Aux lecteurs potentiels (?), ceux qui ont eu la patience d'attendre la suite... *toussote de doute*
Désolée pour le retard. Je voudrais promettre que ça ne se reproduira plus, mais honnêtement, je ne le peux pas. ^^;;
Merci à Gred, comme toujours (maman! je veux retourner chez toi!!! >_<), meilleure correctrice of the world!
Merci à Soho aussi pour la motivation.
Chapitre 7
Je suis resté longtemps planté devant la cabane hurlante, frigorifié et claquant des dents.
Je suis resté longtemps à haïr Black de tout mon corps, de toute ma tête.
Il y a une barrière qui s’est brisée en moi, et des tas de petits monstres gigotants ont envahi mon cerveau. Ils sont répugnants de folie et ils s’installent comme si de rien n’était. A vrai dire, je ne songe même pas à les repousser.
Ah oui, c’est comme ça? Juste quand je suis prêt à céder tu t’en vas?
Je vais te traiter comme tu m’as toujours traité avec tes petits amis, en insecte. Je vais étudier tes réactions à la douleur, au plaisir, à la frustration... Je vais tout découvrir de toi, tout, de quoi faire un bouquin! Tu ne me crois pas?...
Je vais me cadenasser le coeur encore plus que ce qu’il n’est déjà, je n’y garderai que Samuel, le sourire de Samuel, les mains de Samuel, et ses baisers, toutes ces nuits et tous ces jours passés avec lui...
Tu n’y auras pas ta place, Black. Jamais.
Tu vas comprendre ce que c’est que le noir, le froid, le vide. Tu vas comprendre ce que c’est que de se réveiller le matin avec un manque tellement grand qu’il vous donne envie de mourir, là, sur le champ, mourir tout simplement en fermant les yeux, mourir comme on s’endort...
Tu te crois si beau et si grand. Tu te crois invincible. Je le sais, Black, comme je sais que tu tomberas un jour ou l’autre. Comme je sais que je veux être celui qui te feras tomber.
Tu as cru que tu m’aimais? Alors c’est que tu peux m’aimer. Tu vas m’aimer. Tu dois m’aimer.
Je vais te rendre dingue, vraiment dingue.
Tu vas voir.
*****
Les deux dernières semaines sont passées comme un rêve. Si je continue comme ça, je tombe gravement malade avant la fin de l’année. Les professeurs sont devenus complètement fous. Ils nous donnent une tonne de travail pour rattraper le retard qu’ils ont pris sur leurs matières en cours d’année...
La bibliothèque ne désemplit pas. De savoir les A.S.P.I.Cs si proches rend tout le monde un peu dingue. Même moi, qui n’ai pourtant aucune raison de m’en faire, je m’en sens atrocement stressé. Et si jamais j’échouais...? En métamorphose, par exemple? Je ne suis pas très fort... Pas vraiment mauvais non plus, mais...
Je n’ose pas imaginer la réaction de ma mère. Son sourire. Sa victoire. Pas d’A.S.P.I.Cs? Pas d’opéra!
Et ce n’est pas comme si j’avais l’argent pour me payer moi-même l’inscription... Je suis trop vieux pour obtenir une bourse, mon père est ruiné... Mais non. J’aurai tout mes A.S.P.I.Cs.
Je passe minimum six heures à danser par jour. Je ne me couche jamais avant deux heures du matin. Petro est là trois fois par semaine au lieu de deux. On répète, inlassablement, je refais les mêmes pas... Avec la même pensée qui tourne dans ma tête: «Sois à la hauteur!».
Si je suis admis à l’opéra, j’aurais beaucoup de retard à rattraper. La plupart des petits rats y sont entrés à quatorze ans, j’en aurai dix-huit. Mais après tout, Noureev avait mon âge quand il est entré au Kirov. Et il a commencé la danse plus tard que moi.
Je peux le faire. Je le ferai! Mais je suis si fatigué... Si seulement les journées étaient plus longues... J’ai peur de me briser la cheville à cause de mon épuisement...
