Je vais pas faire de pré-roman hein déjà je sais pas comment j'ai fait pour écrire autant pour ce chapitre
Voilà voilà, en espérant comme d'habitude qu'il vous plaira
Chapitre 4. *************
Dix jours plus tard.Londres, 11h. « Matthew je sais pas ce que tu as en ce moment mais t’es complètement à l’ouest ma parole ! »
Pensif, le regard fixé sur un nuage dans le ciel, le chanteur lui répondit enfin après quelques secondes.
« A l’Ouest… C’est ça, je suis à l’Ouest. Tu me disais quoi ? »
« Je te disais qu’on avait intérêt à y aller sinon on va être en retard. Et je sais que tu supporte pas ça, pourtant ça fait deux fois que ça t’arrives cette semaine ! T’es sûr que ça va ? »
« Ca va très bien. On y va ? »
Sans laisser le temps de répondre à son ami, le chanteur attrapa son pardessus et sortit du bâtiment, suivit de près par ses deux compères qui n’y comprenaient pas grand-chose. Ceci dit, cela faisait un certain temps qu’ils avaient renoncé à comprendre ce qui se tramait dans la tête de leur ami.
Oakland, 3hAccoudé au balcon, Billie Joe inspirait une bouffée de ca cigarette en fixant la voie lactée, plongé dans ses introspections, songeant au temps. Quelle heure était-il en Europe ? Que faisait-il ? Malgré tous ses efforts, ses pensées s’envolaient sans cesse de l’autre côté de l’Atlantique. Il avait essayé de tout mettre à plat, loin de l’Europe, de la Grande-Bretagne et de lui, mais son esprit n’en était que davantage embrouillé. Finalement, et son amour-propre en était sauvagement mis à mal, le britannique avait raison. Le fait qu’ils se trouvent à exactement 8664 kilomètres de distance à vol d’oiseau –oui Billie Joe avait regardé sur internet- n’arrangeait pas du tout les choses. Au contraire, elles semblaient empirer.
Fermant les yeux un instant, il sursauta légèrement lorsque que deux bras féminins vinrent l’enlacer, réconfortant. Billie se retourna pour faire face à sa femme, qui le regarda d’un air inquisiteur.
« Tu fumes beaucoup trop en ce moment Billie… Quelque chose te tracasse.»
Ce n’était pas une question, il le savait. Et parfois la perspicacité de sa femme n’ était pas un cadeau. Déposant un baiser sur sa joue, il lui sourit avant de répondre.
« Non , ça va. Juste un peu de stress. Des insomnies.»
« Je te connais pas cœur tu sais… »
Posant son front sur celui de sa femme, il plongea son regard dans le sien pour lui répondre.
« Je vais bien.»
Lui prenant la main sans être convaincue par ce qu’il venait de lui assurer, Adrienne l’entraîna dans leur chambre afin qu’ils se recouchent. Elle savait de toute façon qu’il lui parlerait lorsqu’il en ressentirait le besoin. De nouveau sous les draps, Billie Joe enlaça sa femme et déposa un baiser dans son cou.
« Tu ne sais pas ce que m’a dit Joey aujourd’hui ? »
« Non ? » s’interrogea le chanteur.
« Que tu passes ton temps à faire tout ce que tu leur interdis à lui et à Jacob. Et qu’il est certain qu’il est un enfant modèle comparé à toi à son âge. »
Elle se mit à rire, bien vite imitée par son mari, sachant l’un comme l’autre que leur fils avait parfaitement raison.
« Et il n’a pas tout à fait tord. Bonne nuit chéri»
« Bonne nuit mon amour… »
Et alors qu’Adrienne se laissait sombrer dans les bras de Morphée, Billie Joe, lui, lutta de nombreuses heures pour trouver le sommeil, l’esprit embrumé. Le salvateur pays des songes prit peu à peu possession de lui, il s’endormit enfin, une seule pensée en tête :
Et il sera sans doute un meilleur mari que moi. 11 jours plus tard. 3 semaines. 3 semaines qu’il avait quitté l’Angleterre, et voilà qu’il était dans un avion à direction de Londres. Il ne savait pas pourquoi il avait prétexté un voyage en urgence en Europe à Adrienne ce soir-là. Il ne savait pas pourquoi il s’était rendu le lendemain chez Mike et chez Tré pour les traîner avec lui jusqu’à l’aéroport. Il ne savait pas pourquoi il avait pris cet avion. Il ne savait pas pourquoi il avait mal au cœur, et il ne savait pas pourquoi il était soulagé. Il savait encore moins pourquoi il avait envoyé un sms à ce satané numéro à 11 chiffres qu’il avait trouvé dans la poche de son pardessus le jour de son départ de Londres. Pas besoin d’être devin pour savoir de qui il provenait. Il ne savait pas non plus pourquoi il avait gardé précautionneusement ce petit bout de papier.
