... ... ...
RE!
Erh, oui, je sais, j'ai un peu traîné ces derniers temps... Bon, oui, j'ai affreusement traîné ces derniers temps! Mais que voulez-vous, boulot...boulot ..
glandeboulot!
Je tâcherai d'être un peu plus rapide à l'avenir, ce qui peut être synonyme de chapitres plus courts (déjà qu'ils ne sont pas spécialement longs
).
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je voudrais commenter les dernières reviews (mieux vaut tard que jamais), assez succinctement parce que je tombe de sommeil :
Ah ch'tite Lune ^^ Ca me fait plaisir de voir ton message! J'espère que la suite ne te décevra pas !
Merciiiiiii Grand grand Papy pour cette charmante review qui réchauffe le coeur ^^ J'espère continuer dans cette veine alors!
*
contente d'avoir eu une review de son raton laveur préféré*
J'ai hâte de voir ce que ça donnera de ton côté
Pinec a écrit:
Euh, j'ai enfin eu le temps de lire, je la fais ma review ou euh je vous embête là ? *petite bouille*
Noooooooooooooooon! Viieeennns!! *
attrape sa Pinec par le col et l'embarque* Ceci, bien sûr, en toute amitié ^^
Citation:
Mise en situation, hop, coup d'oeil vers le nom de l'auteur : "ah non, ni Tolkien, ni la Half... aurions-nous un autre génie (de ce style, j'entends) sur ce forum ?"
*
petite révérence* Trés touchée
Citation:
Oh oh oh ! J'ai entendue la voix, déjà ! Entrée dans l'histoire ! N'est-ce pas merveilleux ? Avec cet éclairage, comme dans le film...
Ah!
Je suis toujours autant satisfaite et émerveillée de voir que les images se font si biens! That's a good point for me!
Citation:
Encore une fois, parfaite visualisation de la scène, je vois vraiment Frodon (et que personne n'aille dire que je le vois partout, non mais !).
:mrgreen::mrgreen::mrgreen::mrgreen: *
soudaine surpopulation de Mr Green émoustillés* Je me souviens de la fois où, voulant engueuler l'un de mes chats qui étalait fièrement le restant du rouleau de PQ sur le sol, j'ai gueulé "
Frod... euh...
kékédilà...". J'aimerais me souvenir de ce a quoi je pensais à ce moment là...
Donc vala Pinecou, tu n'as pas de souci à te faire ^^
Citation:
Tolkien ! Tolkien ! Tolkien ! *pousse des petits cris victorieux*
Euh... Tout de même...
Citation:
Vrai... Bonne explication de sa réaction qui m'a surprise ou presque, sur le coup. Pas un hobbit n'a péri... Et pourtant... Oooh, KatSou ! *serre sa fille dans ses bras*
Hihi
Half m'a dit la même chose lors de la bêta.
Citation:
Oh, ça si ce n'est pas KatSouien (hihi quel adjectif biscornu ^^) au possible, que je sois damnée !
Que serait la vie sans une dose de fluffy
Citation:
Ah qu'il es beau mon Frodon...
:mrgreen: *
ne peut qu'approuver sa môman*
Citation:
Quand à ce passage, et ce qui suit (je ne vais pas tout citer ^^) c'est le plus adorable et le plus merveilleux et le plus logique de tout Jolie mise en situation qui fait oublier très vite la situation dans laquelle ils se trouvent (situation qui fait encore plus mal quand on s'y retrouve confronté ^^')... Que de tendresse !
Merci beaucoup Pinecou
Il est vrai que j'ai eu le souci majeur de vouloir retranscrire au mieux la relation authentique de Merry et Pip. Surtout ce lien qui se tisse sans que l'on s'en aperçoive et qui noue les émotions les plus fortes. Je voulais que ce passage soit atemporel, qu'il occulte le contexte qui leur pèse sur le coeur. Ravie de voir que tu es su capter tout ça ^^
Citation:
*voit bien KatSou ivre de coquinerie*
Aha
Ce qui donnerait...??
Citation:
Qu'est-ce qu'elle va accrocher Pippin, la Rosie ? Hum, pardon ^^
Encore un propos qui n'a pas manqué à Half
Shotoku a écrit:
ça fesait un moment que j'avais cette fic en ligne de mire lol ^^'' Je viens juste de revoir le retour du roi alors je me suit dit ke ça ferais l'occasion
Merci Sho
Ravie de constater que ma fic soit dans ta "ligne de mire". Ravie, à la vérité, de voir un commentaire de toi.
