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 Sujet du message: [Finie] Un nouveau départ - Remus/Harry - PG13
MessagePosté: 22 Aoû 2007 20:47 
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Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
Salut !

Alors pour cette fic, vous pouvez oublier tout ce que vous avez lu dans les tomes 6 et 7 !!! Même si elle se passe, chronologiquement, alors que Harry a presque 18 ans, elle ne prend en compte aucun des évènements des deux derniers tomes écrits par JKR.

Pour une petite chose, un objet utilisé dans la fic, j'avoue avoir pompé honteusement une idée d'un autre auteur, Arcadiane, qui l'a utilisée dans sa fic "Chiche". En fait, c'est après l'avoir écrit que je me suis aperçue que je n'avais pas lu ça dans l'un des livres mais dans sa fic. Je suis curieuse de voir si beaucoup vont trouver ce que c'est.

Voilà... j'ai inventé quelques petites choses afin de faire avancer ma fic qui, je l'espère, ne sont pas trop incohérentes avec l'univers HP.

Bon, j'arrête là mon blabla.

Bonne lecture !

Cybelia.

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Un nouveau départ

Mes chers amis,

Ca y est, tout est fini… Comme tout le monde l’attendait de moi, j’ai anéanti Voldemort, corps et âme. Et, comme vous le savez, cela m’a valu un coma de trois semaines et des blessures dont les cicatrices ne disparaîtront jamais. Aujourd’hui, je suis fatigué…

C’est pour cette raison que j’ai pris la plus grande décision de toute ma vie : je quitte le monde sorcier. J’entends déjà vos exclamations de surprise et je suis sûr que vous allez tenter de me rechercher. Je vous demande de ne pas le faire. Mais, comme je vous connais et que je sais que certains d’entre vous sont très têtus, mon dernier acte magique a été de me rendre introuvable par les sorciers. Si vous espériez me retrouver par un moyen moldu, de vous en donnez pas la peine, j’ai changé de nom. Ne soyez pas triste, je reviendrai peut-être un jour… mais, pour le moment, j’ai besoin de solitude…

Certains pourraient penser que je suis lâche. Je disparais alors que les Mangemorts, déstabilisés par la disparition de leur maître, sont de plus en plus actifs. Mais je suis sûr que les Aurors et les membres de l’Ordre du Phénix sauront faire face à cette menace. Ils n’ont pas besoin de moi…

Concernant mes biens, j’ai pris toutes les dispositions nécessaires :
- Mon argent à Gringotts va être réparti équitablement entre la famille Weasley, Hermione, Remus Lupin et un don pour aider à la reconstruction de Poudlard. Je n’en aurai pas l’utilité dans le monde moldu.
- J’ai confié Hedwige au Professeur Lupin qui, j’en suis certain, saura prendre grand soin d’elle.
- Le 12 Square Grimmaud reste le quartier général de l’Ordre. Ceux qui le veulent peuvent s’y installer, ils y sont chez eux.
- Mes maigres possessions sont rassemblées dans un coffre que j’ai laissé dans la chambre de Sirius et dont je conserve la clé. Cependant, je n’ai pas pu me résoudre à me séparer de certains objets que je conserve, notamment la photo de mes parents. Ils seront mes derniers liens avec le monde magique.

Je pense que je n’ai rien oublié. Je sais que ma décision vous attriste, mais je vous demande de la respecter.

Mrs et Mr Weasley, les jumeaux, Bill : vous avez tous été formidables, vous m’avez accepté dans votre famille et je vous en remercie. Je garderai toujours au fond du cœur le souvenir de Charlie et de Ginny.
Professeur Lupin… Remus… Après la mort de Sirius, vous avez toujours été là pour moi lorsque j’en ai eu besoin. J’aurais aimé pouvoir vous rendre la pareille… peut-être un jour…
Professeur Dumbledore… merci pour tout. Sans vous, je serai sûrement mort aujourd’hui.
Ron, Hermione, prenez bien soin l’un de l’autre. Vous êtes et resterez pour toujours mes meilleurs amis. Je vous aime.

Voilà, je crois que je vous ai tout dit…

Adieu mes chers amis.

Harry.


***

Cela faisait maintenant six mois que Harry avait adressé cette lettre à Albus Dumbledore. La première chose qu’il avait faite était d’aller voir les Dursley pour qu’ils signent sa demande d’émancipation, ce qu’ils firent avec joie, trop heureux de se débarrasser de lui. Ensuite, avec le peu d’argent moldu qu’il avait changé à Gringotts, il se trouva une petite chambre dans un hôtel miteux du centre de Londres. Le lendemain, il se présenta à un entretien d’embauche comme manutentionnaire dans une société de vente par correspondance. En le voyant, le patron lui rit au nez en lui disant qu’il était trop gringalet, mais Harry était bien déterminé à avoir ce travail et finit par obtenir une semaine d’essai. Finalement, ses efforts furent récompensés lorsque le patron l’embaucha définitivement. Il ne se lia avec aucun de ses collègues, ne voulant pas avoir à répondre à des questions personnelles. Deux semaines après avoir trouvé son travail, il prit un petit appartement à quelques pas de son travail.

Il avait beaucoup changé depuis qu’il avait commencé à travailler : son corps fluet s’était étoffé et musclé. Il avait troqué ses éternelles lunettes contre des lentilles qui faisaient ressortir l’éclat de ses yeux émeraudes. Seuls ses cheveux en bataille avaient continué à refuser de se discipliner, quelque soit la laque dont il les avait enduits.

