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 Sujet du message: [Finie] L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 05 Jan 2013 18:28 
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Bonsoir,

Voici ma toute première (et sûrement pas dernière) fic sur "Le Hobbit". Alors, tout d'abord, je tiens à dire que j'ai choisi d'utiliser les noms de la version française car, pour l'instant, je n'ai vu le film qu'en VF, et c'est cette version là qui m'est venue naturellement pendant que j'écrivais.

Ensuite, cette fic contient des spoilers sur la fin du film, bien sûr, mais rien sur la suite (enfin, pas vraiment). J'ai lu le bouquin il y 6 ou 7 ans, après avoir fini de lire "Le Seigneur des Anneaux" mais je ne me souviens pratiquement plus de l'histoire. J'ai donc pioché quelques détails sur Wikipédia pour m'aider à écrire cette fic, mais elle ne suivra donc pas l'histoire du livre (et le premier qui me mets des spoilers dans les commentaires, je lui envoie Gandalf pour qu'il le transforme en rat ! Merci. ^^).

Pour finir, comme j'ai voulu inscrire cette fic dans la continuité du fandom, elle n'est pas à proprement parler très joyeuse (vous aurez été prévenus :lol:).

Sur ce, je vous laisse avec la première partie. Je posterai la suite sûrement dans 2 ou 3 jours puisque la fic est terminée.

Cybelia.

-------------------------------------------

L'aveu de Bilbon

Mon très cher Frodon,

J'ai longtemps hésité à coucher sur le papier ce qui va suivre, mais, à présent que les années me rattrapent, je ressens le besoin d'enfin dévoiler certains évènements de mon passé, qui étaient, jusque-là, demeurés secrets.

Tu te souviens sûrement de tes interrogations concernant mon célibat, interrogations auxquelles je répondais immanquablement par une pirouette ou par la fuite. Aujourd'hui, tu vas enfin connaître la vérité, la raison pour laquelle je n'ai jamais été en mesure d'épouser une charmante Hobbite et de lui donner une descendance.
Cette vérité est d'une simplicité enfantine : mon cœur appartenait, et il appartient toujours, à une personne que je n'ai jamais oublié, malgré les années et la distance nous séparant. Jusqu'à mon dernier souffle, mon cœur sera sien.

Tout commença lors du voyage vers l'Erebor en compagnie des Nains et de Gandalf. Nous venions d'être sauvés par les Grands Aigles des griffes d'Azog, l'Orque Pâle. Le Seigneur Thorin Êcu-de-Chêne était sain et sauf grâce à mon intervention courageuse, mais néanmoins totalement stupide. Cependant, cet acte de bravoure m'avait valu du Seigneur Nain la reconnaissance de ma place dans la troupe, ce qui était le plus beau des remerciements à mes yeux.

Nous reprîmes le chemin vers la Montagne Solitaire. Pour la rejoindre, nous devions traverser Mirkwood, la Forêt Noire. Je ne te détaillerai pas une nouvelle fois les embûches que nous rencontrâmes. Elles furent nombreuses et toutes plus effrayantes les unes que les autres.
Deux jours après notre entrée dans la forêt, nous fûmes attaqués par un essaim d'araignées géantes. Au cours du combat, un éboulement de terrain jeta la confusion dans notre compagnie. Lorsque nous pûmes nous dresser à nouveau sur nos pieds, je m'aperçus que le Seigneur Thorin et moi étions tombés dans une profonde crevasse. Les autres Nains et Gandalf étaient hors de vue. Nous dûmes tuer trois araignées qui avaient chuté avec nous, puis nous inspectâmes les lieux. Un chemin rocailleux et pentu remontait le long de la paroi, mais, compte tenu de la distance à parcourir, nous comprîmes bien vite qu'il nous faudrait au moins deux jours pour parvenir en haut.
La nuit commençait à tomber. Nous décidâmes donc d'attendre le matin pour entamer l'ascension. Alors que j'allais ramasser un peu de bois pour faire un feu, le Seigneur Thorin m'interpela :
— Monsieur Bilbon, êtes-vous blessé ?
Surpris, je suivis la direction de son regard et constatai qu'une tache de sang assombrissait la manche de ma veste au niveau de l'épaule droite. Ne ressentant aucune douleur, je voulus ôter mon vêtement pour m'inspecter, mais mon bras refusa de bouger. Je commençai à m'affoler lorsque je sentis la main de Thorin se poser sur mon autre épaule.
— Je vais vous aider, souffla le Nain sur un ton apaisant.
Avec son assistance, je parvins à me débarrasser de ma veste, de mon gilet et de ma chemise. J'eus un haut-le-cœur en voyant la blessure et dus détourner le regard pour ne pas défaillir. J'aperçus du coin de l’œil Thorin nettoyer la plaie avec un linge et manquai à nouveau paniquer car je n'avais aucune sensation de l'épaule jusqu'au bout des doigts.
— C'est une morsure d'araignée. Elle n'est pas très profonde, mais le venin s'est infiltré dans votre sang, provoquant la paralysie de votre bras.
Je titubai. Thorin me soutint, m'empêchant de m'écrouler au sol sous l'émotion et la peur qui venaient de s'emparer de moi. Il déroula sa couverture et m'aida à m'y allonger, la tête posée sur mon sac.
— Je connais ce genre de blessures. Nous autres Nains rencontrons souvent des araignées dans les galeries. Elles utilisent leur venin pour immobiliser leurs proies avant de les emporter dans leurs nids. Leurs morsures sont très rarement mortelles.
— Rarement ? Demandai-je d'une voix que je reconnus à peine.
— Vu la taille de la plaie, c'était une jeune araignée. Son venin n'est pas aussi puissant que celui d'une adulte. Vous seriez un Nain, la paralysie disparaitrait dans une ou deux heures.
— Mais je ne suis pas un Nain... je ne suis qu'un Hobbit...
Thorin examina à nouveau ma blessure avant de répondre d'une voix soucieuse :
— Je ne peux qu'espérer que votre corps réagira comme l'aurait fait le mien. Gandalf aurait sûrement su comment vous aider...
Il jeta un bref coup d’œil vers le sommet de la falaise. Affolé à l'idée qu'il me laisse seul dans un tel état de vulnérabilité, j'attrapai sa main. Il m'adressa un léger sourire.
— Ne vous inquiétez pas, Bilbon Sacquet. Je n'ai pas l'intention de vous abandonner. Si à l'aube vous n'êtes pas guéri, je vous porterai pour sortir de cet endroit et nous retrouverons Gandalf qui vous soignera.
Ses mots me soulagèrent mais je ne lâchai pas sa main pour autant. Nous restâmes un long moment silencieux et immobiles, nos regards soudés. Thorin finit par détourner les yeux et dégagea sa main de la mienne. Il banda mon épaule blessée, puis m'emmitoufla dans la couverture avant d'allumer un feu. Je le suivis du regard tandis qu'il s'affairait. J'avais du mal à réfléchir alors que plusieurs sentiments intenses bataillaient en moi. J'étais terrorisé à l'idée que ma blessure ne guérisse pas, que la paralysie s'étende et que je me retrouve prisonnier de mon propre corps pétrifié jusqu'à la fin de ma vie. J'étais également perturbé par la sollicitude du Seigneur Nain, par sa façon si délicate de me toucher, comme s'il avait peur de me briser. Mais, au-delà de tout cela, j'étais aussi troublé par une sensation inconnue, une étincelle qui naissait peu à peu au creux de mes reins et qui menaçait de m'embraser tout entier lorsque mon regard se posait sur Thorin Êcu-de-Chêne.
Je mis ce trouble sur le compte du venin de l'araignée et fermai les yeux. Lorsque je les rouvris, j'étais blotti contre un corps chaud, enveloppé dans un manteau épais, le visage enfoui contre une épaule robuste. Je me sentais bien. J'avais l'impression d'être à ma place dans ce cocon protecteur. Mes paupières se refermèrent, mon esprit engourdi refusant d'analyser la situation. Le fredonnement d'une voix grave, triste et profonde me parvint, tout près de mon oreille.
Far over the Misty Mountains rise
Leave us standing upon the heights
What was before, we see once more
Our kingdom a distant light