Tout ce qu’il savait, c’est qu’il trouvait le temps affreusement long. Et qu’accessoirement, il avait une furieuse envie de frapper son imbécile de batteur qui ne s’entêtait à lui demander pourquoi ils se rendaient de l’autre côté de l’océan.
Londres, minuit. Assis sur le canapé du salon, ses deux acolytes plongés dans le film d’action qu’ils avaient décidé de regarder ce soir là, Matthew regarda machinalement son téléphone portable qui venait de vibrer. Nouveau message d’un numéro inconnu. Lisant le sms qu’il venait de recevoir, il fronça les sourcils d’incompréhension pendant quelques secondes. Semblant réaliser quelque chose, ses yeux bleus s’écarquillèrent sans lâcher du regard l’écran de son mobile.
« J’arrive. »J’arrive. J’arrive. Son cœur fit un bond dans sa poitrine quand il réalisa enfin ce que ça impliquait. Sautant sur ses pieds, faisait sursauter ses deux amis de par son brusque geste, il se rendit sur le site internet de l’aéroport de Londres Heathrow. Le prochain vol en provenance de San Francisco arrivait à 10h27. Poussant un immense soupire d’apaisement, il se rendit dans la cuisine et attrapa une bière dans le frigo, qu’il décapsula et porta à ses lèvres pour en avaler une longue rasade. Après quoi, il resta immobile, l’air absent, un vague sourire aux lèvres. Dix heures. Il avait dix heures à tuer. C’était long. Trop long. Mais bon, ça faisait trois semaines qu’il attendait, il pouvait bien patienter encore un peu. De toute façon il n’avait pas le choix malheureusement. Mais il était soulagé. Durant ces trois semaines, il s’était demandé s’il n’avait pas eu tord, si effectivement Billie Joe allait tenir ses résolutions et l’oublier. Mais ce sms prouvait le contraire. S’il avait gardé ce bout de papier pendant tout ce temps, c’est que tout espoir n’était pas perdu. S’il se rendait à Londres, c’est qu’il se trouvait certainement dans le même état de manque chronique que lui.
Matthew avait longuement réfléchit pendant ces 21 jours. Et il était parvenu à la conclusion suivante : Il haïssait le Californien. Mais il le haïssait avec passion.
Londres, 11h38. Après avoir fui les personnes qui les avaient reconnu à l’aéroport, les trois membres de Green Day s’était rendu à leur hôtel. Mike, bien plus lucide que le batteur, avait parfaitement compris pourquoi Billie Joe les avait traîné jusqu’ici. C’est pourquoi, sans que son ami le lui demande, il détourna l’attention de Tré sur lui-même alors que leur chanteur se changeait et s’éclipsait discrètement de leur suite pour ne pas subir les foudres et milliers de questions du batteur.
Le sweet à capuche est un truc imparable pour ne pas se faire remarquer lorsqu’on est célèbre. Billie Joe le savait bien, et il adorait marcher dans la rue comme quelqu’un de normal, sans crainte d’être assailli par des fans. Qu’on ne se méprenne pas, le californien adorait ses fans. Ils étaient l’une de ses principales motivations. Mais parfois, il se surprenait à rêver d’une vie où il serait moins obligé de faire attention. Ce n’est vraiment pas de tout repos d’être connu mondialement.
Il avait envie de faire comme tout le monde. Il prit le métro. Grosse prise de risque. Mais la vie sans prise de risque, c’est pas une vie. L’adrénaline, c’est salvateur, ça rend vivant. Il y avait quelque chose d’excitant dans le risque.
