Allez, tant que j'y suis, je vous mets aussi une petite fic à moi (en plus, comme ça vous verrez que je ne suis pas que
traductrice ^^). C'était ma première Sirius/Remus.* * *
Remus ne s'était jamais senti aussi troublé de toute sa vie. Il n'arrivait pas à comprendre ce qui avait pu passer par la tête de Sirius. Bien sûr, ce n'était pas la première fois que son ami le déconcertait... Pendant leur première année à Poudlard, il s'était trouvé ainsi plongé dans la perplexité au moins trois fois par jour. Mais ensuite, au fur et à mesure que passaient les cinq années suivantes, il s'était habitué aux excentricités de ce garçon par ailleurs fort sympathique, jusqu'à ne plus y prêter attention - ou presque. Cette fois, pourtant...
Cette fois Sirius avait fait quelque chose que non seulement Remus ne comprenait pas, mais surtout qui le perturbait profondément: il l'avait embrassé. Oh, juste un petit baiser - à peine plus qu'un effleurement de lèvres - mais tout de même... Un ami n'est pas censé faire une chose pareille, n'est-ce pas ? Pas même un ami "bizarre" et imprévisible comme Sirius. Et, même ivre ou sous l'influence d'une quelconque potion hallucinogène, il aurait difficilement pu prendre Remus pour une fille ! D'ailleurs, il était parfaitement lucide. Et il avait même l'air sérieux, pour une fois...
Un instant plus tôt, il se trouvait encore de l'autre côté du canapé, bavardant comme à son habitude (mais, au moins, il avait enfin cessé de se demander ce que pouvaient bien faire James et Lily pendant ces rendez-vous qui s'éternisaient de plus en plus), et maintenant il était si près...
Trop étonné pour prononcer un seul mot ou esquisser le moindre geste, Remus se contentait de regarder fixement son ami d'un air abasourdi tandis que son coeur battait la chamade et que mille questions sans réponses tourbillonnaient dans sa tête.
Il aurait voulu lui parler, mais il ne savait pas quoi dire. En fait, il n'était sûr que d'une chose, et cette chose l'effrayait: il avait envie de lui demander un autre baiser.
Mais que voulait Sirius ? De cela, Remus n'avait pas la moindre idée. Alors il ne dirait rien. Il attendrait que Sirius se décide à lui donner une explication.
Voudrais-tu me voir ?
M'oublier ? M'approcher ? Me croire ?
M'inviter ? Ou ne pas savoir
Quand viendra la fin ?
C'est toi qui choisis
De rester, me laisser ici
En douter... C'est toi aussi
Qui sait - et c'est bien !Sauf que... Oui, Sirius attendait sûrement un signe de sa part. Le baiser n'était peut-être rien d'autre qu'une blague encore plus stupide que ses plaisanteries habituelles, et il devait se demander pourquoi Remus ne s'était pas encore exclamé "Mais t'es fou ?!" ou quelque chose du même genre. Ou alors... Ou alors ce n'était pas du tout une blague ! Et, dans ce cas, il faudrait qu'il sache que, malgré la stupeur et l'embarras qu'elle lui avait causé, cette marque de (grande) affection n'avait absolument pas déplu à Remus.
Seulement... Comment savoir ? Comment interpréter cette indécision et même cette légère inquiétude qu'il lui semblait lire dans les yeux bleu-gris fixés sur les siens ? Comment être sûr de ne pas se tromper ?
Que veux-tu que je fasse ?
M'effacer ou m'avancer
Pour être dans ta trace ?
Tout te dire ou bien me taire ?
Que veux-tu que je fasse ? S'il te plaît, Sirius, pensa-t-il.
Dis quelque chose ! Décide, toi, parce que moi je n'y arrive pas !Écris l'histoire
Tout ce que tu voudras entre mes lignes
Ton territoire
Étendu si loin sur le mien
Écris l'histoire
Dans ma mémoire
Mais n'écris jamais la fin~ * ~
Sirius scrutait le visage de Remus, à la recherche d'un indice qui lui indiquerait comment se comporter.
Il savait que l'embrasser serait une folie, mais il l'avait fait quand même parce qu'il n'était pas du genre à hésiter quand une idée lui traversait l'esprit.
Remus ne semblait même pas avoir conscience d'être si mignon... si charmant... Il donnait l'impression de ne jamais penser à rien d'autre que ces livres auxquels il tenait tant. Et il avait même réussi à convaincre Sirius d'en lire un aussi - ce qu'il avait dû regretter moins de cinq minutes plus tard car, au lieu du silence escompté, il avait récolté un flot quasi ininterrompu de commentaires, de questions, d'éclats de rire et d'exclamations en tous genres.
L'histoire plaisait à Sirius. Il se voyait parfaitement à la place du personnage principal, avec qui il avait un certain nombre de points communs: cheveux sombres et yeux clairs, air détaché et un peu rebelle, famille noble dont il ne partageait pas l'étroitesse d'esprit, toute une cour d'admiratrices... Plus il avançait dans sa lecture, plus il soupçonnait Remus de ne pas lui avoir donné ce livre par hasard. Un seul problème: la jeune femme dont le vaillant héros tombait amoureux. La description rappelait trop au goût de Sirius sa cousine Narcissa, qu'il détestait. Il avait donc décidé de changer mentalement au moins la couleur des cheveux de la belle... et, au bout d'un moment, avait réalisé qu'il s'était mis à l'imaginer comme une version féminine de Remus: cheveux châtains, yeux noisette pailletés d'ambre, et cette expression si douce...