Fiery mountain beneath the moon
The words unspoken, we'll be there soon
For home a song that echoes on
And all who find us will know the tune

Some folk we never forget
Some kind we never forgive
Haven't seen the back of us yet
We'll fight as long as we live
All eyes on the hidden door
To the Lonely Mountain borne
We'll ride in the gathering storm
Until we get our long-forgotten gold

Je me rendormis profondément, l'esprit totalement apaisé.

Lorsque je m'éveillais, je sentis le sol bouger. Perplexe, j'ouvris les yeux et réalisai que je me trouvais toujours dans les bras de Thorin. Ce n'était pas le sol qui bougeait mais le Seigneur Nain qui me portait sur le sentier escarpé alors qu'il faisait encore nuit. S'apercevant de mon éveil, Thorin expliqua :
— Un orage approche. Nous devons nous mettre à l'abri. J'ai repéré un renfoncement dans la paroi où nous devrions être au sec et pouvoir allumer un nouveau feu.
Je répondis d'un simple hochement de tête, essayant d'occulter que je n'avais toujours aucune sensation dans mon bras droit. Quelques minutes plus tard, Thorin me posa au sol et je ressentis immédiatement un froid intense me saisir. Le renfoncement était effectivement assez grand et nous protègerait efficacement de la pluie. Il alluma un feu, puis vint s'asseoir près de moi.
— Comment vous sentez-vous ?
Je ne pus répondre car mes dents se mirent soudain à claquer. Thorin me souleva et m'installa contre lui, au chaud dans son manteau épais. Je remontai mes genoux contre mon torse et serrai le poing de ma main valide sur le tissu rugueux de sa chemise. Mon corps se mit à trembler violemment. Thorin posa sa main sur mon front et soupira :
— Vous êtes encore glacé... Je pensais que ma chaleur suffirait à vous réchauffer... Je ne vois pas comment je pourrais mieux vous soulager.
Je luttais contre le claquement de mes mâchoires et réussis à souffler :
— Vous faites déjà beaucoup... merci...
Thorin me serra un peu plus contre lui.
— Vous m'avez sauvé la vie, Bilbon... Sans vous, ma tête serait devenue un trophée de guerre d'Azog. Vous avez sauvé ma vie... et mon honneur... Je vous en serais à jamais reconnaissant...
Malgré mes tremblements, je crus sentir ses lèvres se poser sur le haut de mon crâne et y déposer un baiser. Je fermai à nouveau les yeux, me concentrant sur sa chaleur, essayant d'y puiser la force nécessaire pour lutter contre le venin. Ce fut peine perdue car je sombrai bien vite dans l'inconscience.

