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 Sujet du message: Shadow Run
MessagePosté: 15 Fév 2006 22:23 
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Slash ou non, telle est la question...
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Inscription: 21 Juin 2005 01:23
Messages: 589
Donc, suite au bons conseils de notre chère Halfeline, je vous poste le tout premier chapitre de cette fic, corrigée par ses soins :^^:
Cependant, je préviens tout de même, les updates ne seront pas fréquentes. En dehors du manque de temps, je doute de mon inspiration à venir...

Encore un roos roooos merci à Half pour sa correction, ses conseils et ses encouragements ô combien précieux :D *trottine jusqu'à la demoiselle et lui tend timidement un joli bouquet de paquerettes au milieu duquel trône un petit Pippin, fièrement assis sur le coeur d'une marguerite*
Mais aussi à Gredoune, dont le rôle a été plus conséquent qu'elle ne le croit :wink:


Enjoy :^^:


---------


Shadow Run


La nuit était tombée, apportant avec elle une pluie froide et battante comme pour décourager les quatre petits voyageurs désireux de rentrer enfin au pays. Ils avaient été longs et éprouvants tous ces mois de cavale à errer sur les terres noires … Si loin de chez eux. Que d’aventures, de peine et de terreur pour des Hobbits de bonne éducation. Si coutume était faite pour les jeunes bambins de se régaler de récits farfelus, jamais le goût du danger ne les étreignait assez pour quitter leurs terres familières dont ils connaissaient tous les recoins.

Ils arrivèrent avec peine, à dos de poney, jusqu’au pont du Brandevin pour découvrir à leur grand désarroi qu’une haute barricade leur barrait le chemin. Sur la porte, s’il convenait de l’appeler ainsi, se dressaient des pointes taillées de bois et de fer rouillé, renforçant son austère apparence. Elle semblait levée là depuis des années. Les quatre Hobbits furent déboussolés par cette découverte. Qu’avait-il bien pu se passer pendant leur longue absence ?
- Et bien ! En voilà un accueil chaleureux pour traiter les honnêtes gens ! Peut être auraient-ils dû y pendre le chat de sorcière, l’effet aurait été garanti ! grogna Sam Gamegie, emmitouflé sous son manteau feutré.
- Qui aurait pu s’attendre à rencontrer une barrière aussi hostile ! s’indigna Meriadoc Brandebouc, s’approchant de la porte. Les choses ont bougé par ici ! Et il est temps qu’elles bougent de nouveau, à commencer par ce semblant de fortification !
Il empoigna un échalas incliné dans la clôture qu’il tira fermement vers lui, ce qui ébranla toute la construction.
- Très artisanal ! Méfie-toi de ne pas prendre un palot sur la tête ! ironisa Peregrin Touque d’un air désabusé. De toute évidence, l’esprit est digne de la plus grande finesse gobeline !
- Je crains que nous n’ayons pas seulement affaire à des gobelins ou des Hobbits contrariés, affirma Frodon, inquiet. Le style est mauvais, et puis je ne vois pas de Hobbits capables d’ériger de constructions si hautes.
- Et de si mauvais goût ! râla Sam, le nez enfouit dans son écharpe.
- En revanche, cela conviendrait bien à des gobelins ! trancha Merry, le regard noir. Il ne doit pas être si difficile d’y entrer.
- Méfie-toi bien, nous pourrions rencontrer des problèmes que Gandalf n’a pas prévu ! fit Frodon.

Le jeune Merry s’approcha toujours plus de la haute porte et lança son premier appel :
- Holà ! Nous sommes des Hobbits de la Comté ! N’y a t-il personne pour nous ouvrir ?
Un silence pesant suivit le cri de Merry. Bientôt, une faible lumière filtra entre les pilots et des bruits d’agitation se firent entendre, mais nulle réponse. Le Hobbit réitéra sa requête plus que pressante. Une voix hésitante s’éleva :
- Qui va là ? …L’accès par le Brandevin est interdit ! Déguerpissez si vous ne voulez pas d’ennuis !
- Et depuis quand des Hobbits se voient-ils refuser l’hospitalité en leur propre pays ? cria Frodon à son tour en rejoignant Merry. Comptez-vous nous faire coucher dehors sous la pluie ? Je suis Frodon Sacquet et mes compagnons Meriadoc Bandebouc, Peregrin Touque et Sam Gamegie ! S’il vous reste quelque souvenir des bonnes manières je vous somme de nous ouvrir le passage, ou c’est vous qui trouverez les ennuis !
- Voilà qui est dit cher cousin, fit Pippin qui arrivait à leur hauteur.
- Je … Je n’ai pas le droit de faire entrer ou sortir qui que se soit à cette heure, répondit la voix effrayée de l’autre côté.
- Pas le droit ! Pas le droit ! Vous allez vous activer dés à présent, ou je vous garantis que je prendrai personnellement le droit de vous botter les fesses ! hurla Merry, énervé.
- Ajoutez trois pieds de plus si l’accueil et le vin chaud ne sont pas offert ! renchérit Pippin que la pluie et le froid impatientait.

Finalement un grincement sinistre retentit et la porte branlante finit par s’ouvrir, tirée par trois Hobbits crasseux. Leur interlocuteur, un semi-homme ventripotent aux traits tirés, se présenta sur le seuil et leur fit signe d’avancer avec un empressement fébrile :
- Hâtez-vous ! Que la milice ne trouve pas la porte ouverte !
Les quatre voyageurs entrèrent sans plus poser de questions, préférant attendre d’être enfin de l’autre côté de la palissade pour être éclairés de tout ce remue-ménage. Quand la porte fut enfin refermée, Meriadoc descendit de sa monture et se campa devant l’autre Hobbit qui leur avait ouvert :
- Et bien, mon brave Hob Gardeclôture ! En voilà des manières pour accueillir les vôtres ! Ne me reconnaissez-vous pas ?
Le vieux Hobbit écarquilla des yeux effarés :
- Ah ça ! Monsieur Meriadoc ! Vous ici ! Et vous monsieur Sacquet ! Et le fils Touque ! Nous n’espérions plus avoir de vos nouvelles un jour ! Et ce brave Sam ! C’est le vieux Gamegie qui sera content !
- Et moi donc ! répondit Sam. Comment va-t-il ? Il y a longtemps que je me soucies de lui.
- Autant que ces mauvais temps lui permettent de se porter bien, dit Hob, la mine grise. C’est une bien mauvaise époque pour nous vous savez ! Les choses ont beaucoup changé depuis votre départ.
- Et bien justement ! fit Peregrin en descendant à terre. Nous aimerions bien savoir ce qui a pu se passer par ici ! Peut être pourrions-nous entrer pour en parler devant un feu et un bon vin…
- Croyez bien que je suis navré, mais je ne puis vous laisser entrer chez moi, répondit le vieux Hob. Il est interdit d’héberger des étrangers, et si je me fais prendre, je suis bon pour les trous-prisons… ou peut être pire…
- Des étrangers ! Souvenez-vous qu’il y a deux minutes à peine j’étais le fils d’un de vos bons amis !
- Bien sûr monsieur Merry, et vous le serez toujours, mais comprenez ! Je ne peux prendre trop de risques en tant que gardien ! Je pense à ma famille…
- Bon, bon ! Cela ne vous dispense pas de nous éclairer davantage.
- Oh ! Si vous saviez ! C’est un temps de guerre qui gronde ! La Comté est envahie de créatures sordides ! Au départ, nous ne déplorions que l’arrivée de misérables gobelins venus par l’Est du pays. Ils étaient nombreux, mais ne pouvaient asservir les Hobbits, désireux de défendre leurs biens. Puis leur sensibilité face au jour les refrénaient sérieusement. Alors ils ont commencé à piller, saccager, chambarder autant qu’ils le pouvaient ! Les plus hardis d’entre nous en abattaient toujours, mais la ruine demeurait. C’est à partir de ce moment que la Comté a commencé à faire grise mine. Et très vite sont arrivées des armées d’orcs ! Certes moins nombreuses que dans les livres d’Histoire, mais suffisamment pour tenir toute résistance hobbite en échec. Et là, tout est allé très vite …

En même temps que le brave Hob racontait, rejoint progressivement par une bonne dizaine de ses congénères, Sam remarqua Frodon, qui avait avancé un peu pour s’écarter du bosquet d’arbustes qui encombrait la vue sur les prairies fleuries du Pays de Bouc. Les yeux du porteur de l’anneau semblaient s’égarer dans le paysage, son visage blanc s’était figé dans un masque glacé d’effroi et ses lèvres entrouvertes laissaient échapper de petits nuages de chaleur qui trahissaient son souffle court. Soucieux du trouble qu’il percevait chez son maître, l’ancien jardinier dirigea son poney à hauteur de celui de Frodon. Il n’eut guère le temps de demander ce qui n’allait pas, quand il fut frappé de la même torpeur. Malgré la nuit et le mauvais temps, il vit lui aussi. Au devant d’eux s’étendaient les vastes Champs du Pont et, par ce fait, l’aperçu le plus effroyable de la ruine de leur beau pays. Les étendues d’ordinaire si fertiles n’étaient plus que des champs de boue ravagés et sans vie. Les arbres robustes qui longeaient les anciennes prairies avaient été arrachés ou parfois brûlés. Il ne semblait plus rester la moindre parcelle d’herbe tendre ou de fleurs printanières. Ils remarquèrent avec effroi que le petit bourg autrefois dressé à la lisière du champs du père Magotte avait complètement disparu. A sa place s’élevaient des bâtisses sombres et tordues qui ne répondaient guère au charme bocager de la Comté. Le paysage qui s’offrait à eux avait tout d’un tableau de Mort.

Pippin, qui avait détourné le visage du vieux Hobbit, aperçut à son tour Frodon et Sam, tous deux figés dans une expression interdite. Il comprit tout de suite que quelque chose n’allait pas. Il tapota dans le bras de Merry, planté à ses côtés, avant de rejoindre à pied ses deux compagnons. Merry courut le rejoindre quand il vit son petit cousin étouffer un cri de frayeur. Ce qu’il vit à son tour le paralysa. Ses yeux fixèrent le triste décor sans plus pouvoir s’en détourner. Il sentit la menotte fébrile de Pippin se réfugier dans la sienne, recherchant le réconfort. Il la resserra fiévreusement pour trouver lui même un peu de courage. Le vieux Hob s’était avancé jusqu’à eux et poursuivit son récit sinistre. Sa voix devenue rauque semblait résonner comme une lourde fatalité qui pesait dans le cœur des jeunes voyageurs, maintenant complètement immergés dans l’horreur : « Les orcs prirent très vite possession des principaux villages de l’Est, tuant tous ceux qui se dressaient sur leur chemin, saccageant tout ce qu’il pouvaient trouver de beau, plongeant la Comté dans la terreur. La vie sous sa plus belle forme fut très vite anéantie. Toute l’organisation du pays fut bouleversée. Dorénavant, le Grand Chef se nomme Charcoux, un vrai teigneux à ce qui se dit ! Nous autres braves gars tentâmes de résister mais chacun des regroupements clandestins se faisaient décimer. J’ai d’abord pensé à protéger ma famille, j’ai abandonné la résistance. Aujourd’hui c’est la Comté entière qui s’écroule devant eux. La plupart des Hobbits sont impressionnés par leur apparence et leur violence. Le plus souvent, un seul grognement de leur part suffit à calmer les ardeurs des plus entêtés. Si un Hobbit se fait trop hargneux, il est envoyé directement dans un trou prison. Et si le soulèvement ne cesse pas, ils résolvent le tout par des exécutions publiques. »
- Des exécutions publiques ? s’exclama Frodon effaré. Mais c’est affreux ! Jamais le sang n’a été versé en Comté ! Les choses ne peuvent continuer ainsi !

A peine eût-il achevé sa phrase, qu’un jeune Hobbit tout bouclé d’or accoura vers eux. Il s’arrêta à hauteur de Hob, tout essoufflé et visiblement effrayé :
- Vite ! Une patrouille arrive ! Vous ne pouvez pas rester là ! S’ils vous trouvent, ils vous arrêteront !
- Je voudrais bien voir ça ! gronda Merry, envahi par la fureur.
- Combien sont-ils ? demanda Frodon.
- Ils tournent rarement à moins de six ou sept, et ils sont armés, croyez-moi ! Le p’tit a raison ! Mieux vaut vous cacher en attendant qu’ils passent.
- Eh bien nous aussi nous sommes armés ! Et prêts à les recevoir ! fit Merry en dégainant son épée.
Pippin arrêta son bras, le forçant à redescendre la lame :
- Attends ! Je te suis dans ton élan, mais pour le coup, ça me paraît trop risqué ! On ne sait pas ce qui nous attend !
- Il a raison Merry, renchérit Frodon. Pour sauver la Comté il faut déjà songer à rester en vie !
Sans attendre la réponse de Meriadoc, Hob fit signe à plusieurs de ses camarades de cacher les poneys. Sam et Frodon se retrouvèrent également à terre.
La maison de Hob était l’une des rares du quartier à avoir été bâtie en surface, contrairement à la tradition locale. Le vieux Hobbit possédait quelques abris pour ses bêtes et une grange derrière laquelle les quatre voyageurs trouvèrent refuge, prêts à déguerpir si le besoin s’en faisait sentir.


Ce petit abri tapissé de paille offrait un excellent point de vue de la situation, d’où les quatre petites têtes bouclées espionnaient silencieusement. La patrouille d’orcs fut très vite sur place. Hob avait raison : ils étaient sept. Sept orcs crasseux et puants, dont l’attitude n’avait rien de rassurant. Une épaisse cuirasse les recouvrait et de lourdes épées pendaient à leur ceinture. Le plus imposant, qui semblait être le meneur de cette brave escadrille, s’approcha brutalement du vieux Hob.
- C’est un Huruk-haï ! Chuchota Merry, blotti contre Pippin qui frissonnait.
- Ces affreuses créatures ! Moi qui avait tant espéré ne plus en entendre parler…

- Des étrangers sont venus là ! grogna l’Huruk-haï d’une voix rocailleuse.
- Non maître, pas d’étrangers à cette heure. C’est le règlement. Personne ne doit entrer ou sortir à partir de 18h, et je surveille, soyez-en sûr.
La créature empoigna violemment le Hobbit par le col et le souleva à hauteur de sa figure répugnante :
- La grande porte s’est ouverte ! Un informateur l’a vu ! Ne me racontez pas d’histoire !
Sur ces paroles, il jeta le pauvre Hobbit au sol. Hob échappa un cri de douleur, tandis que deux de ses compagnons se précipitèrent pour le relever.
- Embarquez-moi ce bon à rien ! Et fouillez les maisons alentour ! gronda le chef.
- Vous n’irez nulle part avec lui ! hurla un robuste Hobbit brun, qui éleva une fourche en direction du peloton indésirable. Sans l’ombre d’une hésitation, il chargea le chef de son arme, la fureur brûlant son regard. Tout se passa si vite que personne ne put réagir. Avant d’avoir pu atteindre l’Huruk-haï, le Hobbit audacieux fut stoppé d’un coup d’épée maîtrisé qui lui traversa le corps. Un autre Orc embusqué sur le côté avait porté le coup alors que le chef n’avait pas cillé. Le Hobbit tituba un instant, recouvrant la blessure fatale de ses mains empourprées, et s’écroula aux pieds de Hob, sans vie.

Les quatre voyageurs qui assistaient à la scène impuissants étouffèrent un cri de frayeur. Frodon, qui avait recouvert sa bouche de ses mains, semblait tétanisé. Au cours de ces derniers mois, des choses atroces avaient défilé sous ses yeux encore innocents, mais rien de semblable au choc de l’exécution d’un des siens. Sam étreignait son jeune ami, luttant contre la rage pressante qui se mêlait à la peur, partagé entre l’envie de fuir et la pulsion meurtrière. Pippin quant à lui, se resserrait convulsivement contre Merry qu’il sentait bouillir d’une fureur sans pareil. La scène à laquelle il venait d’assister l’épouvantait, mais la fébrilité de son cousin le terrorisait davantage. Qu’allait-il se passer si Merry ne se calmait pas ? Ce dernier finit par se redresser, le corps tendu, les poings crispés.
- Non ! Merry ! Que fais-tu ? Baisse-toi ! murmura nerveusement Pippin en s’agrippant au bras de son cousin. Mais celui-ci semblait ne pas l’entendre. Frodon se joignit à Peregrin en agrippant à son tour le veston de Merry, bientôt épaulé par Sam qui s’était quelque peu ressaisi. Ils ne furent pas trop de trois pour le convaincre enfin de se rebaisser.
- Vous… Vous voulez qu’on laisse faire de telles choses sans réagir ? articula Meriadoc avec peine.
- Non ! Bien sûr que non ! Mais réfléchis ! Comment veux-tu lutter contre sept orcs armés ? En improvisant ? fit Frodon.
- Avec tous les Hobbits présents, nous devrions bien être une douzaine ! C’est bien assez pour les dominer ! répondit Merry.
- Peut-être, et encore faut-il être sûr de se voir soutenu ! répliqua Frodon.
- Mais regarde-les ! Leur rage ne demande qu’à se réveiller !
- Moi je ne vois que des Hobbits apeurés, prêts à fuir à la moindre occasion ! Aucun d’eux n’a bougé !
- Cessez de vous chicaner, ce n’est pas le moment ! trancha Pippin.
- Il a raison ! ajouta Sam. Ça ne fera pas avancer les choses ! Regardez ! Voilà qu’ils embarquent c’pauvre Hob !

