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 Sujet du message: [Finie] Entre espoir et devoir, (A / L)
MessagePosté: 24 Aoû 2012 10:17 
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Bonjour à tous, je me lance dans un petit Aragorn/Legolas, mon premier :) Je ne suis pas très habituée.
Plusieurs petites scènes à intercaler par-ci, par-là pour ceux qui ont le film (plus que le livre) bien en tête.

Rating PG13 = "interdit aux moins de 12/13 ans"
Disclamer = Tous les personnages de Tolkien, en essayant de ne pas modifier l'histoire d'origine :)


1.

La scène suit la chute d'Aragorn peu avant la bataille gouffre de Helm



Il est à bout de force mais sa volonté est demeurée intacte, il ne tient plus que par la force de son esprit ; La douleur ? Il ne la sent plus, seule compte la nécessité d’arriver au bout de cette course qui n’en finit plus. Il laisse son cheval guider ses pas, comme si l’animal percevait parfaitement l’urgence, l’épuisement, le désespoir. Et puis, contre toute attente, le voilà aux portes de la citadelle, les gens se pressent autour de lui, lui portant secours, mais même dans cet état de fatigue extrême, il lutte pour ne pas montrer sa faiblesse.

Deux bras fermes l’entourent d’un seul coup, il baisse la tête et croise les yeux de Gimli, heureux et enfin un sourire regagne ses lèvres, l’espoir l’envahit à nouveau, il pose la main sur son épaule. Les mots ne sont pas nécessaires aux amis qui se retrouvent.

Il cherche l’elfe des yeux, il sait que Legolas a forcément été le premier à sentir, entendre, voir son retour inespéré. Les mouvements lui coûtent, il fouille la foule du regard et tombe sur deux émeraudes perçantes qui le regardent avec une intensité où sont contenues mille émotions inaccessibles à l’homme.

La silhouette diaphane, presque éthérée se détache enfin des hommes grouillant autour d’eux pour s’approcher de l’homme épuisé. L’elfe a plus de retenue que le nain, il est de sang royal et d’une race où les effusions ne sont pas choses courantes. Pourtant en cet instant, il voudrait le serrer dans ses bras, contre son cœur, tellement le vide au fond de son cœur semble se combler en une seconde.

- Vous êtes en retard, sourit-il au nouveau venu.
- Vous avez une mine affreuse.

L’autre sourit à son tour, de ce sourire merveilleux qui sait faire fondre toutes les craintes de l’être Sylvain. puis, il saisit la broche si chargée de symbole et ce simple geste d’amitié le touche et l’honore. Leurs regards s’accrochent, la tempête orageuse, l’acier, la force contre la douceur, l’océan de calme et sans qu’ils ne le réalisent vraiment, le lien qui les unit se consolide imperceptiblement...

A suivre :)

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Dernière édition par Mimey le 19 Oct 2012 21:17, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Entre espoir et devoir, (A / L)
MessagePosté: 25 Aoû 2012 10:43 
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2.

Lorsque les hommes du Rohan se préparent à défendre Helm


- … Alors je mourrai comme l’un d’entre eux ! hurle le prétendant au trône du Gondor avec une fureur dans la voix que Legolas ne lui a jamais entendue.

L’elfe baisse la tête, il sait que cette bataille-ci est désespérée, il comprend que son ami ne flanchera pas quoi qu’il en coûte et soudain, il regrette ses doutes, sa peur, sa faiblesse quand l’autre, lui, garde sa force inébranlable.

- Estel…

La voix si cristalline de l’archer à ses côtés calme immédiatement la colère d’Aragorn, il se radoucit, pose la main sur l’épaule de son ami et poursuit dans sa langue, inconnue de ceux qui les entourent :

- Mellon-nin, que leur resterait-il s’ils n’avaient plus l’espoir ?

L’elfe s’excuse et retient le bras du guerrier armé :

- Et que me resterait-il à moi si cet espoir s’éteignait dans cette guerre ?

L’homme le sonde du regard, ne comprenant pas bien le sens de ses paroles.
Estel… Espoir… Est-ce que c’est bien ce qu’il devait comprendre ? Que me resterait-il si toi, Estel, tu venais à disparaître ?
Il hésite, mais l’intensité du regard de son ami exige une réponse.

- Paix mon ami, tout est possible à ceux qui croient.

