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Les Hyades.
Genre : One-shot, slash, homophobes passez votre chemin. HP/DM, impliquées HG/PP
Rating : PG-13
Genre : Angst/Romance
Résumé : En deux ans, les gens changent et le monde aussi. Harry et Draco apprennent que le sentiment le plus proche de la haine est bien l'amour.
Précisions : Les Hyades forment un groupe de six étoiles qui apparaissent dans le ciel en novembre-décembre puis en mai-juin. Elles annoncent invariablement la pluie.
6ème année : Le temps des larmes.
Novembre, mois des frimas, mois du malheur. Basses sur l'horizon nocturne qui se dilue, se tiennent les six filles du géant Atlas.Les Hyades, les pluvieuses sont de sortie et le ciel froid déverse une eau sâle et glacée sur le monde. Elles donnent leurs larmes pour les cœurs en peine, pour ceux qui souffrent, elles sont les accompagnatrices de la douleur.
Fuir.Se cacher. Ne pas montrer sa faiblesse, ses faiblesses. Taire les blessures de son cœur en miettes. Caché dans un couloir sombre, perdu dans le dédale infernal de Poudlard, et retiré, il pleure, commme chaque jour ou presque. Il verse des larmes sur ceux qui sont morts, sur ceux qui souffrent et même sur le professeur Snape, l'espion, dans le coma à l'infirmerie. L'ordre n'a plus d'espion.
Il entend des pas, qui s'avancent. Il essaye de se relever, d'essuyer ses larmes, de ne pas paraître faible.
-Pauvre petit Potty, on a un gros chagrin ? Questionne la voix traînante, sarcastique, méchante.
-Dégage, espèce d'ordure, fous-moi le camp !!
-Mais c'est qu'il est tout colère notre " héros." Ca a dû lui faire une belle jambe à ton parrain ! Continue le serpentard implacable.
Les iris verts, noyés, se lèvent pour sombrer dans des pupilles métalliques, impitoyables. Les lèvres fines sont fendues d'un sourire cruel, victorieux. Harry ne rêve plus que d'une chose, effacer à tout jamais ce sourire, ce qu'il fait d'une façon toute gryffondor.
-Je t'ai dit de me foutre le camp, la fouine ! Hurle-t-il en envoyant son poing exploser la bouche de son ennemi qui vacille sous l'impact.
Ensuite, il ne sait plus, les coups pleuvent des deux côtés, mais Draco ne peut suivre le rythme de la rage hystérique du Survivant, qui frappe, encore et encore. Marquant de bleu et de rouge la peau trop fragile et trop pâle de l'héritier Malfoy. Harry ne s'arrête que quand toute résistance de son ennemi a disparu. Il regarde le corps avachi de Draco contre la pierre froide du mur, ses vêtements déchirés et son visage outragé. Les cris de Peeves et les pas de Rusard qui se rapprochent.
Mais avant, comme hypnotisé, le Survivant pose ses lèvres tuméfiées sur la bouche sanglante de sa némésis. Un baiser volé, un baiser de haine, un baiser de sang. Inoubliable, gravé en lettre de feu au fond de son cœur. Harry prend la fuite et laisse Draco...qui pleure. " Relèves-toi Potter, bats-toi, il le faut, pour nous tous ! "
Ce mois de novembre donne le ton de cette sixième année, faîte de sarcasmes, de coups et de violence. Une répétition avant le combat final. Harry Potter apprend à devenir plus dur, découvre la haine et autre chose aussi. La seule bonne nouvelle de cette année, Dumbledore a trouvé un nouvel espion pour l'Ordre. Harry se demande qui a eu assez de courage et d'abnégation pour recevoir la marque maudite seulement pour apporter des renseignements qui sauveront des vies. Il aimerait beaucoup rencontrer cette personne.
7ème année : la boue des combats.
Cette fois, c'est la fin. Quoiqu'il se passe, tout se terminera aujourd'hui, dans ce champ boueux et sous ce ciel d'apocalypse qui jette sur les combattants de deux camps irréconciliables des tonnes d'eau tombant en un rideau serré, brouillant la vue, noircissant le décor. Basses sur l'horizon, elles sont six et elles sont au spectacle. Comme des sentinelles funèbres les Hyades sont là, imperturbables.
Harry et Voldemort sont face à face, comme cela était écrit et un seul survivra. La Lumière affronte la Ténèbre. Longtemps le combat est indécis, prêt à basculer d'un coté ou de l'autre. La pluie redouble, tout autour on entend les cris des combattants. Harry sait qu'il ne doit pas penser à ses amis. Alors de la gorge du Survivant monte une mélopée ancienne, dans une langue morte depuis trois mille ans. Dans un recoin de la bibliothèque de Poudlard, Hermione Granger et Padma Patil lui ont fait répéter encore et encore cette formule, pendant des heures et des jours. Harry voit un allô lumineux se former autour de lui, alors il frappe, baguette pointée sur le cœur du monstre qui ne peut répondre au sortilège impardonnable. Les Enfers accueillent au même instant l'âme maudite de celui qui a voulu dominer les ténèbres.
Harry tombe à genoux et il pleure.... De soulagement et d'épuisement. Il n'entend pas, il ne voit pas le mangemort s'approcher, poignard en main, il n'entend qu'un cri.
-Non !!
-Mais.... Bafouille la voix, il a tué notre maître, il.....
