Très bien cousine, mais seulement parce que tu me l'as demandé. C'est effrayant le pouvoir de manipulation que tu as sur les autres. Tu devrais le doser
Le bruit des pas des deux garçons les plus populaire de Poudlard résonnait uniformément sur le sol de pierre, créant une harmonie puissante et inquiétante. Drago et Harry était côte à côte, avançant d’un même mouvement, une lueur totalement décidée dans les yeux. Un deuxième année Serdaigle, qui sortait de la grande salle stoppa tout mouvement lorsqu’ils arrivèrent dans son champ de vision. En fait, la grande majorité des élèves, qui avaient élevé exclamations et indignation depuis la sortie théâtrale des deux princes, cessa à nouveau tout mouvement et toute parole. Les deux responsables de cette accalmie avancèrent sans hésiter vers la table des professeurs, ou plus précisément, vers le directeur Dumbeldore.
Pendant que toutes les têtes se tournaient sur leur passage, Drago jeta un œil à ceux de sa maison et y croisa des regards tantôt perplexes, tantôt emplis de haine et de mépris. Il ne pourrait plus jamais, il le savait, s’asseoir à cette table, dormir et discuter avec ceux de sa maison, jouer au Quidditch avec eux….mais surtout, il venait de perdre leur respect et leur admiration. Pour la première fois de sa vie, c’était des choses qu’il devrait gagner, aller chercher de par lui-même. Mais comment? Il ne savait rien de ce monde auquel il n’avait jamais senti la nécessité de tenter de connaître. Tout lui avait été donné, mais aussi rien du tout. Il avait eu pouvoir, facilité et admiration dès sa naissance, mais jamais il n’avait connu amour, partage et inconditionnalité. Au moins, il avait eu quelque chose et il venait néanmoins de le sacrifier pour la survie de Harry Potter. Son nom, son rang, sa sécurité…tout ce qu’il avait encore dix minutes auparavant ne lui appartenait plus.
Harry aussi réalisait cela, alors qu’il regardait du coin de l’œil, Ron Weasley excessivement septique et choqué et Hermione Granger, semblant chercher une explication logique à cette situation pour la moins anormale. Il s’arrêta alors qu’ils n’étaient plus qu’à quelques mètres de la table des professeurs, tirant discrètement le Serpentard par la manche de sa robe.
Harry : Je ne veux pas.
Drago : Quoi! Mais tu es cinglé? Tu ne peux pas rater cette chance! Si tu refuses, des gens mourront de par ta décision.
Harry : Mais si j’accepte ta vie à toi sera foutue.
Drago : Qu’est-ce que ça peut te faire!? C’est mon choix. Allez avance, ou je me charge de te faire avancer.
Drago Malfoy avait dit cela d’un ton froid et sifflant, le visage toujours aussi impassible. Or, alors qu’ils reprenaient tous les deux leur marche, son cœur se mit à battre un peu plus vite à l’idée que vraisemblablement, le survivant s’inquiétait réellement de son sort. Jamais personne avant lui n’avait pris cette peine, pas même ceux qui se disaient haut et fort des amis. C’était donc cela avoir de l’importance pour quelqu’un? Une moindre importance, il ne se faisait pas d’idée là-dessus, mais de l’importance quand même.
Lorsqu’ils furent arrivés face au directeur, celui-ci affichait un teint très inquiétant et des yeux plus que surpris, qu’il fit glisser au-dessus de ses lunettes en forme de demi-lunes, en signe de perplexité.
Dumbeldore : Messieurs Potter et Malfoy. Je vous demande de bien vouloir m’expliquer les raisons de ce à quoi je viens tout juste d’assister, car vous vous douterez certainement que cette situation m’apparaît plutôt inquiétante et anormale, surtout de votre part.
Harry : Sans vouloir vous offenser professeur, nous aimerions nous entretenir avec vous en privé si cela vous semble possible ou du moins, sans la participation des autres élèves de cette école.
Dumbeldore : Très bien messieurs. Je me permettrai néanmoins d’inviter le professeur Rogue et le professeur McGonagall à nous suivre si vous n’y voyez pas d’inconvénient, car la situation me semble grave.
Harry : En effet, professeur, elle l’est. Je n’y vois pas d’inconvénient.
Dumbeldore : Monsieur Malfoy.
Drago : Ça me va aussi.
Dumbeldore : Très bien, veuillez me suivre.
* * * * *
Un silence pesant régnait dans le bureau du Directeur, alors que le fils de mangemort Drago Malfoy venait de terminer le même récit qu’il avait livré au survivant quelques minutes auparavant. Si cela s’avérait véridique, le monde sorcier avait là une chance inespérée de se préserver de nombreuses fins tragiques. C’est le professeur McGonagall qui revint la première à elle.
McGonagall : Albus, sans vouloir offenser monsieur Malfoy, comment pouvons nous être certains de la véracité de ses propos? Nous savons tous qu’il faut juger la personne et non celles qui l’entourent, mais les conséquences d’une trahison de la part de cette famille seraient mortelles.
