mom a écrit:
J'adore ce chapitre et la spontanéité que tu donnes à Rafa et Roger.
Et savoir qu'il va y avoir une suite me fait plaisir
mais bon, la suite, c'est un peu pour la forme
Epilogue - partie 1Rafael était étendu sur son lit, le genou enserré d'un épais bandage, le regard un peu dans le vide. Le médecin avait été plus rassurant qu'il ne l'avait craint. Pas de rupture au tendon, mais quelques semaines de repos complet. Comme un mauvais souvenir qui ne cessait de revenir mais qui faisait partie de sa vie d'athlète depuis longtemps.
A ses côtés, presque tassé sur une chaise, Roger Federer ne disait pas un mot. L'heure était au conciliabule. En face d'eux, Toni Nadal effeuillait les titres des premiers quotidiens sportifs avec une minutie qui confinait à la maniaquerie. Paul Annacone sondait le Web analysant les réactions des gens et les quelques autres membres de leur staff respectif restaient silencieux. Mirka était adossée au chambranle de la porte et son mari n'osait pas porter les yeux sur elle. L'atmosphère était électrique.
- On pourrait peut-être envisager une conférence de presse pour endiguer le phénomène et trouver une parade? hasarda Paul.
- Les photos sont quand même éloquentes, commenta Toni.
- Ils ne se sont pas non plus roulés une pelle sur le central. Si on cible sur une amitié solide, ça pourrait même inspirer Nike pour une nouvelle campagne marketing.
- Passe pour le tempérament latin, mais c'est votre poulain qui a agi sans réfléchir...
A ces mots, Roger ouvrit enfin la bouche et la phrase claqua comme un fouet dans l'ambiance tendue de la pièce.
- Ce n'est pas ce que je veux.
Tous les visages se tournèrent vers lui. Celui de Rafael y compris, semblant lui brûler la peau, mais il était désormais sûr de lui :
- J'aime Rafael.
Un grand silence retomba immédiatement dans la chambre. Il n'osait affronter directement leur regard à tous, puis il sentit la main timide de son espagnol enlacer ses doigts, lui redonnant du courage.
- Je ne vois pas ce qu'il y a de honteux à le reconnaître. Et la presse n'est pas si hostile...
- Euh oui, bien sûr... commença son entraîneur.
- Non attends, j'ai bien réfléchi, contrairement à ce que vous pouvez croire et c'est notre décision à Rafa et moi. Là, nous ne parlons plus d'image, mais de lui et moi et de ce que nous voulons pour nous.
Il sentit la main de Rafael serrer la sienne, il se tourna vers lui.
- Tu es d'accord avec ça ?
- Je n'ai pas envie de me cacher, répondit simplement Rafael.
- Mais les sponsors... tenta malgré tout son oncle.
- Nous nous passerons d'eux s'ils nous tournent le dos, assura le suisse, nous ne manquons pas d'argent.
- Qu'est-ce que vous proposez? demanda alors Toni Nadal regardant le joueur suisse dans les yeux pour la première fois.
- Une conférence de presse ensemble. Rafa et moi. Et la vérité.
L'entraîneur latin sourit légèrement et Roger crut voir du respect dans ce sourire. Une accolade virile le lui confirma.
- Rafa est mon neveu, vous avez intérêt à ne lui faire aucun mal si vous ne voulez pas être maudit par tout le clan Nadal.
Roger sourit à l'espagnol, il avait l'impression de se faire adouber et d'être accepté. Il lui restait cependant une tâche encore bien difficile avant de se sentir réellement sans entraves et libre d'aimer cet homme à ses côtés. Il se leva et s'approcha de sa femme avec une appréhension tellement perceptible que les autres personnes présentes se retirèrent spontanément pour leur laisser un peu d'intimité.
- Je suis tellement désolé... commença-t-il la tête basse.
Elle le regarda puis regarda Rafael, devinant son anxiété et sa gêne, lui aussi, le regard fuyant.
- Pourquoi je n'arrive pas à t'en vouloir ?
Il osa un sourire timide.
- Parce que tu sais que tu tiendras toujours une place spéciale dans mon coeur. Mirka, il n'y aura jamais d'autres femmes.
- Mais il y a Rafael.
Rafael tenta de se diminuer sur le lit pour échapper au regard bleu acier de Mirka.
- C'est juste que lui...
Il chercha ses mots et repensa à sa conversation avec Carlos.
- C'est juste que lui, pour moi, c'est comme une évidence...
Elle sourit à son tour, malgré des larmes contenues dans ses yeux clairs.
- Je sais.
Elle l'enlaça en tachant de refouler la boule qui s'était formée dans sa poitrine, elle savait qu'elle ne le perdait pas complètement malgré tout. Elle s'approcha de Rafael, posa sa main sur son bras et murmura dans un filet de voix contrôlé :
- Veille bien sur lui.
Il hocha la tête, ému lui aussi et incapable de formuler un mot. Alors seulement, Roger s'autorisa à l'embrasser du bout des lèvres, avec une tendresse qui contrastait avec les précédentes fois où l'urgence ne laissait pas de place aux sentiments.
- Est-ce que tu es prêt ?
A suivre, épilogue partie 2