Pour la baguette et toutes les autres questions que vous vous posez, ce sera comme dans les bouquins: faudra attendre la fin!
Dès que je peux, je me met à mon bureau plusieurs heures s'il le faut et je finis cette fic! Ca fait quand même un moment que je la traîne!
Le lendemain, Harry se rendit au match avec du feu dans les yeux. Jamais depuis qu’il avait commencé le Quidditch, il n’avait eu une telle rage de vaincre. Il ignora royalement les quolibets sur son passage, savourant d’avance la victoire de Gryffindor. Draco avait laissé tomber toute velléité de discrétion. Une écharpe aux couleurs de Gryffindor autour du cou, il s’installa dans les tribunes en compagnie de Hermione.
Lorsque les deux équipes se firent face, avant le coup d’envoi, Harry manqua de pouffer de rire en découvrant le nouvel Attrapeur. Il s’appelait Edward Parker et présentait pas mal de points communs avec son cousin Dudley depuis les bourrelets jusqu’aux yeux bovins et vides de tout intellect. Pour un peu, Harry aurait pensé que c’était pour humilier Draco que l’on avait mis cette barrique à sa place.
Mme Bibine donna le départ et les quatorze joueurs s’envolèrent sous les acclamations de la foule. Harry se plaça très haut au-dessus des buts pour pouvoir embrasser tout le terrain du regard. Les conditions de jeu étaient idéales : un ciel sans nuages et pas un souffle de vent. Du coin de l’œil, il observa homologue qui se déplaçait mieux qu’il ne l’aurait pensé mais qui manquait sérieusement de réflexes. Il volait au niveau des Poursuiveurs et ne les évitaient que de justesse. Une erreur tactique qui ne fit que conforter Harry de sa détermination. Il se mit à voler en cercle, scrutant le terrain de tous ses yeux.
Un peu plus bas, l’équipe des Gryffindor était animée de la même volonté farouche. L’entraînement intensif d’Angelina se révéla payant. Les Poursuiveurs jouaient avec plus de vélocité. Le Souafle passait de mains en mains, si rapidement que leurs adversaires ne parvenaient que très rarement à l’intercepter. Ron avait le truc toujours le trac mais l’optimisme de son équipe était contagieux. Harry savait que ce jour-là, il était prêt à risquer une chute de 15 mètres plutôt que d’encaisser le moindre but.
Après un quart d’heure de match, le score était 50 à 10 pour les Gryffindors qui submergeaient la défense adverse avec l’attaque éclair mise au point à l’entraînement. D’autres buts furent encore marqués rapidement.
Ravi du tour que prenait le match, Harry jeta un œil aux spectateurs. Devant choisir entre les deux équipes, les Ravenclaws et les Hufflepuffs soutenaient les Gryffindors en dépit de leur problème avec Harry : le Quidditch était le Quidditch ! Harry rencontra au milieu d’une marée rouge et or, la tête étincelante de Draco qui ne le perdait pas de vue. Un contact bref mais intense les relia soudain, les coupant le temps d’un regard du reste du monde. Depuis qu’ils s’étaient réveillés dans le même lit, pas un mot n’avait été prononcé sur ce qui s’était passé. Chacun avait l’impression que c’était une chose trop merveilleuse, trop sacrée pour être évoquée verbalement. Tout passait dans les gestes qui souvent, en veulent dire plus long que les mots. Là encore, ce que Harry reçut de Draco par ce contact visuel le galvanisa.
Juste à ce moment-là, un furtif éclair se fit voir un peu plus bas. Harry ne fit ni une ni deux et plongea, déclenchant une vague de murmures dans tout le stade. Son action n’avait pas échappée à Goyle qui pensa que, maintenant, il pouvait retenter le mauvais coup de la dernière fois. Profitant d’un Cognard qui passait à proximité, il frappa de toutes ses forces en direction de Harry. Ce qui suivit, Harry ne put se l’expliquer. Le fait est qu’il sut que le Cognard arrivait. Il jura, plus tard, de l’avoir entendu siffler en s’approchant et trouva immédiatement la parade. Agrippé à son manche, il roula sur lui-même et se retrouva dos au vide. Le Cognard passa à 10 centimètres de son manche et un énorme « Oooooooh ! » retentit dans le public. Sans perdre de temps, Harry se remit en position normale et repartit à la poursuite du Vif. Les Slytherins cherchèrent à freiner sa progression en surgissant devant lui au moment où il s’y attendait le moins. Voyant cela, les batteurs de Gryffindor entreprirent de lui dégager le chemin en attaquant les gêneurs. Cela entraîna une mini-guerre entre Batteurs au point que Beekles (Slytherin) finit sur une civière, assommé et le nez en sang.