Citation:
Je trouve que le cadre que tu as choisi, le nettoyage de la comté, est vraiment une bonne idée. C quand même un passage important, et on le voit même pas ds le film :-/
Ah oui! J'ai d'ailleurs bien grogné contre ce cher PJ quand j'ai su qu'il n'y aurait pas la moindre allusion à cet épisode dans le Retour du Roi (si on occulte le bref aperçu de 3 secondes que Frodon voit dans le mirroir de Galadriel dans la FOTR). Déjà que je trouve ce passage bien vite bouclé dans le livre ... Si je ne me trompe pas, le nettoyage de la Comté doit durer 4 ou 5 jours tout au plus...
(si je me trompe, faites le moi savoir sans attendre, j'essaie de me renseigner au mieux sur ce passage pour développer la fic)
Je compte le prolonger un peu, tant qu'à faire
Citation:
On est ds la grande tradition de tolkien qui est de donner à chaque personnage un nom qui correspont à sa fonction ou à son caractère... c bien trouvé ça
Oui, c'est trés typique chez les Hobbits
Cela dit, je tiens à préciser que ce nom là, Hob Gardeclôture, n'est pas de moi, mais bien de Tolkien. Ce personnage apparait au début du chapitre, un peu dans les mêmes circonstances que dans cette fic.
Je remercie aussi grandement notre
Halfeline préférée pour sa bêta (et aussi pour m'avoir foutu la musique des minikeums dans la caboche ...
j'en ai pour la nuit là... ), qui mérite son lot de poutoux!
Voili voilou, les loulous! Je vous remercie encore une fois, m'excuse aussi pour ce retard, et, sans plus attendre, voici la suite :
*
La KatSou qui file au pieu en entendant les zozios chanter timidement en cette fin de nuit, et se répète qu'elle ne devrait pas jouer au geek noctambule peu avant les exams...*
Enjoy ^^
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Chapitre 2 :
On dit qu’aux heures les plus sombres succèdent toujours les plus heureux instants. Les Hobbits voulurent y croire en ce premier jour de mai, jour d’un nouvel espoir où même le soleil parut changer d’éclat. Ce jour tant espéré qui rendit au Gondor son héritier souverain. Sous les acclamations enthousiastes du royaume, Minas Tirith avait regagné toute la noblesse de son apogée. Les ténèbres s’étaient évanouies, laissant rejaillir la beauté froide des remparts immaculés de la Cité Blanche.
Sam, qui avait veillé toute la nuit au chevet de Frodon, s’était enfin assoupi sur la table d’une chambre voisine, le front reposant sur ses bras repliés, quand une grande main noueuse et paternelle se posa sur son épaule. Le Hobbit releva lourdement une tête fanée par le sommeil :
- Gandalf ? Quelle heure est-il ?
La figure rassurante du vieux magicien s’étira doucement dans sourire lénifiant, une lueur vivace brûlait dans ses yeux fatigués :
- L’heure des réjouissances.
Le visage potelé du jardinier s’éclaira soudain :
-Il est réveillé, n’est ce pas ? Ah pour sûr que oui ! C’est que je l’vois tout de suite dans votre regard ! Enfin ! Monsieur Frodon est sauvé !
Gandalf se redressa sereinement, les bras croisés sous sa longue barbe blanche, la mine sévère que l’amusement, toutefois, ne trompait pas.
- Eh bien, Sam Gamegie, que me faîtes-vous ces yeux de loche éberluée alors que vous devriez être auprés de votre maître qui s’éveille sans vous ! Vous voilà bien long à la réflexion en ce beau matin !
Sans plus attendre, Sam bondit maladroitement de sa chaise, sous le sourire satisfait du magicien, et courut jusque dans la petite chambre fraîche où reposait Frodon.
Il était là, assis au milieu de ce lit trop grand pour lui, revêtu d’un vêtement ample et clair, en grande conversation avec Aragorn, posé à ses côté. De l’autre côté du lit se tenait Pippin, agenouillé prés du bord, la tête appuyée sur ses mains, attentif à chacune des paroles de son cousin, pendant que Merry, debout derrière lui, faisait jouer ses doigts à son insu dans les cheveux du cadet.