Cette fois-ci, lorsque j'ouvris à nouveau les yeux, je me trouvais dans un lit confortable, dans un lieu inconnu mais au décor rassurant. Des larmes de soulagement me vinrent lorsque je sentis que mon bras droit avait retrouvé sa mobilité habituelle. Je repoussai le pan de la chemise blanche dont j'étais vêtu et constatai que ma blessure était totalement guérie. C'est à ce moment-là qu'une silhouette familière franchit la porte de la chambre.
— Gandalf !
— Bonjour, Bilbon. Bienvenue dans le palais elfique souterrain du Roi Thranduil.
Le magicien s'assit près du lit et m'appris que j'avais été inconscient trois jours. Il me raconta ensuite ce que j'avais manqué des évènements.
Après l'éboulement, les Nains et lui-même partirent à notre recherche. Ils nous retrouvèrent le lendemain matin, alors que Thorin me portait sur le sentier escarpé. Après m'avoir examiné, Gandalf déclara que seule la magie elfique pouvait me guérir et que, sans cela, je serais mort en moins de deux jours. Il parvint donc à convaincre le Seigneur Nain de rejoindre le palais du Roi Thranduil, malgré son aversion pour les Elfes en général et pour celui-ci en particulier.
J'étais touché par le geste de Thorin et me promis de l'en remercier chaleureusement dès que je le verrai. Ce qui n'arriva pas avant plusieurs jours. En raison de l'animosité entre les Nains et les Elfes, Thranduil avait installé ses « invités » dans une lointaine galerie, au fin fond du palais, afin d'éviter autant qu'il le pouvait les rencontres entre les représentants des deux peuples. D'après Gandalf, sans les trésors de diplomatie qu'il avait déployés, notre troupe avait manqué de peu de se retrouver dans un sombre cachot. Les Nains ne cherchaient de toutes façons pas la compagnie des Elfes, même si certains, Fili et Kili pour ne pas les nommer, avaient effectué quelques incursions parmi leurs hôtes afin, selon leurs dires, « d'espionner l'ennemi ».
Quelques heures après mon réveil, je me sentis suffisamment en forme pour me lever. Je m'habillai rapidement, constatant avec ravissement que mes vêtements avaient été réparés et nettoyés par les mains habiles de nos hôtes. Je me lançai ensuite à la recherche de mes compagnons de route. Au détour d'une galerie, je tombai sur Bombur, les bras chargés de mets divers et variés.
— Ah ! Bilbon ! Quel plaisir de vous voir sur pieds !
— Je suis également ravi d'être rétabli. Pourriez-vous m'indiquer où trouver le Seigneur Thorin ?
— Suivez-moi ! J'allais justement rejoindre les autres.
Il nous fallut près d'un quart d'heure pour atteindre l'endroit où les Nains avaient été installés. Une fois arrivé là, je fus entourés par mes compagnons de route, apparemment ravis de me revoir en pleine forme. Seul manquait celui que j'étais venu remercier. Devant mon regard désappointé, Kili me souffla à l'oreille :
— Vous trouverez mon oncle près de la galerie sud. Il y passe tout son temps.
Je le remerciai d'un sourire, puis pris la direction indiquée. Thorin se trouvait effectivement à l'endroit mentionné par son neveu. Assis sur un banc, adossé à la paroi, les bras croisés et le regard fixé sur un point du sol, il semblait perdu dans ses pensées. À mon approche, il leva les yeux et sourit. Je le connaissais depuis peu, mais ça n'était que la seconde fois qu'il me souriait ainsi, d'une manière aussi franche et sincère. Je lui souris à mon tour et pris place à ses côtés, le cœur battant comme un tambour. Le trouble qui m'avait envahi quelques jours plus tôt n'était donc pas lié aux effets du venin de l'araignée. Assis là, à côté de Thorin, j'avais à la fois envie de fuir à toutes jambes et de me blottir entre ses bras puissants. Pour en dissimuler le soudain tremblement, je glissai mes mains entre mes genoux avant de souffler :
— Je voulais vous remercier.
Comme il ne réagissait pas et que je n'osais pas le regarder, je continuai :
— Je sais que vous haïssez Thranduil... et je ne peux même pas imaginer combien il a dû être difficile d'accepter son aide... que vous l'ayez fait pour me sauver me touche beaucoup.
— Je ne pouvais pas vous laisser mourir, répondit Thorin d'une voix neutre.
Un peu déçu par son manque de chaleur soudain, je bredouillai :
— Oui... normal... il vous faut un cambrioleur pour... pour cette quête... et vous auriez fait la même chose pour chacun de nos compagnons.
À nouveau, il resta muet. Je me forçai alors à lever les yeux vers lui et sursautai en voyant qu'il me fixait d'un air grave. Son regard couleur d'un ciel d'été semblait me sonder. Je me sentis rougir, mais ne parvint pas à me détourner. Quelque chose dans ses yeux m'attirait irrésistiblement, venait rallumer cette étincelle inconnue au creux de mes reins. Je ne bougeai pas lorsque sa main se leva lentement et que ses doigts repoussèrent une mèche tombée sur mon front. Tout à coup, il eut l'air de se rendre compte de son geste. Il laissa retomber sa main et se détourna, visiblement embarrassé.
— Puisque vous êtes rétabli, nous allons pouvoir nous remettre en route. Rejoignons les autres.
Il partit avant que j'aie eu le temps de réagir. Je restai là un moment, assis sur le banc, totalement perdu, puis finis par le suivre.

