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Hello !
Voici une nouvelle fic Colin/Jared qui est tout à fait indépendante des autres que j'ai écrites jusque là. Bon, c'est pas très joyeux, mais j'espère que ça va vous plaire.
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Disclaimer : Je ne prétends pas connaitre les vraies relations des personnes réelles utilisées dans cette fic. Tout ce qui est écrit n'est que la formulation "littéraire" de mon imagination débordante et ne prétend pas décrire la réalité.
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Inconscience et conséquences
Jared ouvrit un œil, puis l’autre et les referma. Il faisait encore nuit noire mais il avait été réveillé par une sensation de froid dans le lit. Il souleva à nouveau ses paupières et tourna la tête vers la place vide normalement occupée par son amant. Inquiet, il se redressa sur un coude et tendit l’oreille. Il remarqua alors la voix si familière, étouffée, provenant du salon. Il s’enveloppa dans le drap, puis se leva, intrigué. Alors qu’il poussait la porte du living, il vit que Colin se tenait sur le balcon, lui tournant le dos. Il s’approcha sans bruit, constatant que son amant tenait son téléphone portable du bout des doigts, menaçant de le lâcher.
— Colin ? souffla t’il en essayant de ne pas laisser paraître son inquiétude.
Son compagnon ne se retourna pas. Il s’approcha un peu plus et posa la main sur le bras nu de l’Irlandais qui frissonna. Jared se planta en face de lui, l’interrogeant du regard. Malgré l’obscurité, il pouvait voir que Colin était bouleversé.
— Colin, parle-moi ! Que se passe t’il ?
Enfin, après un très long silence, l’Irlandais baissa les yeux vers son compagnon et murmura d’une voix tremblante :
— Il est mort…
Surpris, Jared demanda :
— Qui ?
Colin hésita, puis répondit :
— Alan Maxwell…
— Qui est-ce ? souffla son amant, toujours dérouté par ses propos.
Colin prit une grande inspiration avant de répondre :
— Je l’ai rencontré après ma rupture avec Kim… je suis sorti avec lui pendant deux mois, jusqu’à ce que je parte pour tourner « Alexandre »… et il est mort…
— Je suis désolé, répondit Jared. De quoi…
Son amant ne lui laissa pas finir sa phrase :
— Du SIDA…
Choqué, Jared recula d’un pas. Son regard croisa celui de Colin et il s’en voulut de sa réaction. Il se rapprocha à nouveau de son amant, mais cette fois-ci, ce fut l’Irlandais qui recula.
— Tu as raison de me fuir, Jared !
— Ne me dis pas que…
— Oh si ! Et plusieurs fois, même !
— Mais, c’est de l’inconscience ! s’exclama Jared, sentant la colère et la frustration l’envahir.
— Je sais…
Colin baissa les yeux. Jared se mordit la lèvre et se gifla mentalement. Puis, il attrapa la main de son compagnon et la porta à ses lèvres pour y déposer un léger baiser dans la paume.
— Je t’aime, Colin. Et, quoi qu’il arrive, je serai près de toi.
L’Irlandais recula à nouveau, dégageant sa main de celle de son amant.
— Je ne veux pas t’imposer ça ! Je… je vais partir…
Et il rentra. Tétanisé, Jared mit quelques secondes à comprendre, puis se précipita à la suite de son compagnon qui était déjà en train de ramasser ses vêtements.
— Où vas-tu ?
— Je préfère qu’on se sépare…
— Non ! Je ne veux pas !
— Jared… je t’en prie ! C’est déjà assez difficile pour moi!
— Mais… Colin !
Tandis que l’Irlandais ramassait ses affaires et les enfournait dans son sac de voyage, Jared sut que rien ne pourrait lui faire entendre raison. Lorsque la porte d’entrée se referma, il se laissa glisser au sol, en pleurs. Il était terrorisé et se sentait horriblement seul. Il voulait aider Colin, le soutenir, être près de lui dans toutes les épreuves qu’il allait sûrement traverser, mais comment faire si son amant ne voulait pas de lui ?
Cela faisait deux semaines que Jared n’avait pas eu de nouvelles de Colin. Il lui avait laissé un nombre incalculable de messages sur son répondeur, mais sans réponse. Il avait aussi essayé d’aller chez lui, sans succès. En désespoir de cause, il s’était tourné vers sa sœur, Claudine, qui, surprise par son appel, lui avait dit que son frère était parti quelques jours en vacances en Irlande. Comme la jeune femme n’avait pas l’air au courant de la situation exacte, Jared omit une partie de la vérité et expliqua juste qu’il s’était disputé avec Colin. Après avoir raccroché, il hésita. Devait-il foncer en Irlande rejoindre l’homme de sa vie et essayer de lui faire entendre raison ? Ou devait-il attendre qu’il revienne de lui-même ? Redoutant que son compagnon décide de ne jamais mettre la seconde hypothèse en pratique, Jared prit une place sur le premier avion en partance pour Dublin.
Il faisait froid, venteux et humide. Jared détestait ce temps et s’emmitoufla un peu plus dans son blouson. Heureusement que Colin lui avait souvent parlé du temps désastreux qui règne une bonne partie de l’année dans sa patrie natale ! Son sac de voyage sur le dos, il se tenait devant la pension de famille dont Claudine lui avait parlé. C’était là que son frère venait à chacune de ses visites à Dublin. C’était donc là que Jared avait le plus de chance de le retrouver… sauf s’il avait décidé de brouiller les pistes et qu’il était parti bronzer au soleil d’Hawaï… Le temps maussade de l’Irlande paraissant plus adapté à la situation présente, Jared se dit qu’il avait fait le bon choix.
Lorsqu’il entra dans la pension de famille, il fut tout de suite assailli par une odeur alléchante de tarte aux pommes qui fit grouiller son estomac. Il se dirigea vers le comptoir derrière lequel un homme d’une soixantaine d’années lisait le journal. En voyant Jared s’approcher, il leva la tête de sa lecture et lui adressa un sourire bienveillant :
— Bonsoir Monsieur.
— Bonsoir.
— Désirez-vous une chambre ?
— En fait, je suis venu voir un ami, répondit Jared. On m’a dit qu’il était descendu chez vous depuis quelques jours. Il s’appelle Colin Farrell.
Le sourire de l’homme se figea.
— Je suis désolé, Monsieur, mais cette personne n’est pas dans notre établissement.
— Vous en êtes sûr ? demanda le jeune homme, anéanti par cette nouvelle.
— Certain. Souhaitez-vous tout de même prendre une chambre ?
Jared ne répondit pas. Il n’arrivait pas à croire qu’il avait fait toute cette route pour rien. Puis, il réalisa que son ami avait du s’inscrire sous un faux nom. Il décida alors :
— Oui, je vais rester quelques jours.
L’homme lui fit signer le registre, lui demanda de payer deux nuits d’avance, puis le conduisit à sa chambre au premier étage. Tandis que le gérant prenait ses clés sur le tableau, Jared avait remarqué qu’il n’y avait que cinq chambres au total. Il ne lui serait donc pas trop difficile de savoir si Colin était vraiment là ou non. Lorsqu’il fut seul, il prit son portable et composa le numéro de son compagnon. Comme les autres fois, il tomba sur la messagerie. Il raccrocha en soupirant, puis alla prendre une douche avant de commencer ses investigations.
Jared débuta ses recherches par la salle à manger. Il était près de quatorze heures et il espérait, en outre, pouvoir déjeuner. Une charmante vieille dame le rejoignit alors qu’il entrait dans la salle.
— Bonjour Monsieur.
— Bonjour. Est-il possible de manger ou est-ce trop tard ?
— Non non, ce n’est jamais trop tard. Suivez-moi.
Elle le conduisit jusqu’à une petite table près de la terrasse. Jared s’installa, heureux d’être à l’intérieur, au chaud et au sec. Il se demandait si Colin avait mangé dans cette pièce lorsque la femme lui proposa :
— Nous avons de la soupe de légumes, du poulet rôti et des pommes de terre bouillies. Pour le désert, il y a une tarte au pommes.
— Merci, ça sera parfait.
Jared dévora son repas, puis décida d’interroger son hôtesse :
— Excusez-moi, je suis venu chez vous car je pensais y trouver l’un de mes amis.
— Ah ? Et quel est son nom ?
Le jeune homme hésita un instant, puis souffla :
— Colin Farrell.
La femme le considéra un moment avant de lui demander, toujours avenante :
— Et pourquoi pensez-vous que cette personne est dans notre établissement ?
Jared décida d’être franc :
— Sa sœur m’a dit qu’il descendait chez vous lorsqu’il venait en Irlande. Madame, je dois absolument lui parler, c’est très important…
L’hôtesse parut attendrie par son air défait et son regard sincèrement ennuyé.