Legolas acquiesce, semblant pleinement recouvrir ses esprits, il porte la main à ses précieuses dagues à sa ceinture et se prépare à la bataille, à nouveau convaincu que oui, vraiment, tout est possible…


******* ********* ******** *********** ********** ********* *****

Après la bataille

La victoire est réelle mais elle n’en est pas moins amère quand le sol autour d’eux est jonché des corps de soldats, parfois si jeunes, ayant péri pour défendre leur cité.

Legolas le sait, Aragorn a beau se montrer invulnérable, il souffre de ces pertes qui ne servent qu’à retarder de peu la prochaine attaque de l’Ennemi, encore plus difficile. Il l’observe de dos alors que celui-ci est plongé dans des pensées inaccessibles dont il ne fait sans doute pas partie. Sa stature, sa prestance, son regard sombre et tumultueux à peine atténué par de longues mèches brunes qui lui traversent le visage, il est dans la force de sa jeunesse de Dunedain, il ne devrait pas avoir à porter sur ses épaules le poids du monde.

Legolas sent sa souffrance, ses doutes et aimerait lui apporter son aide mais il sait que le guerrier est fier et qu’au premier mot il saura dissiper cette inquiétude qui lui vrille le cœur pour leur insuffler la force de continuer.

Alors, il s’approche doucement et entame un chant elfique mélancolique de sa voix si pure que n’importe quel être vivant oublierait où il se trouve transporté par la magie et la beauté sans mots…

Les nuages quittent un instant les yeux et le cœur lourd du combattant mortel, transpercé par la pureté de la voix de son ami elfe.

- Mellon-nîn, n’oubliez pas que vous n’êtes pas seul dans l’épreuve, souffle l’archer aux longs cheveux blonds tout près de lui.

Il hoche la tête avec déférence, en guise de remerciement et croise à nouveau les yeux du prince Sylvain, il lit de la ferveur, de la candeur et une détermination sans failles.

- Et pourtant, ceux qui m’entourent quittent ce monde trop vite ou… trop loin.
- Trop loin ?
- La mort fauche les mortels, les bateaux emmènent loin de mon cœur, vers les Havres gris, ceux que je ne pourrais jamais suivre.
- Je ne serai pas de ceux-là, Elessar.

Ses yeux acier sondent ceux de l’elfe, dévisagent doucement son visage de porcelaine, encadré de ses longs cheveux blonds scintillant d’éclats dorés sous les rayons du soleil qui éclairent à nouveau la Cité, ses lèvres fines qui lui renvoient un sourire confiant dans lequel il lit de la ferveur.

- Tu es fils de roi, Legolas, tu ne me dois aucune allégeance, que restera-t-il des tiens si nous vainquons Sauron ? dit-il finalement sans réaliser qu’il venait de passer au tutoiement.

L’autre frémit légèrement en entendant cette familiarité à laquelle il n’est pas habitué, il n’aime pas l’interprétation qu’Aragorn fait de ses paroles :

- Tu as bien assez à t’occuper sans penser à mon destin, finit-il par répondre, avec de la fierté dans la voix.

L’héritier du Gondor l’arrête d’un geste avant qu’il ne s’en aille.

- Pardonnez-moi si je vous ai blessé, mon ami mais il ne me plaît pas de vous imaginer loin de la vie que vous méritez et loin des vôtres.

Le jeune archer se calme et le défiant du regard, il conclut avant de s’éloigner :

- Et il ne me plaît pas d’imaginer ma vie loin de ceux que j’aime.

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 Sujet du message: Re: Entre espoir et devoir, (A / L)
MessagePosté: 29 Aoû 2012 21:41 
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Bon bah, je continue quand même :roll:

3.

Sur le départ vers Minas Tirith

Malgré la nuit, ses yeux d’elfe l’ont perçu avant tous les autres, son ouïe fine a reconnu sans hésitation le pas léger d’un cheval elfique. Il sait que c’est le Seigneur Elrond en personne qui se déplace en terre du Milieu, il reconnaîtrait cette façon de chevaucher les yeux fermés. Il comprend qu’il n’y a qu’une explication à sa présence en ces lieux reculés…

Arwen a décidé de rester. Arwen n’a pas quitté Fondcombe. Elle reste pour lui. Elrond vient lui remettre l’épée qui a été reforgée.

Legolas est à la fois heureux pour son ami et étrangement mélancolique. Malgré son apparente jeunesse, il a près de mille ans, suffisamment pour comprendre ce qui lui arrive, ce qu’il ressent en cet instant.