Le directeur tourna les yeux vers l’ex-héritier Malfoy, qui avait gardé son calme tout au long du discours de sa collègue. Il devait se douter que les gens ne lui feraient pas confiance aussi facilement et semblait s’y être préparé. Harry Potter semblait quant à lui un peu plus choqué et faisait des efforts évidents pour ne pas laisser voir sa colère et sa déception. Voyant cela et voulant effacer tout doute immédiatement, Albus, avisa le verre d’eau face à son élève Serpentard et reprit la parole.
Dumbeldore : Minerva, je peux vous assurer que les paroles de monsieur Malfoy sont tout à fait véridiques et hors de tout soupçon. Pardonnez-moi messieurs, mais trouvant la situation anormale, j’ai demandé au professeur Rogue de vous soumettre tous les deux au véritaserum.
Drago : Étrange, cela n’en a pas le goût…ni la couleur.
Rogue : En effet monsieur Malfoy. J’ai trouvé un nouveau procédé permettant de camoufler ceux-ci.
Drago : Intéressant….
McGonagall : Revenons au sujet qui nous intéresse vous voulez bien? Monsieur Malfoy, vous êtes bien conscient que lorsque vous nous aurez cité cette prophétie, vous serez en grand danger et que vous ne pourrez plus retourner chez vous, ni au sein de votre maison.
Drago : Oui professeur.
Dumbeldore : Vous réalisez aussi que vous serez probablement déshérité par Lucius Malfoy et que vous ne posséderez plus rien par droit, sauf ce que vous avez ici en votre possession?
Drago : Oui professeur.
Rogue : Avez-vous des requêtes à formuler.
Drago : Aucune, si ce n’est que votre protection dans la mesure du possible.
Dumbeldore : Tant que vous serez à l’intérieur de ces murs monsieur Malfoy, vous serez en sécurité. Je devrai cependant vous interdire à partir d’aujourd’hui, de participer à toutes les activités qui se déroulent à l’extérieur…pour l’instant du moins. Pour plus de certitude, nous tenterons de trouver un élève volontaire pour assurer votre protection dans vos déplacements. Nous ne voudrions pas, qu’un élève de votre maison s’en prenne à vous n’est-ce pas?. Acceptez-vous mes conditions?
Drago : Oui professeur.
Harry : Professeur?
Dumbeldore : Oui monsieur Potter?
Harry : Je me permets de me porter volontaire pour assurer la sécurité de Drago dans l’école, puisque c’est à moi que ce sacrifice profitera.
Dumbeldore : Monsieur Malfoy?
Drago : Je n’y vois pas d’inconvénient.
Pendant un cours instant, les personnes présentes autour des deux garçons haussèrent un sourcil d’un même mouvement. Harry quant à lui sentit une joie immense l’envahir d’un seul coup. Il avait cru que cela était de son devoir de se porter volontaire, mais il savait aussi qu’il avait besoin de prendre cette chance de veiller sur son amour. Or, jamais il n’aurait cru que Malfoy accepterait aussi facilement. Leurs deux regards s’accrochèrent quelques secondes et le brun auraient pu jurer que les yeux du blond étaient devenus plus foncés. Il vérifiait cette impression alors que la voix du directeur les fit sursauter tous les deux.
Dumbeldore : Alors monsieur Malfoy, je crois qu’il est temps que vous nous fassiez part de cette nouvelle prophétie.
Drago : D’accord.
« Mais voilà qu’un cadeau inattendu fut envoyé en ce mode. Une âme sœur cachée, pouvant changer le cours de l’histoire. Lors du troisième passage de l’étoile sylvestre orangée devant l’astre lunaire, naîtra un enfant destiné à servir le mal de par ceux qui l’auront mit au monde. Mais à l’approche de sa onzième année, celui qui fut marqué par la foudre le rejoindra. Si le la pureté du mal se convertit alors à la toute puissance du bien avant la 23 ième pleine lune, cet âge sera à jamais débarrassé de celui qui l’eut assombrit. »
Lorsque Drago eut fini de citer la nouvelle prophétie, Dumbeldore sembla entrer dans une réflexion très intense. Après quelques minutes qui semblèrent interminables, ses yeux reprirent leur éclat habituel.
Dumbeldore : Je vais, avec l’aide des professeurs présents ici, essayer de déchiffrer cette prophétie. Lorsque nous aurons réussit à le faire et qu’il ne subsistera aucun doute, nous vous contacterons. Pour l’instant, messieurs, je vous demanderai de demeurer très prudents surtout. Tout ce qui était acquis pour vous n’existe plus vraiment. Monsieur Malfoy, bien que vous gardiez le titre de Serpentard, je me vois dans l’obligation de vous loger dans la maison des Griffondors jusqu’à nouvel ordre. Vos affaires y ont déjà été acheminées. Monsieur Potter, je compte sur vous pour faire accepter la présence de monsieur Malfoy aux gens de votre maison. Sur ce, je vous libère de ma présence. Bonne chance.