Autre chose avant changé chez lui, quelque chose de beaucoup plus personnel… Un soir, il avait accepté, un peu à contrecœur, d’accompagner l’un de ses collègues dans une boîte de nuit, le « Birdy », pour fêter la promotion que cette personne venait d’avoir. Il n’avait pas vraiment envie de côtoyer du monde, mais était curieux de voir comment les moldus se divertissaient. Ce qu’il ne savait pas, c’était que la boîte était un club gay. S’il en fut surpris au début, il n’en fut pas gêné et s’aperçut rapidement qu’il se sentait chez lui dans un tel environnement. Il y revint alors régulièrement, au moins une fois par semaine, parfois plus. Au début, il était gêné par les regards intéressés posés sur lui, puis, il avait fini par s’y habituer. Il commençait même à les rechercher, prenant grand soin de son apparence. Il s’était peu à peu rendu compte qu’il se sentait attiré par certains hommes, beaucoup plus qu’il ne l’avait jamais été par Cho ou Ginny. Cependant, même s’il admirait les corps des beaux mâles qui se trémoussaient devant lui, même si certains l’avaient abordé et lui avaient fait des propositions indécentes, il était toujours rentré chez lui tout seul. Il ne se sentait pas encore près à se rapprocher, physiquement et surtout émotionnellement, de quelqu’un d’autre.

Il lui arrivait souvent de penser à tous ceux qu’il avait laissés derrière lui, mais il savait qu’il avait pris la bonne décision, même s’il en souffrait.

Sa vie se déroulait sur un rythme régulier : la semaine, il se levait à six heures, embauchait à sept, quittait son travail vers vingt heures et rentrait chez lui, tellement fatigué qu’il se couchait tout de suite après son repas. Les samedis et dimanches, il les passait en promenades dans Londres lorsqu’il faisait beau, ou chez lui à lire et à regarder la télévision lorsqu’il faisait mauvais. Et les soirs, le plus souvent le vendredi et le samedi, il allait danser au « Birdy ».

***

Ce soir-là, alors que Harry sirotait tranquillement son verre de soda, vêtu d’un jean noir et d’une chemise blanche, il vit apparaître devant ses yeux un jeune inconnu qui attira son attention. Il connaissait tous les habitués qui, comme lui, venaient régulièrement, mais celui-ci, il ne l’avait jamais vu avant. L’homme était grand, un peu plus que lui, les cheveux châtains clairs, courts, avec un corps souple qui se déhanchait sensuellement au rythme de la musique. Harry se sentit soudain à l’étroit dans son jean. Il avait déjà été attiré physiquement par des inconnus, mais jamais à tel point. Il hésitait : il avait envie d’aller l’aborder, mais, en même temps, il avait peur de se faire jeter. Alors qu’il était perdu dans son dilemme, il vit l’autre homme s’approcher et venir s’asseoir sur le tabouret à côté de lui.
— Un coca, s’il vous plait !
Après avoir commandé, le châtain se tourna vers Harry :
— Salut ! Je m’appelle Alexis.
— Harry.
— J’ai vu que tu me regardais tout à l’heure…
Le jeune sorcier sentit ses joues s’empourprer subitement. L’autre éclata de rire puis lança :
— Tu veux danser ?
Harry sourit et acquiesça d’un hochement de tête. Alexis vida son verre, puis lui tendit la main. Le brun la prit, se laissant entraîner vers la piste. Il commença à se déhancher sur la musique techno assourdissante, le regard rivé sur son partenaire. Il se sentait bien, ne voulait réfléchir à rien, juste se laisser porter par le rythme. Au bout d’un moment, la musique devint plus propice à des rapprochements. Alexis s'avança lentement vers lui, sensuel. Avant que Harry ait eu le temps de réagir, l’autre homme s’était collé contre lui et avait capturé ses lèvres pour un baiser langoureux. Il ne put retenir un gémissement de désir lorsqu’il sentit l’excitation de son partenaire contre sa cuisse. Alexis délaissa soudain sa bouche, puis lui souffla à l’oreille :
— On va ailleurs ?
Harry hésita : il en avait vraiment envie, mais il n’avait encore jamais eu de relation avec un autre homme et ne savait pas s’il était prêt à franchir le pas. La peur fut finalement plus forte que le désir. Il repoussa doucement Alexis, lui adressa un sourire contrit, puis quitta le club rapidement, sans se retourner.

Une fois dehors, il frissonna. La nuit était fraîche pour la saison et le contraste entre l’intérieur et l’extérieur était d’autant plus marquant. Il était encore tôt, certains habitués arrivaient juste. Harry soupira, puis commença à partir en direction de chez lui. Il n’habitait pas très loin, à moins d’une demi-heure à pieds et marcher allait lui permettre de retrouver ses esprits. Lorsqu’il arriva à son appartement, il avait réussi à se calmer et s’était convaincu qu’il avait pris la bonne décision. Il prit une douche rapide, enfila son pyjama, puis se coucha. La fatigue le prit subitement, l’emmenant au pays des rêves.

Il était étendu sur le dos, un corps souple se mouvait contre le sien. Un gémissement s’éleva dans la pièce, mais il n’aurait su dire qui l’avait poussé. Alexis lui adressa un sourire, puis fondit sur ses lèvres alors que leurs érections se frottaient l’une contre l’autre avec lenteur. Le châtain descendit dans son cou, puis sur son torse. Il suçota ses tétons l’un après l’autre avant de descendre encore plus bas. La langue d’Alexis se posa sur son membre érigé, le léchant avidement. Harry sentit le plaisir le submerger alors qu’il se déversait subitement dans la bouche de son amant. Celui-ci se redressa alors… ses cheveux paraissaient un peu plus foncés, son regard brillait d’un éclat mordoré, de fines cicatrices parsemaient la peau claire… ses traits avaient changé…
Remus…


Harry se réveilla en sursaut et en nage. Il haletait alors que son cœur battait comme un fou dans sa poitrine. L’image du visage de Remus Lupin tel qu’il venait de le voir dans son rêve était gravée dans son esprit.
— Qu’est-ce qui m’arrive ? souffla t’il en se passant une main dans les cheveux.
Il soupira, puis se leva pour aller ôter son bas de pyjama souillé. Il se nettoya, encore sous le choc et enfila un pantalon propre. Alors qu’il revenait dans sa chambre, ses pas l’amenèrent devant son armoire. Il l’ouvrit, s’agenouilla et en sortit une boîte en carton. A l’intérieur se trouvaient quatre objets : sa baguette, sa cape d’invisibilité, le miroir brisé que Sirius lui avait offert et la photo de l’Ordre du Phénix avant sa naissance. Avec celle de ses parents qui se trouvait sur sa table de nuit, c’était les seuls objets qu’il avait emportés avec lui lorsqu’il avait quitté le monde magique, n’ayant pas pu se résoudre à s’en séparer. Pourtant, c’était la première fois qu’il ouvrait la boîte. Il en sortit la photo et son regard se posa d’abord sur ses parents, puis sur son parrain. Enfin, il se résolut à regarder le visage de Remus. Et là, il eut un choc : la ressemblance entre le loup-garou et Alexis était frappante ! Il savait qu’il ne s’en serait pas rendu compte s’il n’avait pas fait ce rêve des plus troublants. Il resta un long moment à regarder la photo, puis se morigéna : ce n’était qu’un rêve après tout ! Ca ne voulait absolument rien dire ! Il rangea le cliché dans la boîte puis retourna se coucher.

