Merciiiiiii
Et voici le dernier chapitre de cette rapide petite histoire, merci à tous ceux qui m'ont lue et encouragée, ça fait
très très plaisir
:
4.Après avoir fait les cent pas devant la chambre 305, il avait fini par frapper, davantage par crainte de trop attirer l'attention en restant dans le couloir que par réelle envie d'affronter son ami.
- C'est ouvert, entre.
L'appréhension ne l'avait pas quitté, d'autant que Roger ne lui faisait pas face, restant de dos, les mains posées sur le rebord de la fenêtre, le visage faiblement éclairé par une lumière indirecte. Bref, tout dans son attitude trahissait une anxiété au moins égale à celle de son cadet.
- Mirka ?
- Elle est déjà rentrée à Bâle avec les jumelles.
Rafael avança dans la chambre en direction du suisse, décidé à mettre fin à ce climat pesant. Il savait se battre sur un terrain mais pour ce qui était des relations humaines, c'était une autre paire de manches...Il posa doucement sa main sur son épaule.
- Roger, ça va ?
L'autre homme se retourna pour affronter le regard doux de son ami et esquissa un sourire faible.
- Si tu parles du match, c'est déjà du passé.
- Tu sais que je ne parle pas de ça.
Rafa allait droit au but, comment le lui reprocher? Mais pour Roger, c'était tellement difficile de mettre des mots sur ses sentiments... Il se maudissait de ne pas avoir le même courage face à lui que lorsqu'il avait une raquette à la main...Dans ce vestiaire, sous l'adrénaline du match qui n'était pas encore totalement dissipée, il n'avait rien pu réprimer, il avait eu trop besoin de le sentir enfin contre lui, il n'avait pas su maintenir la limite et c'était impossible à présent de faire marche arrière...
- Pourquoi ? demanda Rafa d'une voix si prévenante que Roger en frissonna.
- Je ne sais pas. Parce que tu es la personne qui me comprend le mieux, parce que c'est plus fort que moi, que je ne maitrise rien de mes sentiments, de ce que je ressens pour toi...
- Et qu'est-ce que tu ressens ?
Rafael ne voulait pas se méprendre, il avait besoin d'entendre ces mots, ces fameux mots qui se coinçaient dans la gorge du Bâlois, incapable à nouveau de retenir les larmes qui humidifiaient ses longs cils bruns. Le plus âgé prit une inspiration plus profonde, calma les battements de son cœur, tempéra sa peur de tout détruire de cette amitié si précieuse.
- Tu as beau être mon pire cauchemar sur un court, je ne peux pas m'empêcher de t'aimer.
L'espagnol lui renvoya un sourire léger que l'autre homme n'aperçut pas, baissant la tête à nouveau.
- Je ne te demande rien, c'est juste que tout à l'heure, je n'ai pas pu me retenir, ajouta-t-il dans un souffle.
Il sentit les doigts de Rafael sur sa joue venir essuyer les larmes naissantes sur ses cils dans un frôlement presque imperceptible, comme une caresse. Tout à la fois, ce simple geste le blessait dans sa fierté d'homme et le faisait fondre par cette douceur dont il ne pouvait se rassasier...
- Pourquoi ces larmes, Rogelio ?
- Parce que j'ai peur de te perdre.
- C'est quelque chose qui n'arrivera jamais.
Les deux hommes soudèrent leur regard l'un à l'autre, ces simples mots portaient en eux une fragile promesse douce-amère, mais l'incertitude était encore immense dans les prunelles du plus âgé. Le majorquin pas très à l'aise avec les sentiments exprimés en anglais s'approcha un peu plus, si près que l'autre homme cessa de respirer, envoûté par le souffle tiède qu'il sentait sur son visage et le parfum légèrement épicé de cette peau mate en face de lui. C'est Rafael qui amorça ce second baiser, bien plus sûr que le précédent et bien plus entreprenant, mais la surprise avait paralysé le suisse dans ses réactions et il resta figé devant cette initiative.
Rafael fit entendre un rire léger et cristallin :
- Mon amitié t'est acquise depuis le premier jour où je t'ai serré la main sur un court, pour ce qui est de l'amour, j'avance en terrain moins connu mais je crois que c'est un challenge que j'adorerais relever avec toi.
Et au sourire radieux qu'il lui adressa, les derniers doutes du brun s'envolèrent totalement. Même s'il n'assimilait pas encore pleinement ce que cela signifiait tellement il n'avait pas anticipé la possibilité d'une réciprocité, il comprenait que là, tout de suite, en cet instant, il n'était plus utile de réprimer ce désir étouffant qui écrasait sa poitrine. Il plongea sur les lèvres de Rafael, le serra dans ses bras avec force, comme pour s'assurer de sa réalité et se laissa submerger par cette sensation de plénitude.
La vie n'est pas différente d'un match de tennis, pour gagner la partie, il faut juste savoir prendre des risques.
FinEn bonus, une photo bien connue, mais quand même
Bon, j'en ferai une autre rapidement, avec un clin d’œil pour Novak aussi, rien que pour saluer cette superbe demi-finale à RGarros hier
A bientôt !