Merci Cyb et Bastet! Et voilà enfin la suite!
L’arrivée de Draco dans la cuisine fut assez comique en raison de la variété d’expressions que son apparition provoqua sur les visages. Les enfants Weasley le dévisagèrent d’un air profondément méfiant tandis qu’Hermione lui adressait un sourire de bienvenue auquel le jeune blond répondit timidement, surpris qu’elle l’accueille ainsi après tout ce qu’il lui avait fait subir. Quant à Molly, elle vint carrément le prendre par les épaules pour l’entraîner vers la table :
- Mon pauvre chéri, viens t’asseoir, tu dois mourir de faim !
Elle ne fit pas attention aux regards révoltés de ses enfants, ni à celui ahuri de Draco qui n’avait pas l’habitude de s’entendre appeler « mon chéri ». Elle l’installa entre elle et Harry. Le brun fit de son mieux pour ne pas rougir quand Draco s’assit prés de lui.
En dépit de la réticence de ses amis, il se sentait vraiment heureux de voir Draco parmi eux. Les choses finiraient par s’arranger, il allait tout faire pour cela.
Il s’y employa le soir-même, lorsqu’il se retrouva avec Ron, Ginny et les jumeaux et que Draco était parti se coucher. Il leur raconta (partiellement) sa conversation avec le jeune homme et les regrets que celui-ci avait exprimé au sujet de son comportement.
- Et tu le crois ? demanda Fred.
- Oui, affirma Harry. Nous avons même décidés de faire la paix. Il n’est plus le Malefoy que vous avez connu. J’aimerais vraiment que vous lui donniez une seconde chance.
- Moi je marche ! déclara Hermione.
- Moi aussi, renchérit Ginny après un moment de réflexion.
Ron se gratta la tête puis regarda Harry :
- Si tu es sûr de toi dans ce cas, je vais essayer moi aussi.
- Pareil pour nous ! dirent les jumeaux. Si toi tu lui pardonnes après ce qu’il t’as fait, on ne va pas se montrer plus durs que toi ! Quant à Maman, on dirait qu’elle l’a déjà adopté !
- Mouais…bougonna Ron. Mais attention ! Si jamais Malefoy recommence comme avant…
- La moindre petite remarque malfoyenne…, poursuivit Fred.
- …il n’y aura aucun de ses petits potes pour l’aider face à six Gryffindors, termina George avec un sourire sadique en caressant sa baguette.
- Merci les amis ! dit Harry.
Les jours qui suivirent furent donc placés sous le signe de la cohabitation entre Draco et les autres. S’il n’y avait rien eu à faire dans la maison, Draco serait certainement resté dans sa chambre à se faire le plus discret possible. Heureusement, il restait quelques travaux de ménage à faire auxquels Molly mit tous les jeunes à contribution. Les pièces les moins utilisées avaient leurs murs couverts de moisissures qu’il fallut racler à coups de brosses. Draco arriva donc, à la surprise des Weasley, armé d’un seau d’eau et d’une vieille brosse et attaqua bravement le travail. On voyait bien à ses gestes qu’il n’avait pas l’habitude de nettoyer quoi que ce soit. Fred ouvrit la bouche pour faire un commentaire mais un regard de Harry lui fit ravaler ses sarcasmes. Hermione et Harry commencèrent à intégrer Draco à leurs conversations. D’abord gêné, le blond se montra réservé quoiqu’il répondît courtoisement aux questions qu’on lui posait. Puis, au fil de la journée, il se détendit et même Fred et George se surprirent à lui parler.
Le soir venu, Harry était fatigué avec de la moisissure plein les ongles mais il était heureux car un grand pas venait d’être fait sur le chemin de la réconciliation.
Une fois la glace brisée, la suite fut beaucoup plus facile. Entraînés par l’exemple des deux filles et de Harry, les trois Weasley finirent par s’habituer à la présence de Draco. Ce n’était pas la grande amitié mais au moins, c’en était fini de l’animosité qui sévissait entre eux depuis leur rencontre. Draco n’avait pas eu la moindre parole désobligeante envers eux et se montrait aimable avec tout le monde.
Harry se demandait comment il pouvait se procurer des vêtements et tout ce qu’il fallait étant donné qu’il ne pouvait pas sortir et que ses parents lui avaient sûrement coupé les
vivres. Quand il osa enfin lui poser la question, Draco répondit en souriant :
- J’ai mon propre compte en banque depuis ma naissance figure-toi et mes parents ne peuvent pas y toucher. Il y a suffisamment d’argent dessus pour me permettre de vivre tranquille pendant un moment.
- Oui mais pour les fringues, tu fais comment ?
- Par correspondance ! Les hiboux me les apportent ici !
- Ok !
- Eh oui Potter, ne te sens pas obligé de me prêter tes fringues !
Draco appelait quelques fois Harry par son nom pour l’embêter car il savait que ça lui rappelait l’époque où ils étaient encore ennemis.
- Maiheu ! M’appelle pas Potter, Malefoy ! Et puis qu’est-ce qu’elles ont mes fringues ?