- Aiya, Legolas, lui glisse le Seigneur elfe, en quittant la tente de Theoden.
- Suilad, Heru Elrond *, répond le jeune prince en s’inclinant devant lui.
(* salutations, Seigneur Elrond)

Les deux elfes se jaugent un instant d’un regard chargé de non-dits, Legolas sait qu’Elrond lit en lui, il sait aussi qu’il ne dira rien, mais ce regard sévère et perçant vaut pour un « réfléchis bien à ce que tu fais, Aragorn et Arwen s’aiment ».

Sitôt le Seigneur de Fontcombe reparti, il voit le Dunedain sortir de la tente du roi du Rohan, une main sur le pommeau de son épée, se dirigeant droit vers son cheval.

- La lame d’Elendil ? demande le blond d’une voix dont il est difficile de discerner l’intonation profonde.

Aragorn sursaute, le voit et acquiesce doucement. Il dégaine l’imposante épée devant lui, la lame acérée reflète la lune et éclaire son visage d’une lumière blanche et vacillante. Et Legolas voit dans son ami la prestance des hauts personnages de sa lignée. La mâchoire virile, parfaitement dessinée, le profil droit et fier irradiant d’une aura chaleureuse, la profondeur de son regard sauvage, sa peau légèrement mate, exhalant des parfums épicés, la douceur de ses lèvres… il détourne le regard, bien trop rapidement pour que l’homme élevé par les elfes puisse ne pas le remarquer.

- Qu’avez-vous, Legolas ? demande-t-il d’une voix grave.
- Est-il nécessaire que je vous réponde ?

Le prince de Mikwood se maudit un instant pour sa faiblesse et devant le regard orageux de son ami qui semble lire dans son cœur les émotions qui l’assiègent, il se reprend de peur d’y lire pitié et compassion.

- Allons-y ! Où donc comptiez-vous vous rendre ?
- Pas cette fois Legolas.
- Où va-ton ? demande Gimli, sorti de nulle part.

Aragorn sourit à ses deux amis, capitule et se dirige avec eux vers la faille du Chemin des Morts…


****** ******** ************** *********** ********************

Les âmes damnées de ceux qui avaient trahi Isildur les accompagnent désormais ; magnifique tour de force du futur Roi du Gondor qui a su braver sa peur pour convaincre cette armée de fantômes.

Il se repose à présent à l’avant du bateau qui les conduit vers Minas Tirith pendant que Gimli visite les soutes à la recherche de tonneaux de bière.

- Le siège a du commencer au Gondor, dit-il soucieux à l’elfe qui se tient à ses côtés sans avoir besoin de tourner son visage pour vérifier qu’il s’agit bien de lui.
- Et Mithrandir est à leurs côtés.

Aragorn lui sourit enfin, ramenant un peu de soleil dans le cœur tourmenté de l’elfe.

- Nous serons là à temps, adresse-t-il à ce magnifique sourire.
- Merci.

Et il sent l’accolade ferme sur son épaule. Il sent aussi la chaleur qu’elle lui procure, au travers de sa tunique et ne peut réprimer un léger frisson. L’homme semble s’en rendre compte, il retire sa main. Gêné, le prince de la forêt noire, replonge son regard sur la mer.

- Veuillez me pardonner, Estel…
- Vous n’avez rien à vous faire pardonner, mon ami.

Legolas inspire un peu plus profondément, son pouls est bien plus rapide qu’il ne le devrait mais il se sent trop coupable pour reculer, il a l’impression de le trahir…

- Vous savez bien que si.

Cette fois-ci, Aragorn ne fait pas semblant de ne pas comprendre, il a trop d’estime pour son ami, il aurait l’impression de le trahir.

- Tes sentiments m’honorent, murmure-t-il dans un souffle, mais tu sais que je ne peux y répondre…

L’elfe lui sourit. Il aime ce tutoiement dans la bouche de l’homme, il comprend la marque de considération que cela suppose, même dans un moment comme celui-ci. Il pose un doigt délicat sur le pendentif de l’Etoile du Soir autour du cou de son ami :

- Je n’ai pas besoin d’explications, je voulais juste… enfin, je ne voulais pas vous embarrasser, et savoir si je demeurais votre ami.

Il fait froid sur ce bateau, une buée légère s’échappe de leurs lèvres. Ne désirant pas se montrer trop distant, le rôdeur remet son bras autour de l’épaule de son ami, il se rapproche de lui au point que le blond, aux sens si aiguisés, sente la chaleur de son souffle sur sa peau fragile.