Malheureusement, alors qu’il s’apprêtait à descendre de la rame, un adolescent qui le fixait depuis un certain temps maintenant s’approcha de lui et ouvrit la bouche pour dire quelque chose. Voyant qu’il descendait, le garçon en fit de même.
« Excusez moi… Vous êtes Billie Joe Armstrong ?! »
Plusieurs têtes se retournèrent vers l’ado en question, et donc vers lui par voie de conséquence. Et merde. Le pire était sûrement la horde d’adolescentes blondes peroxydées qui commencèrent à se ruer vers lui en poussant des cris. Un petit soupir s’échappa d’entre ses lèvres, et se retournant, il se mit à courir pour sortir de la bouche de métro et éviter la meute de hyènes. Certaines fans étaient complètement cinglées, et il savait parfaitement les reconnaître. S’il ne voulait pas finir à la morgue, il avait intérêt à leur échapper.
Fort heureusement, Billie avait de l’expérience dans ce domaine, et bien qu’étant petit, il avait développé certaines prédispositions pour le sprint avec le temps. Semant ses admiratrices en empruntant un bon nombre de petites ruelles, il s’arrêta, s’adossant contre un mur pour reprendre sa respiration, essoufflé mais un grand sourire aux lèvres.
Lorsqu’il réalisa qu’il se trouvait à deux pas de là où il voulait se rendre, l’appréhension le regagna au galop. Si ça se trouve il n’allait même pas être là. Entrant dans le vieil hôtel, il eut la mauvaise surprise de voir que l’ascenseur était en panne. Prenant les escaliers, il étouffa un bâillement et fit un rapide calcul dans sa tête. 12h39 à Londres ça faisait… quelque chose comme quatre heures du matin à Oakland ! Pas étonnant qu’il commence sérieusement à fatiguer.
Arrivé devant la chambre n°13, sa main s’immobilisa au dessus de la poignée, l’angoisse l’envahissant soudainement. Il déglutit, abaissa la poignet, ouvrit la porte. La pièce était plongée dans la pénombre, comme inutilisée. Fébrile, le souffle coupé, Billie Joe sentit un poids s’abattre sur ses épaules. Il fit quelques pas, se maudissant d’avoir cru une seule seconde que le britannique pouvait être là, et s’immobilisa au milieu de la pièce.
« Bellamy ? » lança-t-il, comme pour s’assurer qu’il n’était effectivement pas là.
Seul le silence lui répondit. Mais alors qu’il poussait un juron, deux bras l’enlacèrent soudainement pour une étreinte puissante et des lèvres se posèrent sur sa nuque : l’américain ferma férocement les yeux et crut un instant perdre pied. Il fit volte-face, posa son regard sur son vis-à-vis, le cœur battant, et sa bouche vint rejoindre la sienne pour un baiser fiévreux, langoureux et passionné. A la limite de la violence, il se sentit plaqué contre le mur. Une des deux mains de Matthew pressait sa nuque vers lui, l’autre s’agrippait à ses cheveux, comme s’il avait peur qu’il s’en aille ; alors que Billie rapprochait toujours davantage leur deux corps. L’envie était bien présente, mais c’était surtout le manque qu’ils avaient subi qui guidait leurs actes.
Matthew rompit leur baiser après un certain temps, s’étant plus ou moins calmé, mais le californien ne semblait pas être de cet avis et captura de nouveau ses lèvres désespérément et avidement, comme s’il craignait quelque chose, et comme s’il était en colère contre quelque chose. Le britannique lui attrapa les poignets et recula d’un pas . Posant son front sur celui du brun, il souffla :
« C’est bon. »
Voyant que le brun voulait l’embrasser de nouveau et que ses mains tremblaient légèrement, essayant farouchement de se libérer de son emprise, Matthew reprit encore une fois, murmurant:
« C’est bon, calme-toi. »
L’américain sembla enfin reprendre contenance, la pression s’envola peu à peu, ses muscles se détendirent, et il cessa de lutter. Le britannique lâcha ses poignets, constatant qu’il s’était calmé, et captura ses lèvres pour un baiser beaucoup plus doux, bien inhabituel dans cette relation explosive.
Après quoi, Billie Joe, le cœur au bord des lèvres, ouvrit la bouche et la referma la seconde suivante. Ce ne fut que sa fierté conséquente qui le retint de lui avouer qu’il lui avait manqué.
* * * *
TBC. =D