merci cyb ! je continue donc :
(le don d'éternité - la suite)
Toute la matinée, Légolas va se convaincre d’assister au couronnement d’Elessar.
L’événement de la nuit passée la complètement déboussolé mais il ne veux pas déroger aux convenances.
Jusqu’à ce qu’il rencontre Eowyn au détour d’un couloir du palais. Celle-ci est en quête d’un confident, l’elfe lui semble parfaitement prêt à remplir ce rôle, lui en est bien moins sûr ! Elle lui apprend qu’elle compte annoncer au roi quelque chose qui lui tient vraiment à cœur, et selon sa réponse elle le proclamera ensuite à tout son royaume ainsi qu’au Gondor.
- Une union entre le Rohan et le Gondor ne peut que satisfaire au bien du royaume ?
Dit-elle, rayonnante, à Légolas, convaincue qu’il a bien deviné sous ces termes voilés son désir d’épouser le jeune intendant Faramir, mais ce n’est pas le cas.
Il lui répond avec douceur, dissimulant sa peine.
- On ne pourrait rêver meilleure décision.
Il s’excuse poliment auprès d’elle, met fin à la discussion, et rejoint sa chambre. Après quelques minutes, c’est avec les yeux encore embués de larmes qu’il prend ses quelques effets et quitte Minas Tirith en direction des Havres Gris.
Aragorn ne le trouve nulle part à la cérémonie et durant le grand bal. Rongé par l’inquiétude, il le fait chercher dans tout le palais. C’est finalement vers le sage istari qu’il se tourne en désespoir de cause.
Gandalf l’amène à part, dans un des jardins de la cité blanche, et, décidé à mettre une fois de plus son nez dans les affaires de ce monde, lui expliques tout.
Sur le coup, c’est un Aragorn chancelant qui s’assoit sur un des bancs de pierres du jardin. Il prend sa tête entre ses mains, tout se bouscule dans son esprit.
- Si vous l’aimez, vous devez aller le chercher, allez le retrouver aussi loin que vous le pourrez.
- En ai-je le droit ?
Le regard qu'il lance au sage a tout de celui d'un enfant désespéré.
- Prenez ce droit !
(ici se place LE TEMPS, une fics déjà sur mon site, la voici)
L’aimer c’était accepter de mourir…
L’elfe sentit une larme tracer un chemin froid le long de sa joue.
Mourir.
Un suicide… ?
Par amour…
Pour lui…
Est-ce qu’il saura un jour ? un sacrifice si discret.
Soudain, un anneau sembla lui enserrer le cœur. Il porta la main à sa poitrine. Son souffle s’était accéléré, chaotique. Pendant un instant des ombres avaient masqué sa vue.
C’était donc ça… la souffrance la plus intolérable pour un elfe : mourir d’un amour déchu.
Son coeur venait de résonner violemment dans sa poitrine, l’obligeant à s’appuyer contre le mur recouvert de mousse. La douleur lui parcourait tout le corps.
Il tourna les yeux vers le ciel, vers cette nuit étoilée, magnifique. Au loin, le bruit des vagues se brisant sur les récifs.
White shores are calling…
Il n’aurait jamais sa place sur un des bateaux blancs. Des larmes emplirent ses yeux.
Il tomba à genoux, secoué d’un sanglot.
Aragorn…
Il avait murmuré son nom, comme une prière, comme s'il avait pu apparaître devant lui, pour le sauver de ce froid qui l’envahissait… insidieux… gris.
Il avait cet espoir… la pire des tortures.
Un voile noir glissa devant ses yeux. Le vide… il se sentit tomber dans ce gouffre sombre.
L’immortel gisait sur la pierre froide.
(…)
Aragorn courut dans la ville morte. Les pierres grises étaient teintées du rouge de l’aurore.
Il courut plus vite, jusqu’à ce que ses poumons brûlent.
Le silence assourdissant emplissait les rues figées dans leur beauté éternelle.
Le silence… il l’agrippa, s’insinua en lui… main froide parcourant sa peau.
Il courait.
Ses pas le mèneraient à lui.
Il le trouverait.
Il ne pouvait être parti.
Pas maintenant…
Pas maintenant qu’il avait compris.
Sa course le porta jusqu’en haut de la citadelle. Il avait gravi les escaliers, les marches usées par le temps n’avaient plus connu de bruit depuis les siècles passés.
Ses pas résonnèrent.
En haut, une place ronde pavée.
Les arbres d’automne avait déposé là un tapis de feuilles rouges et or.
Il arrêta sa course.
L’écho de ses pas s’évanouit vers le large, guidé par un souffle.
Il ne bougeait plus.
Figé… comme son coeur en cet instant.
Là, à quelques pas de lui, était allongé celui qu’il était venu chercher, celui pour qui il avait tout abandonné.
Là, sur ce lit de feuilles, ses cheveux blonds mêlés au gris des pierres.
Les yeux clos.
Aragorn sentit la brise passer, éveillant les arbres, soulevant les feuilles.
Des larmes ?
Il ne les sentit pas.
Il ne les retint pas.
Elles coulèrent librement.
Le temps venait de se figer ?
Non.
C’était lui qui venait de glacer son âme.
Le temps, lui, continuant sa course, l’avait trahi.
(alors oui il y a une suite, mais non ce n'est pas plus joyeux! )
_________________ castor
"L’amour... il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui le font. À partir de quoi il m’apparaît urgent de me taire."
P. Desproges (loué soit son nom ! )
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