Il y a en plus ces leçons avec Thomas, le mercredi. Ceci dit, je ne regrette pas ma décision. D’abord parce que Potter est plus arrogant que jamais, un véritable cauchemar, ensuite parce qu’en l’atteignant j’atteindrai Black, ce qui promet d’être vraiment drôle...
En donnant cours à mon cousin, je me suis rendu compte que je suis vraiment doué. Je veux dire, je sais bien que les potions, c’est mon truc. C’est quelque chose d’instinctif, d’inné. Mais je ne me rendais pas compte à quel point j’étais fort.
Thomas se débrouille bien mais il manque cruellement d’imagination. Or, tout l’art est là: inventer. Trouver par quelle plante remplacer quel ingrédient pour améliorer l’effet d’une potion, comment faire pour la préparer le plus rapidemment possible... Il ne faut pas hésiter à faire des entorses aux recettes et tant pis si on se trompe!
Thomas est un élève agréable et il me permet de faire des potions un peu plus excitantes que ce qu’on a à faire en cours. Je lui ai appris ma recette du véritasérum “amélioré”. Le gros problème du véritasérum est qu’il a besoin de beaucoup de temps de préparation. Mais j’ai trouvé un moyen de réduire ce temps à seulement un mois. Il suffit de faire macérer la potion dans un récipient approprié: tout en or. C’est tellement évident que je m’étonne que ce ne soit pas dans tous les livres de recettes. Je suppose que certains maîtres ès potions ont trouvé comme moi cette astuce et qu’ils l’ont gardée pour eux...
La dernière fois que j’ai utilisé de mon véritasérum, c’était l’année passée, sur Lowarth. Il avait remplacé mon savon par un savon de farces et attrapes, boutons garantis, et j’ai trouvé... Amusant de lui faire révéler certains petits secrets devant ses camarades.
Comme le fait qu’il était amoureux de Lily Evans.
Pour un serpentard, c’est très mal vu d’être amoureux d’une sang-de-bourbe gryffondor. Surtout quand elle est première de classe et rapporte un nombre conséquent de points à sa maison.
Alors a commencé la persécution de Lowarth, à mon grand contentement. Je n’ai même pas eu besoin de me venger directement.
Hélas tout cela a cessé quand son père est monté en grade chez les mangemorts et qu’il lui a ainsi assuré une place plus importante que simple larbin. Les puissants de Serpentard - moi excepté - sont tous de quelques manières liés au Seigneur Sombre - soit par leur famille, soit par leur opinion. Et les autres... Ils ne comptent tout simplement pas.
Evidemment, on pourrait dire que moi aussi je lui suis lié étant donné le contrat que j’ai signé... Mais c’est seulement temporaire. Ce n’est pas comme si j’avais signé pour passer ma vie à le servir. Je lui rends un service, il m’en rend un, c’est tout.
Bien sûr, c’est étrange que ce soit moi qu’Il ait choisi, maigre jeune homme de dix-huit ans qui n’a même pas ses A.S.P.I.Cs. Surtout qu’il ne doit pas être facile de se rendre à Poudlard en cachette, avec Dumbledore qui surveille tout.
J’en suis arrivé à la conclusion qu’Il a reconnu un potentiel en moi. Alors il m’amène à Lui petit à petit... La ruse est grossière. Il doit s’attendre à ce que je devine et que je me sente flatté.
En effet, je me sens flatté. Le seigneur sombre connaît la nature des ambitieux - et il ne fait aucun doute que j’en suis un...
Mais... J’ai d’autres projets et ça, Il ne le sait pas. La danse est ce qui me fait tenir debout quand tout s’écroule autour de moi. Lui, pourrait-il en faire autant? Pourrait-Il me griser, m’enivrer tout autant qu’elle le fait?
Non. Bien sûr que non. Il n’est qu’un homme. Un homme puissant, terriblement puissant et dangereux. Mais un homme. Comment est-ce qu’un homme pourrait surpasser l’euphorie de la danse?
Il sera mécontent quand il comprendra ça. Il n’est pas prudent de mécontenter un homme comme celui-là. Parfois, cela m’effraie. Peut-être que je lui rendrais encore un service, de temps en temps, pour éviter sa trop grande colère...