Lorsque Frodon s’aperçut de la présence de Sam, ses mots moururent instantanément sur ses lèvres, encore pâlichonnes, et ses yeux, redevenus clairs, s’accrochèrent au visage ému de son ami. Aragorn n’eut guère besoin de s’attarder pour comprendre que ces retrouvailles se passeraient de toute autre présence que la leur. Il croisa le regard de Merry qui dut tirer la manche de Pippin pour l’inviter à sortir avec lui. Mais avant d’accorder aux deux Hobbits ces instants exclusifs, Grand Pas enserra dans sa main brune celle, fragile et meurtrie, du porteur de l’Anneau :
-C’est un véritable soulagement de vous savoir de nouveau parmi nous. Votre histoire sera célébrée à travers les âges, et c’est à jamais que chaque peuple de la Terre du Milieu vous témoignera sa reconnaissance.
Frodon sourit légèrement, ne sachant quel mot prononcer pour exprimer sa propre gratitude. Mais quand Aragorn eut quitté la pièce à son tour, ce fut un tout autre silence qui s’installa. Une émotion particulière, dénuée de sens et détachée des mots, fut la première révérence à cette amitié retrouvée. Cette amitié, pouvait-on le dire ? Sam savait qu’il n’aurait pu se contenter d’un sentiment d’apparence si frivole maintenant qu’il le voyait, assis sur ce lit baigné de soleil. Le temps semblait ne plus s’écouler, comme compatissant au désir de leur accorder un instant immuable et sans témoin. Son maître le regardait, immobile mais saisi d’un trouble que ses yeux trahissaient. Ses yeux, qui, pendant ces longs jours de détresse passés sur les Terres Noires, s’étaient assombris par la fatigue, la peur et la convoitise, voilà qu’ils avaient retrouvé leur jolie couleur céleste et leur lumière de vie. Ses yeux, qu’il revoyait enfin. Sam osa quelques pas en direction du lit et y posa sa main, mais il ne put se résoudre à le toucher encore, comme craignant de voir l’enchantement s’évanouir dans un rêve trop beau pour durer. Il contempla ce visage lacté presque sans défaut qu’il avait tant espéré pouvoir caresser doucement, sans jamais l’oser. Ses cheveux d’ébène retombaient en boucles indisciplinées, lui donnant ce petit air hirsute du levé matinal, comme s’il venait de s’éveiller d’un rêve fuyant, sans incidence.
Frodon saisit finalement la main de Sam dans la sienne. Sa main blanche et frêle était redevenue chaude. Sam osa enfin y porter un baiser respectueux, et ils restèrent ainsi de longues minutes. Ils ne se séparèrent plus de la journée et se préparèrent à la suivante, qui devait célébrer le couronnement du nouveau roi du Gondor.
La grande salle du château était encore vide en cette charmante matinée de printemps qui, à première vue, ne semblait différer d’aucune autre. Les grandes tables de bois qui allaient accueillir les nombreux convives venus pour la belle occasion étaient impeccablement disposées. Merry, qui venait de pénétrer dans l’immense salle, n’en croyait pas ses yeux de petit Hobbit. Les murs blancs montaient si haut qu’ils en faisaient oublier le clos et les larges fenêtres qui longeaient la pièce laissaient pénétrer de radieux rayons de soleil qui baignaient de couleurs les rideaux flottant. Le plafond, éminent, convergeait en voûtes superbes, qui retombaient souplement sur le sol en piliers réguliers. Jamais il n’avait ressenti autant de noblesse émaner d’un même lieu. Soudain, ses yeux s’arrêtèrent instantanément sur une autre table, différente de celles des convives, placée en retrait, sur le côté droit de la salle. Fichtre ! N’avait-il jamais vu de buffet aussi foisonnant ! La table, qui devait bien mesurer cent vingt pieds de long, était entièrement garnie de nourriture en tout genre, allant de la viande délicieusement dorée aux fruits les plus colorés, pour le plus grand plaisir des yeux. Et des papilles. Une vision des plus merveilleuses, que le plus probe des Hobbits n’oserait imaginer, même en rêve. Bien entendu, il n’était pas question pour l’instant de se laisser tenter. Quoique le souci des choses bien faites inciterait n’importe quel semi-homme digne de ce nom à s’assurer, pour le moins, que la nourriture fût exquise. Après quelques longues secondes d’ébahissement mérité, Merry tourna innocemment la tête de tout côté. Personne à l’entrée, ni plus à proximité. Il y avait bien quelques vassaux au fond de la salle qui finissaient hâtivement les derniers préparatifs, rien d’alarmant donc pour tout Hobbit qui soit, dont la furtivité naturelle était si souvent prise pour de la magie chez les Hommes. Le jeune Meriadoc s’approcha de la table aux trésors à pas de loup. Il arriva près du bord et dressa fièrement sa tête friponne à hauteur d’une succulente grappe de raisin vert, qui recouvrait divinement quelques pommes rougeoyantes. Il s’apprêtait à saisir un pomme quand il entendit un fracas de l’autre côté de la table, suivi d’un bruit de chute de multiples petits fruits. Il sursauta et se baissa vivement pour ne pas être pris en faute. C’est alors qu’un petit fruit rouge roula de sous la table et vint heurter son pied. Une cerise ! L’évidence le frappa. Il se redressa fermement et reconnut, dansant entre deux bananes, les boucles chocolatées si familières :
- Pippin !