Il avait à peine fermé les yeux qu’il entendit un petit bruit provenant de sa fenêtre, comme si quelqu’un tapait au volet… sauf qu’il se trouvait au troisième étage… Il se releva, intrigué et alla ouvrir le battant. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant l’oiseau blanc qui le fixait de son regard perçant :
— Hedwige ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?
La chouette entra dans la chambre sans attendre d’y être invitée, se posa sur le bureau et tendit sa patte à Harry. Il prit le message qui y était attaché, caressant la tête de l’animal en soufflant :
— Je ne pensais pas que je te reverrai un jour.
Il déroula le parchemin et alla s’asseoir sur son lit pour le lire. Il savait déjà qui le lui avait envoyé, il n’y avait qu’une seule personne qui était capable de le retrouver malgré les sorts de camouflage dont il s’était entouré.

Mon très cher Harry,

Je sais que tu ne veux plus rien avoir à faire avec le monde magique pour le moment, mais l’un de nos amis a grandement besoin de ton aide : Remus Lupin a disparu depuis la dernière pleine lune, il y a deux semaines.

Comme tu le sais, avant la disparition de Voldemort, je l’avais chargé d’une mission : infiltrer un clan de loups-garous afin de connaître leurs mouvements à l’avance et de pouvoir les empêcher de s’en prendre à des innocents. Sa mission a du se prolonger au-delà de la mort du Mage Noir car, même si Greyback a été également tué, son clan est resté actif. Pour que les Aurors et l’Ordre ne puissent pas les retrouver, ils se sont dissimulés dans le monde moldu. Dans son dernier rapport, juste avant la pleine lune, Remus m’informait que le clan avait établi son quartier général dans les bas-fonds moldus de Londres, du côté de l’East End.

Harry… si quelqu’un est en mesure de retrouver et de sauver notre ami, c’est toi.

Si tu ne veux ou ne peux pas t’en occuper, je le comprendrai. Renvoie-moi rapidement Hedwige avec ta réponse, positive ou négative.

Ton ami,

Albus Dumbledore.


Harry relut la lettre cinq fois. Il s’était promis de ne plus rien avoir à faire avec la magie… mais il s’agissait de Remus Lupin… de l’homme qui avait veillé sur lui lorsque son parrain était mort et à qui il avait promis de rendre un jour la pareille… de l’homme dont il avait rêvé quelques minutes plus tôt d’une façon tellement dérangeante… Il secoua la tête : il ne pouvait pas rester là sans rien faire ! Il devait agir ! Résolu, il alla rapidement s’habiller, retourna dans son armoire chercher sa cape et sa baguette, griffonna un mot à l’attention du Directeur de Poudlard qu’il confia à Hedwige, puis quitta son appartement.