- Un prince des elfes me gratifie de son amitié et devient mon soutien et mon repère dans une guerre qui nous dépasse et je le repousserais parce qu’il me juge digne de son amour ? C’est à moi de m’excuser, Legolas, si vous avez cru cela.

- Vous vous moquez, répondit l’elfe rougissant légèrement.

Le brun retire à nouveau son bras pas très à l’aise finalement, il sent le parfum sucré de la peau laiteuse du blond à ses côtés, le contact léger des mèches dorées que le vent rabat vers lui et il n’est plus si sûr de ses mots.

Devant le visage si proche de cet homme si cher à son cœur, Legolas ne peut réprimer le mouvement de ses doigts qui demandent à toucher la peau cuivrée qui s’offre presque à eux. Ils effleurent la joue du rôdeur, découvrant la sensation d’une barbe humaine naissante, ils glissent dans un frôlement jusqu’aux lèvres entre-ouvertes qui laissent échapper un souffle court, ils découvrent leur douceur, leur tiédeur…

L’homme reste figé à ce contact incroyablement léger, il se raccroche aux pupilles dilatées de l’elfe, comme un marin égaré dans le brouillard à un phare… mais c’est peine perdue, l’autre ne peut déjà plus se raisonner… Son autre main plonge dans les cheveux d’ébène, avide de découvrir d’autres sensations et ses lèvres viennent se poser comme une caresse sur celles qui lui font face sans même qu’il en ait conscience. Un tremblement…

- Non, Legolas… supplie le futur Roi d’une voix tout juste audible.

Et cette voix si fragile tétanise le prince Sylvain. D’un coup, il réalise ce qu’il fait, il sent le désir mais surtout la détresse dans cette prière murmurée. Il se recule, l’estomac noué, le regard perdu et Aragorn a le temps de voir ses yeux se remplir de larmes lorsqu’il se lève prestement et de sa démarche féline s’éloigne de la proue avant du navire. Il veut le suivre mais un « Terre ! » retenti et l’arrête net.

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Dernière édition par Mimey le 31 Aoû 2012 17:58, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Entre espoir et devoir, (A / L)
MessagePosté: 30 Aoû 2012 05:20 
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Je n'avais pas vu cette fic!!! J'adore vraiment ce début!!! La suite!

Chunhua.

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 Sujet du message: Re: Entre espoir et devoir, (A / L)
MessagePosté: 31 Aoû 2012 17:58 
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Si j'ai au moins une lectrice, alors je continue :) Merci Chunhua :mrgreen:

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MessagePosté: 31 Aoû 2012 20:37 
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Mimey a écrit:
Si j'ai au moins une lectrice, alors je continue :) Merci Chunhua :mrgreen:


De rien :wink: Ca faisait super longtemps que je n'avais pas lu de fic LOTR donc je suis contente de voir la tienne! Et j'ai toujours aimé le Aragorn/Legolas... :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Chunhua.

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 Sujet du message: Re: Entre espoir et devoir, (A / L)
MessagePosté: 31 Aoû 2012 21:30 
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:mrgreen: il faut dire que j'ai revu le film il y a peu, alors forcément :D

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 Sujet du message: Re: Entre espoir et devoir, (A / L)
MessagePosté: 01 Sep 2012 15:00 
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Allez zou, on continue...

4.

Legolas se lance dans cette bataille-ci ivre de tristesse, d’aussi loin qu’il se souvienne, il n’a jamais ressenti cette douleur lancinante, ni cet étrange vide au fond de lui. Il a mal de savoir que son affliction n’est pas curable et mal d’avoir trompé la confiance se son ami.

Les elfes sont censés savoir se contrôler, depuis quand Legolas Vertefeuille succombe-t-il à ses pulsions plutôt qu’à sa raison ?

Il court sur le champ de bataille, si agile qu’il semble presque voler, décochant flèche sur flèche, il y a de la rage et du désespoir dans ses yeux et dans chacun de ses gestes.

C’est le Roi Elessar, Seigneur de l’Arbre Blanc, promis à Arwen Undomiel, l’Etoile du Soir… Mon comportement fait honte à mon peuple. Comment racheter ma faute si ce n’est en me battant pour lui ?

De son côté, Anduril sortie de son fourreau danse et scintille au milieu des plaines du Gondor, les orques volent autour du mortel et les coups de hache de son ami auprès de lui terrassent des dizaines, vingtaines de ces êtres sombres qui les entourent. Malgré l’action, la violence, l’instant présent, ses yeux le voit, lui l’être sylvain si féérique, si discordant par sa grâce et sa beauté au milieu de ces viles créatures. Ses yeux perçoivent sa peine, comprennent la folie qui le fait courir de combat en combat sans prudence, sans espoir…

- 23, 24, 25… compte l’elfe à chaque victime de ses coups et le nain, non loin de là, relève la tête.

Il n’y a plus d’amusement dans la voix de son ami mais une étrange note de fureur et de mélancolie.

- Qu’arrive-t-il à l’elfe ? lance Gimli à l’attention d’Aragorn.

L’homme s’arrête un instant et paraît hésiter. La voix bourrue de Gimli se fait plus douce et se rapprochant du rôdeur, il déclare :

- Si j’étais un elfe, et Dieu m’en garde, et que l’élu de mon cœur me soit défendu et promis à une autre, alors je donnerais ma vie pour lui, parce que les elfes, m’est avis, ont inné le sens du sacrifice !

Le Seigneur du Gondor marque un nouveau temps d’arrêt qui n’empêche nullement Gimli de décocher deux coups de hache supplémentaires à deux orques tenaces en pensant « 34, 35 ». Après sa surprise, il affiche un très léger sourire.

- Et que feriez-vous, Maître Nain, si vous étiez un homme ?

Gimli sourit à son tour à son compagnon.

- Si j’étais un homme, et Dieu m’en garde, et que mon meilleur ami avait besoin de mon soutien, alors je réfléchirai plus tard à ce qui est bien ou mal, parce que m’est avis que les hommes agissent d’abord par instinct.

Le sourire de l’ancien rôdeur devient plus franc et se transforme en un rire clair et léger.

- Je croyais avoir vécu suffisamment d’hivers pour tout connaître de votre peuple, Maître Gimli, mais j’ignorais ce don de clairvoyance et cet intérêt pour la sociologie des races !

Le nain éclate, lui, d’un rire plus caverneux et bon enfant.

- Sans doute, Mon Seigneur, ai-je appris auprès des hommes et des elfes qu’il faut laisser de côté les préjugés ancestraux pour mieux voir où l’amitié peut se cacher.
- Allons prêter main forte à notre ami, Gimli, Anduril a soif de vengeance.
- Et ma hache soif de sang d’orques.

Et tous deux se rapprochèrent de l’elfe en poursuivant le combat.

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MessagePosté: 01 Sep 2012 15:20 
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Ah ce chapitre est bien sympa... Le pauvre Legolas qui se lance à corps perdu dans la bataille... J'ai rien contre Arwen (enfin à part qu'elle s'accroche comme une sangsue à Aragorn..) mais faut qu'elle ouvre les yeux, Aragorn est fait pour être avec Legolas... :mrgreen: La suite!

Chunhua.

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MessagePosté: 03 Sep 2012 18:10 
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Et voici la suite, un peu d'action :)


5.


Les flèches du Bois vert continuent de pleuvoir, maniées avec virtuosité par le maître archer seul représentant de sa race sur cette Terre du Milieu. Les dagues sifflent aux oreilles des orques. Le sang bat dans ses tempes. Continuer. Oublier. Il fonce sur un groupe d’Huru-kai sans se soucier de leur nombre, lorsqu’il entend tonner auprès de lui la voix chaude du Dunedain :

- Ne mourrez pas pour moi, Legolas, ceci est un ordre !

Et la puissante lame d’Elendil s’abat sur deux serviteurs du Mordor avec fracas. L’elfe reconnaît les yeux perçants du futur Roi qui a retrouvé son autorité naturelle, différent de celui qui le suppliait de ne pas franchir la limite de leur amitié. Il n’est désormais plus un rôdeur, il est déjà devenu le suzerain des terres du Gondor.

La présence d’Aragorn à ses côtés le renforce aussitôt. Il se noie une seconde dans le gris argenté de ses prunelles dans lesquelles il n’y a nulle rancune mais seulement détermination et courage. Une seconde de perdition de trop pour anticiper le nouvel ennemi qui s’approche…

- Legolas ! crie l’homme avec une panique décelable.

Le prince blond se retourne pour voir foncer vers lui un des neuf rois damnés sur son Nazgul. Le cri strident de l’animal maudit glace les combattants et fige leurs gestes une seconde de plus. L’archer retrouve sa vivacité, s’écarte à temps, cherche une flèche d’un geste rapide et réalise que son carquois est vide… Ses dagues lui paraissent bien dérisoires face à la mâchoire rugissante de la créature des Enfers qui le menace, mais la lame reforgée est déjà là en rempart, protection solide, les deux mains fermes qui la tiennent l’abaissent avec force sur la bête qui se cabre et s’effondre terrassée.

Le cavalier noir se redresse menaçant, plus rapide que le descendant d’Isildur qui n’a pourtant pas lâché son arme. Les dagues de Mirkwood pleuvent sur lui mais l’armure noire est épaisse et brandit de ses bras une lourde massue à pointes. Tout se passe très vite. Le choc est rapide et violent mais Legolas a l’impression de voir la scène au ralenti, tellement rien d’autre n’a d’importance pour lui. Le maître Nazgul, transpercé de part en part par l’épée légendaire, s’effondre sur Aragorn, mais ses yeux d’elfe ont vu le sang rouge et savent qu’il ne peut appartenir à l’être démoniaque.

Il dégage la cuirasse noire et lourde du cavalier qui écrase le guerrier mortel inconscient et pose la main sur la poitrine enveloppée toujours de la cape grise des elfes de Lothlorien, légèrement teintée de rouge.

- Estel…

Son appel est si étouffé par sa peur que les mots s’entendent à peine.

L’homme ouvre les yeux sur deux orbes bleu-vert embués de larmes, allégé du poids de l’armure, il tousse et ses poumons se regorgent de l’air qui lui manquait. Un filet de sang ruisselle sur ses lèvres mais il est vivant et son ami aussi. Il tend sa main vers le visage céleste de l’éphèbe blond, le contact d’une douceur subtile provoque comme une décharge et les sens de l’elfe s’embrasent en un instant. Cette fois-ci, il veut y résister mais le geste de l’homme est impérieux.

- Dihena nin, Legolas *
( * pardonne-moi, Legolas)

Il attire à lui son visage et ses lèvres se posent sur les siennes sans qu’il n’ait d’hésitation, leur offrant un moment d’éternité. L’instinct avant le devoir. L’instinct avant la raison. Rien ne se prête à cette attitude singulière : les cris et la douleur sur ce lieu de désolation, l’odeur de poussière et de fer saturant l’air, la présence de la mort partout autour d’eux et pourtant, pourtant les deux amis ne se sont jamais sentis aussi vivants. Le baiser est brutal, masculin, rapide, il a le goût métallique du sang, mais il a la saveur de mille promesses.

La seconde qui suit leur donne à tous les deux une sensation de manque, mais il leur faut reprendre vite leurs esprits car déjà deux autres Nazguls se dirigent vers eux, attirés par l’épée de Narsil que redoute tant le Seigneur des ténèbres.

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MessagePosté: 03 Sep 2012 20:20 
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Chapitre assez sombre! C'est tout meugnon à la fin quand Legolas s'occupe d'Aragorn blessé... J'esspère que ça va s'arranger... La suite!

Chunhua.

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 Sujet du message: Re: Entre espoir et devoir, (A / L)
MessagePosté: 03 Sep 2012 21:58 
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Slash ou non, telle est la question...
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T'inquiète pas, j'aime bien les happy end mais fallait bien les malmener un peu :mrgreen:

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 Sujet du message: Re: Entre espoir et devoir, (A / L)
MessagePosté: 07 Sep 2012 21:40 
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Slash ou non, telle est la question...
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C'est là que je me dis qu'elle est un peu longue cette fic, il doit bien me rester 6 ou 7 chapitres mais bon, maintenant que j'ai commencé...

Un petit chapitre pas très drôle mais il en faut aussi :(

6.

Après la bataille de Minas Tirith…

L’elfe et le nain se remettent de leurs émotions en s’affrontant à l’épreuve de la bière que Gimli est sûr de gagner. Si au nombre d’orques tués, Légolas semble mener malgré la mauvaise foi de son compagnon, les paris quant à la descente de choppes sont plutôt en faveur du nain. Les hommes se passionnent pour ce curieux bras de fer entre deux races si diamétralement opposées pendant que les deux hobbits chantent et trinquent derrière eux.