J’évite d’y penser avant de ne plus pouvoir faire autrement.
Je n’ai pas vu Potter et sa bande depuis un petit temps. Par contre, Black, je le croise tout le temps. A croire qu’il a une carte magique qui lui indique exactement où je suis à tout moment. ça m’arrange. Je peux alors l’épingler au mur avec mon regard comme j’épinglerais un papillon. A chaque fois il sourit, sûr de sa victoire imminente. S’il savait...
Mais patience, Black. Attends la fin de l’année.
Lupin traîne moins avec Narcissa, ce qui me réjouit grandement... Enfin, qui me réjouirait grandement si celle-ci n’avait pas l’air si malheureuse. Elle a peur de rater ses examens et en plus son petit-ami la délaisse... Quel imbécile! Je me demande s’il mesure la chance qu’il a de sortir avec Narcissa. Elle est belle, drôle, intelligente. Elle est faite pour le bonheur... Avec quelqu’un de sa classe, pas avec un misérable comme Lupin.
Quand j’essaye de lui faire comprendre cela elle me lance un regard noir et je préfère changer de conversation. Narcissa doit être la seule personne sur cette terre dont je crains un minimum l’opinion.
Elle parle de lui comme s’ils devaient rester toujours ensemble... Si ce n’était pas elle, cela m’agacerait.
Toutes ces petites dindes qui parlent du prince charmant comme s’il les attendait au coin de la rue suivante m’inspirent une profonde aversion. Ne parlons pas de celles qui après deux semaines de pauvre idylle parlent déjà de mariage. Mais Narcissa, c’est différent. Elle vit dans un monde à part où les gens s’aiment vraiment et pour toute la vie... Où le mal, la douleur n’existent pas... Parfois j’ai envie de plonger mes yeux dans les siens et de lui expliquer que tout ça, tout ce qu’elle croit, c’est des conneries... Le bonheur n’est pas quelque chose qui dure, et il y a toujours quelqu’un, quelque chose qui vous attend pour briser en miettes tout vos rêves et vos espoirs...
Je ne peux pas faire ça. Je n’en ai pas le droit. Et parfois je me dis... Peut-être qu’après tout, c’est elle qui a raison. Qu’il ne sert à rien de se lamenter sur la tristesse de nos pauvres vies parce qu’il suffit de regarder le ciel et sa beauté pour se sentir tout de suite vivant.
J’y crois rarement plus d’une seconde, mais cette seconde a un goût d’éternité qui me reste longtemps sur la langue...
Hier matin, au déjeuner, j’ai reçu une lettre de mon père. Il a l’air bien. Il ne parle pas beaucoup de lui. Il n’a jamais beaucoup parlé de lui. Par contre, il me demande de mes nouvelles... Sincèrement. ça l’intéresse vraiment de savoir comment je vais, ce que je fais. Il me demande de passer son bonjour à Petro - j’ai oublié, je le ferai aujourd’hui.
ça me fait mal de ne pas pouvoir mettre de visage, d’expression sur ces mots. Je n’ai de lui que quelques vieilles photos. Tout ce que Maman n’a pas brûlé. J’avais quel âge, la dernière fois que je l’ai vu?... Dix ans?
Je me demande combien de personne de son ancienne vie se souvienne encore de lui. Pierre Oldric. Je n’ai même pas le droit de porter son nom - mon nom.
/-Severus...
-Maman?
Ma mère entre dans ma chambre très lentement, comme si elle avait peur de déranger. Elle ne dérange pourtant pas. Je n’ai rien à faire et il pleut. Je ne veux pas danser. J’attends Papa.
-Tu t’ennuies, n’est-ce pas?
Elle soupire. Elle soupire tout le temps depuis trois semaines. Et puis, elle a l’air vieille.
-Je voulais te dire... Je trouve qu’il serait mieux que... Tu changes de nom.
-Mais... J’aime bien Severus, moi!
C’est vrai, j’aime bien. Il y a le grand Mathieu qui s’est moqué de moi mais Papa m’a dit que “la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe”. Et Mathieu est encore plus moche qu’un crapaud!
-Pas ton prénom, voyons.