Harry portait ce jour-là un vieux jean élimé et un T-shirt qui avait dû connaître bien des aventures.
- Disons que je ne suivrai pas tes goûts en matière de mode ! Je ne suis peut-être plus un
Malefoy mais ce n’est pas une raison pour m’habiller comme un elfe de maison !
Les deux garçons se fixèrent un moment en boudant de leur mieux mais leur fausse dispute se mua bientôt en éclat de rire. Ce genre de petite scène arrivait de plus en plus souvent, preuve qu’une vraie complicité s’était installée entre eux.
Noël arriva enfin. Les jeunes avaient passé toute une journée à décorer la maison de fausse neige, de boules lumineuses et de guirlandes. Le matin du 25, Draco eut la surprise de trouver une pile de cadeaux au pied de son lit. Ils ne pouvaient pas venir de sa famille alors de qui ?
Intrigué, il s’empressa de les déballer et trouva un pull-over blanc tricoté main accompagné de petits pâtés maison de la part de Mme Weasley. Cette preuve d’affection de la part d’une femme dont il s’était moqué pendant si longtemps le toucha énormément. Le pull n’avait rien à voir avec ceux qu’il portait d’habitude mais ça n’avait aucune importance. Il l’enfila et vit qu’il lui allait parfaitement bien.
Un paquet de tissu noir se trouvait là. Draco reconnut immédiatement la cape qu’il avait un jour laissée sur les épaules de Harry. Lorsqu’il la déplia, un paquet tomba à ses pieds ainsi qu’un petit mot : « En remerciement de cette nuit où le premier pas a été fait.» Le paquet contenait un pendentif relié à une fine chaîne d’argent. Le pendentif était une pierre ronde d’un blanc immaculé comme Draco n’en avait jamais vu. Un second mot expliquait de quoi il s’agissait. « C’est une pierre de lune. Expose ce pendentif à la lueur de la Lune une nuit où elle sera pleine. Sa lumière sera captée par la pierre et elle brillera pendant tout un mois jusqu’à ce qu’il faille la recharger. Joyeux Noël ! »
Draco était émerveillé et abasourdi. Emerveillé parce qu’il ne s’attendait pas à ce qu’Harry lui offre un tel cadeau et abasourdi parce que, de son côté, il lui avait offert un cadeau du même genre. A l’heure qu’il était, Harry devait avoir découvert sa pierre de soleil suspendue à une chaîne d’or. Il ria mentalement devant cette incroyable coïncidence.
Trois coups retentirent à sa porte :
- Entrez.
La porte s’ouvrit et Harry entra avec son pendentif autour du cou. Draco fit de son mieux pour cacher le trouble que sa vue provoqua en lui. Harry était habillé d’un chandail rouge à col roulé qui moulait agréablement son corps svelte. Il arborait un sourire timide absolument irrésistible et le mieux de tout : il n’avait plus ses lunettes, autrement plus rien ne protégeait Draco du charme prenant de son regard émeraude. Sa pierre de soleil étincelait sur sa poitrine comme une petite flamme. Un seul mot tournait dans son esprit : Magnifique.
- Harry…Tu n’as plus tes lunettes ?
- Je me suis décidé à me débarrasser d’elles et de mettre des lentilles de contact à la place.
- Ah c’est cool. T’es encore mieux comme ça.
Draco réalisa tout de suite ce qu’il venait de dire et faillit se gifler. Le sourire d’Harry s’élargit et il se rapprocha du blond.
Merlin, ce sourire…
- Je voulais te remercier pour ton cadeau, dit Harry. On dirait que nous avons eu la même idée.
- Oui…merci à toi aussi.
Harry tendit le bras et prit la pierre de Draco entre ses doigts.
- J’ai hâte de la voir briller. La pleine lune est dans une semaine.
Il y avait quelque chose d’étrange dans la voix de Harry. Une note grave et sensuelle que Draco n’avait jamais remarquée avant. Il était si près de lui qu’il aurait pu compter les mèches noires qui lui tombait sur le front. Pourquoi Harry restait-il si près ? La tension montait peu à peu dans le corps de Draco. Comme si ça ne suffisait pas, un parfum délicieux émanait de Harry. Draco ne put s’empêcher de se pencher légèrement sur son cou :
- Tu sens bon…
- Un cadeau d’Hermione.
Ils étaient si près l’un de l’autre qu’il s’en fallait de peu pour que leurs joues se frôlent. La voix de Harry s’éleva à nouveau.
- Draco il y a une question que je voudrais te poser et j’aimerais que tu me répondes franchement.
- Laquelle ?
- Lors de notre dernier match de Quidditch, j’ai senti tes bras autour de moi lorsque nous sommes tombés.
Le rythme cardiaque du blond s’accéléra :
Pas cette question…
- Je voudrais savoir si tu l’as fait exprès. Si tu as voulu encaisser le choc à ma place.