-Ton maître, Pettigrew, certainement pas le mien, répond l'homme masqué en le désarmant et en le stupéfixant.
Harry se relève et se tourne vers l'espion, ça ne peut être que lui, qui lui a sauvé la vie. Derrière le masque, l'homme réussit à avoir l'air hautain et méprisant.
-Alors Potter, tu vas être encore plus célèbre que tu ne l'étais, quel exploit !! Tu vas devoir chasser tes fans à coups de fourche, mon pauvre ami, ricane le mangemort.
-Je ne discute pas avec les gens qui portent des masques, ..Malfoy, répond le Survivant d'un ton égal.
Et d'un geste vif, il arrache le masque qui tombe dans la boue pour révéler les traits délicats du " prince des Serpentards. "
Fou furieux, Draco empoigne Harry par le col de sa cape et amène son visage à quelques millimètres du sien, et avec la vivacité du reptile qui le caractérise si bien, lui vole un baiser. Avant de s'enfuir sous la pluie, laissant le Survivant assis dans la boue.
La septième année se poursuit dans un tourbillon, procès, exécutions, interviews. Les journalistes se battent devant Poudlard où seul a pu entrer Monsieur Lovegood. Rita Skeeter s'est roulée, toute honte bue, aux pieds d'Hermione qui l'a mise à la porte. La préfète en chef avait mieux à faire, préparer ses ASPICS, faire régner l'ordre dans l'école, se blottir dans les bras de sa Padma bien-aimée, entre autres choses importantes.
Quant à Malfoy, il se révèle plus glissant qu'une anguille. Harry passe tout son temps libre à essayer de le pister dans Poudlard, sans succès.
Juin : La fin de l'enfance, le temps de l'amour.
Dehors, au firmament brillent bien visibles, les Hyades, porteuses de pluie. Une averse chaude s'est abattue sur Poudlard depuis plus d'une heure. Les Hyades font pleurer le ciel. Leur chagrin noie la terre assoiffée, elles pleurent pour ceux qui ont le cœur solitaire. Sous l'averse nocturne, les herbes et les plantes jaunis de toute la sécheresse du mois, se redressent et se tendent vers la manne céleste. Un garçon solitaire aux cheveux de lune tend son visage vers la pluie, il a quitté les autres. Il a voulu être seul, il va falloir qu'il se fasse à cet état. Il repense à toutes les chances gâchées, à toutes ses erreurs. Plongé dans ses pensées si noires, il n'entend pas celui qui s'approche et la main qui se pose sur son épaule.
-Pourquoi me fuis-tu ? Demande la voix dans un murmure.
-Peut-être pour conserver mon visage entier, riposte-t-il.
-Je ne te ferais plus jamais de mal, et toi ?
-Non.........bien sûr que non.
-Regarde-moi s'il te plait, Draco.
-Pourquoi ? Quel intérêt ? Demande le blond en se retournant, pour se noyer dans deux émeraudes lumineuses.
-Pour ça, répond Harry en l'embrassant.
Sous la dernière pluie de la saison, deux amants s'embrassent, se moquant bien de qui peut les voir.
Dans la chambre toute illuminée de bougies, les Hyades n'ont pas leur place, il n'y aucun cœur en peine dans cette pièce. Juste deux cœurs, deux âmes, deux corps qui se sont enfin trouvés, après s'être tant fuis et tant défiés. Les vêtements lourds de pluie ont été jetés aux quatre coins de la pièce, sans respect pour les tissus, les insignes. Les bougies lançant des éclairs rougeoyants dans la chambre témoignent de l'union du lion et du serpent. Deux êtres, feu et flamme, deux peaux affamées de caresses, deux bouches qui refusent de s'arracher l'une à l'autre. Gémissements, halètements, serments murmurés presque trop bas pour être entendus, mais assez clairs pour être compris. Des yeux verts, brûlants de désir et d'envie répondent aux iris d'acier noyés par le plaisir.
Poudlard et le monde magique dans son entier célèbrent la disparition définitive de Lord Voldemort. Mais le héros de la fête est absent. Harry Potter a quitté la soirée dès le début, tout comme Draco Malfoy, la Némésis du Survivant mais aussi l'espion sans peur de L'Ordre du Phénix. Certains voudraient les chercher. Dumbledore d'un sourire a posé son veto à ces recherches intempestives. Le champagne coule à flot, pour cette nuit toutes les rancœurs sont oubliées, des projets sont échafaudés dans tous les sens. Les gens sont heureux.
Harry et Draco sont heureux, parce qu'ils sont ensembles enfin, parce qu'ils sont seuls et que le monde les a oubliés quelque peu.
La bouche d'Harry ne peut se rassasier de la peau neigeuse et les mains de Draco ne peuvent se détacher de l'épiderme plus mat de son amant. Or et argent mêlés, mèches de neige et de ténèbres, trempées de pluie et de sueur. Les coups ont laissé leur place aux baisers, les insultes aux mots d'amour et aux cris de plaisir.
La nuit avance, les bougies se consument et s'éteignent, le ciel devient de plus en plus clair, les étoiles sont parties se coucher. Au petit matin, le soleil déjà chaud de l'été, voyeur et voyou, vient caresser les corps enlacés de deux amants. Ils ont eu toute la guerre pour se haïr, désormais ils ont toute la paix pour s'aimer.
FIN.
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C'est très beau et vraiment très bien écrit !!