Harry réaperçut enfin le Vif, filant très loin de lui, au fond du terrain. Son équipe menait par 110 à 40, il était temps de porter l’estocade. Il serra le manche de son balai de toutes ses forces et fila comme une fusée, droit sur la petite étincelle dorée. Les spectateurs, qui s’étaient levés avec admiration en le voyant voler si vite, poussèrent bientôt des cris d’effroi : Harry fonçait droit sur les gradins des Slytherins.
- Harry ! cria Draco.
- Il ne pourra jamais s’arrêter à temps ! glapit Hermione en se mordant les doigts.
Harry n’entendait plus rien, tant il était concentré sur son objectif. Alors qu’il frôlait les 80 km/heure, son esprit restait calme et froid. Il savait parfaitement ce qu’il faisait. Il s’était entraîné dur pour être capable de faire ça. Le Vif d’Or voletait à quelques mètres des spectateurs qui se ruaient hors des gradins comme un troupeau paniqué.
Harry se coucha de tout son long sur son balai et tendit le bras. Il allait si vite que l’air lui fouettait le visage. Ses doigts emprisonnèrent sans difficulté la petite balle. Immédiatement, il tira violemment sur le manche et remonta en chandelle. Il s’éleva très haut, très vite le temps de parvenir à ralentir mais il n’était plus un danger pour personne. Les yeux perdus dans une immensité d’un bleu éblouissant, il revint peu à peu dans une position horizontale et s’offrit un moment de pure jouissance seul, à 200 mètres d’altitude, sa victoire au creux de la main.
C’était fait, Gryffindor gagnait par 250 à 40 et il avait réalisé la meilleure performance de sa vie. En plus, et c’était encore plus satisfaisant, il avait filé une peur bleue au public de Slytherin.
Il prit son temps pour redescendre, sous les vivats de la foule. Les deux équipes étaient déjà au sol ce qui faisait de lui, le centre de l’attention. Harry ne se rappelait pas avoir été acclamé ainsi. Bien entendu, les Slytherins étaient verts de rage mais Harry prit un plaisir presque sadique à leur adresser un énorme sourire. Ses coéquipiers bondirent sur lui en hurlant de joie :
- Ca a été le meilleur match de ma vie ! s’écria Angelina. On n’a jamais aussi bien joué !
- T’as été formidable Harry ! s’écria Ron qui emprisonna son ami dans une chaleureuse étreinte. J’ai jamais vu personne voler comme ça !
- Merci Ron. On a tous été géniaux ! La coupe sera à nous cette année !
C’est là qu’arrivèrent Hermione et Draco. La jeune fille se pendit au cou de Harry avec des larmes dans la voix :
- Oh mon Dieu Harry ! J’ai cru que tu allais te tuer ! Ne me refais jamais peur comme ça !
- Hé ! protesta Ron. Tu pourrais quand même le féliciter ! C’était un coup de maître !
- Sûrement…j’y connais rien en Quidditch.
Ron roula des yeux. Hermione lâcha Harry et s’avança vers lui en souriant :
- Tu as fait d’énormes progrès Ron. Tu es devenu un excellent gardien.
Ron rougit brusquement et se mit à bafouiller. La suite de la scène échappa à Harry qui avait plongé dans les yeux gris perle de son amour. Draco lui prit la main :
- Je n’aurais jamais réussi à te battre. Tu es le meilleur Harry.
Ces quelques mots touchèrent plus le jeune homme que toutes les félicitations qu’il avait reçues. Il enlaça Draco de la manière la plus amoureuse qui soit et l’embrassa devant toute l’école réunie. Il le sentit sourire avant de répondre passionnément en plongeant ses doigts dans sa chevelure noire. A quelques mètres de là, un rouquin et une brune suivaient leur exemple sous les yeux ronds et gênés de leurs voisins. Mme Bibine croisa les bras en grommelant :
- Ah ces jeunes et leurs hormones !
Mais aucun des deux couples n’y fit attention. L’amour les avait transporté dans leur monde de rêves et d’espérances.
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On survivra au grand naufrage
On s'abîmera malgré notre âge
Sans regretter les grandes marées
On fera tout ce que l'on voudra
On ira là où l'on pourra.
Pas de conscience ou presque !