***

Harry resserra son blouson autour de son torse. C’était la première fois qu’il mettait les pieds dans le quartier le plus mal famé de la ville. Ses doigts serraient fermement sa baguette dans sa poche, le rassurant un peu. Il ne savait pas trop par où commencer pour trouver son ami. L’East End était grand… et surtout, les loups-garous devaient avoir un repaire souterrain, un endroit où ils étaient sûrs que personne ne les trouveraient. Harry marcha longtemps, se demandant ce qu’il pouvait bien faire. Tout à coup, il s’arrêta, se traitant mentalement d’imbécile. S’il ne pouvait pas retrouver Remus avec un sort, il pouvait en revanche localiser toute trace d’activité magique dans le secteur grâce à une formule que lui avait appris Dumbledore quelques jours avant la bataille finale. C’était un sortilège très difficile, que peu de personnes, dont le Directeur de Poudlard et lui, parvenaient à maîtriser.
Il s’adossa à un mur dans une ruelle peu éclairée, ferma les yeux et se concentra, répétant dans son esprit la phrase Magica Locater Concentratem. Peu à peu, il commença à percevoir en lui des fourmillements caractéristiques. Il sentit son esprit quitter son corps. Il se vit du dessus, entouré d’un halo argenté, puis parcourut les rues et les ruelles à la recherche de traces magiques. Il allait vite, encore plus que s’il volait. Il ne lui fallut que quelques instants pour trouver un fin filament argenté qui courait le long d’un caniveau. Il le suivit alors qu’il s’épaississait peu à peu et arriva devant un bouge nommé « Le Taureau Furieux ». Conscient qu’il avait trouvé ce qu’il cherchait, il mit fin au sort.
Le retour dans son corps fut aussi brutal que les autres fois. Il lui fallut plusieurs minutes pour reprendre ses esprits. Lorsque ce fut fait, et après avoir vérifié que personne ne pouvait le voir, il mit la cape d’invisibilité sur lui, puis transplana jusqu’au bar. Il profita que la porte s’ouvrait sur un client qui sortait pour se faufiler à l’intérieur. C’était beaucoup moins facile maintenant que lorsqu’il avait onze ans car il avait beaucoup grandi et il devait faire attention à tout moment de ne pas laisser dépasser ses pieds hors de la cape. Il avança lentement, scrutant la salle obscure à la recherche de son ami. Il le trouva tout au fond, assis à une table, en train de discuter à voix basse avec deux hommes. Harry s’installa dans un recoin où il ne risquait pas qu’on lui rentre dedans et réfléchit : il ne pouvait pas se manifester auprès de Remus sans que les autres ne s’aperçoivent de sa présence. Il allait donc devoir attendre que le lycanthrope quitte le lieux pour pouvoir le suivre dehors et lui parler. Tandis qu’il attendait, Harry détailla le visage de son ami : il avait l’air d’aller bien, enfin pas plus mal que la dernière fois qu’il l’avait vu. Il remarqua cependant une cicatrice qui barrait sa joue droite et semblait assez récente. Alors qu’il observait Remus, il se rendit compte que celui-ci ne semblait aucunement en danger. Il se demandait bien pourquoi il n’avait pas donné signe de vie à Dumbledore depuis la pleine lune.
Harry se redressa soudain en voyant Remus se lever et se diriger vers la porte des toilettes. Il réalisa qu’il n’aurait peut-être pas une autre bonne occasion de lui parler. Il le suivit sans bruit et se faufila derrière lui dans la petite pièce. Tout se passa alors très vite : la cape d’invisibilité glissa sur le sol et il se retrouva plaqué le dos contre la porte, le bras droit de Remus sous la gorge. Le regard du lycanthrope était rivé dans le sien et semblait le sonder au plus profond de son âme. Harry frissonna : il avait l’impression que son ami ne le reconnaissait pas. Et puis, aussi vite qu’il l’avait attrapé, Remus le lâcha en soufflant :
— Désolé, Harry.
Le jeune homme ramassa sa cape, le souffle court.
— Qu’est-ce que tu fais ici ?
— J’ai reçu une lettre de Dumbledore qui disait que vous aviez disparu. Et que j’étais le seul à pouvoir vous retrouver.
— Tu n’aurais pas dû venir ! grogna Remus en lui tournant le dos. C’était très imprudent de ta part !
— Comment avez-vous su…
— Si tu avais écouté les cours que le Professeur Snape avait donné sur les loups-garous en mon absence, tu saurais que nous avons un odorat surdéveloppé, même en dehors des périodes de pleine lune. Je t’ai senti dès que tu es entré dans le bar. Heureusement pour toi qu’il n’y avait ce soir que des moldus !
— Je suis désolé… j’étais inquiet pour vous…
Adouci, Remus lui sourit.
— C’est gentil, Harry, mais je vais bien. Je n’ai pas pu contacter Dumbledore parce que ça aurait pu mettre en péril ma place dans le clan. Ecoute, je ne peux pas te parler ici et maintenant. Attends-moi dehors, je n’en ai pas pour longtemps.
Le jeune homme acquiesça. Il remit la cape sur lui et sortit des toilettes. Il quitta le bar puis se glissa dans un recoin d’où il pouvait surveiller la porte. Quelques minutes plus tard, Remus sortit à son tour. Il jeta un rapide coup d’œil autour de lui, sourit, puis se mit à marcher rapidement. Harry le suivit silencieusement. Au bout d’un moment, ils arrivèrent devant un petit immeuble délabré. Remus monta au deuxième étage et entra dans une chambre de bonne. Il referma la porte derrière Harry qui put ôter la cape.
— Vous vivez ici ? demanda t’il en détaillant les lieux.
— Oui.
— Je croyais que les loup-garous, lorsqu’ils étaient en clans, vivaient tous ensemble.
Remus eut l’air surpris.
— J’ai un peu écouté le cours… souffla le jeune homme, souriant, en s’asseyant sur le lit. Bon, maintenant qu’on est là, vous voulez bien m’expliquer ce qui se passe ?
Le lycanthrope prit une chaise et s’installa face à son ami.
— Comme tu le sais, j’ai intégré le clan de Greyback sous couverture. Lorsqu’il a été tué, il a fallu choisir un nouveau chef…
— Vous…
— Oui. Je suis à la tête du clan depuis la dernière pleine lune. Cela n’a pas été facile, j’ai eu plusieurs adversaires très forts, mais j’ai réussi à vaincre et j’ai pris la place de chef de la meute… ce qui me vaut le privilège d’avoir ce logement.
Harry fronça les sourcils.
— Quel intérêt d’avoir un logement séparé du reste du clan ? Je pensais qu’au contraire, le chef devait rester au milieu de sa meute.
Remus passa une main dans ses cheveux, embarrassé.
— En fait, la fonction s’accompagne de certains petits… avantages… comme celui de pouvoir « utiliser » les femelles selon son bon vouloir.
Le jeune sorcier se sentit rougir.
— Oh…
— Je n’en ai jamais profité, sourit le loup-garou, mais avoir ce logement m’est bien utile pour préparer la suite.
— La suite ?
Remus se leva et alla se planter près de la fenêtre. Le ciel de nouvelle lune était sombre et menaçant.
— Je vais te révéler quelque chose que personne, à part les chefs de clans, ne sait. Je n’en suis pas sûr, mais je pense que même Albus Dumbledore l’ignore.
Intrigué, Harry se redressa et souffla :
— De quoi parlez-vous ?
— Une fois tous les cinquante ans, il y a un rassemblement des chefs de meutes de tout le pays dans le sud de l’Irlande. Lors de cette pleine lune, ils s’affrontent afin de désigner qui sera le Lycan, le chef suprême.
— Et vous voulez devenir ce Lycan ? demanda Harry, de plus en plus intrigué. Pourquoi ?
Remus se tourna à nouveau vers lui, puis revint s’asseoir sur la chaise.
— Le Lycan n’est pas seulement le chef de tous les loups-garous. Il a le pouvoir de tous les soumettre à sa volonté.
— Vous voulez dire…
— Si je parviens à devenir le Lycan, je pourrais les empêcher de s’attaquer aux moldus et aux sorciers. Je pourrais leur ordonner de s’enfermer les nuits de pleine lune… et ils n’auraient aucun moyen de me désobéir… jusqu’à ce que je meure… ou que le rassemblement suivant ait lieu.
— Vous parlez de combat… c’est un combat à mort ?
— Disons que c’est jusqu’à ce que l’un des adversaires se rende… mais le plus souvent, il préfère se faire tuer plutôt que d’abandonner, c’est moins déshonorant.
Un frisson de peur traversa l’échine du jeune sorcier. Il chassa les images horribles qui venaient d’apparaître dans son esprit et demanda :
— Qui est le Lycan actuellement ?
Même s’il posait la question, Harry se doutait déjà de la réponse.
— C’était Greyback. Depuis sa mort, les loups-garous sont livrés à eux-mêmes et suivent donc leur instinct meurtrier.
— Je ne comprends pas… si Greyback était le Lycan, je suppose qu’il avait demandé à tous de tuer des innocents… et pourquoi vous ne lui obéissiez pas ?
Remus sourit :
— Je savais que tu allais me demander ça. C’est tout simplement grâce à Dumbledore.
Devant l’air surpris du jeune homme, il ajouta :
— Il ne connaît pas les pouvoirs du Lycan, mais en me protégeant lorsque j’étais à Poudlard, il m’a permis de me détacher de l’emprise de Greyback. Ensuite, cette emprise a presque totalement disparu avec la potion Tue-Loup. J’ai réussi à résister au peu qu’il en restait en moi jusqu’à sa mort.
— C’est incroyable… souffla Harry. Quand doit avoir lieu le rassemblement ?
— A la prochaine pleine lune. Les deux hommes avec qui je parlais ce soir ont organisé mon voyage jusqu’en Irlande.
— Je viens avec vous ! lança soudain le jeune sorcier en se levant d’un bond.
— C’est gentil, Harry, mais c’est trop dangereux pour toi. Pour pouvoir combattre les autres chefs de clans, je dois laisser ma nature s’extérioriser. Je ne prendrai donc pas la potion Tue-Loup. Si tu m’accompagnes, ta vie sera menacée autant par moi que par les autres lycanthropes.
— Mais…
— Harry, promets-moi que tu n’essayeras pas de me suivre.
— Je…
— Promets-le moi ! lança Remus d’un ton sec.
Le jeune homme soupira.
— Je vous le promets…
— Bien ! Maintenant, parlons un peu de toi ! Comment vas-tu ?
Harry tenta de faire abstraction de tout ce que son ami venait de lui révéler et lui raconta sa vie tranquille au milieu des moldus.
— Ca ne te manque pas trop, la magie ?
— Un peu… mais au moins, ici, personne n’attend de moi que je fasse des miracles…
— Je comprends. Et tes amis ?
— J’aimerais les revoir… mais je n’y suis pas encore prêt. Vous avez eu des nouvelles d’eux récemment ?
— J’ai vu Ron et Hermione lors de ma dernière visite au Square Grimmaud. Ils vont bien mais s’inquiètent tout le temps pour toi.
— Est-ce qu’ils se sont enfin décidés à sortir ensemble ?
Remus rit.
— Oui, enfin ! D’après ce que j’ai compris, Ron n’a pas été très habile…
— Comme à son habitude ! sourit le jeune homme. Je suis heureux pour eux.
Il soupira profondément puis demanda d’une voix timide :
— Est-ce que je pourrai revenir ? Avant votre départ pour l’Irlande ?
— Il ne vaut mieux pas. L’un des membres de mon clan pourrait te sentir. Je ne veux pas que tu te fasses repérer. D’ailleurs, ajouta t’il après avoir jeté un bref regard par la fenêtre, il fera jour dans moins d’une heure. Tu devrais partir.
Harry se leva, à contrecœur. Maintenant qu’il avait retrouvé Remus, il ne voulait pas le laisser, surtout pas après ce qu’il avait rêvé quelques heures plus tôt. Même s’il savait que son ami avait raison, il ne voulait pas s’éloigner de lui. Il ferma les yeux, chassant les larmes qu’il sentait monter. Il sursauta lorsque la main de Remus se posa sur sa joue. Il rouvrit les paupières, plongeant son regard émeraude dans celui mordoré de son ami. Une lueur indéfinissable éclairait les prunelles du lycanthrope. Harry souffla :
— Je ne veux pas vous perdre…
Remus sourit tristement.
— Je le sais… Je te promets que je ferai mon possible pour ne pas me faire tuer.
Le jeune homme soupira profondément.
— Si vous avez besoin de moi… Je ne sais pas comment vous pourriez faire pour me contacter…
Remus s’éloigna un instant puis revint avec deux morceaux de parchemin apparemment banals. Il en tendit un à Harry qui le considéra un instant, circonspect.
— C’est un parchemin ensorcelé. Tout ce que tu y écriras apparaîtra sur le mien et inversement. Ton père et Sirius utilisaient cette petite astuce pour se parler lors des cours ou des retenues.
— Ca ne m’étonne pas d’eux ! sourit le jeune homme.
— Allez, il faut que tu partes !
Remus le raccompagna jusqu’à la porte.
— Sois prudent.
— Promis. Donnez-moi de vos nouvelles.
— Promis.
Pris d’une envie soudaine, Harry se jeta dans les bras de son ami. D’abord surpris, Remus finit par le serrer contre lui. Lorsqu’il s’écartèrent, leurs visages n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Aucun des deux ne réalisa ce qui se passait jusqu’à ce que leurs lèvres ne se rencontrent timidement. Harry sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Ils se séparèrent un peu brusquement, tous deux gênés. Le jeune homme murmura :
— Reviens-moi…
Et il quitta les lieux. Il mit la cape et courut presque dans les escaliers. Une fois dehors, il se dirigea vers la bouche de métro la plus proche. Il avait encore la sensation des lèvres de Remus contre les siennes lorsqu’il arriva chez lui, une bonne heure plus tard. Il n’arrivait pas à réfléchir, tout son être était focalisé sur ce baiser. Il s’allongea sur son lit, ferma les yeux et s’endormit rapidement, épuisé par les émotions de la nuit.

***

La vie de Harry reprit son cours tranquille durant les deux semaines suivantes… enfin, seulement en apparence. Car, quelque soit l’heure de la journée, qu’il soit en train de travailler, de lire, de manger ou de marcher, il pensait à Remus. Il avait informé Dumbledore qu’il avait retrouvé le lycanthrope, mais n’était pas rentré dans les détails concernant le rassemblement. Il était horriblement inquiet pour son ami, pourtant, il tint sa promesse. Il ne retourna pas dans l’East End. Chaque soir, après le travail, il restait un long moment à regarder le parchemin ensorcelé, espérant voir apparaître un message mais le papier restait désespérément vierge. Il s’en voulait d’être parti comme un voleur après le baiser furtif qu’ils avaient échangé. Il aurait aimé s’expliquer… peut-être même s’excuser… Plusieurs fois, il avait pensé à écrire un message pour son ami… et, à chaque fois, il s’était rendu compte qu’il ne pouvait pas coucher ce qu’il ressentait sur du papier. Alors que son inquiétude grandissait de jours en jours, un autre sentiment, profond et intense, éclosait en lui. A présent, il comprenait la raison de son rêve, même s’il avait encore un peu de mal à l’admettre : il était amoureux de Remus J. Lupin, loup-garou, ancien professeur de Défense Contre les Forces du Mal et meilleur ami de ses parents et de son parrain.

Enfin, la pleine lune fut là. Harry aurait vraiment aimé être en Irlande auprès de son ami, même s’il savait qu’il y aurait risqué inutilement sa vie. La première nuit, il ne put trouver le sommeil. Il resta là, assis sur le rebord de la fenêtre, à contempler la face blanchâtre de l’astre nocturne, des larmes plein les yeux. Le lendemain, il alla travailler machinalement. Il ne ressentait pas la fatigue, juste l’angoisse sourde de perdre celui qu’il aimait. La seconde nuit, il dormit quelques heures, mais passa le plus clair de son temps à attendre en regardant la lune. Heureusement ou malheureusement pour lui, le week-end était là et il passa la journée chez lui à se morfondre. Il ne voulait pas sortir et risquer de manquer l’apparition d’un message de Remus sur le parchemin. Il voulait être prêt à foncer en Irlande le chercher au moindre signe de problème. Enfin, la dernière nuit de la pleine lune, Harry voulut rester éveiller mais son corps refusa et il s’endormit bien malgré lui sur une chaise.

Un corps gisait sur le sol, couvert de sang. On pouvait entendre une respiration sifflante provenant du poitrail blessé de la créature. Alors qu’un autre loup s’approchait, menaçant, celui à terre ferma les yeux et se roula en boule, signifiant ainsi la fin du combat et sa défaite. Le vainqueur jeta un regard méprisant au perdant, puis hurla à la face de la lune. Il partit ensuite vers la vallée, sûrement pour commettre quelques atrocités avant de rejoindre son clan.
La créature à terre reprit peu à peu forme humaine. Son corps à la peau claire était couvert de blessures. Du sang collait ses cheveux châtains sur son front. Il entrouvrit difficilement les yeux et les referma aussitôt, ébloui par la lueur du soleil levant. Ses lèvres sèches murmurèrent un seul mot :
Harry…


Harry se réveilla en sursaut, le cœur étreint par la peur.
— Remus !
Il se leva, attrapa sa cape et sa baguette et se dirigea vers la porte. En passant près de la table, il s’aperçut qu’un mot était apparu sur le parchemin : Blackstairs. Harry en avait déjà entendu parler par Hermione. Il s’agissait d’une forêt magique, comme la Forêt Interdite de Poudlard, située dans le sud de l’Irlande. Il soupira : c’était trop loin pour qu’il puisse y aller en transplanant. Il n’avait donc pas d’autre choix que d’aller chercher son Eclair de Feu qu’il avait laissé dans sa malle au quartier général de l’Ordre. Tout ce qu’il espérait, c’était de ne croiser personne, il n’avait ni le temps ni l’envie de leur expliquer la situation. Heureusement pour lui, le 12 Square Grimmaud était désert lorsqu’il y arriva. Il monta dans la chambre de Sirius et sortit son balai du coffre où il l’avait soigneusement rangé quelques mois plus tôt. Il avait l’impression que ça faisait une éternité qu’il n’avait pas volé, mais n’eut aucun mal à s’y remettre. Il lança sur lui un sort de Désillusion afin de pouvoir traverser le ciel de l’Angleterre sans être vu, un autre de Réchauffage pour ne pas avoir froid et un dernier de Protection… parce qu’à plus de 200 kilomètres par heures, la collision avec un oiseau pouvait être mortelle.

Les presque deux heures du trajet parurent terriblement longues à Harry qui n’arrivait pas à chasser les images terribles de son cauchemar de son esprit. Il priait pour ne pas arriver trop tard, pour que Remus ne soit pas trop gravement blessé… et pour le retrouver facilement, parce que si Blackstairs était aussi grande que la Forêt Interdite, il risquait de passer un temps fou à chercher son ami ! Il se posa aux abords des bois, vérifia qu’il n’y avait personne alentours et ôta toutes ses protections magiques. Il se demandait comment il allait retrouver Remus lorsqu’il se remémora son rêve. S’il avait pu voir ce qui s’était passé la nuit même, peut-être pouvait-il voir où était son ami ? Il ferma les yeux et se concentra. Une nouvelle image apparut dans son esprit : Remus blotti au pied d’un chêne immense, un manteau recouvrant son corps tremblant, le parchemin ensorcelé serré dans sa main.
Harry rouvrit les yeux et tituba. Il s’enfonça dans les bois, guidé par son instinct et la vision qu’il venait d’avoir. Au bout de quelques minutes, il aperçut de loin le chêne qu’il avait vu et se mit à courir. Il se figea en voyant Remus exactement comme dans sa vision. Se secouant, il s’approcha et s’agenouilla près de son ami. Il passa doucement la main sur sa joue, lui faisant ouvrir les yeux.
— Harry…
La voix du lycanthrope était faible.
— Je suis là. Je vais t’emmener en lieu sûr, sourit le jeune homme en lui prenant la main.
Remus lui souffla avec difficultés :
— Dans mon manteau…
Harry fouilla dans les poches et trouva un papier avec une adresse et une clé qui semblait être celle d’une chambre d’hôtel. Comprenant que l’endroit devait se trouver tout proche d’où ils étaient, il mémorisa l’adresse, puis rangea le tout dans sa poche. Remus avait refermé les yeux. Sa respiration était difficile et il tremblait toujours. Voulant juger de la gravité de ses blessures, Harry souleva le manteau et rougit soudain en réalisant que son ami était nu. Se morigénant pour ses pensées vraiment malvenues à un tel moment, il se força à examiner chaque blessure. Il n’y connaissait pas grand chose en sorts de guérison et espérait que Remus avait prévu des pommades ou des onguents à son hôtel. Il réfléchit à la façon dont ils allaient s’y rendre. Il ne pouvait pas utiliser le balai, le loup-garou n’était pas en état de tenir dessus ; il ne pouvait pas non plus transplaner, c’était trop dangereux de le faire avec des blessures aussi graves. Alors qu’il réfléchissait, Remus rouvrit les yeux et murmura :
— Portoloin…
— Où est-il ?
— Guidon de vélo… par là…
Harry se releva à la recherche de l’objet en question. Alors qu’il allait dans la direction désignée par son ami, il réalisa que celui-ci avait tenté de rejoindre le Portoloin et s’était donc traîné du lieu du combat au pied de ce chêne mais que la fatigue et ses blessures l’avaient empêché d’atteindre son but. Il n’eut aucun mal à trouver le guidon. Il ne le toucha pas et revint près de Remus. En prenant d’infinies précautions, il souleva son ami dans ses bras et le déposa tout aussi doucement près de l’objet. Ensuite, il revint chercher son balai qu’il avait laissé près du chêne. Il s’accroupit près du guidon, prit la main de Remus dans la sienne et les posa toutes les deux sur le Portoloin.
Lorsque le paysage eut cessé de tourner, ils étaient sur le sol d’une chambre d’hôtel miteuse. Harry installa son ami sur le lit deux places, puis jeta un coup d’œil autour de lui. Avisant un sac posé dans un coin de la pièce, il alla le chercher. Il soupira de soulagement en voyant que le bagage était rempli de potions, pommades, onguents et filtres divers ainsi que de bandages. Il sortit tous les flacons afin de regarder les étiquettes. Il choisit deux onguents, prit un paquet de bandes et vint s’asseoir au bord du lit. Il ôta le manteau qui couvrait toujours le corps de Remus afin de pouvoir le soigner. Certaines blessures étaient très profondes et lui donnèrent la nausée. Alors qu’il s’occupait de son ami, il remarqua que sa respiration semblait un peu plus normale et régulière. Il leva les yeux de la morsure sur laquelle il appliquait l’onguent et vit que Remus s’était endormi. Souriant tendrement, il continua à le soigner, concentré sur sa tâche. Lorsque toutes les blessure furent nettoyées, pommadées et bandées, Harry remonta le drap sur le corps nu de son ami. Il laissa ses doigts errer un instant sur la joue ombrée par un début de barbe claire, le cœur serré. Remus avait l’air si vulnérable ainsi ! Les larmes aux yeux, Harry s’allongea près de celui qu’il aimait, sur le côté afin de pouvoir le regarder dormir. Sans qu’il s’en rende compte, la fatigue et la tension accumulées depuis plusieurs semaines tombèrent sur lui comme une chape et il s’endormit à son tour.

***

Lorsque Harry se réveilla, il lui fallut quelques secondes pour se souvenir de l’endroit où il se trouvait. Il se redressa, inquiet, mais Remus dormait toujours paisiblement. Le temps était menaçant, un orage se préparait. Le jeune homme sentit soudain son estomac le rappeler à l’ordre. Il réalisa qu’il n’avait rien mangé depuis la veille au soir… et que son ami allait sûrement avoir faim à son réveil. Il n’avait pas envie de le laisser seul, mais il n’avait pas le choix, il n’y avait rien dans la chambre à part les soins qui étaient dans le sac. Soupirant, il se leva en prenant garde à ne pas réveiller Remus, ramassa son sac, puis quitta la chambre après avoir laissé un mot à son ami.
Il descendit jusqu’à la réception et fut satisfait d’y trouver un distributeur de friandises. Il alla demander de la monnaie au réceptionniste et remplit son sac de victuailles. Lorsque ce fut fait, il remonta dans la chambre. Remus dormait profondément. Harry vida ses achats sur la table. Il y avait là : des bouteilles d’eau, des chips, des bonbons et des barres chocolatées. Il s’installa sur la chaise et attaqua son repas pas du tout équilibré.
Alors qu’il allait entamer un paquet de bonbons, un gémissement en provenance du lit lui fit lever les yeux. Il se précipita auprès de son ami qui tentait de se redresser.
— Reste allongé.
Remus ne protesta pas, grimaçant de douleur. Harry s’assit sur le lit à côté de lui et demanda :
— Comment tu te sens ?
— Epuisé…
— Tu as faim ?
Le lycanthrope secoua la tête négativement. Harry pouvait voir sur son visage qu’il y avait autre chose que la fatigue et se doutait de ce que c’était.
— Tu as fait de ton mieux.
— J’ai échoué…
— Peut-être mais tu es toujours vivant !
Remus soupira profondément, le regard dans le vide.
— Je ne suis même pas capable d’aller au bout de ce que je fais… A présent, un nouveau Lycan va ordonner aux loups-garous de tuer des innocents… et, puisque j’ai abandonné le combat pour sauver ma vie, je n’ai pas intérêt à retourner dans le clan. Je suis vraiment inutile… j’aurais mieux fait de mourir…
Harry sentit les larmes couler sur ses joues mais ne les essuya pas. Il murmura :
— Je ne sais pas si j’aurais pu supporter de te perdre…
Son ami tourna la tête vers lui et eut l’air surpris en le voyant si bouleversé.
— Harry ? Que…
— Je… ce n’est pas le moment. Tu dois te reposer.
— Non, maintenant, j’ai besoin de comprendre.
Le jeune homme soupira. Il hésitait encore à se lancer, mais sentait que c’était le moment. Il prit une grande inspiration, puis souffla :
— Ce que je vais te dire va peut-être te paraître idiot ou incongru… si jamais ça te gêne, n’hésites pas à me le dire, je ne m’en vexerai pas. Remus… je… je suis tombé amoureux… de toi…
Les yeux du lycanthrope s’écarquillèrent. Avant qu’il ait eu le temps de dire quoi que ce soit, Harry ajouta :
— Je sais que ça peut te paraître ridicule…
Il se tut lorsque Remus posa un doigt sur sa bouche.
— Ne dis pas ça… Harry, je… J’ai essayé de lutter… mais je n’arrive pas à faire disparaître ce que je ressens depuis si longtemps… Je pensais que je garderai ce secret en moi jusqu’à ma mort… surtout parce que tu es si jeune alors que moi…
— Je t’interdis de dire que tu es vieux ! le gronda son ami, le cœur battant si fort qu’il avait l’impression que tout l’hôtel pouvait l’entendre.
— Pourtant je le suis… et ma vie n’est pas vraiment des plus intéressantes à partager mais… je t’aime, Harry.
Les larmes se remirent à couler sur les joues du jeune sorcier alors qu’une explosion de bonheur inondait tout son être. Remus caressa tendrement sa joue, essuyant ses pleurs du bout des doigts.
— Je n’aurais jamais cru te le dire un jour… et surtout que tu partages mes sentiments… mais après ce qui vient de m’arriver, je n’ai plus la force de me battre contre mes sentiments…
— Tu n’as pas à le faire. Je t’aime, Remus.
Harry se pencha pour déposer un peu timidement ses lèvres sur celles de son ami. Le baiser était empli de tendresse et de douceur. Lorsqu’il se redressa, le jeune homme souriait un peu béatement. Il se ressaisit, puis souffla :
— Tu dois te reposer. Dors, je veille sur toi.
— Nous devrions rentrer à Londres. Je ne veux pas que tu changes ta vie pour moi. Ou que tu perdes ton travail.
— M’en fiche de ce boulot ! Je pourrais en trouver un autre facilement, c’est pas un problème… et puis… il est peut-être temps que je retourne dans le monde magique… Enfin bon, pour l’instant, on reste ici jusqu’à ce que tu ailles mieux et que tu sois en état de voyager. Ordre du docteur !
— Tu n’es pas docteur ! sourit Remus.
— Pas encore…
L’idée venait de germer dans son esprit et il la trouvait assez séduisante. Il sourit à son tour, puis lança d’une voix ferme :
— Allez, il faut dormir !
— A tes ordres, docteur ! Mais seulement si tu viens t’allonger près de moi.
Harry obéit. Il prit la main de Remus dans la sienne et le regarda se rendormir.

***

Trois mois plus tard

Harry posa son sac à terre et se tourna vers son compagnon.
— Tu vas me manquer.
— Ce n’est que pour quelques semaines. Et puis, tu seras tellement occupé à apprendre les sorts et les potions de guérison que tu n’auras plus une seconde pour penser à moi !
Le jeune homme donna un petit coup dans le bras de Remus.
— Idiot !
Le lycanthrope rit devant son air agacé. Il attrapa le bras de son ami, l’attirant à lui pour un baiser des plus langoureux. Lorsqu’il le lâcha, Harry soupira :
— Si c’est comme ça que tu m’encourages à te laisser…
— C’est pour mieux t’obliger à revenir me voir… si tu veux connaître la suite…
— Hum… je crois que j’en ai eu un petit aperçu cette nuit…
Remus leva les yeux vers la pendule située au-dessus de la porte de l’Institut d’Apprentissage des Soins Magiques.
— Il faut que tu y ailles. Ca ferait mauvais effet que tu sois en retard pour ton premier jour !
— Tu as raison. Prends soin de toi…
— Promis. Je t’aime, Harry.
— Je t’aime.
Après un dernier baiser d’au revoir à celui qui partageait sa vie depuis maintenant trois mois, le jeune sorcier, futur Médicomage, se dirigea vers le bâtiment où il allait apprendre son métier. C’était une nouvelle vie qui commençait, laissant loin derrière toutes les horreurs et les souffrances de la guerre… un nouveau départ…

Fin.


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MessagePosté: 23 Aoû 2007 16:27 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Localisation: A Détroit, avec Connor.
J'adore cette fic!!! Franchement elle est trop bien!! Bravo!

Chunhua.

_________________
"Which part of 'I'm a genius' aren't you getting?" Nikola Tesla (Sanctuary)

"When did you get here?" "Three Cabernets and two Côtes du Rhone ago" "What's the occasion?" "Unemployment" Henry Foss/ Nikola Tesla (Sanctuary)

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 Sujet du message: Re: Un nouveau départ - Remus/Harry - PG13
MessagePosté: 24 Aoû 2012 14:17 
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Le slash, kesako ?

Inscription: 03 Aoû 2012 15:46
Messages: 7
J'adore ! Et j'ai trouvé l'objet dont tu parles... je garde le mystère pour les autres lecteurs !! :wink:


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 Sujet du message: Re: Un nouveau départ - Remus/Harry - PG13
MessagePosté: 03 Déc 2012 17:30 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 22 Nov 2012 17:06
Messages: 37
Fic très sympa, tu as un style d'écriture très agréable à lire et l'histoire est bien menée :bravo: :bravo:


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 Sujet du message: Re: Un nouveau départ - Remus/Harry - PG13
MessagePosté: 24 Mar 2020 17:21 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Inscription: 26 Jan 2018 10:49
Messages: 1131
Localisation: Entre Reims et Laon
hello!
J'aime beaucoup cette histoire!
Merci de l'avoir partagée (je sais que ça fait longtemps... Ha! et je crois que j'ai trouvé l'objet dont tu parles :))

_________________
Le verbe aimer est un des plus difficiles à conjuguer : son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif et son futur est toujours conditionnel. (Jean Cocteau)

Petite citation empruntée à la signature de Chtimi 252... (ps si tu veux que je la retire dis le moi. Je le ferai bien évidemment)


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