C'est à ce moment-là qu'il avait cessé de lire pour contempler l'autre garçon, toujours plongé dans son propre roman. Il l'avait vu sourire pour lui-même - ou plutôt pour une quelconque phrase du livre - et soudain cette idée folle s'était imposée à lui. Il avait tenté de l'ignorer (pendant trois bonnes secondes) puis il y avait renoncé et s'était approché de Remus.
"Moony ?" avait-il appelé.
Remus avait relevé la tête (visiblement à contrecœur, comme chaque fois que quelqu'un l'obligeait à s'arracher à un livre).
"Qu'est-ce qu'il y a ?" avait-il demandé, d'une voix parfaitement calme malgré l'agacement qu'il ressentait certainement.
Sirius n'avait pas répondu. Il s'était seulement approché encore un peu et, avant que Remus ait le temps de deviner ses intentions, il avait posé sur ses lèvres un baiser très léger qui avait pourtant eu pour effet de faire battre son coeur plus fort que tous les autres baisers, même moins innocents, qu'il lui était arrivé de donner à des filles au cours des trois dernières années.
Et il venait seulement de s'apercevoir qu'il avait pris un risque énorme: Remus aurait pu se fâcher - ou s'enfuir, choqué. En fait, cette idée absurde aurait tout simplement pu signifier la fin de leur amitié.
Toutefois, Remus n'avait pas du tout l'air fâché. Juste immensément surpris. Et Sirius ne savait pas s'il devait s'excuser, s'expliquer ou, peut-être, l'embrasser une deuxième fois...
Pendant un bref instant, il avait cru le voir sourire, mais ensuite ce sourire à peine esquissé avait disparu et, dans les yeux dont Sirius n'avait toujours pas détaché le regard, l'étonnement avait soudain fait place à une sorte de panique.
De quoi avait-il donc peur ? De ne pas trouver les mots justes pour repousser son ami sans le vexer ? Évidemment, ce serait bien de lui, toujours si gentil et attentif à ne pas faire de mal aux autres... Il avait même des scrupules à ennuyer Snivellus, alors que celui-ci n'en avait aucun à le persécuter, lui !
Mais alors pourquoi avait-il (presque) souri ? Qu'était-il en train de penser à ce moment-là ? Et que pensait-il maintenant ? Que voulait-il ?
Dis-moi, tu me préfères
À genoux, parti ou par terre
A tes pieds pour avoir l'air
De ne pas être rien ?
Faut-il que j'arrête ?
Un mot et je n'en fais qu'à ta tête
Je disparais, je change de planète
Sauf si tu me retiensSirius se faisait peut-être des idées à propos de ce sourire. Il ne signifiait peut-être rien - ou, en tout cas, pas ce qu'il aurait voulu y voir. Il n'y avait peut-être aucun espoir... Mais peut-être que si.
Il aurait voulu demander, mais il ne savait pas comment. Il ne voulait pas risquer de rendre la situation encore plus délicate. Après tout, Remus pouvait très bien penser que cette histoire n'était qu'une plaisanterie sans but, ou même un pari avec James, un de ces défis idiots que les deux amis avaient l'habitude de se lancer. Dans ce cas, il vaudrait mieux ne pas le détromper. Ainsi, au moins, il ne saurait jamais rien de ces sentiments confus que Sirius lui-même commençait seulement à comprendre, et rien ne changerait.
Oui, c'était beaucoup mieux... Il ne dirait rien - du moins, pas tant que Remus ne se déciderait pas à réagir d'une manière un peu plus claire. Il suffirait d'un seul mot...
Que veux-tu de moi ?
J'attendrai que tu me le dises
Un amour ou pas ?
Quelqu'un qui te demande, à toi
"Voudrais-tu de moi ?" ? Dis quelque chose, Remus ! pensa-t-il. Décide, et je ferai comme tu voudras.
Écris l'histoire
Tout ce que tu voudras entre mes lignes
Ton territoire
Étendu si loin sur le mien
Écris l'histoire
Dans ma mémoire
Mais n'écris jamais la fin~ * ~
"Sirius..." murmura Remus.
"Remus..." chuchota Sirius au même moment.
"Qu'est-ce qu... ?" commencèrent-ils tous les deux, de nouveau avec un synchronisme parfait.
Leurs éclats de rire se mêlèrent aussi.
"Parle", dit Sirius.
"Non, toi, parle d'abord !" répliqua Remus.
Ou peut-être qu'il n'y avait rien à dire ?
Plongeant le regard dans celui de son ami, Remus s'aperçut que l'expression de celui-ci ne ressemblait pas du tout à celle de quelqu'un qui vient de faire une blague. Il semblait même très troublé, lui aussi. Un instant plus tard, il lui parut évident qu'ils ressentaient tous les deux plus ou moins la même chose et, puisque Sirius avait fait le premier pas, il décida que, maintenant, c'était à lui de faire le deuxième.
Alors, avec une douceur infinie, il lui rendit enfin son baiser.
Écris l'histoire
Tout ce que tu voudras entre mes lignes
Ton territoire
Étendu si loin sur le mien
Écris l'histoire
Dans ma mémoire
Mais n'écris jamais la fin
Mais n'écris jamais la finL'histoire, ils l'écriraient ensemble.
Et, bien sûr, ils n'écriraient jamais la fin.
* * *
Donc je n'écris pas "FIN". ^^
[Edit] Oups, j'avais oublié de copier le disclaimer !
Les personnages appartiennent à J.K. Rowling, créatrice du monde magique de Harry Potter.
Je les ai juste empruntés, et bien sûr personne ne me payerait pour ça.
Quant à la chanson, c'était le premier single de Grégory Lemarchal [ ].
Auteurs: Paul Manners, Davide Esposito, Francesco De Benedittis, Katia Landreas
Editions Peermusic France & Paul Manners Music