Bonsoir,
Voici ma toute première (et sûrement pas dernière) fic sur "Le Hobbit". Alors, tout d'abord, je tiens à dire que j'ai choisi d'utiliser les noms de la version française car, pour l'instant, je n'ai vu le film qu'en VF, et c'est cette version là qui m'est venue naturellement pendant que j'écrivais.
Ensuite, cette fic contient des spoilers sur la fin du film, bien sûr, mais rien sur la suite (enfin, pas vraiment). J'ai lu le bouquin il y 6 ou 7 ans, après avoir fini de lire "Le Seigneur des Anneaux" mais je ne me souviens pratiquement plus de l'histoire. J'ai donc pioché quelques détails sur Wikipédia pour m'aider à écrire cette fic, mais elle ne suivra donc pas l'histoire du livre (et le premier qui me mets des spoilers dans les commentaires, je lui envoie Gandalf pour qu'il le transforme en rat ! Merci. ^^).
Pour finir, comme j'ai voulu inscrire cette fic dans la continuité du fandom, elle n'est pas à proprement parler très joyeuse (vous aurez été prévenus
).
Sur ce, je vous laisse avec la première partie. Je posterai la suite sûrement dans 2 ou 3 jours puisque la fic est terminée.
Cybelia.
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L'aveu de Bilbon
Mon très cher Frodon,
J'ai longtemps hésité à coucher sur le papier ce qui va suivre, mais, à présent que les années me rattrapent, je ressens le besoin d'enfin dévoiler certains évènements de mon passé, qui étaient, jusque-là, demeurés secrets.
Tu te souviens sûrement de tes interrogations concernant mon célibat, interrogations auxquelles je répondais immanquablement par une pirouette ou par la fuite. Aujourd'hui, tu vas enfin connaître la vérité, la raison pour laquelle je n'ai jamais été en mesure d'épouser une charmante Hobbite et de lui donner une descendance.
Cette vérité est d'une simplicité enfantine : mon cœur appartenait, et il appartient toujours, à une personne que je n'ai jamais oublié, malgré les années et la distance nous séparant. Jusqu'à mon dernier souffle, mon cœur sera sien.
Tout commença lors du voyage vers l'Erebor en compagnie des Nains et de Gandalf. Nous venions d'être sauvés par les Grands Aigles des griffes d'Azog, l'Orque Pâle. Le Seigneur Thorin Êcu-de-Chêne était sain et sauf grâce à mon intervention courageuse, mais néanmoins totalement stupide. Cependant, cet acte de bravoure m'avait valu du Seigneur Nain la reconnaissance de ma place dans la troupe, ce qui était le plus beau des remerciements à mes yeux.
Nous reprîmes le chemin vers la Montagne Solitaire. Pour la rejoindre, nous devions traverser Mirkwood, la Forêt Noire. Je ne te détaillerai pas une nouvelle fois les embûches que nous rencontrâmes. Elles furent nombreuses et toutes plus effrayantes les unes que les autres.
Deux jours après notre entrée dans la forêt, nous fûmes attaqués par un essaim d'araignées géantes. Au cours du combat, un éboulement de terrain jeta la confusion dans notre compagnie. Lorsque nous pûmes nous dresser à nouveau sur nos pieds, je m'aperçus que le Seigneur Thorin et moi étions tombés dans une profonde crevasse. Les autres Nains et Gandalf étaient hors de vue. Nous dûmes tuer trois araignées qui avaient chuté avec nous, puis nous inspectâmes les lieux. Un chemin rocailleux et pentu remontait le long de la paroi, mais, compte tenu de la distance à parcourir, nous comprîmes bien vite qu'il nous faudrait au moins deux jours pour parvenir en haut.
La nuit commençait à tomber. Nous décidâmes donc d'attendre le matin pour entamer l'ascension. Alors que j'allais ramasser un peu de bois pour faire un feu, le Seigneur Thorin m'interpela :
— Monsieur Bilbon, êtes-vous blessé ?
Surpris, je suivis la direction de son regard et constatai qu'une tache de sang assombrissait la manche de ma veste au niveau de l'épaule droite. Ne ressentant aucune douleur, je voulus ôter mon vêtement pour m'inspecter, mais mon bras refusa de bouger. Je commençai à m'affoler lorsque je sentis la main de Thorin se poser sur mon autre épaule.