Le fils d’Arathorn, quant à lui, n’a pas le temps de trouver le repos que son corps réclame, ses mains guérisseuses prodiguent ce qu’elles peuvent de soins au jeune capitaine du Gondor et à la Dame du Rohan, blessée par le plus puissant des Neuf. Il est épuisé et Gandalf le Blanc le sent et s’en inquiète.

- Sauron ne s’attendait pas à ce revers, la réplique ne tardera pas mais vous pouvez tout de même dormir.
- Il n’y a pas de repos possible, Mithrandir, tant que l’ombre plane.
- Il vous craint, Aragorn.

L’homme lui sourit faiblement mais le magicien sent l’espoir vaciller dans son cœur.

- Vous vous êtes montré fort, tous vous ont suivi, tous vous aiment, Elessar, ne flanchez pas maintenant, ne craignez point la faiblesse d’Isildur, vous n’êtes pas lui !

Il remercie avec une conviction à peine affichée et commence à penser justement à tous ceux qui l’ont suivi, ceux qui ont péri, ceux qui sont allongés là dans ces lits et ceux qui continuent d’avoir foi en lui. Arwen, Légolas… Il s’octroie enfin un instant pour penser au fidèle prince de Mirkwood. Il se demande comment leur amitié qu’il pensait indéfectible a pu se muer en ce sentiment plus complexe, si rare dans le cœur d’un elfe pour un mortel et pour un autre homme. Il soupire, il sait qu’ils vont devoir parler…Qu’il ne peut pas lui mentir. Qu’ils sont deux futurs rois avec des obligations. Que le droit de s’aimer ne leur est pas permis… Et le chagrin dans ses yeux semble plus lourd encore. Il surprend le regard mi-inquisiteur, mi-compatissant de Gandalf et se demande si le magicien voit aussi clair en lui que la Dame Galadriel…

Il lui faudra attendre le soir pour s’isoler un instant avec le fils des forêts, celui-ci le suit sans un bruit, avec une certaine appréhension, prêt de l’arbre blanc du Gondor sans qu’aucun ne remarque le bourgeon à peine éclos qui pressent timidement des jours meilleurs.

- Mon cœur appartient à Arwen… dit-il sans détours, conscient de la dureté de ses mots et de la cruauté de leur baiser volé sur le champ de bataille.

Il sait que les elfes ne mentent pas sur leur sentiment, il sait que si Legolas aime, il ne feint pas, il se déteste de blesser un être si pur et se sent sale et ingrat. Un silence profond suit ses mots, il n’ose pas relever la tête.

- Le mien t’appartient, Estel et ce n’est pas ta faute, entend-t-il finalement.

Il affronte alors son regard, y lit une profonde tristesse presque résignée et quelque chose qui ressemble à de la honte. Le rôdeur ne s’en sent que plus misérable.

- Legolas…
- Vous ne me devez aucune excuse, Mon Seigneur, répond l’archer blond, la voix faible.
- Pas ça, mon ami, dit-il en lui prenant le bras, le forçant à le regarder. Je suis et resterai à jamais votre ami, ne mettez pas de titre entre nous, je ne le vaux pas.

A nouveau ce contact sur sa peau lui créé cette incroyable sensation de chaleur, la puissance et la force de cet homme l’ébranlent comme il ne l’avait jamais été en plus de mille ans de vie, mais il rassemble sa fierté, il se sent déjà faible de n’avoir pas su cacher à son ami humain ce que ses yeux n’auraient jamais du trahir, il répond d’une voix claire :

- Bien sûr que vous le valez… Et je resterai à vos côtés lorsque vous monterez sur le trône qui vous revient, Aragorn.

Et l’emploi de son nom humain dans sa bouche procure au futur souverain, une désagréable sensation de perte.

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 Sujet du message: Re: Entre espoir et devoir, (A / L)
MessagePosté: 08 Sep 2012 11:59 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Mais euh....c'est pas bien de faire souffrir ce pauvre Legolas comme ça... J'aime toujours autant ton écriture! :bravo: La suite!

Chunhua.

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 Sujet du message: Re: Entre espoir et devoir, (A / L)
MessagePosté: 08 Sep 2012 12:55 
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Le slash, kesako ?
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Ta fic est super ! J'adore le Aragorn/Legolas et puis c'est bien écrit et j'imagine bien les personnages réagir comme ça ! Je n'ai rien contre Arwen non plus, mais Aragorn va mieux avec Legolas ! :suite:

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