour les grands titres, m'a toujours fait me sentir très spécial à chaque fois."

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* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *