Voici un petit OS écrit après les matchs amicaux de préparation à l'Euro.
Pour ceux qui ne sont pas familliers avec les joueurs du Real Madrid, j'ai posté un sujet sur eux dans la partie RPS!
Bonne lecture!
If you're happyDisclaimers : Je ne connais pas les personnages de ma fic, je ne raconte donc pas leur vie et je ne tire aucun profit financier de ce récit !Sami avait remarqué que, depuis qu’ils avaient quittés l’Espagne, Mesut semblait pensif. Il ne souriait pas autant que d’habitude et alors que généralement les retrouvailles avec l’équipe le rendait euphorique, il semblait presque triste. Il s’était même enfermé dans sa chambre alors que tout le monde s’était réuni dans le salon de l’hôtel pour passer la soirée.
Cela avait évidemment attiré l’attention des autres membres de l’équipe et, tout naturellement, Sami avait menti en disant que Mesut était simplement fatigué par le voyage. Il ne savait pas si ses coéquipiers l’avait cru.
Quand il était remonté, il avait trouvé son ami allongé sur son lit, le regard fixé sur son ordinateur portable. Ordinateur que Mesut avait refermé d’un coup sec lorsqu’il avait entendu Sami entrer dans la pièce. L’aîné n’avait rien dit. Il connaissait trop bien Mesut et il savait que s’il l’interrogeait maintenant, il n’obtiendrait aucune réponse. Le jeune homme se braquerait et s’enfermerait certainement dans la salle de bain. Alors il choisit de ne rien dire et alla se doucher.
Quand Sami se coucha, son coéquipier s’était glissé sous sa couette et semblait dormir. Il en profita alors pour l’observer. Il n’avait pas souvent l’occasion de le faire ainsi, de façon si peu discrète. Il aimait ces déplacements et ces nuits passées dans la même chambre. Il pouvait alors passer quelques minutes à regarder Mesut sans craindre que celui-ci ne découvre son secret. Il essayait de se remémorer chaque trait de son visage, la façon dont ses cheveux s’étalaient sur l’oreiller et parfois aussi, la courbe d’une épaule, de son cou. Autant d’images qu’il essayait de graver dans sa mémoire pour tenir le coup jusqu’au prochain match à l’extérieur.
Car oui, Sami était amoureux de Mesut… Depuis bien longtemps déjà.
***
Le lendemain matin tous les joueurs étaient convoqués dans le salon de l’hôtel pour une première réunion tactique. Comme toujours Mesut s’était installé dans le fond de la pièce. Il n’aimait pas se faire remarquer et même s’il était toujours attentif aux paroles du coach, il préférait être tranquillement installé dans un recoin ou personne ne ferait attention à lui. Sami s’installa à côté de lui en souriant. Il n’obtint qu’un vague hochement de tête et toujours cet air un peu triste. Et cela commençait à l’inquiéter.
Au départ, il avait effectivement pensé que son ami devait être un peu fatigué… Mais cela aurait dû s’arranger. Il fallait qu’il comprenne et qu’il fasse tout ce qu’il pouvait pour aider Mesut. Il ne supportait pas de le voir ainsi.
Mais Sami eut bien du mal à se retrouver seul avec lui. Après la réunion, ils durent se soumettre aux questions des journalistes puis poser pour quelques photos. Au repas, leurs coéquipiers n’avaient pas arrêtés de les taquiner, comme souvent, à propos de leurs nouveaux amis espagnols et ce genre de chose.
Finalement, Sami parvint à rejoindre Mesut dans leur chambre avant qu’ils ne partent pour le centre d’entraînement. Mesut était assis sur son lit, le regard perdu dans le vide. Le Tunisien s’installa à côté de lui et passa son bras autour de ses épaules.
- He… Mesut, ça va ?
- Moui, répondit-il sans grande conviction et en continuant de fixer la moquette immaculée.
- Mes’… Je te connais, je vois bien que ça ne va pas.
- …
- Tu as l’air triste depuis qu’on est parti de Madrid.
- …
- Ecoute, si tu veux en parler, je suis là.
- …
Sami n’ajouta rien mais ne lâcha pas Mesut. Ils avaient encore une bonne demi-heure devant eux. Rien ne pressait donc.
Mais finalement il n’eut pas à attendre très longtemps. Il sentit Mesut s’appuyer contre son épaule et resserra son étreinte.
- Je… Tu vas pas te moquer, hein ?
- Mesut ! Bien sûr que non ! Si ça te rend triste alors c’est sérieux !
Un faible sourire apparu sur les lèvres du plus jeune.
- Je… Enfin… C’est compliqué… Je sais pas trop par où commencer.
- Par le début ?
- Je… Enfin… C’est un truc que j’ai pas dit à beaucoup de personnes.
- Je suis ton meilleur ami, non ?
- Oui ! Bien sûr ! Mais… C’est pas facile.
- Eh… T’inquiété pas ! T’as confiance en moi ?
Mesut hocha la tête et pris une profonde inspiration. Puis il commença à parler, hésitant un peu, triturant le rebord de son t-shirt, gigotant sans arrêt.
- En fait, je … Je me suis rendu compte que… Que je préférais les garçons… Pas comme ami, hein… Enfin, tu vois, quoi… Mais… Je… Enfin… J’ai jamais vraiment. J’en ai embrassé un, une fois, pendant une soirée, à Ibiza… Mais, j’ai eu peur et j’ai pas voulu… Enfin, je voulais que ce soit quelqu’un… Enfin de sérieux quoi. Pas… pas n’importe qui. Mais… Mais j’ai plus… Enfin, y’a plus eu personne... Jusqu’à … Lui… Il… Il me plait mais… Enfin… Je savais pas trop. Puis, je me suis dit que comme il était dans l’équipe c’était pas… C’était pas bien quoi. Mais… Mais y’a deux semaines… Tu sais, la soirée chez Sergio… On a beaucoup parlé et… Enfin, lui aussi. Il… Il m’a dit que je lui plaisais mais… Mais que c’était compliqué… Avec l’équipe, tu vois… Et el Mister… Et… Enfin, les médias, tout ça. Alors… On… Enfin, il m’a embrassé… Trop vite… Puis, il a dit qu’on allait… Attendre et voir… Mais… Mais c’est compliqué. Il me plait et je sais que c’est réciproque… Mais on peut rien faire et là… Enfin… Il… Il me manque.
Durant toute sa tirade, Mesut n’avait pas détourné son regard du sol. Sami, lui, l’avait écouté avec attention… Passant de la joie lorsque le plus jeune lui avait avoué être homosexuel à une nouvelle déception lorsqu’il avait compris qu’il en aimait un autre. A présent et même si la déception était toujours présente, il était surtout soulagé de savoir ce qui préoccupait son ami et il était prêt à tout pour l’aider.
- Mesut… On va arranger ça !
- Voui ?
- Oui !
- Tu… Tu… Tu es toujours mon ami ?
- Mais bien sûr ! Tu ne croyais quand même pas que le fait que tu sois homosexuel allait changer quoi que ce soit ?
Mesut, gêné, détourna le regard et Sami devina que cet aveu n’avait pas dû être simple. Il l’attira donc dans ses bras et déposa un baiser dans ses cheveux.
- Allez, dis-moi qui est l’heureux élu !
- Fabio.
- J’aurais dû m’en douter ! Vous ne vous quitter plus depuis quelques temps !
- Ça… Ça se voit ?
- Ne t’inquiète pas, je suis certain que personne n’a rien remarqué !
***
Sami et Mesut passèrent une bonne partie de l’entraînement à discuter. De Fabio, bien sûr. Ils mirent même un code au point pour que leurs coéquipiers ne surprennent pas leurs conversations.
Sami tenta de rassurer son coéquipier. Oui, cela serait certainement compliqué si Fabio et lui décidait d’entamer une relation. Mais cela ne devait pas être impossible. Il y avait certainement d’autres joueurs homosexuels qui avaient un compagnon. Sami promis aussi à Mesut de les aider tant qu’il le pourrait, de les couvrir.