— Votre ami est chambre 2. Je me doutais bien qu’il y avait un problème car il n’a jamais été aussi peu bavard. Depuis son arrivée, il n’est pas sorti une seule fois de sa chambre. Je lui amène des plateaux-repas mais quand je reviens les chercher, ils sont pratiquement intacts.
Les mots de la vieille femme ne soulagèrent pas Jared, au contraire.
— Je vais aller lui parler, soupira t’il.
— J’allais justement monter chercher son plateau.
— Ne vous dérangez pas, alors, sourit le jeune homme.
Il sortit de la salle à manger et grimpa au premier.
Planté devant la porte de la chambre numéro 2, Jared hésita. Enfin, il se décida et frappa un coup. N’attendant pas de réponse, il tourna la poignée et entra. La chambre était plongée dans l’obscurité. Il aperçut le plateau-repas sur la table, intact. Etouffant un soupir, il scruta les lieux. Il finit par voir la silhouette de Colin allongée sur le lit. Il s’approcha doucement jusqu’à ce que la voix de son compagnon s’élève :
— Tu n’aurais pas du venir !
Jared s’avança jusqu’à la fenêtre et ouvrit un peu les rideaux pour laisser entrer la lumière pâle du jour. Colin se cacha les yeux d’une main tandis que son amant s’approchait du lit.
— Je ne veux pas te perdre, Colin. Même si tu ne veux pas de moi, je serai toujours là pour toi !
L’Irlandais se redressa brusquement et fixa son compagnon dans les yeux :
— Tu ne comprends pas que c’est dangereux !
— Ca ne l’est pas si on continue à se protéger, répliqua Jared, déterminé à le faire changer d’avis.
— Tu ne comprends pas… souffla Colin avant de se laisser retomber. Tu ne comprends pas…
— Non, effectivement… explique-moi pourquoi tu me rejètes alors que je veux être là pour t’aider et te soutenir !
Colin ne répondit pas. Jared sentit le découragement l’envahir. Son cœur se serra et il ne réussit pas à contenir ses émotions plus longtemps. Des larmes d’impuissance, de tristesse et d’amertume coulèrent sur ses joues. D’une voix tremblante, il souffla :
— Parfait… puisque tu veux rester seul…
Il se détourna et se dirigea vers la porte restée ouverte. Alors qu’il allait l’atteindre, Colin lança :
— J’ai fait le test.
Jared sentit son cœur manquer un battement. Il retint son souffle, attendant la suite. Comme rien ne venait, il se retourna vers son compagnon :
— Et ?
— Je n’ai pas encore les résultats… Je leur ai donné le numéro d’ici et ils doivent m’appeler dès qu’ils les ont…
Tentant une dernière offensive, Jared ferma la porte et revint près du lit :
— Laisse-moi attendre avec toi…
Colin s’assit en soupirant :
— Tu ne lâches pas prise facilement…
— Non, tu le sais bien, sourit doucement Jared. Pourquoi ne veux-tu pas de moi à tes côtés ? Je t’aime, Colin… et je ne veux pas te perdre !
— Qu’arrivera t’il si le résultat est positif ? Si je suis contaminé ? Resteras-tu avec moi jusqu’au bout ? demanda l’Irlandais d’une voix blanche.
— Bien sûr ! s’exclama son compagnon. Je ne te laisserai jamais tomber ! Je pensais que tu le savais…
— Je le sais… et c’est ce qui me terrorise… je ne veux pas que… si jamais j’étais séropositif, je ne veux pas que tu restes avec moi… je ne supporterais pas de te voir souffrir par ma faute…
— Mais qu’est-ce que tu racontes ? Oh… souffla soudainement Jared, comprenant enfin ce qui se passait dans l’esprit de son compagnon.
— Je ne veux pas que tu aies à te soucier de ma santé… je ne veux pas que tu souffres de me voir malade… je ne veux pas…
Colin fut interrompu par les lèvres de Jared posées sur les siennes. Il repoussa un peu brusquement son compagnon, surpris.
— Qu’est-ce que…
— Arrête de dire des bêtises ! Je t’aime, tu comprends ? Ca veut dire que quoi qu’il arrive, je veux être près de toi ! Comme ils le disent si bien dans les mariages, je resterai avec toi « pour le meilleur et pour le pire ». Alors, quoi que disent les résultats de ton test, je serai toujours là. Parce que tu es la plus belle chose qui me soit jamais arrivé…
Les larmes coulaient à nouveau sur les joues de Jared tandis que sa voix s’éteignait dans un murmure. Colin posa une main sur sa joue, essuyant cette humidité salée qui y laissait des marques claires.