— Je vais vous aider, souffla le Nain sur un ton apaisant.
Avec son assistance, je parvins à me débarrasser de ma veste, de mon gilet et de ma chemise. J'eus un haut-le-cœur en voyant la blessure et dus détourner le regard pour ne pas défaillir. J'aperçus du coin de l’œil Thorin nettoyer la plaie avec un linge et manquai à nouveau paniquer car je n'avais aucune sensation de l'épaule jusqu'au bout des doigts.
— C'est une morsure d'araignée. Elle n'est pas très profonde, mais le venin s'est infiltré dans votre sang, provoquant la paralysie de votre bras.
Je titubai. Thorin me soutint, m'empêchant de m'écrouler au sol sous l'émotion et la peur qui venaient de s'emparer de moi. Il déroula sa couverture et m'aida à m'y allonger, la tête posée sur mon sac.
— Je connais ce genre de blessures. Nous autres Nains rencontrons souvent des araignées dans les galeries. Elles utilisent leur venin pour immobiliser leurs proies avant de les emporter dans leurs nids. Leurs morsures sont très rarement mortelles.
— Rarement ? Demandai-je d'une voix que je reconnus à peine.
— Vu la taille de la plaie, c'était une jeune araignée. Son venin n'est pas aussi puissant que celui d'une adulte. Vous seriez un Nain, la paralysie disparaitrait dans une ou deux heures.
— Mais je ne suis pas un Nain... je ne suis qu'un Hobbit...
Thorin examina à nouveau ma blessure avant de répondre d'une voix soucieuse :
— Je ne peux qu'espérer que votre corps réagira comme l'aurait fait le mien. Gandalf aurait sûrement su comment vous aider...
Il jeta un bref coup d’œil vers le sommet de la falaise. Affolé à l'idée qu'il me laisse seul dans un tel état de vulnérabilité, j'attrapai sa main. Il m'adressa un léger sourire.
— Ne vous inquiétez pas, Bilbon Sacquet. Je n'ai pas l'intention de vous abandonner. Si à l'aube vous n'êtes pas guéri, je vous porterai pour sortir de cet endroit et nous retrouverons Gandalf qui vous soignera.
Ses mots me soulagèrent mais je ne lâchai pas sa main pour autant. Nous restâmes un long moment silencieux et immobiles, nos regards soudés. Thorin finit par détourner les yeux et dégagea sa main de la mienne. Il banda mon épaule blessée, puis m'emmitoufla dans la couverture avant d'allumer un feu. Je le suivis du regard tandis qu'il s'affairait. J'avais du mal à réfléchir alors que plusieurs sentiments intenses bataillaient en moi. J'étais terrorisé à l'idée que ma blessure ne guérisse pas, que la paralysie s'étende et que je me retrouve prisonnier de mon propre corps pétrifié jusqu'à la fin de ma vie. J'étais également perturbé par la sollicitude du Seigneur Nain, par sa façon si délicate de me toucher, comme s'il avait peur de me briser. Mais, au-delà de tout cela, j'étais aussi troublé par une sensation inconnue, une étincelle qui naissait peu à peu au creux de mes reins et qui menaçait de m'embraser tout entier lorsque mon regard se posait sur Thorin Êcu-de-Chêne.
Je mis ce trouble sur le compte du venin de l'araignée et fermai les yeux. Lorsque je les rouvris, j'étais blotti contre un corps chaud, enveloppé dans un manteau épais, le visage enfoui contre une épaule robuste. Je me sentais bien. J'avais l'impression d'être à ma place dans ce cocon protecteur. Mes paupières se refermèrent, mon esprit engourdi refusant d'analyser la situation. Le fredonnement d'une voix grave, triste et profonde me parvint, tout près de mon oreille.
Far over the Misty Mountains rise
Leave us standing upon the heights
What was before, we see once more
Our kingdom a distant light
Fiery mountain beneath the moon
The words unspoken, we'll be there soon
For home a song that echoes on
And all who find us will know the tune
Some folk we never forget
Some kind we never forgive
Haven't seen the back of us yet
We'll fight as long as we live
All eyes on the hidden door
To the Lonely Mountain borne
We'll ride in the gathering storm
Until we get our long-forgotten goldJe me rendormis profondément, l'esprit totalement apaisé.
Lorsque je m'éveillais, je sentis le sol bouger. Perplexe, j'ouvris les yeux et réalisai que je me trouvais toujours dans les bras de Thorin. Ce n'était pas le sol qui bougeait mais le Seigneur Nain qui me portait sur le sentier escarpé alors qu'il faisait encore nuit. S'apercevant de mon éveil, Thorin expliqua :
— Un orage approche. Nous devons nous mettre à l'abri. J'ai repéré un renfoncement dans la paroi où nous devrions être au sec et pouvoir allumer un nouveau feu.
Je répondis d'un simple hochement de tête, essayant d'occulter que je n'avais toujours aucune sensation dans mon bras droit. Quelques minutes plus tard, Thorin me posa au sol et je ressentis immédiatement un froid intense me saisir. Le renfoncement était effectivement assez grand et nous protègerait efficacement de la pluie. Il alluma un feu, puis vint s'asseoir près de moi.
— Comment vous sentez-vous ?
Je ne pus répondre car mes dents se mirent soudain à claquer. Thorin me souleva et m'installa contre lui, au chaud dans son manteau épais. Je remontai mes genoux contre mon torse et serrai le poing de ma main valide sur le tissu rugueux de sa chemise. Mon corps se mit à trembler violemment. Thorin posa sa main sur mon front et soupira :
— Vous êtes encore glacé... Je pensais que ma chaleur suffirait à vous réchauffer... Je ne vois pas comment je pourrais mieux vous soulager.
Je luttais contre le claquement de mes mâchoires et réussis à souffler :
— Vous faites déjà beaucoup... merci...
Thorin me serra un peu plus contre lui.
— Vous m'avez sauvé la vie, Bilbon... Sans vous, ma tête serait devenue un trophée de guerre d'Azog. Vous avez sauvé ma vie... et mon honneur... Je vous en serais à jamais reconnaissant...
Malgré mes tremblements, je crus sentir ses lèvres se poser sur le haut de mon crâne et y déposer un baiser. Je fermai à nouveau les yeux, me concentrant sur sa chaleur, essayant d'y puiser la force nécessaire pour lutter contre le venin. Ce fut peine perdue car je sombrai bien vite dans l'inconscience.
Cette fois-ci, lorsque j'ouvris à nouveau les yeux, je me trouvais dans un lit confortable, dans un lieu inconnu mais au décor rassurant. Des larmes de soulagement me vinrent lorsque je sentis que mon bras droit avait retrouvé sa mobilité habituelle. Je repoussai le pan de la chemise blanche dont j'étais vêtu et constatai que ma blessure était totalement guérie. C'est à ce moment-là qu'une silhouette familière franchit la porte de la chambre.
— Gandalf !
— Bonjour, Bilbon. Bienvenue dans le palais elfique souterrain du Roi Thranduil.
Le magicien s'assit près du lit et m'appris que j'avais été inconscient trois jours. Il me raconta ensuite ce que j'avais manqué des évènements.
Après l'éboulement, les Nains et lui-même partirent à notre recherche. Ils nous retrouvèrent le lendemain matin, alors que Thorin me portait sur le sentier escarpé. Après m'avoir examiné, Gandalf déclara que seule la magie elfique pouvait me guérir et que, sans cela, je serais mort en moins de deux jours. Il parvint donc à convaincre le Seigneur Nain de rejoindre le palais du Roi Thranduil, malgré son aversion pour les Elfes en général et pour celui-ci en particulier.
J'étais touché par le geste de Thorin et me promis de l'en remercier chaleureusement dès que je le verrai. Ce qui n'arriva pas avant plusieurs jours. En raison de l'animosité entre les Nains et les Elfes, Thranduil avait installé ses « invités » dans une lointaine galerie, au fin fond du palais, afin d'éviter autant qu'il le pouvait les rencontres entre les représentants des deux peuples. D'après Gandalf, sans les trésors de diplomatie qu'il avait déployés, notre troupe avait manqué de peu de se retrouver dans un sombre cachot. Les Nains ne cherchaient de toutes façons pas la compagnie des Elfes, même si certains, Fili et Kili pour ne pas les nommer, avaient effectué quelques incursions parmi leurs hôtes afin, selon leurs dires, « d'espionner l'ennemi ».
Quelques heures après mon réveil, je me sentis suffisamment en forme pour me lever. Je m'habillai rapidement, constatant avec ravissement que mes vêtements avaient été réparés et nettoyés par les mains habiles de nos hôtes. Je me lançai ensuite à la recherche de mes compagnons de route. Au détour d'une galerie, je tombai sur Bombur, les bras chargés de mets divers et variés.
— Ah ! Bilbon ! Quel plaisir de vous voir sur pieds !
— Je suis également ravi d'être rétabli. Pourriez-vous m'indiquer où trouver le Seigneur Thorin ?
— Suivez-moi ! J'allais justement rejoindre les autres.
Il nous fallut près d'un quart d'heure pour atteindre l'endroit où les Nains avaient été installés. Une fois arrivé là, je fus entourés par mes compagnons de route, apparemment ravis de me revoir en pleine forme. Seul manquait celui que j'étais venu remercier. Devant mon regard désappointé, Kili me souffla à l'oreille :
— Vous trouverez mon oncle près de la galerie sud. Il y passe tout son temps.
Je le remerciai d'un sourire, puis pris la direction indiquée. Thorin se trouvait effectivement à l'endroit mentionné par son neveu. Assis sur un banc, adossé à la paroi, les bras croisés et le regard fixé sur un point du sol, il semblait perdu dans ses pensées. À mon approche, il leva les yeux et sourit. Je le connaissais depuis peu, mais ça n'était que la seconde fois qu'il me souriait ainsi, d'une manière aussi franche et sincère. Je lui souris à mon tour et pris place à ses côtés, le cœur battant comme un tambour. Le trouble qui m'avait envahi quelques jours plus tôt n'était donc pas lié aux effets du venin de l'araignée. Assis là, à côté de Thorin, j'avais à la fois envie de fuir à toutes jambes et de me blottir entre ses bras puissants. Pour en dissimuler le soudain tremblement, je glissai mes mains entre mes genoux avant de souffler :
— Je voulais vous remercier.
Comme il ne réagissait pas et que je n'osais pas le regarder, je continuai :
— Je sais que vous haïssez Thranduil... et je ne peux même pas imaginer combien il a dû être difficile d'accepter son aide... que vous l'ayez fait pour me sauver me touche beaucoup.
— Je ne pouvais pas vous laisser mourir, répondit Thorin d'une voix neutre.
Un peu déçu par son manque de chaleur soudain, je bredouillai :
— Oui... normal... il vous faut un cambrioleur pour... pour cette quête... et vous auriez fait la même chose pour chacun de nos compagnons.
À nouveau, il resta muet. Je me forçai alors à lever les yeux vers lui et sursautai en voyant qu'il me fixait d'un air grave. Son regard couleur d'un ciel d'été semblait me sonder. Je me sentis rougir, mais ne parvint pas à me détourner. Quelque chose dans ses yeux m'attirait irrésistiblement, venait rallumer cette étincelle inconnue au creux de mes reins. Je ne bougeai pas lorsque sa main se leva lentement et que ses doigts repoussèrent une mèche tombée sur mon front. Tout à coup, il eut l'air de se rendre compte de son geste. Il laissa retomber sa main et se détourna, visiblement embarrassé.
— Puisque vous êtes rétabli, nous allons pouvoir nous remettre en route. Rejoignons les autres.
Il partit avant que j'aie eu le temps de réagir. Je restai là un moment, assis sur le banc, totalement perdu, puis finis par le suivre.
Notre compagnie reprit le chemin de l'Erebor à peine une heure plus tard. J'étais encore troublé par ce que je ressentais et par la réaction de Thorin et notre marche quasi silencieuse dans la forêt ne m'aidait pas à penser à autre chose. À la nuit tombée, nous fîmes halte dans une clairière. Le Seigneur Nain n'avait pas l'air ravi de s'arrêter et il ne cessait de jeter des regards furtifs autour de lui. Toutefois, lorsque son regard croisait par hasard le mien, il se détournait immédiatement. Le cœur serré, je m'installai contre un arbre, un peu à l'écart des autres. Je n'avais pas le cœur à rire avec les autres du récit de Bombur, parti chaparder de la nourriture aux Elfes avant notre départ.
Alors que je ressassais mes idées sombres, Gandalf vint s'asseoir près de moi. Il me tendit sa pipe. Je pris une longue bouffée de Vieux Toby, ce qui me rasséréna quelque peu.
— Mon cher ami, vous semblez soucieux depuis que nous avons quitté la demeure du Roi Thranduil.
— Ce n'est qu'un peu de fatigue, mentis-je, oubliant à qui j'avais affaire.
Gandalf m'adressa un léger sourire, puis souffla à voix basse :
— Je suis peut-être un vieux magicien, mais je suis de très bon conseil concernant les affaires de cœur.
Je levai un sourcil, intrigué.
— Les affaires de cœur ? Je n'ai pas... Je...
La révélation me frappa en plein ventre, me coupant presque le souffle.
— Vous pensez que... que je...
— Vous êtes amoureux, Bilbon.
Je secouai la tête, refusant d'admettre l'évidence.
— Non ! C'est impossible ! Je ne peux pas... pas être... pas de lui...
C'est alors que Gandalf m'expliqua d'un air complice :
— Vous n'êtes pas sans savoir que le peuple Nain compte peu d'individus du genre féminin. L'exil les a éparpillées aux quatre coins de la Terre du Milieu. Elles sont à ce jour à peine assez nombreuses pour perpétuer leur espèce. Cet état de fait a entraîné de grands bouleversements dans leur société. Comme la plupart des êtres, les Nains supportent mal la solitude. Alors ils se sont adaptés. Aujourd'hui, il est courant de voir deux mâles Nains vivre une relation sentimentale. Il leur arrive même très fréquemment de se marier. Ils n'ont bien sûr aucun espoir de descendance, mais, au moins, ils savent qu'ils auront toujours une personne sur qui compter et qui les aimera jusqu'à leur mort.
Je ne fus pas vraiment choqué par les propos du magicien, plutôt perplexe. Je cherchais des yeux Thorin et le découvris assis sur un tronc d'arbre à l'autre bout de la clairière. Je soufflai :
— Je suis un Hobbit, non un Nain. Je n'ai jamais entendu parler de ce genre de relations chez les Hobbits.
— Oui, vous êtes un Hobbit, Bilbon Sacquet, mais pas n'importe lequel. Et il n'est pas n'importe quel Nain...
Je levai les yeux vers Gandalf, essayant de comprendre son allusion.
— Vous voulez dire... Non, c'est impossible...
— Thorin est seul depuis bien longtemps. Il ne vivait que pour cette quête... jusqu'à ce qu'il vous rencontre et qu'il découvre que son cœur n'était pas froid et sec comme il le croyait. Et cela l'effraye tout autant que vous, mon cher ami. Il a peur de voir sa résolution faiblir, raison pour laquelle il préfère vous éviter plutôt que de risquer de vivre quelques instants de bonheur en votre compagnie.
J'étais sous le choc. Les paroles de Gandalf tournaient dans mon esprit. J'en avais compris le sens mais je refusais encore de l'accepter. Il posa une main sur mon épaule et ajouta :
— Vous devez savoir autre chose au sujet des Nains. Lorsqu'ils ont choisi un compagnon ou une compagne, ils sont d'une fidélité sans faille. Et leur engagement ne se rompt qu'à la mort de l'un des conjoints. Vous devez en être totalement conscient si vous acceptez vos sentiments et les siens. Il n'y aura pas de retour en arrière possible.
Sur ces mots, Gandalf se leva et alla rejoindre le groupe près du feu. Je ne bougeai pas, encore sous le choc de tout ce que je venais d'apprendre et d'assimiler. Peu à peu, je me pris à accepter l'idée que j'étais amoureux... que mon cœur avait élu Thorin Êcu-de-Chêne... et qu'il semblait que le sien m'avait choisi. Malgré tout, j'ignorai ce que je devais faire. Fatigué, je m'enroulai dans ma couverture et m'allongeai sur le sol tandis que les Nains commençaient eux aussi à se coucher pour la nuit.
À suivre...Note de l'auteur : les paroles en italique sont celles de la chanson "Song of the lonely mountain" que vous pouvez retrouver sur la BO du film, titre interprété par Finn Neil.
Note de l'auteur bis : la fic comporte un petit clin d’œil à la série "Doctor Who". Qui va le trouver ?