Notre compagnie reprit le chemin de l'Erebor à peine une heure plus tard. J'étais encore troublé par ce que je ressentais et par la réaction de Thorin et notre marche quasi silencieuse dans la forêt ne m'aidait pas à penser à autre chose. À la nuit tombée, nous fîmes halte dans une clairière. Le Seigneur Nain n'avait pas l'air ravi de s'arrêter et il ne cessait de jeter des regards furtifs autour de lui. Toutefois, lorsque son regard croisait par hasard le mien, il se détournait immédiatement. Le cœur serré, je m'installai contre un arbre, un peu à l'écart des autres. Je n'avais pas le cœur à rire avec les autres du récit de Bombur, parti chaparder de la nourriture aux Elfes avant notre départ.
Alors que je ressassais mes idées sombres, Gandalf vint s'asseoir près de moi. Il me tendit sa pipe. Je pris une longue bouffée de Vieux Toby, ce qui me rasséréna quelque peu.
— Mon cher ami, vous semblez soucieux depuis que nous avons quitté la demeure du Roi Thranduil.
— Ce n'est qu'un peu de fatigue, mentis-je, oubliant à qui j'avais affaire.
Gandalf m'adressa un léger sourire, puis souffla à voix basse :
— Je suis peut-être un vieux magicien, mais je suis de très bon conseil concernant les affaires de cœur.
Je levai un sourcil, intrigué.
— Les affaires de cœur ? Je n'ai pas... Je...
La révélation me frappa en plein ventre, me coupant presque le souffle.
— Vous pensez que... que je...
— Vous êtes amoureux, Bilbon.
Je secouai la tête, refusant d'admettre l'évidence.
— Non ! C'est impossible ! Je ne peux pas... pas être... pas de lui...
C'est alors que Gandalf m'expliqua d'un air complice :
— Vous n'êtes pas sans savoir que le peuple Nain compte peu d'individus du genre féminin. L'exil les a éparpillées aux quatre coins de la Terre du Milieu. Elles sont à ce jour à peine assez nombreuses pour perpétuer leur espèce. Cet état de fait a entraîné de grands bouleversements dans leur société. Comme la plupart des êtres, les Nains supportent mal la solitude. Alors ils se sont adaptés. Aujourd'hui, il est courant de voir deux mâles Nains vivre une relation sentimentale. Il leur arrive même très fréquemment de se marier. Ils n'ont bien sûr aucun espoir de descendance, mais, au moins, ils savent qu'ils auront toujours une personne sur qui compter et qui les aimera jusqu'à leur mort.
Je ne fus pas vraiment choqué par les propos du magicien, plutôt perplexe. Je cherchais des yeux Thorin et le découvris assis sur un tronc d'arbre à l'autre bout de la clairière. Je soufflai :
— Je suis un Hobbit, non un Nain. Je n'ai jamais entendu parler de ce genre de relations chez les Hobbits.
— Oui, vous êtes un Hobbit, Bilbon Sacquet, mais pas n'importe lequel. Et il n'est pas n'importe quel Nain...
Je levai les yeux vers Gandalf, essayant de comprendre son allusion.
— Vous voulez dire... Non, c'est impossible...
— Thorin est seul depuis bien longtemps. Il ne vivait que pour cette quête... jusqu'à ce qu'il vous rencontre et qu'il découvre que son cœur n'était pas froid et sec comme il le croyait. Et cela l'effraye tout autant que vous, mon cher ami. Il a peur de voir sa résolution faiblir, raison pour laquelle il préfère vous éviter plutôt que de risquer de vivre quelques instants de bonheur en votre compagnie.
J'étais sous le choc. Les paroles de Gandalf tournaient dans mon esprit. J'en avais compris le sens mais je refusais encore de l'accepter. Il posa une main sur mon épaule et ajouta :
— Vous devez savoir autre chose au sujet des Nains. Lorsqu'ils ont choisi un compagnon ou une compagne, ils sont d'une fidélité sans faille. Et leur engagement ne se rompt qu'à la mort de l'un des conjoints. Vous devez en être totalement conscient si vous acceptez vos sentiments et les siens. Il n'y aura pas de retour en arrière possible.
Sur ces mots, Gandalf se leva et alla rejoindre le groupe près du feu. Je ne bougeai pas, encore sous le choc de tout ce que je venais d'apprendre et d'assimiler. Peu à peu, je me pris à accepter l'idée que j'étais amoureux... que mon cœur avait élu Thorin Êcu-de-Chêne... et qu'il semblait que le sien m'avait choisi. Malgré tout, j'ignorai ce que je devais faire. Fatigué, je m'enroulai dans ma couverture et m'allongeai sur le sol tandis que les Nains commençaient eux aussi à se coucher pour la nuit.

À suivre...

Note de l'auteur : les paroles en italique sont celles de la chanson "Song of the lonely mountain" que vous pouvez retrouver sur la BO du film, titre interprété par Finn Neil.
Note de l'auteur bis : la fic comporte un petit clin d’œil à la série "Doctor Who". Qui va le trouver ?


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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 05 Jan 2013 19:46 
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cybelia a écrit:
— Vous trouverez mon oncle près de la galerie sud. Il y passe tout son temps.

Je ne savais même pas que c'était son oncle... Bonjour, je débarque :lol:

cybelia a écrit:
Note de l'auteur bis : la fic comporte un petit clin d’œil à la série "Doctor Who". Qui va le trouver ?

J'abandonne avant même d'avoir cherché, n'ayant jamais regardé Doctor Who ^^'

Bon, sinon, je pourrais passer cinq bonnes minutes à dire combien je suis contente qu'il y ait une nouvelle fiction sur eux deux mais ça servirait pas à grand chose de toute façon ^^'
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai le sentiment que tous les nains sont au courant des sentiments qu'il y a entre Thorin & Bilbo :D
Cette première partie est déjà riche en évènements... Mais en fait, je crains trop le pire pour la suite étant donné que tu as dit que ce ne serait pas très joyeux... Je me vois déjà tout en émotions avant de savoir ce qu'il va advenir d'eux.
Je trouve que les personnages sont plutôt bien représentés. Thorin et sa fierté. Bilbo et son côté un peu candide et innocent (qui le rendent si attachant). Et l'histoire comme quoi les nains en sont venus à se marier entre eux parce que les femmes nains ont "déserté" leur environnement proche rend l'histoire de leurs sentiments plus crédible. C'est très bien trouvé :)

:suite: :suite:


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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 05 Jan 2013 20:35 
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Alors déjà quand je suis allée revoir le Hobbit j'ai vu le regard brillant de Bilbo quand Thorin l'a prit dans ses bras *_* mais cette fic me réjouit encore plus le coeur *o*

Vivement la suite

Bisouus

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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 05 Jan 2013 21:23 
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J'aime bcps ce début vivement :suite: :please:

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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 06 Jan 2013 18:34 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Oh, que j'aime ce début :bravo: :bravo:

Bilbon est adorable dans sa façon de prendre conscience de ses sentiments, naïvement ce qui lui va si bien. A ce sujet l'intervention de Gandalf est adorable.
Tu as très bien rendu le caractères des différents personnages, me reste plus qu'à espérer qu'il y aura des scènes dans ce genre dans le prochain film :wink:

:suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 06 Jan 2013 22:27 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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cybelia a écrit:
Bonsoir,

Voici ma toute première (et sûrement pas dernière) fic sur "Le Hobbit".