Draco s’arrêta de respirer pendant quelques secondes. Devait-il dire la vérité ? Il imaginait déjà la réaction de dégoût de Harry et ç’en serait finit de leur amitié toute neuve. Lui, d’habitude si doué pour les mensonges, perdait tout ses moyens à cause de la panique et de la proximité de Harry. Son parfum sucré lui emplissait la tête…
- Dis-moi Draco…
- Je…Je l’ai fait exprès.
- Pourquoi ?
- Je ne voulais pas que tu te fasses mal.
Draco restait délibérément penché sur la nuque d’Harry pour éviter son regard. Les mots sortaient de sa bouche alors qu’il n’était pas même certain de vouloir les dire. Mais Harry impitoyable, posa ses deux mains sur ses bras, se recula et le soumit à l’ensorcellement de ses yeux verts.
- Tu voulais me protéger ?
- Oui.
- Tu savais que cette chute aurait pu te tuer ?
- Je ne pensais pas à ça sur le moment. J’ai surtout pensé que toi, tu risquais de mourir.
- Qu’est-ce qui t’as poussé à faire ça alors qu’on était encore ennemis ?
- Je ne te détestais plus Harry, depuis longtemps. J’avais fini par admettre que…que je…
Draco mourait d’envie de le dire mais ses paroles étaient bloquées à la barrière de ses lèvres. En face de lui, les yeux de Harry brillaient d’une émotion contenue. Il posa un doigt sur sa bouche :
- Non, ne dis pas ça maintenant.
Comme dans un rêve, Draco vit son visage se rapprocher lentement du sien. Le souffle du jeune brun vint caresser sa peau puis ses deux lèvres douces et chaudes vinrent se poser sur les siennes. Timidement d’abord, car Harry n’avait jamais donné un baiser à qui que ce soit. Mais ce contact, si chaste fût-il provoqua une explosion à l’intérieur de Draco qui entrouvrit la bouche pour sceller leur baiser. Ses mains allèrent se joindre dans le dos de Harry pour le serrer contre lui. La bouche de Harry avait un goût suave et il brûlait d’en avoir plus. Alors qu’il cherchait à approfondir le baiser, Harry se recula. Lorsque ses lèvres quittèrent les siennes, Draco ressentit une intense sensation de manque. Les joues de Harry étaient toutes rouges, le rendant encore plus craquant. Il semblait un peu perdu. Draco sentait son parfum sur lui.
- Harry ?
- Il vaut mieux qu’on arrête là Draco. Pour l’instant en tout cas.
Il fit un petit sourire qui dissimulait mal sa gêne.
- On se retrouve au petit-déjeuner !
Il se détourna et fit deux pas vers la porte. Et soudain, il fit volte-face, revint à Draco, déposa un rapide baiser sur ses lèvres et sortit précipitamment.
Il courut comme un fou, le cœur plein à craquer d’un sentiment intense et démesuré qui lui donnait envie de hurler sa joie dans toute la maison. Il se précipita dans la chambre d’Hermione. Ginny était déjà descendue à la cuisine, leur laissant tout le loisir de discuter.
Pas surprise pour un sou, Hermione observa Harry entrer en trombe dans sa chambre et refermer bruyamment la porte sur laquelle il s’appuya :
- Où je me trompe ou mon parfum désinhibant a fait son effet !
- Hermione…bredouilla Harry. Tu avais raison sur toute la ligne !
- Evidemment ! C’est pour ça que j’ai eu l’idée de ce parfum. Son odeur devait pousser Draco à te dire ce qu’il ressentait vraiment.
- Il a failli me dire qu’il m’aimait…
- Failli ?
- Je l’en ai empêché. J’avais l’impression de le forcer à agir et je voulais qu’il me le dise de son plein gré.
- Ce parfum n’est pas un filtre d’amour Harry ! Tu peux être sûr qu’il est réellement amoureux de toi.
Devant la mine ébouriffée et hébétée de son ami, Hermione eut un sourire légèrement moqueur :
- Tu en fais une tête ! Se serait-il passé autre chose ?
Les yeux dans le vague, Harry passa un doigt sur ses lèvres.
- Je l’ai embrassé. Il a répondu.
Hermione eut l’air ravi :
- Harry mais c’est génial !
Elle se leva et prit son ami par les épaules :
- Tu n’es pas heureux ? Même le baiser de Cho Chang ne t’avait pas rendu comme ça !
Harry soupira et sourit :
- Si je suis heureux. C’est…je ne sais pas comment te décrire. Quand je l’ai embrassé, c’était plus fort que tout ce que j’ai jamais ressenti. Et depuis, j’ai l’impression d’avoir du feu dans la poitrine !
Hermione, attendrie, passa sa main dans les cheveux en bataille de Harry dans un geste presque maternel :
- Je sais ce que tu ressens. Tu l’aimes n’est-ce pas ?
Harry plongea ses yeux dans les siens. Il était sûr à présent.
- Oui…je l’aime.
Ouaiiiiiissss!!! J'y suis enfin arrivée à la scène du baiser! Pas trop tôt! Enfin, ils vont se macquer Harry et Draco! J'ai donné un petit coup de pouce magique parce que sinon, cette fic aurait été vraiment interminable!