Deux Orcs empoignèrent Hob qui s’était écroulé de douleur sur le corps de son ami. Alors qu’ils disparaissaient avec leur otage, une femme bouleversée accourut de la maison du vieux Hobbit :
- Non ! Attendez ! Que faîtes vous ? Pourquoi l’emmenez-vous ? Répondez-moi ! cria t-elle, désespérée.
Mais aucun Orc ne lui répondit. Elle agrippa le bras de l’un d’eux en reposant incessamment sa question, mais n’obtint comme réponse qu’une violente bourrade qui la projeta au sol. Plusieurs semi-hommes se hâtèrent vers la femme en pleurs, la relevèrent et la ramenèrent chez elle, où quatre bambins attendaient sur le seuil, tâchant de la rassurer du mieux qu’ils le pouvaient. D’autres Hobbits emportèrent le corps du malheureux qu’ils avaient enveloppé dans un linge humide, et bientôt, la petite foule se dissipa.

- Et maintenant, que fait-on ? demanda Merry que le désespoir avait finalement gagné.
Aucun de ses compagnons ne put répondre sur l’instant, tous pris d’une torpeur qui gelait leurs pensées.
- Il faudrait peut être trouver où se loger pour commencer, finit par répondre Sam, qui commençait à douter de l’étanchéité des mottes de paille.
Bien que les paroles du jardinier reflétaient là tout son bon sens, aucun des quatre petits exilés n’osait encore bouger. La pluie froide et persévérante battait sur le toit de la grange toute sa rage et sa vigueur à mesure que leur courage faiblissait. Trouver un foyer. Cela revenait à courir la campagne sans protection alors que la nuit, déjà à la moitié de sa course, dissimulait sous son épais manteau de cendres ces hordes de prédateurs nocturnes lancés à leurs trousses. A la vérité, cela tenait plus de la folie que de la raison.
Gelés jusqu’à la moelle, ils se resserrèrent les uns contre les autres pour retrouver, en plus de la chaleur mutuelle, le réconfort d’une étreinte fraternelle. La joie ravigotante ô combien désirée du souvenir de leur pays fruité, pour lequel les vertus de la terre chaude allouaient cette éternelle saveur de petit printemps, se trouvait froidement balayée par le désert glacé de la désolation, cette impression abjecte de sentir s’égrainer comme du sable entre les doigts tous les espoirs de revenir à leur vie paisible. Sentiment que Sam et Frodon n’avaient que trop connu pour en supporter une deuxième fois le poids sur leurs épaules trop fragiles. Sam sentit le corps accablé de Frodon couler doucement contre sa poitrine et l’accueillit entre ses bras avec déférence. Il caressa délicatement la chevelure de jais, se saisissant de la consolation qu’il se voyait offrir lui aussi par la chaleur de l’instant, pendant que les prunelles opalines du jeune maître scrutaient vivement l’obscurité, tout à la prudence.
Merry et Pippin s’étaient déjà vivement rapprochés, s’entortillant l’un contre l’autre dans la maigre protection de leurs capes de voyage qui gardaient encore l’odeur des terres elfiques. Appuyé contre la gorge chaude de Merry, le cadet se prenait à rêver des nombreuses occasions où ils s’étaient tous deux abandonné dans la paille douillette de la ferme des Grangebois . Leur affection partagée avait cela d’ineffable qu’elle avait toujours fait partie de leur existence. De toute vérité, elle était l’évidence même. Ce fut sans doute pour cette raison qu’ils mirent tant de temps à s’en apercevoir. Il fallut attendre l’explosion colérique de Lili Bonpoil, amie intime de la mâtine Pervinca qui l’avait finement convaincue de convier pour ses 23 ans ce fripon de Meriadoc. Cette bamboche canulante aux intérêts légers avait tourné court grâce franc-parler de Merry, qui avait tout naturellement remarqué l’assortiment de la robe églantine de son hôtesse aux rideaux diaprés du salon, chose qui n’avait pas pour avantage de mettre en valeur son minois de grisette. Il avait profité des aboiements excédés de la demoiselle pour se dérober dans un éclat de rire, agrippant le jeune Pippin au passage. Ils avaient couru tout les deux jusqu’à atteindre la ferme où ils trouvaient si souvent asile de paix. Merry, encore ivre de coquinerie, s’écroula dans la paille, le visage face au ciel. Pippin se laissa alors doucement tomber prés de lui, se blottissant contre son corps fébrile. C’est alors qu’il sentit, dans les gestes de tendresse de l’aîné, une fièvre soudaine, alors que ses mains surprirent une parcelle du ventre chaud de Pippin que la chemise dégrafée avait découvert dans leur fuite. Il comprit, en écoutant les battements du cœur de Merry qui s’affolait, ce lien exclusif qui les réunissait. Pourtant, même conscient de cette grâce, Merry ne l’avait jamais réellement touché, comme s’il craignait de souiller cette candeur encore trop docile pour s’affirmer dans sa volonté. Mais ce regard échangé à ce moment là cristallisa cette réciprocité qui, bleue d’azur ou verte émeraude, ne les a plus quitté.

- Sam, quelqu’un approche ! murmura soudain Frodon, qui venait de se redresser subitement, bousculant les songeries de chacun.
Les quatre Hobbits se raidirent et tendirent prudemment l’oreille. Des bruits de pas légers approchaient bien de leur repli. N’osant bouger, ils restèrent, pendant un instant d’attente fiévreuse, tapis dans leur nid de paille humide, la main crispée sur la poignée de l’épée. Mais la pluie, qui semblait ne jamais vouloir cesser, recouvrait les bruissements alentours, augmentant de jure la peur qui glaçait leurs membres. Soudain, une ombre furtive apparut sur le côté non protégé de Merry. Celui-ci, surpris, échappa un cri de frayeur et dégaina l’épée. Un hurlement lui transperça les oreilles. Celui d’une femme.
- Rosie ! hurla Sam qui l’avait reconnue. Il se précipita vers la jeune Hobbite, aussi surprise que soulagée.
- Rosie ? J’ai bien failli t’éborgner ! râla Merry, finalement rassuré.
- Ou peut être même pire ! Ah ! Enfin je vous trouve, mes amis ! fit-elle, accueillant Sam dans ses bras frêles, un sourire radieux gravé sur son visage fatigué. Voilà deux bonnes heures que je vous cherche ! Je craignais vraiment que quelque chose de malheureux ne vous soit arrivé !
- Rosie ? répéta Frodon, interloqué. Mais… que fais-tu ici ?
- Le petit Robin a couru jusque chez nous pour nous prévenir de votre venue. Il redoutait qu’une patrouille ne vous fasse des histoires. Je suis venue aussi vite que possible…
Les quatre Hobbits se souvinrent du jeune garçon aux cheveux d’or qui les avait avertis que des orcs arrivaient. Il avait disparu comme il était venu. Le « petit Robin », c’était donc lui.
- Je suis si soulagée de vous trouver sains et saufs ! se réjouit la jeune femme en enlaçant vivement Frodon, encore tremblant sous le choc de la frayeur passée. Vous devez être gelés par ce temps détestable. Venez vite ! Le trou familial héberge tous les cœurs recrus ! Vous aurez tout le vin et la nourriture dont vous rêvez !
Rosie agrippa chaudement le bras de Pippin et ouvrit le chemin, avec toute l’allégresse d’une jeune âme préservée.

_________________
My fluffy Hobbits :
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Dernière édition par KatSou le 26 Fév 2006 22:36, édité 2 fois.

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MessagePosté: 16 Fév 2006 17:48 
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Inscription: 17 Jan 2004 13:57
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Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
Roooooooooh... j'aime bien le début de cette fic... on a l'impression d'avoir une scène manquante du film !! :D

:suite:

Cybelia.


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MessagePosté: 16 Fév 2006 18:19 
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Slash ou non, telle est la question...
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Inscription: 09 Fév 2006 15:01
Messages: 687
Localisation: Paris
SUPER!!!

Ce début de fic est vraiment excellent!! :D :D

Dès le début j'avais l'impression de me replonger dans la fin du livre, que je n'ai pourtant pas relu depuis plus d'un an! :bravo: :bravo:

La description de la Comté ravagée par les Gobelins est vraiment très bien écrite, on sent le désarroi des Hobbits face à l'ampleur des dégâts... :bravo: :bravo: :bravo:

Et puis le moment où Pippin et Merry se prennent la main pour se rassurer... raaah!!! :fluffy:
J'ai aussi beaucoup aimé l'évocation de leur passé, et la façon dont leur relation a évolué.
Citation:
C’est alors qu’il sentit, dans les gestes de tendresse de l’aîné, une fièvre soudaine, alors que ses mains surprirent une parcelle du ventre chaud de Pippin que la chemise dégrafée avait découvert dans leur fuite. Il comprit, en écoutant les battements du cœur de Merry qui s’affolait, ce lien exclusif qui les réunissait.

:image: J'ADORE CETTE PHRASE!!! :mrgreen:

Pour conclure, j'ai adoré et je réclame:
:suite: :suite: :suite: :suite: :suite: :suite:

_________________
"Cumberbatch- it sounds like a fart in a bath, doesn't it? What a fluffy old name. I can never say it on a Monday morning. When I became an actor, Mum wasn't keen on me keeping it."
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MessagePosté: 16 Fév 2006 19:09 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Inscription: 10 Nov 2004 00:34
Messages: 2004
Localisation: Sous ma couette
Kat, je te ferai une review un peu plus détaillé plus tard (enfin, j'espère! -_-"). Half m'avait déjà fait lire (elle était si contente de voir une fic LOTR de toi! ^^) et j'ai vraiment adoré et j'ai accroché tout de suite!

:bravo: :bravo: et n'hésite plus à te lancer dans une fic!!!

Citation:
Mais aussi à Gredoune, dont le rôle a été plus conséquent qu'elle ne le croit


:oops: :oops: J'en suis heureuse alors parce que tu as vraiment un très bon niveau que ça aurait été vraiment du gâchis que de passer à côté!

Poutoux.
Gred

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Membre de la Confrérie des Chieuses.


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MessagePosté: 16 Fév 2006 19:29 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 29 Jan 2006 15:28
Messages: 27
Localisation: Dans le slash, jusqu'au cou ... (Belgique)
La suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite !
C'est bien plus que bien! C'est ... C'est génial !!!
Mais :court:
La suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite !

_________________
Ange démoniaque ou démon angélique?
Pour ne pas vivre seul On vit avec un chien On vit avec des roses Ou avec une croix Pour ne pas vivre seul On s'fait du cinéma On aime un souvenir Une ombre n'importe quoi Pour ne pas vivre seul On vit pour le printemps Et quand le printemps meurt Pour le prochain printemps Pour ne pas vivre seul Je t'aime et je t'attends Pour avoir l'illusion De ne pas vivre seul Pour ne pas vivre seul Des filles aiment des filles Et on voit des garçons Épousés des garçons Pour ne pas vivre seul D'autres font des enfants Des enfants qui sont seuls Comme tous les enfants Pour ne pas vivre seul On fait des cathédrales Où tous ceux qui sont seuls S'accrochent à une étoile Pour ne pas vivre seul Je t'aime et je t'attends Pour avoir l'illusion De ne pas vivre seul (8 Femmes)
Ik ben wat ik ben En niets zal me doen veranderen Wat ik ben, ben ik het
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MessagePosté: 16 Fév 2006 20:52 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 15 Mar 2005 20:54
Messages: 267
Localisation: entre proximas du centaure et le reste
T.T

deja la fin du post.

:suite:

vive toi et tes idées !!!!

(tu sais qu'un livre de JDR s'apelle pareil ? c un clin d'oeil ? )

_________________
Ce qui compte, ce n'est pas d'être beau ou pas, c'est juste de l'être… pour quelqu'un.»
membre du club des Chaste, Pur et Innocent (CPI)
membre de la... Team Pissenlit !
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MessagePosté: 16 Fév 2006 22:33 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Inscription: 17 Jan 2004 19:18
Messages: 4482
Localisation: La Comté Franche
Bon, je ne vais pas m'amuser à te refaire une review ici, tu as déjà tout eu avec ma bêta, mais je tenais quand même à laisser un petit mot pour marquer le coup:
:fou: CETTE FIC EST GENIALE! TOURMENTEZ REGULIEREMENT KATSOU POUR AVOIR LA SUITE!!! :fou:

Hem... Moi, ingrate? Naaaaaaaaan!!!! :roll: :roll: :roll: :roll:
Enfin, comme le dirait Fredo: "Oh, allez, Bouclettes!" Siteplé, ne commets pas un véritable péché en nous privant de ton talent! C'est grâce à toi que je me sens soutenue dans l'entreprise ardue de faire vivoter le bastion LOTRien alors, bombe le torse et fonce! *entame une petite danse de gym tonique accompagnée de Merry, Frodon et Pip en caleçons à fruits avec des bandeaux de sportifs dans les cheveux*

Et je tenais aussi à faire une révérence très émue pour le:
Citation:
*trottine jusqu'à la demoiselle et lui tend timidement un joli bouquet de paquerettes au milieu duquel trône un petit Pippin, fièrement assis sur le coeur d'une marguerite*

:mrgreen: :heart: :fluffy: (et j'emmerde toutes celles à qui ça colle aux dents, elles avaient qu'à fermer leurs hures...)
Fleeeeeurs!!!! Pippiin.... ^_________________________________^
*fait un ros bisou à Katsou, prend le Hobbit, fais sa révérence et s'en va en trottinant elle aussi joyeusement de ses gros pieds velus*

_________________
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MessagePosté: 20 Fév 2006 00:57 
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Slash ou non, telle est la question...
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*se pointe timidement en regardant ses pieds et tripatouillant son pull capuchoné à pompon bleu* ---> :mrgreen:

Merci beaucoup pour ces splendides reviews :D Je me doutais que le fond plairait à quelques joyeuses LOTRiennes (ah non non, je ne désigne personne :mrgreen:), mais ça n'est jamais évident de se forger une opinion plus générale. Je suis donc trés touchée de voir que ça vous a plu. :oops:

cybelia a écrit:
Roooooooooh... j'aime bien le début de cette fic... on a l'impression d'avoir une scène manquante du film !!

Oh merci Cyb! :D Je suis ravie de voir que tu t'es plongée dans l'ambiance de cette façon! :^^:

Lostie a écrit:
Ce début de fic est vraiment excellent!!

Dès le début j'avais l'impression de me replonger dans la fin du livre, que je n'ai pourtant pas relu depuis plus d'un an!

rooooh alors ça c'est trés touchant :oops: J'ai vraiment été soucieuse de retranscrire au mieux l'ambiance que Tolkien a posé, mais sans son génie littéraire, c'est parfois casse-burettes :? Donc tu imagines comme ce genre de review est encourageante :D Merci! 8)

Citation:
La description de la Comté ravagée par les Gobelins est vraiment très bien écrite, on sent le désarroi des Hobbits face à l'ampleur des dégâts

Oui, je voulais vraiment faire ressortir le désespoir de nos ch'tits choupinous, qui ne sont pas revenus pour la cueillette des prunettes! Ca pourrait barder pour leurs p'tites fesses :wink:

Citation:
Et puis le moment où Pippin et Merry se prennent la main pour se rassurer... raaah!!! :fluffy:
J'ai aussi beaucoup aimé l'évocation de leur passé, et la façon dont leur relation a évolué.

AAAH le fluffyness incontesté de Merry et Pip :wink: surtout dans ces moments là où le petit Pipouillou angoissé donne tellement envie de le poupouiller *gagatise toute seule devant son écran* :mrgreen:

Citation:
:image: J'ADORE CETTE PHRASE!!! :mrgreen:

Ah si si! Des images! Des images! Pourquoi s'en priver :mrgreen: Comme dirait Half, cette petite phrase que j'adore : jouissez Hobbits parmi les paquerettes! :mrgreen::mrgreen::mrgreen::mrgreen: **l'abus de Mr Green est dangereux pour la santé mentale**
Non mais c'est vrai! Cajoler ce petit ventre tout blanc, délicatement soulevé par le souffle serein de Pippin ... *fond comme une glace à la cerise sur un Tookish lit d'amour éperdu* *plaint vraiment beaucoup son pauvre clavier noyé*
Merci bien, chère demoiselle :wink:

Gred a écrit:
Kat, je te ferai une review un peu plus détaillé plus tard (enfin, j'espère! -_-"). Half m'avait déjà fait lire (elle était si contente de voir une fic LOTR de toi! ^^) et j'ai vraiment adoré et j'ai accroché tout de suite!

Ah Gredoune! :D Ne te sens pas obligée de détailler ta review. Si tu as aimé, le simple fait que tu me le dises suffit à me faire chaud au petit coeur :^^:

Citation:
:oops: :oops: J'en suis heureuse alors parce que tu as vraiment un très bon niveau que ça aurait été vraiment du gâchis que de passer à côté!

Ah ça y est, c'est moi qui rougit. :oops: :oops:
Merci beaucoup :D


bluaj flovoj a écrit:
C'est bien plus que bien! C'est ... C'est génial !!!

Ah merci beaucoup, voila qui fait plaisir un tel enthousiasme :mrgreen:
Citation:
Mais :court:

Ah bah mince lol! Pourtant j'ai poussé au flanc pour réussir à pondre ça! De plus je ne suis pas sûre de poster des chapitres aussi longs les prochaines fois ... Je suis vraiment lente. :?

shavri a écrit:
vive toi et tes idées !!!!

Lol merci bunny :mrgreen: Tiens d'ailleurs, il faudra que tu m'expliques ce que c'est "T.T" .... :roll:
Citation:
(tu sais qu'un livre de JDR s'apelle pareil ? c un clin d'oeil ? )

Oui je sais! :) Seulement ça n'a rien à voir. Si je me souviens bien ce JDR est assez futuriste ... là, ce ne sera pas vraiment le cas dans l'ambiance LOTR. Enfin je ne connais pas le principe. Et puis l'idée de titre m'est venue avant que je connaisse le JDR, j'ai eu une flemme monstre de le changer, je voyais ça comme ça et pas autrement.

La Halfeline a écrit:
Bon, je ne vais pas m'amuser à te refaire une review ici, tu as déjà tout eu avec ma bêta, mais je tenais quand même à laisser un petit mot pour marquer le coup:
CETTE FIC EST GENIALE! TOURMENTEZ REGULIEREMENT KATSOU POUR AVOIR LA SUITE!!!

MDR Half! Pauvre de moi! :lol:
Pour ce qui est de ta bêta, n'ayant pas encore été trés expressive lors de notre dernière rencontre *s'autobaffe*, je comptais t'envoyer un mp plus détaillé pour y répondre, mais maintenant que la fic est en ligne, je crains que le message n'est plus beaucoup de sens. Enfin, je te le redis malgré tout, je suis vraiment enchantée de ce que tu as fait, et heureuse que ce soit toi qui t'en charge, avec ton vocable unique qui m'arrache si souvent un rire réjoui :wink:
Citation:
*entame une petite danse de gym tonique accompagnée de Merry, Frodon et Pip en caleçons à fruits avec des bandeaux de sportifs dans les cheveux*

Rooooh c'est trop charmant :mrgreen: *regatouille avec un gros sourire amusé*
Citation:
Fleeeeeurs!!!! Pippiin.... ^_________________________________^
*fait un ros bisou à Katsou, prend le Hobbit, fais sa révérence et s'en va en trottinant elle aussi joyeusement de ses gros pieds velus*

:sourire: *rend sa petite révérence*


Pour ce qui est d'une suite, il faudra attendre un peu :? Le deuxième chapitre est à peine amorcé alors...
Et encore, pour finir : Merci à vous ! :D

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My fluffy Hobbits :
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MessagePosté: 21 Fév 2006 17:17 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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*lune accoure en retard comme d'hab*


c'est vraiment génial ce que tu as écris ! j'ai l'impression de lire un passage du livres ! bravo !
j'ai hate de s'avoir ce qui va se passer maintenant ! ^^


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MessagePosté: 03 Mar 2006 16:59 
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Le slash, kesako ?
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:shock: :shock:

Waou...je pensais pas que tu avais de tels talents Katsou ! *yeux admiratifs*

Cybelia a écrit:
Roooooooooh... j'aime bien le début de cette fic... on a l'impression d'avoir une scène manquante du film !!


Tout pareil ^^, les dialogues sont naturels et pourtant très cinématographiques *aime se comprendre*, ca me donne envie de me remettre à lire les bouquins XD, flemmard que je suis ^_^.

[eh pixie il faut regarder tes mps de temps en temps ;)]

--*pense qu'il devrait peut être faire un topic de présentation ^^"*--


Dernière édition par Moonseeker le 04 Mar 2006 19:55, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Shadow Run
MessagePosté: 04 Mar 2006 03:43 
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Hey hey hey !
*frappe à la porte avec dix métros de retard*
Euh, j'ai enfin eu le temps de lire, je la fais ma review ou euh je vous embête là ? *petite bouille*
... Bon, tant pis, je me lance, allez hop, n'oubliez pas qu'il est 3:29 du matin, et hop hop hop on s'active !

Tout d'abord, merci la Half, merci Gredoune, car quiconque soutient le héros pendant ses dures heures de labeur est un héros lui aussi ! Tadadaaaaaa !

Premier paragraphe, reaction de la Pinec qui baille "Hein que quoi mais c'est quand ça au juste ?" ... puis très vite "oooh...." "OOooh !"... "Oh !" ... et :mrgreen:

Citation:
Que d’aventures, de peine et de terreur pour des Hobbits de bonne éducation. Si coutume était faite pour les jeunes bambins de se régaler de récits farfelus, jamais le goût du danger ne les étreignait assez pour quitter leurs terres familières dont ils connaissaient tous les recoins.

Mise en situation, hop, coup d'oeil vers le nom de l'auteur : "ah non, ni Tolkien, ni la Half... aurions-nous un autre génie (de ce style, j'entends) sur ce forum ?"

Citation:
- Qui va là ? …L’accès par le Brandevin est interdit ! Déguerpissez si vous ne voulez pas d’ennuis !

Oh oh oh ! J'ai entendue la voix, déjà ! Entrée dans l'histoire ! N'est-ce pas merveilleux ? Avec cet éclairage, comme dans le film...

Citation:
Les yeux du porteur de l’anneau semblaient s’égarer dans le paysage, son visage blanc s’était figé dans un masque glacé d’effroi et ses lèvres entrouvertes laissaient échapper de petits nuages de chaleur qui trahissaient son souffle court.

Frodon ! *prend peur* ... Encore une fois, parfaite visualisation de la scène, je vois vraiment Frodon (et que personne n'aille dire que je le vois partout, non mais !).

Citation:
Les étendues d’ordinaire si fertiles n’étaient plus que des champs de boue ravagés et sans vie. Les arbres robustes qui longeaient les anciennes prairies avaient été arrachés ou parfois brûlés.

Tolkien ! Tolkien ! Tolkien ! *pousse des petits cris victorieux*

Citation:
Au cours de ces derniers mois, des choses atroces avaient défilé sous ses yeux encore innocents, mais rien de semblable au choc de l’exécution d’un des siens.

Vrai... Bonne explication de sa réaction qui m'a surprise ou presque, sur le coup. Pas un hobbit n'a péri... Et pourtant... Oooh, KatSou ! *serre sa fille dans ses bras*

Citation:
Gelés jusqu’à la moelle, ils se resserrèrent les uns contre les autres pour retrouver, en plus de la chaleur mutuelle, le réconfort d’une étreinte fraternelle.

Oh, ça si ce n'est pas KatSouien (hihi quel adjectif biscornu ^^) au possible, que je sois damnée !

Citation:
Il caressa délicatement la chevelure de jais, se saisissant de la consolation qu’il se voyait offrir lui aussi par la chaleur de l’instant, pendant que les prunelles opalines du jeune maître scrutaient vivement l’obscurité, tout à la prudence.

Ah qu'il es beau mon Frodon... *ne veut pas voir les paluches de Sam*

Citation:
Appuyé contre la gorge chaude de Merry, le cadet se prenait à rêver des nombreuses occasions où ils s’étaient tous deux abandonné dans la paille douillette de la ferme des Grangebois . Leur affection partagée avait cela d’ineffable qu’elle avait toujours fait partie de leur existence.

Quand à ce passage, et ce qui suit (je ne vais pas tout citer ^^) c'est le plus adorable et le plus merveilleux et le plus logique de tout :^^: Jolie mise en situation qui fait oublier très vite la situation dans laquelle ils se trouvent (situation qui fait encore plus mal quand on s'y retrouve confronté ^^')... Que de tendresse !

Citation:
Merry, encore ivre de coquinerie, s’écroula dans la paille, le visage face au ciel. Pippin se laissa alors doucement tomber prés de lui, se blottissant contre son corps fébrile.

Le plus charmant ! :D :D ! icre de coquinerie ? Ma Lilith qui est allée pondre ça, hein ? :D *voit bien KatSou ivre de coquinerie*

Qu'est-ce qu'elle va accrocher Pippin, la Rosie ? Hum, pardon ^^

Non, vraiment, tout beau tout plein d'adorabilité pour le fluffy, et tout parfaitement dessiné et tracé et mené pour la si triste Comté... Ah, KatSou, merci à toi enfin *fait un gros bisou* et j'espère tout de même la suite ! Hein ? *va suivre les conseils de sa Half*

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Renaud est mort, Vive Renaud !
Co-présidente et membre honoraire des Anti-Proantiliberté
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MessagePosté: 04 Mar 2006 19:38 
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Localisation: La Comté Franche
Alors je vais faire comme Gred dans le topic de l'une de mes fics: Je ne suis pas l'auteur, mais je te remercie Pinec!!!
Ca me fait plaisir que des gens prennent la peine de reviewer les bonnes choses (les excellentes dirais-je même en ce cas).

Je me suis d'autre part beaucoup amusée du fait que je retrouvais de nombreuses fois les réactions de mon propre commentaire dans ta feed, Pinecou! :mrgreen:

Katsou-sama, j'accroche totalement au chantage, je te fais parvenir un petit lot de fanarts Merry-Pip!!! :wink: :merrypippin:

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MessagePosté: 06 Mar 2006 00:39 
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Messages: 550
Localisation: sur mon blog ^^
ça fesait un moment que j'avais cette fic en ligne de mire lol ^^'' Je viens juste de revoir le retour du roi alors je me suit dit ke ça ferais l'occasion :D

Je trouve que le cadre que tu as choisi, le nettoyage de la comté, est vraiment une bonne idée. C quand même un passage important, et on le voit même pas ds le film :-/
Et puis c très bien écrit je trouve. Le vocabulaire que tu utilise est parfait pr des hobbits...
Citation:
Merry, encore ivre de coquinerie

... comme cette phrase par exemple lolol On s'imagine très bien :wink:

Citation:
Et bien, mon brave Hob Gardeclôture !

On est ds la grande tradition de tolkien qui est de donner à chaque personnage un nom qui correspont à sa fonction ou à son caractère... c bien trouvé ça :wink:

Donc tout est très bien, il manque juste... :suite:
:D


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MessagePosté: 19 Avr 2006 02:52 
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... ... ... RE!
Erh, oui, je sais, j'ai un peu traîné ces derniers temps... Bon, oui, j'ai affreusement traîné ces derniers temps! Mais que voulez-vous, boulot...boulot ..glandeboulot! ;)

Je tâcherai d'être un peu plus rapide à l'avenir, ce qui peut être synonyme de chapitres plus courts (déjà qu'ils ne sont pas spécialement longs :roll: ).

Avant d'entrer dans le vif du sujet, je voudrais commenter les dernières reviews (mieux vaut tard que jamais), assez succinctement parce que je tombe de sommeil :

Ah ch'tite Lune ^^ Ca me fait plaisir de voir ton message! J'espère que la suite ne te décevra pas ! :)

Merciiiiiii Grand grand Papy pour cette charmante review qui réchauffe le coeur ^^ J'espère continuer dans cette veine alors!
*contente d'avoir eu une review de son raton laveur préféré*
J'ai hâte de voir ce que ça donnera de ton côté ;)

Pinec a écrit:
Euh, j'ai enfin eu le temps de lire, je la fais ma review ou euh je vous embête là ? *petite bouille*

Noooooooooooooooon! Viieeennns!! *attrape sa Pinec par le col et l'embarque* Ceci, bien sûr, en toute amitié ^^
Citation:
Mise en situation, hop, coup d'oeil vers le nom de l'auteur : "ah non, ni Tolkien, ni la Half... aurions-nous un autre génie (de ce style, j'entends) sur ce forum ?"

*petite révérence* Trés touchée :^^:
Citation:
Oh oh oh ! J'ai entendue la voix, déjà ! Entrée dans l'histoire ! N'est-ce pas merveilleux ? Avec cet éclairage, comme dans le film...

Ah! :D Je suis toujours autant satisfaite et émerveillée de voir que les images se font si biens! That's a good point for me! :wink:
Citation:
Encore une fois, parfaite visualisation de la scène, je vois vraiment Frodon (et que personne n'aille dire que je le vois partout, non mais !).

:mrgreen::mrgreen::mrgreen::mrgreen::mrgreen: *soudaine surpopulation de Mr Green émoustillés* Je me souviens de la fois où, voulant engueuler l'un de mes chats qui étalait fièrement le restant du rouleau de PQ sur le sol, j'ai gueulé "Frod... euh...kékédilà...". J'aimerais me souvenir de ce a quoi je pensais à ce moment là... :wink:
Donc vala Pinecou, tu n'as pas de souci à te faire ^^
Citation:
Tolkien ! Tolkien ! Tolkien ! *pousse des petits cris victorieux*

Euh... Tout de même... :shock: :P
Citation:
Vrai... Bonne explication de sa réaction qui m'a surprise ou presque, sur le coup. Pas un hobbit n'a péri... Et pourtant... Oooh, KatSou ! *serre sa fille dans ses bras*

Hihi :wink: Half m'a dit la même chose lors de la bêta.
Citation:
Oh, ça si ce n'est pas KatSouien (hihi quel adjectif biscornu ^^) au possible, que je sois damnée !

Que serait la vie sans une dose de fluffy :wink:
Citation:
Ah qu'il es beau mon Frodon...

:mrgreen::mrgreen: *ne peut qu'approuver sa môman*
Citation:
Quand à ce passage, et ce qui suit (je ne vais pas tout citer ^^) c'est le plus adorable et le plus merveilleux et le plus logique de tout Jolie mise en situation qui fait oublier très vite la situation dans laquelle ils se trouvent (situation qui fait encore plus mal quand on s'y retrouve confronté ^^')... Que de tendresse !

Merci beaucoup Pinecou :wink: Il est vrai que j'ai eu le souci majeur de vouloir retranscrire au mieux la relation authentique de Merry et Pip. Surtout ce lien qui se tisse sans que l'on s'en aperçoive et qui noue les émotions les plus fortes. Je voulais que ce passage soit atemporel, qu'il occulte le contexte qui leur pèse sur le coeur. Ravie de voir que tu es su capter tout ça ^^
Citation:
*voit bien KatSou ivre de coquinerie*

Aha :D Ce qui donnerait...?? :roll:

Citation:
Qu'est-ce qu'elle va accrocher Pippin, la Rosie ? Hum, pardon ^^

:twisted: :twisted:
Encore un propos qui n'a pas manqué à Half :lol:

Shotoku a écrit:
ça fesait un moment que j'avais cette fic en ligne de mire lol ^^'' Je viens juste de revoir le retour du roi alors je me suit dit ke ça ferais l'occasion

:^^: Merci Sho ;) Ravie de constater que ma fic soit dans ta "ligne de mire". Ravie, à la vérité, de voir un commentaire de toi. :)
Citation:
Je trouve que le cadre que tu as choisi, le nettoyage de la comté, est vraiment une bonne idée. C quand même un passage important, et on le voit même pas ds le film :-/

Ah oui! J'ai d'ailleurs bien grogné contre ce cher PJ quand j'ai su qu'il n'y aurait pas la moindre allusion à cet épisode dans le Retour du Roi (si on occulte le bref aperçu de 3 secondes que Frodon voit dans le mirroir de Galadriel dans la FOTR). Déjà que je trouve ce passage bien vite bouclé dans le livre ... Si je ne me trompe pas, le nettoyage de la Comté doit durer 4 ou 5 jours tout au plus... :? (si je me trompe, faites le moi savoir sans attendre, j'essaie de me renseigner au mieux sur ce passage pour développer la fic)
Je compte le prolonger un peu, tant qu'à faire ;)
Citation:
On est ds la grande tradition de tolkien qui est de donner à chaque personnage un nom qui correspont à sa fonction ou à son caractère... c bien trouvé ça

Oui, c'est trés typique chez les Hobbits ;) Cela dit, je tiens à préciser que ce nom là, Hob Gardeclôture, n'est pas de moi, mais bien de Tolkien. Ce personnage apparait au début du chapitre, un peu dans les mêmes circonstances que dans cette fic.

Je remercie aussi grandement notre Halfeline préférée pour sa bêta (et aussi pour m'avoir foutu la musique des minikeums dans la caboche ... j'en ai pour la nuit là... :P ), qui mérite son lot de poutoux! :biz:

Voili voilou, les loulous! Je vous remercie encore une fois, m'excuse aussi pour ce retard, et, sans plus attendre, voici la suite :
*La KatSou qui file au pieu en entendant les zozios chanter timidement en cette fin de nuit, et se répète qu'elle ne devrait pas jouer au geek noctambule peu avant les exams...*


Enjoy ^^


-------------------------

Chapitre 2 :


On dit qu’aux heures les plus sombres succèdent toujours les plus heureux instants. Les Hobbits voulurent y croire en ce premier jour de mai, jour d’un nouvel espoir où même le soleil parut changer d’éclat. Ce jour tant espéré qui rendit au Gondor son héritier souverain. Sous les acclamations enthousiastes du royaume, Minas Tirith avait regagné toute la noblesse de son apogée. Les ténèbres s’étaient évanouies, laissant rejaillir la beauté froide des remparts immaculés de la Cité Blanche.