Elle a une grimace qui lui déforme la bouche, celui qu’elle a toujours lorsqu’elle commence à s’énerver.
-Ton nom de famille. Oldric.
-Pourquoi?
-Parce que... C’est compliqué... Je préfère, et puis voilà. Tu comprendras, plus tard.
-Ah.
Je ne dis rien. Je m’en fiche un peu. Oldric, c’est pas si joli que ça.
-Et ça va être quoi mon nouveau nom?
-Snape, bien sûr. Severus Snape. C’est une jolie alitération, tu ne trouves pas?
-... Oui, oui.
Je sais pas ce que c’est, une alitération, j’ose pas demander. Il ne faut pas la contrarier, sinon elle va encore pleurer. Elle n’arrête pas de pleurer. A chaque fois, il y a ce sale bonhomme qui vient la consoler. Il pue le parfum et veut toujours m’offrir des bonbons. J’aime pas les bonbons. Je préfère les chips au poivre mais Maman me dit que je dois être poli avec lui.
-Et Papa, il revient quand?
Elle semble fâchée, tout d’un coup.
-Severus...
Elle se passe une main sur le visage, respire un grand coup et me regarde. Très longtemps. Je ne bouge pas.
-Ton père ne reviendra pas.
Et paf, elle me plante là.
ça veut dire quoi? Il n’est pas mort, quand même!... Papa.../
Aujourd’hui encore, les raisons de ce changement de nom me paraissent obscures. Elle a sans doute voulu me le faire oublier complétement... Comment peut-elle croire que c’est possible? Il est le seul et unique père que je n’aurais jamais. Comme elle est ma seule et unique mère, même si je la hais et qu’elle me méprise. Ce n’est pas comme si j’avais le choix de l’oublier ou pas. Ses gènes sont en moi.
Elle a prétendu par la suite que les Oldric n’était pas très bien vu de la haute société française et anglaise. Ce qui n’est pas totalement faux. Mais je me fiche de la haute société. Et elle aussi, même si elle ne l’admettrait jamais devant sa mère. Elle louche sur les artistes moldus, c’est de notoriété publique. Comme sorcière, elle ne vaut pas un clou. Comme chanteuse non plus, d’ailleurs. Ni comme épouse, ni comme mère... Elle rate tout ce qu’elle fait, et si elle n’était pas si... Elle, j’aurais pitié.
Je n’ai jamais compris comment mon père a pu l’aimer.
Mais l’amour n’est pas quelque chose de compréhensible. C’est ce qui le rend terrorisant...
Mais moi, j’ai choisi d’aimer Samuel. C’est une décision que j’ai prise le jour où il m’a embrassé pour la première fois.
J’ai choisi de n’aimer que lui et à jamais.
Pourtant il ne me manque plus autant qu’avant. Ses traits se brouillent dans ma mémoire. Bientôt il ne me restera plus rien de lui, et je n’aimerai plus qu’un lambeau de souvenir qui se déchire un peu plus chaque jour... Je m’y accrocherai comme un enfant qui s’accroche à son doudou alors que tout le monde lui dit de le lâcher...
L’oubli me fait encore plus mal que le manque.
Souvent j’essaye d’imaginer les réactions de Samuel. Avant, quand j’avais régulièrement des lettres de lui et que je le voyais aux vacances, je pouvais avoir des discussions entières dans ma tête avec lui... Je supposais ses réactions, je savais le style de discours qu’il tenait.
Maintenant je ne sais plus. Je ne sais pas ce qu’il penserait des cours que je donne à mon cousin, je ne sais pas ce qu’il penserait de ce que je veux faire de Black...
Je ne sais pas s’il pense à moi le soir quand il s’endort. Sans doute que non, que lui aussi m’oublie. Mais Samuel n’est pas le genre a avoir eu du mal à abandonner son doudou.
Moi, à dix ans, j’avais toujours le mien.
-Severuuuuuusss!
Shin me saute dessus. Il ne me quitte plus d’un pas depuis notre... Réconciliation, appelons-la comme ça faute de mot. Je me sens constament opprimé, mais j’essaye de contrôler mes colères. Je me fais trop peur quand elles éclatent.