Youhouuuuuuuu ! *calme un tantinet sa joie*.

Hareum. Donc, je suis super contente que tu aies posté un Bilbon/Thorin ^^ D'autant plus que ce ne sera pas la dernière alors là ! :mrgreen:


Citation:
J'ai lu le bouquin il y 6 ou 7 ans, après avoir fini de lire "Le Seigneur des Anneaux" mais je ne me souviens pratiquement plus de l'histoire. J'ai donc pioché quelques détails sur Wikipédia pour m'aider à écrire cette fic, mais elle ne suivra donc pas l'histoire du livre


Ah oui moi je n'ai jamais lu Bilbo le Hobbit et je suis aussi allée me renseigner sur son arbre généalogique, la trame de l'histoire et deux trois trucs sur les adaptations. *se rend compte qu'elle raconte sa vie et décide de se taire*


Citation:
(et le premier qui me mets des spoilers dans les commentaires, je lui envoie Gandalf pour qu'il le transforme en rat ! Merci. ^^).


*reste quelques secondes suspendue au-dessus du clavier de son ordinateur puis se rassoie sagement*

Citation:
— Je connais ce genre de blessures. Nous autres Nains rencontrons souvent des araignées dans les galeries. Elles utilisent leur venin pour immobiliser leurs proies avant de les emporter dans leurs nids. Leurs morsures sont très rarement mortelles.
— Rarement ? Demandai-je d'une voix que je reconnus à peine.


Les manies de Bilbon. ^_________^

Citation:
Mais, au-delà de tout cela, j'étais aussi troublé par une sensation inconnue, une étincelle qui naissait peu à peu au creux de mes reins et qui menaçait de m'embraser tout entier lorsque mon regard se posait sur Thorin Êcu-de-Chêne.


*mode Alain Souchon* L'AMOUUR.
J'aime bien ce passage ^^ Lorsque les sentiments ne sont que de petites sensations innexpliquées (et inexplicables !)

Citation:
Je ne pus répondre car mes dents se mirent soudain à claquer.


Je ne sais pas pourquoi mais cette phrase me fait sourire... :D Alors que ce n'est pas drôle. Bilbon est mourant. :?

J'aime beaucoup l'intervention de Gandalf. C'est très réaliste, les paroles sont cohérentes et puis on retrouve bien là sa sagesse ainsi que sa capacité à analyser les gens d'un simple coup d'oeil. :) Quant au clin d'oeil de Docteur Who, je ne m'y risquerai point n'ayant moins non plus pas vu ce film/cette série ? Inculte que je suis. -_____-'
Les personnages sont très reconnaissables, si bien que lorsque je lis, c'est comme si c'était la voix française de Ian Holm (voix que j'adore, soit dit en passant) qui parlait. Même pour Gandalf !

...

En fait c'est pas si bien que ça, on dirait que je suis folle. :shock:

Bref, j'attends la suite avec impatience, c'est prometteur ! Et puis, je pense que c'est le fait qu'ils soient loin tous deux, la part de tristesse, non ?

Emma qui tente de se rassurer parce qu'elle n'aime pas trop les histoires qui se terminent mal.
Pauvre petite nature. -____-'

_________________
Ma plume est vôtre.

« A chaque fois on me demande mon avis. En tant que femme dans un monde macho, en tant que noire dans un monde raciste, en tant que lesbienne dans un monde homophobe. Et moi je réponds : 'Ah, mais j'suis comme vous. Un être humain dans un monde de merde'. » Shirley Souagnon.


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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 07 Jan 2013 20:13 
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Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
:reviews: Je suis vraiment très heureuse que cette fic vous plaise.

EmmaTook a écrit:
Les personnages sont très reconnaissables, si bien que lorsque je lis, c'est comme si c'était la voix française de Ian Holm (voix que j'adore, soit dit en passant) qui parlait. Même pour Gandalf !

C'est l'un des plus beaux compliments que j'ai reçu depuis que j'écris des fanfics. ^^

Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps, voici donc la suite et fin de cette fic.

Bonne lecture. ^^

Cybelia.

---------------------------------------

Je ne parvenais pas à dormir. Après m'être tourné et retourné mille fois, je finis par soupirer profondément en m'asseyant. Mon regard chercha immédiatement la silhouette familière et rassurante de Thorin. Il se trouvait encore un peu plus à l'écart qu'auparavant et semblait monter la garde tandis que nos compagnons dormaient.
Je me levai sans bruit et m'avançai dans sa direction. Alors que je m'approchais, je l'entendis chanter à voix basse la même complainte que lorsque nous étions dans le ravin. Je m'immobilisai un instant, fasciné par son timbre grave et mélancolique.
We lay under the Misty Mountains cold
In slumbers deep and dreams of gold
We must awake, our lives to make
And in the darkness a torch we hold

From long ago when lanterns burned
Till this day our hearts have yearned
Her fate unknown the Arkenstone
What was stolen must be returned

We must awake and make the day
To find a song for heart and soul

Sans bruit, je m'assis en face de lui. Son regard plongea dans le mien tandis que sa voix chaude finissait son récit.
Some folk we never forget
Some kind we never forgive
Haven't seen the end of it yet
We'll fight as long as we live
All eyes on the hidden door
To the Lonely Mountain borne
We'll ride in the gathering storm
Until we get our long-forgotten gold
Far away from Misty Mountain cold