— Je ne veux pas te perdre, Colin… mais si par malheur tu avais chopé cette saloperie, saches que je resterai avec toi jusqu’au bout… je me battrai avec toi…
Des larmes apparurent dans les yeux sombres de l’Irlandais qui attira Jared contre lui pour le serrer dans ses bras.
Ils restèrent longtemps enlacés, savourant simplement la douceur de leur étreinte et la sérénité de cet instant. Leur tranquillité fut anéantie par le hurlement strident du téléphone. Ils se séparèrent, leurs regards se croisèrent, puis Colin décrocha.
— Allô ? … Oui, c’est moi… Merci…
Et il raccrocha. Jared attendait, le cœur cognant si fort dans sa poitrine qu’il avait l’impression d’être prêt à exploser. Il n’osait pas croiser le regard de Colin de peur d’y lire ce qui les terrifiait tant tous les deux. Ce ne fut que lorsque la voix de son compagnon retentit enfin qu’il leva les yeux vers lui.
— Négatif…
Jared laissa échapper un rire nerveux. Il n’arrivait pas à croire que cette histoire était terminée. Ce fut Colin qui le ramena à la réalité en l’attirant vers lui pour un doux baiser. Alors que leurs lèvres se séparaient, Jared souffla :
— Je vais le faire…
— Quoi ?
— Je vais faire le test moi aussi !
— Pourquoi ? s’inquiéta Colin.
— Parce que j’ai envie qu’on soit tranquille une bonne fois pour toute. Je n’ai jamais pris de risques mais je préfère être sûr…
— Tu as raison, admit son compagnon.
Jared sourit :
— Au moins, cette histoire aura eu deux aspects positifs !
— Lesquels ?
— Ca t’aura donné une bonne leçon ! Maintenant, tu penseras à toujours te protéger !
— De toutes façons, maintenant, tu es le seul avec qui j’ai envie de faire l’amour…
Emu, Jared continua :
— Et j’espère que ça t’aura prouvé que je t’aime et que je resterai avec toi quoi qu’il puisse t’arriver... que même quand tu seras vieux, mou et sénile, je serai toujours amoureux de toi…
— Je te signale au passage que tu seras vieux, mou et sénile avant moi ! sourit Colin.
Jared fit la moue, puis glissa ses mains sous le tee-shirt de son compagnon pour lui chatouiller les côtes.
— Arrêtes ! T’as pas le droit ! Je t’interdis de profiter de la situation ! Je…
Colin se tut à nouveau, bâillonné par les lèvres de Jared.
Le lendemain, Jared se rendit dans un centre de dépistage de Dublin et passa le test qui s’avéra négatif. Puis, Colin et lui rentrèrent à Los Angeles. Alors qu’ils atterrissaient à l’aéroport, Colin proposa :
— Je me suis dit qu’on pourrait s’inscrire à un programme de soutien pour la recherche et les malades.
— C’est une très bonne idée… sauf que je suis déjà membre de deux d’entre eux. Si tu veux, je te parrainerai !
— Ah oui, ça serait bien. Parce que j’ai vraiment envie de faire quelque chose…
— Il y a quelque chose que tu pourrais faire et qui ne te demandera pas un gros d’investissement.
— Quoi ?
— En parler. Raconte ton histoire aux médias, sans entrer dans les détails, bien sûr. Explique aux gens qu’il faut absolument continuer à se protéger. Je crois que quand on est connu et qu’il y a des gens qui s’intéressent à ce qu’on dit et fait, il faut en profiter pour essayer de les aider. Si une seule personne décide de se protéger parce que tu auras dit qu’il faut le faire, je pense que ça sera déjà une victoire.
— Tu as raison… souffla Colin.
— Bien sûr ! J’ai toujours raison ! sourit Jared. Allez, viens, il faut qu’on débarque ou ils vont appeler la sécurité !
Les deux hommes quittèrent l’avion qui les ramenait d’Irlande mais n’oublièrent pas pour autant leur mésaventure qui les rapprocha encore plus que tout ce qu’ils auraient pu imaginer.
Fin.
Note : J'ai eu l'idée de cette fic suite à la proposition d'Anhelo pour le Sidaction mais je n'avais pas eu le temps de l'écrire avant. Concernant ce que Jared dit à la fin, ce n'est pas de moi mais de Pascal Obispo. Et, comme Jared s'engage beaucoup dans des actions humanitaires, j'ai trouvé que ça lui correspondrait assez bien.
Dernière édition par cybelia le 17 Nov 2006 17:34, édité 1 fois.
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