Le jeune fautif sursauta :
- Jô pô tout efpliquer ! cria une bouche encombrée.
Merry contourna la table d’un pas faussement autoritaire et se campa devant le petit chapardeur aux joues gonflées comme un campagnol.
- Oui, j’aimerais que tu m’expliques ce que tu fabriques derrière la table du buffet royal, la bouche pleine de cerises, semonça l’aîné.
Le jeune Touque, dont la réputation proverbiale ne laissait guère d’issue, agita vivement les bras, joignant des geignements incompréhensibles, en guise de protestation. Meriadoc agrippa le menton de Pippin et appuya sur les joues arrondies du cadet qui laissa échapper un petit noyau juteux, puis un deuxième, un troisième, et enfin, un quatrième.
- Comment fais-tu pour ingurgiter autant de nourriture en une bouchée ? Un jour, tu auras l’air aussi bouffi qu’un castor ! fit Merry en essuyant de ses doigts les lèvres du jeunot, barbouillées de jus carmin.
Quand Pippin retrouva enfin l’usage de sa langue, il ne put s’empêcher de rétorquer, l’air insolent :
- Je suis allé à bonne école, souviens-toi ! Ce n’est certainement pas moi qui apprenais à mon petit cousin comment avaler le plus de biscuits dans le garde-manger sans se faire voir, ou encore comment cracher son noyau de cerise le plus loin possible. Quoiqu’ aujourd’hui, je suis certain de te battre dans toutes ces disciplines !
L’aîné esquissa une grimace agacée, mais Pippin poursuivit de bon gré :
- J’ajouterais, pour en revenir à ta première question, que je ne vois pas meilleure façon d’y répondre qu’en te la retournant ! Après tout, tu es bien devant cette table toi aussi. Et ne me dis pas que c’est Aragorn qui t’a chargé de surveiller le festin, je n’en croirai pas un mot !
-Toujours est-il que je n’étais pas entrain de filouter comme un chenapan, moi ! grogna Merry, se baissant pour ramasser les cerises tombées au sol.
- Sans doute que tu n’en as pas eu le temps ! Je gage que le bruit de l’auge renversée t’as retenu, aiguillonna Pippin de plus belle, se joignant à la tâche.
Continuant leurs taquineries, ils tentèrent tous deux de reposer maladroitement l’assiette de cerises à demi vide sur la table. Ce faisant, ils poussèrent malencontreusement quelques fruits qui en supportaient d’autres. Soudain, alors qu’ils avaient enfin reposé sagement le plat à sa place, un amas de fruits vint rouler par dessus la grande table, s’éparpillant joyeusement sur le sol. La dégringolade des premiers fruits entraîna avec elle presque tous les autres. Cette merveilleuse cascade de prunes, de pommes, de poires, de bananes ou de raisins semblait ne plus vouloir finir. Quand enfin le dernier fruit toucha le sol, Merry et Pippin, paralysés par la surprise, se regardèrent, médusés. Ils reprirent subitement leurs esprits, et déguerpirent aussi vite que possible –n’oubliant pas, au passage, de se remplir les poches de quelques prunes. Ils quittèrent hâtivement la grande salle, trébuchant gauchement, et laissant les vassaux atterrés devant le triste spectacle.
L’après midi de cette journée prometteuse rassembla aux portes du château tout le royaume de Minas Tirith. Le peuple en liesse se préparait à couronner son roi avec un enthousiasme véhément. L’entrée du château fut désobstruée de la foule pour laisser apparaître un chemin libre, au bout duquel, enfin, il apparut. Celui qui, jadis, foulait les terres en la qualité de rôdeur, empruntait ce jour la voie des seigneurs. Celui que l’on avait appelé Grands Pas, Aragorn ou même Estel, allait devenir le Roi Elessar. Et sans doute le trône n’aurait mieux convenu à aucun autre car il avait tout d’un roi, du cœur aimable à la noble prestance. Alors qu’il avançait vers les portes, la foule se tut. Malgré ce regard d’acier qui tenait en respect, Frodon se souvenait si bien de cette tendresse qui s’en dégageait parfois. Il se remémorait aussi avec plaisir sa propre surprise et celle de tout le royaume quand Aragorn fit monter à ses côtés le fier et solide Eomer, tout récemment couronné lui aussi, à la tête du Rohan.
- Je comprends votre étonnement, mais sachez qu’en la personne d’Eomer, jeune Roi du Rohan, j’ai trouvé l’apaisement. Ce lien assurera la pérennité de l’amitié qui unit le Gondor au Rohan, et je puis vous jurer le meilleur dévouement pour mon peuple dans un règne de paix.
Sur ces paroles, les deux hommes s’embrassèrent tendrement, laissant planer sur la foule un silence pesant. Mais soudain, une voix s’éleva : « vive le Roi Aragorn ! Vive le Roi Eomer ! », et bientôt le peuple entier déclama ces mots, et la liesse reprit de plus belle. Aragorn, que le doute avait pris un instant, esquissa un sourire radieux, et se tourna vers son amant, rougissant, qui lui rendit la pareille.
- Maintenant viennent les jours du Roi et puissent-ils être bénis tant que dureront les trônes des Valars !
La journée se poursuivit dans une ambiance des plus festives. Le grand repas du soir, qui à la vérité, avait commencé en fin d’après midi, réchauffait les cœurs et déliait les langues. L’union d’Elessar avec le jeune roi du Rohan était au cœur de toutes les conversations. Si elle avait surpris les premiers temps, elle fut majoritairement bien accueillie par le peuple. A tel point qu’on ne s’étonna plus de rencontrer, dés le lendemain, quelques couples de jeunes hommes ou jeunes femmes faire montre de leur affection partagée au beau milieu de la rue.
Malgré tout cela, Frodon fut saisi d’embarras lorsqu’il entra, un beau matin, dans la chambre de Legolas sans y être convié. Le jour du départ se faisant proche, le jeune Hobbit avait jugé utile de consulter une carte de la Terre du Milieu qu’il savait en possession de l’elfe. Quand il se présenta à sa porte, celle-ci était légèrement entrouverte, et la lumière du soleil matinier filtrait. Il frappa quelques coups, appela doucement, mais n’obtint pas de réponse. Il entreprit d’entrer tout de même. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver dans le lit Gimli, vêtu du plus simple appareil et douillettement lové dans les bras du prince elfe, tout aussi confortablement disposé. Les draps blancs, négligemment repliés vers le fond de la couche, dévoilaient leurs corps nus, baignés d’un timide soleil qui perçait au travers de la fenêtre. Legolas ouvrit aussitôt les yeux et redressa doucement la tête.
- Je… Pardonnez-moi … je … euh … la porte était ouverte… et…
Frodon, devenu aussi rouge qu’une tarte aux griottes, se figea par la surprise et s’enlisa maladroitement dans quelque bredouillis des plus confus.
- Ne soyez pas gêné de ce que vous voyez, mon ami, il n’y a nulle raison de le cacher, murmura Legolas recouvrant son corps élancé d’un saut-de-lit ample.
- Ah ça par exemple, le jeune monsieur Frodon ! résonna la voix éraillée de Gimli, aussi échevelé qu’un vieil ours paresseux. Il est bien impromptu de vous trouver là !
Le jeune Hobbit esquissa un sourire gauche, pressé par l’envie soudaine de fuir à toutes jambes.
- Vous désirez quelque chose ? demanda l’elfe.
- Non, non ! Ne vous dérangez pas pour moi, je reviendrai par la suite !
Sur ce, il quitta précipitamment la pièce et referma la porte derrière lui. Il s’y adossa quelques instants, encore tout éprouvé par cette insolite découverte, et entendit jaillir de la chambre le rire généreux du nain, ce qui le fit sourire à son tour. A l’évidence, s’il convenait de se troubler dans ces circonstances, il n’y avait là nulle matière à s’en étonner. Leur proximité considérable depuis la victoire de Pelennor avait écarté tous les doutes encore probables, aussi incongru que cela puisse paraître venant d’un nain et d’un elfe. Une pensée qui figea le sourire de Frodon sur le moment, car il lui sembla évident que la communauté de l’Anneau n’avait jamais parut aussi soudée qu’à la veille de sa séparation définitive.
Que de plaisants souvenirs qui envahissaient le cœur des quatre voyageurs, alors qu’ils foulaient péniblement le sol saccagé de la Comté en direction du trou des Chaumine, sous une pluie battante, aussi hostile que ce territoire avait pu, jadis, leur être précieux.