Un long frisson traversa mon échine lorsque le silence sembla en un instant emplir l'espace. Je voulais parler, mais je m'en sentais incapable. Toutes les phrases que j'aurais aimé dire me semblaient si faibles en comparaison de ce que je ressentais. Thorin finit par détourner le regard. Il leva les yeux au ciel un instant avant de souffler :
— Je sais ce que Gandalf vous a dit. Du moins, je le devine.
Mon cœur se mit à battre plus fort. Je tressaillis lorsqu'il plongea à nouveau son regard clair dans le mien.
— Je ne peux vous demander un tel sacrifice, Bilbon.
Je fronçai les sourcils, perplexe.
— De quel sacrifice parlez-vous ?
Il soupira avant d'expliquer :
— La longévité des Nains est plus importante que celle des Hobbits. Si nous survivons à cette aventure, il est plus que probable que vous serez le premier de nous deux à mourir de vieillesse. Et si nous reprenons l'Erebor, je deviendrai Roi sous la Montagne. Mon peuple aura besoin de ma présence. Je ne veux pas vous obliger à rester à mes côtés, loin des vôtres, de la Comté.
Je me levai et m'avançai vers lui, un peu agacé qu'encore une fois, une personne veuille décider à ma place de mon avenir.
— Et si c'était mon choix ? Et si je voulais de cette vie ? Et si je vous voulais, vous ?
Il se leva à son tour et parcourut le peu de distance qui restait entre nous. Je levai les yeux afin de ne pas rompre le contact visuel.
— Êtes-vous à ce point certain de vos sentiments ? Demanda Thorin d'une voix douce.
Oubliant la raison, je me hissai sur mes pointes de pieds afin de déposer mes lèvres sur les siennes. Au moment où j'allais reculer, je sentis ses bras se refermer sur moi, m'attirant au plus près, approfondissant cette étreinte nouvelle. La petite étincelle qui était née dans mes reins se transforma soudain en brasier ardent. Lorsque nous dûmes nous séparer par manque d'air, je sentis mes jambes se dérober. Seuls les bras puissants de Thorin autour de moi m'empêchèrent de m'écrouler au sol. Il posa son front contre le mien et ferma les yeux.
— Je n'aurais jamais cru que votre engagement dans cette compagnie allait changer ma vie aussi radicalement.
Son ton était à la fois amusé et ému. Je souris et enfouis mon visage dans son cou.
— Vous n'êtes pas le seul surpris... pourtant... je ne laisserais ma place pour rien au monde.
Il se rassit, m'entraînant avec lui et je me blottis plus confortablement dans ses bras. Pris d'un doute, je demandai :
— Pensez-vous que les autres doivent savoir ?
Il soupira avant de répondre :
— Nous ne pourrons pas dissimuler cette relation bien longtemps... mais pour quelques heures, j'aimerais imaginer que nous sommes seuls au monde. Pendant quelques heures, oublions nos compagnons et cette quête. Nous ne savons pas de quoi notre avenir sera fait et nous n'aurons peut-être jamais d'autre occasion de nous retrouver ainsi. Alors, s'il vous plait...
Il prit mon menton entre ses doigts pour relever mon visage, puis m'embrassa avec douceur. À cet instant précis, le reste de l'univers disparut. Je lui appartenais et il m'appartenait, tout simplement.

Le lendemain, je m'éveillais seul. Un peu déçu mais encore sous l'émotion de cette merveilleuse nuit, je rejoignis les autres au moment où Thorin ordonnait à tous de se préparer au départ. Lorsqu'il me vit, il m'adressa un sourire sincère que je lui rendis bien volontiers. Je remarquai l'air amusé de Gandalf, qui, bien sûr, n'avait pas manqué de remarquer notre échange. Aucun des Nains ne fit la moindre allusion, si bien que je ne sus pas immédiatement qu'ils avaient compris ce qui s'était déroulé entre leur souverain et moi. Ce ne fut que deux soirs plus tard, alors que nous finissions de souper, que j'interceptai des regards complices, échangés par Kili et Fili, puis par nos autres compagnons. À voir leurs mines enthousiastes, je sus qu'aucun d'eux ne semblait gêné par ma relation avec Thorin, mis à part Balin. Le vieux guerrier posait sur moi un regard à la fois triste et mélancolique. Je voulus l'interroger, mais ne sachant comment aborder le sujet, je préférai abandonner cette idée. Je m'en ouvris tout de même à Thorin, lorsque nous nous fûmes installés à l'écart du reste de la compagnie. Il éluda le sujet et trouva très vite un moyen des plus efficaces pour me faire oublier la moindre question qui aurait pu me passer par la tête.

Cette nuit fut la dernière que nous pûmes partager avant longtemps. Je ne te ferai pas à nouveau le récit de notre arrivée à la Montagne Solitaire et du combat contre Smaug le Doré, tu l'as sûrement déjà lu.

