Vieux texte écrit en 2010 pour mon cher ami KY390 (à cette époque-là fan de ce groupe et du couple dont il sera question) et que je viens de finir de réécrire afin qu'il soit plus... présentable. N'étant pas fan de ce groupe, les caractères sont très certainement
totalement OOC.
En ce qui concerne le titre de ce texte, il n'a absolument aucun rapport avec. Seulement, ne trouvant pas quel titre lui donner j'ai pris celui de la chanson que j'étais en train d'écouter. Il s'agit donc de la chanson Exil sur planète fantôme d'Hubert-Félix Thiéfaine.
Evidemment, je connais les personnes utilisées dans ma fiction, ils sont d'accords et je gagne de l'argent dessus. Evidemment, la dernière phrase n'est qu'ironie.
Exil sur planète fantôme.
« - Ta clope est éteinte. Tu veux du feu ? »Sans même attendre sa réponse, le briquet fut sorti et tendu en sa direction, n’attendant que son approbation pour allumer ladite cigarette. Son possesseur détourna pourtant la tête, signalant ainsi son refus. Ignorant totalement l’incompréhension de la personne détenant le briquet, celle à la cigarette se perdit à nouveau dans la contemplation du paysage, autrement dit la mer, ne prêtant pas la moindre attention à l’homme à ses côtés.
Celui-ci observa à son tour la mer, la scrutant afin de savoir ce qui pouvait bien retenir son attention puis, ne distinguant pas même le moindre bateau, il soupira.
« - Pourquoi tu gardes ta cigarette si tu refuses de l’allumer ? »Un nouveau silence. Soupirant, il rangea son briquet dans sa poche droite et jeta un bref coup d’œil aux alentours. En cette journée de pluie caractérisant l’automne dans leur village anglais, la plage sur laquelle ils se trouvaient était désespérément grise et pas âme qui vive ne la peuplait.
« - Bon, j’ai compris. Aujourd’hui je ne tirerai rien de toi. il l’observa à nouveau. J’y vais alors, à une prochaine fois. »Il lança un dernier regard en direction du point imaginaire qui semblait tant l’absorber avant de tourner les talons, s’apprêtant ainsi à quitter cette plage trop triste à son goût.
« - Attends. »Entendant sa voix, le jeune homme s’arrêta net tandis qu’un léger sourire pointait sur ses lèvres. Qu’elle fut agréable ou non, sa journée était désormais comblée. Il était content. Il avait entendu la voix. SA voix.
« - Reviens, s’il te plaît. »Lui obéissant à nouveau, il se retourna et reprit sa place à ses côtés. Sortant une seconde fois son briquet, il l’agita sous le nez de son ami. Lui demandant silencieusement si sa torpeur était enfin finie, sa réponse ne tarda pas à venir d’un timide oui de la tête. Souriant comme s’il s’agissait d’un enfant, il chercha à nouveau à allumer la cigarette, chose qu’il réussit cette fois-là. Et il l’observa. Fermer les yeux, aspirer la première bouffée de sa cigarette, renverser la tête en arrière presque comme en extase puis recracher la fumée dans un fin filet se perdant ensuite dans l’air. Oui, il ne se lasserait jamais de ce spectacle.
« - J’ai envie de t’entendre chanter. »Le jeune homme planta son regard dans ses yeux. Ses yeux… Si bleus, si profonds… Eux aussi il les aimait, à croire qu’il aimait tout chez cette personne. Il aimait les observer, les regarder, les contempler… S’y perdre. S’y perdre, jusqu’à ce que leur possesseur ne lui parle.
« - Qu’est-ce que tu fais ? »Une fois encore, la question était inlassablement la même. Toujours posée sur ce ton un peu timide, un peu gêné d’être ainsi scruté. Et, une fois encore, la réponse serait la même.
« - Je me perds dans tes yeux… »Comme à son habitude, il n’y eut aucune parole, ni même la moindre réaction. Pas de sourire, pas de détournement, rien. Aussi impassible qu’à son habitude dans ces moments-là.
Puis vint finalement son premier mouvement, celui qui venait rompre les "comme d’habitude". Toujours différent, toujours surprenant. Un bruit de chute fut étouffé par le sable encore humide suivit par le son d’une voix qui s’élève ; tantôt aiguë et tantôt grave, tantôt chuchotant et tantôt criant.
L’un était debout face à la mer, les yeux clos afin de savourer pleinement ce chant. L’autre était couché face au ciel, les yeux eux-aussi fermés par les émotions submergeant son être. Il donnait une âme aux notes.
Lorsque la dernière fut soufflée, tous deux rouvrirent péniblement les yeux, revenant tristement à la réalité. Le plus vieux, qui était celui debout, se coucha à son tour dans le sable, le sourire agrandissant son visage chuchotant un merci silencieux. Passant une main dans ses cheveux alors que son corps se collait à lui, il le serra plus fortement en sentant les frissons le faisant trembler.
« - Dis, Dominic Howard… Est-ce que tu aimes ma voix ? »Ledit Dominic fut surpris par la question tant la réponse lui paraissait évidente. Entendre la voix de quelqu’un ne l’avait jamais rendu aussi heureux que la sienne, et il n’avait pas le souvenir d’avoir jamais entendu plus doux son que lorsqu’elle s’élevait dans les airs.
« - Bien sûr que j’aime ta voix. Je l’adore même. Tu m’entends, Matthew Bellamy ? Ta voix est la plus belle que j’ai jamais entendue... Et un jour je la ferai connaitre au monde entier. » 
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