Sam, qui avait veillé toute la nuit au chevet de Frodon, s’était enfin assoupi sur la table d’une chambre voisine, le front reposant sur ses bras repliés, quand une grande main noueuse et paternelle se posa sur son épaule. Le Hobbit releva lourdement une tête fanée par le sommeil :
- Gandalf ? Quelle heure est-il ?
La figure rassurante du vieux magicien s’étira doucement dans sourire lénifiant, une lueur vivace brûlait dans ses yeux fatigués :
- L’heure des réjouissances.
Le visage potelé du jardinier s’éclaira soudain :
-Il est réveillé, n’est ce pas ? Ah pour sûr que oui ! C’est que je l’vois tout de suite dans votre regard ! Enfin ! Monsieur Frodon est sauvé !
Gandalf se redressa sereinement, les bras croisés sous sa longue barbe blanche, la mine sévère que l’amusement, toutefois, ne trompait pas.
- Eh bien, Sam Gamegie, que me faîtes-vous ces yeux de loche éberluée alors que vous devriez être auprés de votre maître qui s’éveille sans vous ! Vous voilà bien long à la réflexion en ce beau matin !
Sans plus attendre, Sam bondit maladroitement de sa chaise, sous le sourire satisfait du magicien, et courut jusque dans la petite chambre fraîche où reposait Frodon.
Il était là, assis au milieu de ce lit trop grand pour lui, revêtu d’un vêtement ample et clair, en grande conversation avec Aragorn, posé à ses côté. De l’autre côté du lit se tenait Pippin, agenouillé prés du bord, la tête appuyée sur ses mains, attentif à chacune des paroles de son cousin, pendant que Merry, debout derrière lui, faisait jouer ses doigts à son insu dans les cheveux du cadet.
Lorsque Frodon s’aperçut de la présence de Sam, ses mots moururent instantanément sur ses lèvres, encore pâlichonnes, et ses yeux, redevenus clairs, s’accrochèrent au visage ému de son ami. Aragorn n’eut guère besoin de s’attarder pour comprendre que ces retrouvailles se passeraient de toute autre présence que la leur. Il croisa le regard de Merry qui dut tirer la manche de Pippin pour l’inviter à sortir avec lui. Mais avant d’accorder aux deux Hobbits ces instants exclusifs, Grand Pas enserra dans sa main brune celle, fragile et meurtrie, du porteur de l’Anneau :
-C’est un véritable soulagement de vous savoir de nouveau parmi nous. Votre histoire sera célébrée à travers les âges, et c’est à jamais que chaque peuple de la Terre du Milieu vous témoignera sa reconnaissance.
Frodon sourit légèrement, ne sachant quel mot prononcer pour exprimer sa propre gratitude. Mais quand Aragorn eut quitté la pièce à son tour, ce fut un tout autre silence qui s’installa. Une émotion particulière, dénuée de sens et détachée des mots, fut la première révérence à cette amitié retrouvée. Cette amitié, pouvait-on le dire ? Sam savait qu’il n’aurait pu se contenter d’un sentiment d’apparence si frivole maintenant qu’il le voyait, assis sur ce lit baigné de soleil. Le temps semblait ne plus s’écouler, comme compatissant au désir de leur accorder un instant immuable et sans témoin. Son maître le regardait, immobile mais saisi d’un trouble que ses yeux trahissaient. Ses yeux, qui, pendant ces longs jours de détresse passés sur les Terres Noires, s’étaient assombris par la fatigue, la peur et la convoitise, voilà qu’ils avaient retrouvé leur jolie couleur céleste et leur lumière de vie. Ses yeux, qu’il revoyait enfin. Sam osa quelques pas en direction du lit et y posa sa main, mais il ne put se résoudre à le toucher encore, comme craignant de voir l’enchantement s’évanouir dans un rêve trop beau pour durer. Il contempla ce visage lacté presque sans défaut qu’il avait tant espéré pouvoir caresser doucement, sans jamais l’oser. Ses cheveux d’ébène retombaient en boucles indisciplinées, lui donnant ce petit air hirsute du levé matinal, comme s’il venait de s’éveiller d’un rêve fuyant, sans incidence.
Frodon saisit finalement la main de Sam dans la sienne. Sa main blanche et frêle était redevenue chaude. Sam osa enfin y porter un baiser respectueux, et ils restèrent ainsi de longues minutes. Ils ne se séparèrent plus de la journée et se préparèrent à la suivante, qui devait célébrer le couronnement du nouveau roi du Gondor.

La grande salle du château était encore vide en cette charmante matinée de printemps qui, à première vue, ne semblait différer d’aucune autre. Les grandes tables de bois qui allaient accueillir les nombreux convives venus pour la belle occasion étaient impeccablement disposées. Merry, qui venait de pénétrer dans l’immense salle, n’en croyait pas ses yeux de petit Hobbit. Les murs blancs montaient si haut qu’ils en faisaient oublier le clos et les larges fenêtres qui longeaient la pièce laissaient pénétrer de radieux rayons de soleil qui baignaient de couleurs les rideaux flottant. Le plafond, éminent, convergeait en voûtes superbes, qui retombaient souplement sur le sol en piliers réguliers. Jamais il n’avait ressenti autant de noblesse émaner d’un même lieu. Soudain, ses yeux s’arrêtèrent instantanément sur une autre table, différente de celles des convives, placée en retrait, sur le côté droit de la salle. Fichtre ! N’avait-il jamais vu de buffet aussi foisonnant ! La table, qui devait bien mesurer cent vingt pieds de long, était entièrement garnie de nourriture en tout genre, allant de la viande délicieusement dorée aux fruits les plus colorés, pour le plus grand plaisir des yeux. Et des papilles. Une vision des plus merveilleuses, que le plus probe des Hobbits n’oserait imaginer, même en rêve. Bien entendu, il n’était pas question pour l’instant de se laisser tenter. Quoique le souci des choses bien faites inciterait n’importe quel semi-homme digne de ce nom à s’assurer, pour le moins, que la nourriture fût exquise. Après quelques longues secondes d’ébahissement mérité, Merry tourna innocemment la tête de tout côté. Personne à l’entrée, ni plus à proximité. Il y avait bien quelques vassaux au fond de la salle qui finissaient hâtivement les derniers préparatifs, rien d’alarmant donc pour tout Hobbit qui soit, dont la furtivité naturelle était si souvent prise pour de la magie chez les Hommes. Le jeune Meriadoc s’approcha de la table aux trésors à pas de loup. Il arriva près du bord et dressa fièrement sa tête friponne à hauteur d’une succulente grappe de raisin vert, qui recouvrait divinement quelques pommes rougeoyantes. Il s’apprêtait à saisir un pomme quand il entendit un fracas de l’autre côté de la table, suivi d’un bruit de chute de multiples petits fruits. Il sursauta et se baissa vivement pour ne pas être pris en faute. C’est alors qu’un petit fruit rouge roula de sous la table et vint heurter son pied. Une cerise ! L’évidence le frappa. Il se redressa fermement et reconnut, dansant entre deux bananes, les boucles chocolatées si familières :
- Pippin !
Le jeune fautif sursauta :
- Jô pô tout efpliquer ! cria une bouche encombrée.
Merry contourna la table d’un pas faussement autoritaire et se campa devant le petit chapardeur aux joues gonflées comme un campagnol.
- Oui, j’aimerais que tu m’expliques ce que tu fabriques derrière la table du buffet royal, la bouche pleine de cerises, semonça l’aîné.
Le jeune Touque, dont la réputation proverbiale ne laissait guère d’issue, agita vivement les bras, joignant des geignements incompréhensibles, en guise de protestation. Meriadoc agrippa le menton de Pippin et appuya sur les joues arrondies du cadet qui laissa échapper un petit noyau juteux, puis un deuxième, un troisième, et enfin, un quatrième.
- Comment fais-tu pour ingurgiter autant de nourriture en une bouchée ? Un jour, tu auras l’air aussi bouffi qu’un castor ! fit Merry en essuyant de ses doigts les lèvres du jeunot, barbouillées de jus carmin.
Quand Pippin retrouva enfin l’usage de sa langue, il ne put s’empêcher de rétorquer, l’air insolent :
- Je suis allé à bonne école, souviens-toi ! Ce n’est certainement pas moi qui apprenais à mon petit cousin comment avaler le plus de biscuits dans le garde-manger sans se faire voir, ou encore comment cracher son noyau de cerise le plus loin possible. Quoiqu’ aujourd’hui, je suis certain de te battre dans toutes ces disciplines !
L’aîné esquissa une grimace agacée, mais Pippin poursuivit de bon gré :
- J’ajouterais, pour en revenir à ta première question, que je ne vois pas meilleure façon d’y répondre qu’en te la retournant ! Après tout, tu es bien devant cette table toi aussi. Et ne me dis pas que c’est Aragorn qui t’a chargé de surveiller le festin, je n’en croirai pas un mot !
-Toujours est-il que je n’étais pas entrain de filouter comme un chenapan, moi ! grogna Merry, se baissant pour ramasser les cerises tombées au sol.
- Sans doute que tu n’en as pas eu le temps ! Je gage que le bruit de l’auge renversée t’as retenu, aiguillonna Pippin de plus belle, se joignant à la tâche.
Continuant leurs taquineries, ils tentèrent tous deux de reposer maladroitement l’assiette de cerises à demi vide sur la table. Ce faisant, ils poussèrent malencontreusement quelques fruits qui en supportaient d’autres. Soudain, alors qu’ils avaient enfin reposé sagement le plat à sa place, un amas de fruits vint rouler par dessus la grande table, s’éparpillant joyeusement sur le sol. La dégringolade des premiers fruits entraîna avec elle presque tous les autres. Cette merveilleuse cascade de prunes, de pommes, de poires, de bananes ou de raisins semblait ne plus vouloir finir. Quand enfin le dernier fruit toucha le sol, Merry et Pippin, paralysés par la surprise, se regardèrent, médusés. Ils reprirent subitement leurs esprits, et déguerpirent aussi vite que possible –n’oubliant pas, au passage, de se remplir les poches de quelques prunes. Ils quittèrent hâtivement la grande salle, trébuchant gauchement, et laissant les vassaux atterrés devant le triste spectacle.

L’après midi de cette journée prometteuse rassembla aux portes du château tout le royaume de Minas Tirith. Le peuple en liesse se préparait à couronner son roi avec un enthousiasme véhément. L’entrée du château fut désobstruée de la foule pour laisser apparaître un chemin libre, au bout duquel, enfin, il apparut. Celui qui, jadis, foulait les terres en la qualité de rôdeur, empruntait ce jour la voie des seigneurs. Celui que l’on avait appelé Grands Pas, Aragorn ou même Estel, allait devenir le Roi Elessar. Et sans doute le trône n’aurait mieux convenu à aucun autre car il avait tout d’un roi, du cœur aimable à la noble prestance. Alors qu’il avançait vers les portes, la foule se tut. Malgré ce regard d’acier qui tenait en respect, Frodon se souvenait si bien de cette tendresse qui s’en dégageait parfois. Il se remémorait aussi avec plaisir sa propre surprise et celle de tout le royaume quand Aragorn fit monter à ses côtés le fier et solide Eomer, tout récemment couronné lui aussi, à la tête du Rohan.
- Je comprends votre étonnement, mais sachez qu’en la personne d’Eomer, jeune Roi du Rohan, j’ai trouvé l’apaisement. Ce lien assurera la pérennité de l’amitié qui unit le Gondor au Rohan, et je puis vous jurer le meilleur dévouement pour mon peuple dans un règne de paix.
Sur ces paroles, les deux hommes s’embrassèrent tendrement, laissant planer sur la foule un silence pesant. Mais soudain, une voix s’éleva : « vive le Roi Aragorn ! Vive le Roi Eomer ! », et bientôt le peuple entier déclama ces mots, et la liesse reprit de plus belle. Aragorn, que le doute avait pris un instant, esquissa un sourire radieux, et se tourna vers son amant, rougissant, qui lui rendit la pareille.
- Maintenant viennent les jours du Roi et puissent-ils être bénis tant que dureront les trônes des Valars !
La journée se poursuivit dans une ambiance des plus festives. Le grand repas du soir, qui à la vérité, avait commencé en fin d’après midi, réchauffait les cœurs et déliait les langues. L’union d’Elessar avec le jeune roi du Rohan était au cœur de toutes les conversations. Si elle avait surpris les premiers temps, elle fut majoritairement bien accueillie par le peuple. A tel point qu’on ne s’étonna plus de rencontrer, dés le lendemain, quelques couples de jeunes hommes ou jeunes femmes faire montre de leur affection partagée au beau milieu de la rue.

Malgré tout cela, Frodon fut saisi d’embarras lorsqu’il entra, un beau matin, dans la chambre de Legolas sans y être convié. Le jour du départ se faisant proche, le jeune Hobbit avait jugé utile de consulter une carte de la Terre du Milieu qu’il savait en possession de l’elfe. Quand il se présenta à sa porte, celle-ci était légèrement entrouverte, et la lumière du soleil matinier filtrait. Il frappa quelques coups, appela doucement, mais n’obtint pas de réponse. Il entreprit d’entrer tout de même. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver dans le lit Gimli, vêtu du plus simple appareil et douillettement lové dans les bras du prince elfe, tout aussi confortablement disposé. Les draps blancs, négligemment repliés vers le fond de la couche, dévoilaient leurs corps nus, baignés d’un timide soleil qui perçait au travers de la fenêtre. Legolas ouvrit aussitôt les yeux et redressa doucement la tête.
- Je… Pardonnez-moi … je … euh … la porte était ouverte… et…
Frodon, devenu aussi rouge qu’une tarte aux griottes, se figea par la surprise et s’enlisa maladroitement dans quelque bredouillis des plus confus.
- Ne soyez pas gêné de ce que vous voyez, mon ami, il n’y a nulle raison de le cacher, murmura Legolas recouvrant son corps élancé d’un saut-de-lit ample.
- Ah ça par exemple, le jeune monsieur Frodon ! résonna la voix éraillée de Gimli, aussi échevelé qu’un vieil ours paresseux. Il est bien impromptu de vous trouver là !
Le jeune Hobbit esquissa un sourire gauche, pressé par l’envie soudaine de fuir à toutes jambes.
- Vous désirez quelque chose ? demanda l’elfe.
- Non, non ! Ne vous dérangez pas pour moi, je reviendrai par la suite !
Sur ce, il quitta précipitamment la pièce et referma la porte derrière lui. Il s’y adossa quelques instants, encore tout éprouvé par cette insolite découverte, et entendit jaillir de la chambre le rire généreux du nain, ce qui le fit sourire à son tour. A l’évidence, s’il convenait de se troubler dans ces circonstances, il n’y avait là nulle matière à s’en étonner. Leur proximité considérable depuis la victoire de Pelennor avait écarté tous les doutes encore probables, aussi incongru que cela puisse paraître venant d’un nain et d’un elfe. Une pensée qui figea le sourire de Frodon sur le moment, car il lui sembla évident que la communauté de l’Anneau n’avait jamais parut aussi soudée qu’à la veille de sa séparation définitive.

Que de plaisants souvenirs qui envahissaient le cœur des quatre voyageurs, alors qu’ils foulaient péniblement le sol saccagé de la Comté en direction du trou des Chaumine, sous une pluie battante, aussi hostile que ce territoire avait pu, jadis, leur être précieux.

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MessagePosté: 19 Avr 2006 13:18 
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Le slash, kesako ?
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Localisation: En train de courir après Severus
Hiii, preums !

Alors...euh...par où commencer..? je suis pas doué pour les reviews moi T_T...Bon bon : d'abord, le style et le contenu est d'une fraicheur vraiment agréable, surtout quand on se lève en même temps que les hobbits (comment ça je me lève à 14h ? C'est ta faute en plus ! :P ), le sentiment de bonheur ambiant et cette impression qu'enfin tout se termine dans une joie communicative est vraiment bien ressenti, notamment grâce à la scène pas-si-futile-que-ça de Merry/Pippin/Fruits qui est vraiment géniale :D : un grand bravo pour ce passage en particulier !
Citation:
- Pippin !
Le jeune fautif sursauta :
- Jô pô tout efpliquer ! cria une bouche encombrée.


:laughing: :laughing: :laughing: *écroulé*

Citation:
Cette merveilleuse cascade de prunes, de pommes, de poires, de bananes ou de raisins semblait ne plus vouloir finir.


^_________^ (constructif, je sais...mais c'est tellement originalement trouvé >< Katsoouu, tu es géniale ! )

Citation:
Après tout, tu es bien devant cette table toi aussi. Et ne me dis pas que c’est Aragorn qui t’a chargé de surveiller le festin, je n’en croirai pas un mot !


Il faut demander à PL de faire cette scène bonus !!! 8)

La suite vire aux révélations brutales, qui paraissent tellement naturelles dans ce contexte de joie, qu'on ne s'étonne plus de rien. C'est très bien amené ! (même pour moi qui suis peu inspiré par le Gimli/Legolas, c'est dire ! ^^)

:fluffy: :hola: Une ambiance très différente de la première fic mais J'ADORE, ça me donne la pêche pour l'après-midi ^^ ! Bravo ma ptite pixie !
Voili...désolé pour la review pas super constructive ni très détaillée -____-...


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