Les Nains avaient repris possession de leur royaume et de leur or. Pour fêter la victoire, ils ripaillèrent, comme à leur habitude et je dois avouer que je les accompagnai de bon cœur. Entre deux plats, je constatai toutefois que Thorin et Balin avaient quitté l'immense salle à manger où nous nous trouvions. Encore une fois poussé par la curiosité et pressentant que je n'étais pas étranger à leur absence, j'abandonnai mes amis à leur repas et partit à la recherche des deux guerriers. Je n'eus pas à aller bien loin. Je les trouvai dans la salle du trône, plongés dans une discussion si animée qu'ils ne me virent pas approcher.
— Tu n'as pas le choix, Thorin ! Lança son ami d'un air déterminé.
L'autre Nain soupira profondément avant de répondre d'un air triste :
— J'en suis conscient.
— Et le plus tôt sera le mieux. Fais-le avant qu'il...
Il s'interrompit, m'ayant enfin vu. Il me jeta un regard d'excuse, puis lança à Thorin sans le regarder :
— Fais-le.
Et il quitta la pièce aussi rapidement que le lui permettait ses jambes de Nain. Perplexe, je me tournai vers mon compagnon. Il avait le regard fixé sur le sol, semblant réfléchir intensément. Je restai donc silencieux, ne voulant pas le déranger. Au bout d'un long moment, il leva les yeux vers moi et m'adressa un sourire chaleureux qui me laissa une impression étrange. Il s'approcha, me prit la main et m'entraîna à sa suite en soufflant :
— Viens, je veux te montrer quelque chose.
Il me conduisit à travers un dédale de couloirs jusqu'à une lourde porte en bois couverte de ferronnerie, dans le plus pur art de son peuple. Au moment où il ouvrit le battant, je devinai immédiatement où nous nous trouvions : chez lui.
Des torches avaient été allumées avant notre arrivée. La pièce était grande et semblait avoir été figée dans le temps lorsque son occupant avait dû fuir bien des années plus tôt. Une couche de poussière recouvrait la plupart des meubles en bois massif. Thorin me fit avancer à l'intérieur où je découvris un lit immense dont le matelas, sûrement abîmé par le temps, avait été remplacé par une épaisse paillasse propre.
— Enfin un lit ! Souris-je en me laissant tomber assis sur le bord.
Thorin ôta son manteau qu'il posa sur une chaise, puis se mit à faire quelques pas, caressant distraitement les murs et les meubles du bout des doigts.
— Que se passe-t-il ? Demandai-je, troublé par son mutisme et son air grave.
Avant qu'il ait pu répondre, une idée me traversa et je soufflai :
— Balin réprouve notre relation.
Thorin se planta devant moi, puis s'agenouilla pour se trouver à ma hauteur. Il prit mes mains dans les siennes avant de répondre :
— Il ne la réprouve pas, non. Il m'a juste permis d'admettre ce que je refusais de voir... Mes sentiments à ton égard sont des plus sincères, Bilbon. Au cours de ma déjà longue vie, je n'avais jamais rien éprouvé de tel. Je ne pensais pas un jour rencontrer quelqu'un qui parviendrait à percer la carapace que j'avais forgée autour de mon cœur. Et encore moins que cette personne serait un Hobbit de la Comté. Avant de te rencontrer, je ne vivais que pour reprendre l'Erebor, rendre son royaume à mon peuple. Et tu m'as aidé à réaliser ce rêve.
Je fermai les yeux, repoussant les larmes qui montaient car j'avais compris que, contrairement à ce qu'il m'avait affirmé lors de notre première nuit, je ne passerais pas le reste de ma vie avec lui. Comme je restais silencieux, il continua :
— Dès le début, je savais que si ce jour arrivait, je devrais prendre l'une des décisions les plus difficiles de ma vie. Balin n'a fait que me rappeler où se trouvait mon devoir... Je dois perpétuer la lignée de Durin...
— Et pour cela, tu dois épouser une femme de ton peuple qui te donnera un fils, terminai-je à sa place, le cœur déchiré.
Je l'entendis soupirer et rouvrit les paupières, plongeant mon regard dans le sien, ne cherchant plus à retenir mes pleurs.
— Si seulement tu savais combien je m'en veux, Bilbon. Je n'ai jamais voulu te faire souffrir. Je n'aurais jamais dû te laisser espérer, j'aurais dû mettre fin à tout ceci avant même que cela commence.
— Non ! Ne dis pas ça ! Ces heures que nous avons passées ensemble sont parmi les plus belles de mon existence ! J'ai mal, bien sûr, car je t'aime du plus profond de mon cœur... mais je ne regrette absolument pas ces moments passés dans tes bras, où je n'appartenais plus qu'à toi. Et j'aimerais... j'aimerais que tu m'offres une dernière nuit, ici. Que tu aies un souvenir de moi dans cette chambre.
Thorin ne répondit pas. Il se contenta de se redresser pour me prendre dans ses bras, puis il me fit basculer sur le lit avant de m'embrasser avec passion.
Cette nuit-là, notre étreinte fut à la fois tendre et sauvage, douce et tumultueuse, heureuse et mélancolique. Nous vécûmes chaque caresse en ayant douloureusement conscience que c'était la dernière.

Au petit matin, alors que Thorin dormait d'un sommeil presque paisible, je m'habillai sans bruit et quittai la chambre. Au détour d'un couloir, je tombai sur Gandalf qui m'attendait. S'il remarqua mes yeux rougis par les larmes et mon air abattu, il ne le montra guère. Il posa sa large main sur mon épaule et souffla :
— Venez, Bilbon, il est temps pour vous de retrouver la Comté et Cul-de-Sac.
Je quittai la Montagne Solitaire sans un regard en arrière, sans un « au revoir », conscient que je serais incapable de garder ma dignité si je devais revoir le visage de l'un des Nains.
Le voyage du retour fut long mais il me permit de reprendre mes esprits, même si je savais que je ne pourrais jamais oublier celui que mon cœur avait choisi.

À présent, je suis vieux, Frodon. Tu dois sûrement te demander ce qu'est devenu Thorin. Je l'ignore. Oh, bien sûr, j'aurais pu le demander à Gandalf, mais je ne voulais pas savoir. Et même si de très nombreuses années se sont passées depuis, la douleur est toujours présente dans mon cœur lorsque je pense à celui qui a été et sera pour l'éternité mon unique amour : Thorin Êcu-de-Chêne, Roi Sous la Montagne.

Fin.


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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 07 Jan 2013 20:36 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Oh. Je n'avais pas vu les choses sous cet angle là ! Mais c'est tout à fait plausible. En plus, c'est extrêmement bien écrit. Sans compter qu'écrire sans trop dévoiler l'histoire, ce n'est pas de la tarte. :?

Thorin... Bilbon... C'est dingue de voir comment ce pairing coule de source, alors que dans le film, leur relation demeure assez froide et distante
Spoiler: Montrer
(sauf à la fin, j'entends... :roll: )
! C'est peut-être fait exprès... :lol:


Citation:
Je dois perpétuer la lignée de Durin...
"

Aïe, aïe, aïe... C'était prévisible et normal pour un Roi ! Pauvre Bilbon... :|


cybelia a écrit:
À présent, je suis vieux, Frodon. Tu dois sûrement te demander ce qu'est devenu Thorin. Je l'ignore. Oh, bien sûr, j'aurais pu le demander à Gandalf, mais je ne voulais pas savoir. Et même si de très nombreuses années se sont passées depuis, la douleur est toujours présente dans mon cœur lorsque je pense à celui qui a été et sera pour l'éternité mon unique amour : Thorin Êcu-de-Chêne, Roi Sous la Montagne.