Le jeune Turc retrouva peu à peu le sourire. Mais Fabio lui manquait toujours et il craignait que les arguments de Sami ne suffisent pas à convaincre le Portugais. Sami lui fit alors remarquer que s’il ressentait vraiment quelque chose pour lui, Fabio aussi devait se sentir seul. Et que s’il refusait de se lancer dans une relation c’était aussi par peur que Mesut ne finisse par souffrir.
En réalité, c’était exactement ce que Sami ressentait, lui, envers Mesut. Pour le protéger, il était prêt à de nombreux sacrifices.
Finalement, dans le bus qui les ramenait à l’hôtel, Sami réussit à convaincre son ami qu’il devait appeler Fabio. Cela lui ferait certainement plaisir et ils pourraient discuter un peu avant de se revoir à Madrid.
***
- Mais… Mais si je le dérange ?
- Il te le dira !
- Mais… Et s’il est pas seul ?
- Pose-lui la question.
- Mais…
- Plus de mais, Mesut ! Tu prends ce téléphone et tu appelles Fabio !
- Je… Je crois que c’est pas une bonne idée !
- Mesut !
Sami fixa son ami de son regard le plus sévère. Il savait qu’au fond Mesut mourrait d’envie d’entendre la voix de Fabio. Mais il était aussi mort de peur à l’idée que le Portugais puisse le rejeter. Sami n’était pas inquiet. Il avait bien vu la façon dont Fabio regardait Mesut depuis quelques temps. Il avait simplement espéré que Mesut ne remarquerais rien… S’il avait su…
- Bon… D’accord… Je… Je vais l’appeler !
- J’espère bien ! Bon je descends rejoindre les autres !
- Bonne soirée !
- Toi aussi !
Sami lança un clin d’œil à Mesut avant de quitter la chambre.
***
Toute la soirée, Sami avait pensé à Mesut… Là-haut dans cette chambre, au téléphone avec Fabio. Il s’était demandé ce qu’ils avaient pu se dire. S’étaient-ils contentés de banalités pour cacher leur malaise ? Avaient-ils parlé pendant des heures de tout et de rien comme ses amoureux pour qui plus rien n’existe que l’autre ? S’étaient-ils avoué leurs sentiments ? Murmurés des mots tendres à l’abri de cette communication téléphonique qui dissimulait si bien leurs inquiétudes ? Etaient-ils allés plus loin ? Osant se dire des choses qui les feraient rougir lorsqu’ils se reverraient à Madrid ? Sami voulait savoir tout autant qu’il redoutait le moment où Mesut lui raconterait tout.
Il resta longtemps dans le salon avec ses coéquipiers. Jusqu’à ce que les couche-tard décide de rejoindre leur lit et qu’il n’ait d’autre choix que de les suivre.
Il frappa doucement à la porte et, n’obtenant pas de réponse, entra.
Il découvrit Mesut blotti sous sa couette, profondément endormi à en croire le rythme lent de sa respiration. Il éteignit alors la lumière, ne laissant qu’une lampe de chevet allumé et s’approcha du lit de son ami.
Il remarqua alors le téléphone coincé sous son visage. Fabio avaient dû lui parler jusqu’à ce qu’il s’endorme. Et vu le sourire sur les lèvres de Mesut, il avait certainement dit de très jolies choses.
Sami s’éloigna silencieusement, se déshabilla et se glissa lui aussi dans son lit. Il observait le plafond et le rond de lumière qu’y laissait la lampe. Il ne parvenait pas à définir quel sentiment l’emportait sur l’autre… Sa tristesse de savoir que jamais l’homme qui l’aimait ne l’aimerait… Son bonheur de savoir que cet homme était heureux…
Il était probablement condamné à vivre avec ces deux ressentis contradictoires. Il finirait sûrement par s’y habituer… Comme à tout le reste. Et c’était un bien faible prix pour voir Mesut heureux.