Et puis... Shin est une petite chose chétive qui a besoin de moi, et ça me fait du bien d’être indispensable.
Il bavarde de je ne sais pas trop quoi, j’ai cessé d’écouter, tandis qu’on se rend au cours de métamorphose.
Black, Potter et Pettigrow sont agglutinés au fond de la classe. Ils ricanent en me voyant entrer dans la classe. Je me demande bien pourquoi autant de professeurs les apprécient. Qu’ils adulent Lupin - qui lui est comme de juste assis au premier banc -, ça semble normal. Il est intelligent, sérieux, mature, gentil. Gentil à vomir, je trouve, mais ça n’engage que moi. Mais Black et Potter... Ils n’en foutent pas une. Ils sont juste doués. Ils rigolent à longueur de cours, se moquant des bons élèves qui répondent aux questions des professeurs - bons élèves dont je suis.
Non, vraiment, je ne comprends pas.
Je m’assied juste derrière Lupin tandis que Shin me tire le bras en gémissant, souhaitant s’installer lui aussi au fond. Je l’ignore froidement. M’asseoir aux côtés de Potter? Plutôt avaler un seau de limaces!
-Pourquoi faut-il toujours que tu sois tout devant, s’exclame Shin d’un ton geignard.
-Parce qu’on entend mieux.
-Mais on s’en fiche, c’est métamorphose!
-JE ne m’en fiche pas! Et personne ne t’a demandé de t’asseoir à côté de moi!
-Pffff, t’es chiant, comme gars.
-Je te retourne le compliment.
J’ai prononcé cette dernière phrase dans un murmure. McGonagall contemple la classe de son regard de vautour.
-Bien. Nous allons revoir aujourd’hui ce que nous avions fait à la leçon passée... Je ne vous cache pas que c’était une catastrophe! A part M.Potter et Mlle Evans, personne n’a réussi à éxécuter la métamorphose correctement!
J’imagine le sourire satisfait des deux tourtereaux... Je suis certain d’avoir plus travaillé que Potter, c’est d’une injustice!
-Qu’est-ce que vous attendez? Au travail!
Je tente de me concentrer sur ce que j’ai à faire, c’est à dire métamorphoser une boîte de cachou vide en quelque chose de vivant. Une sauterelle, un pou ou une gazelle, McGonagall s’en fiche tant que ça respire. Evidemment, l’exemple de la gazelle est plus difficile que celui du pou, les dimensions différant beaucoup plus d’avec la boîte de cachou... L’idéal c’est de trouver un animal de la même taille. Personnellement, j’ai choisi une petite grenouille.
L’essentiel, c’est de vider son esprit de toute autre chose que la métamorphose. Après ça va tout seul.
-Severus...
-Shin, je n’y arriverais jamais si tu m’interromps toutes les trente secondes!
-D’abord ça ne fait pas trente secondes que tu essayes mais bien deux minutes, et ensuite je voulais te faire remarquer que Black te regarde bizarrement.
Je tourne brusquemment la tête. Black m’observe, en effet, un sourire rêveur sur les lèvres... C’est drôle comme son visage change au gré de ses émotions... Pour l’instant il a la tendre douceur des Botticcelli...
Dès qu’il voit que je le regarde, son sourire s’affranchit et il me fait un clin d’oeil avant de se tourner vers Potter. Dommage, Black. Tu étais bien plus beau quand tu ne te savais pas regardé.
Soudain, je sens quelque chose dans ma main.
Un bout de papier. Qui n’y était pas il y a quelques secondes. Alors à moins que je sois devenu complétement zinzin ou qu’il y ait eu une faille temporelle de quelques secondes, c’est que quelqu’un a fait subir à ce pauvre papier innocent un sort de transplanage de sa main à la mienne...
Black est décidemment doué. Faire transplaner des objets n’est pas au programme des A.S.P.I.Cs, c’est un sort que l’on apprend que lors de certaines études supérieures...
Je serre le papier fort dans ma main et le glisse dans ma poche. Shin me fait alors remarquer:
-Tu fous les boules quand tu souris comme ça...
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