J'adore cette clôture. Ça reste dans la lettre et puis on comprend aisément que Bilbon ne préfère pas pleurer son passé bien que celui-ci lui a laissé quelques cicatrices.

Eh bien, j'aime beaucoup, c'est très clair et la trame correspond bien avec ce qui pourrait se passer. Ça s'emboîte parfaitement, si je puis dire. ^_______^
Si tu as le temps, une autre ne serait pas de refus. ^^

_________________
Ma plume est vôtre.

« A chaque fois on me demande mon avis. En tant que femme dans un monde macho, en tant que noire dans un monde raciste, en tant que lesbienne dans un monde homophobe. Et moi je réponds : 'Ah, mais j'suis comme vous. Un être humain dans un monde de merde'. » Shirley Souagnon.


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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 07 Jan 2013 22:50 
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Mais mais... :( :( . Pauvre BilboT_T

Merci pour cette fic :bravo:

Je me demande ce que Thorin est devenu quand même *curieuse* xD

Bisouuus

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Qu'est ce que l'amour ? C'est le comble de l'union de la folie et de la sagesse
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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 07 Jan 2013 23:01 
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Mais c'est horrible... Mais c'est horrible... Mais c'est horrible !
Ça ne devrait pas être permis de faire des fins pareilles... Surtout durant cette période.
C'est ma semaine de partiels ! Donc qui dit partiels dit ultra sensibilité. Qui dit ultra sensibilité dit larmes aux yeux dès que je suis contrariée/émue/déboussolée/confuse. Pire qu'une femme enceinte :roll:
Et là, je suis ultra contrariée >.<' Même si je savais à l'avance que ça n'allait pas se finir joyeusement, ça fait quand même mal au coeur de se dire qu'ils ne seront pas ensemble pour toujours ._. Trop d'émotions d'un coup là, mon pauvre petit coeur ne peut pas en supporter autant !

Sinon, je suis surprise par l'écrit en lui-même parce que les raisons données pour que les deux hommes soient ensemble et qu'ils ne le soient pas sont vraiment plausibles. C'est vraiment très réaliste. Bien souvent, il est plus difficile de réfuter ou d'affirmer une des deux raisons. Parce qu'elles sont contradictoires donc déjà par nature, ne sont pas sensées se retrouver dans la même histoire. Mais ici, tout paraît très naturel (dans tous les sens du terme, c'est le cas de le dire :)). C'est un des aspects de ce two-shot que je préfère. C'est très réaliste au final. Parce que tu as réussi à "déjouer" l'univers de Tolkien en mettant deux hommes ensemble & une raison valable pour qu'ils soient ensemble & l'instant d'après, l'univers de Tolkien reprend ses droits pour nous donner une raison tout aussi valable.
(je ne sais pas si ce que je baragouine est compréhensible. Juste, sache que j'adore ce retournement de situation, ce twist. Parce que même s'il est la cause de tout ce chagrin, c'est ce qui fait tout l'écrit, de par son réalisme & sa probabilité)

Superbe écrit ! J'espère que tu en écriras d'autres sur eux deux :)


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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 08 Jan 2013 21:21 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Messages: 3655
Localisation: mon coeur, lui, est toujours à Londres en tout cas
Très belle fin, à la hauteur du précédent chapitre :bravo: :bravo: Evidemment c'est horriblement triste, et les pensées de Bilbon traduisent bien cette peine, mais tout à fait cohérent avec l'univers du film finalement.
Merci pour cette excellente fic!!
J'espère que tu récidiveras rapidement :wink:

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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 09 Jan 2013 19:43 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 19 Avr 2010 22:56
Messages: 203
Localisation: tu vois là-bas, et bien je suis juste à côté.
hou la la....L'histoire est superbe mais le pairing...ça ne passe pas du tout.


Le film en lui-même me laisse une impression en demi-teinte. Je n'y ai pas retrouvé le souffle épique du seigneur des anneaux.

_________________
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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 09 Jan 2013 23:44 
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Inscription: 27 Mar 2010 00:56
Messages: 1600
Localisation: Là ou mon imagination me porte
tu peux pas savoir quel plaisir c'est de trouver une fic sur le hobbit aussi belle!!
pour le coup j'avais l'impression d'entendre Bilbo qui racontais son histoire a Frodon! chapeau!!
moi j'adore cette fin!! elle est vachement plus positive que la vrai même si elle est triste...
le seul truc qui m'a perturbé c'est Gandalf a Mirkwood sinon rien a redire... comme déjà dit y aurait eu Ian qui expliquait de vive voix c'était pareil! :bravo: :bravo:

Lou a écrit:
Le film en lui-même me laisse une impression en demi-teinte. Je n'y ai pas retrouvé le souffle épique du seigneur des anneaux.

en même temps logique, le Hobbit est un conte pour enfant a la base la ou le seigneur des anneaux est plus pour grands ado/adultes....

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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 13 Jan 2013 10:32 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Inscription: 24 Nov 2010 05:39
Messages: 3866
Oh, c'est magnifique! C'est bien écrit et même si je n'aime pas ce pairing, tu as réussi à me captiver!

Félicitation pour cette jolie fic si belle et si triste!

:bravo:

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 Sujet du message: Re: L'aveu de Bilbon - Thorin/Bilbon - G
MessagePosté: 13 Jan 2013 17:24 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 03 Mai 2010 20:30
Messages: 151
:bravo: Superbe!!
J'aime beaucoup beaucoup.
D'abord parce que j'aime les personnages du livre et du film, donc bien contente de lire une fic sur eux, mais aussi, au risque de répéter ce qui a déjà été dit par d'autres, parce que ça colle tout à fait aux personnages, à leurs caractères, à l'ambiance...
Et c'est vraiment bien écrit, je trouve : c'est un style léger à lire et grave à la fois, c'est raconté au bon rythme...
Très chouette :D

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