Un couple qui n'est pas mon couple habituel, j'espere m'en être pas trop mal sorti c'est un POV de Legolas!
Je me suis enfui de chez moi, comme un voleur, quittant mon trône à l’aube, abandonnant ceux qui avaient placé leur confiance en moi.
Mais comment gouverner un peuple lorsqu’on est même pas maître de son propre cœur ? Ce traître bat si vite, se rebelle contre ma raison et m’oblige à faire des choses insensées comme celle-ci.
La déchirure, qui s’est installée dans ma poitrine, est si douloureuse. Je n’en peux plus de vivre loin de lui, de sa chaleur, de sa douceur, de ses mots, de son allure, de son charisme, de son âme.
Il a bien fallu que je me rende à l’évidence, il a emporté dans sa contrée lointaine ; trop lointaine, un morceau de moi.
J’envie tous les jours ceux qui ont la chance de le côtoyer, cette armure qui l’enserre et le protége, la soleil qui caresse sa peau burinée, les draps frais qui frôlent sa peau dénuée, j’aimerai tellement pouvoir faire tout ça.
Je cours le retrouver, priant sans cesse pour qu’il ne m’ait pas oublié.
Je chéris les souvenirs de nos rares tête-à-tête, ces discussions passionnantes qui nous ont menées jusqu’à tard dans la nuit, ces petits gestes équivoques dont nous avons voulu faire abstraction.
Pourquoi se voiler la face ? C’est tellement plus simple, rien à perdre, mais rien non plus à y gagner. La peur, je ne devrais pas connaître ce sentiment, je suis un guerrier endurci et sanguinaire, mais pourtant je deviens aussi faible qu’un enfant lorsqu’il s’agit de lui. Moi qui croyais en avoir terminé avec les tourments de l’adolescence, voilà que je retombe en plein dedans, l’incertitude et la maladresse sont de retours.
Je cours le rejoindre, je cours retrouver une partie de moi, car comment vivre avec cette sensation de manque incessante ? Cette impression de vertige qui me tenaille à chaque seconde, loin des amours sages, prudents, raisonnables, purs de ceux de ma race, il me fait revivre et non parcourir une éternité sans but.
Comme une âme damnée je parcours ces terres que je connais mieux que personne, je pourrai chevaucher les yeux fermés, mais cela me ralentirait, je ne m’arrête même pas pour me restaurer, ni même pour me rafraîchir, chaque seconde loin de lui est une petite mort même pour un immortel comme moi.
Plus rien ne m’arrêtera, je me jetterai à ses pieds, me prosternerai devant lui et l’adorerai tel le Dieu qu’il est.
Eomer attend moi.
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